Nicolas Gaudemet

Nicolas Gaudemet

La fin des idoles

Livre 5'55

Philippe Chauveau

Avec ce premier roman Nicolas Gaudemet, la fin des idoles, nous allons entrer dans un univers que nous connaissons tous finalement parce qu'il nous est imposé. C'est celui de ces images, ces images qui sont partout, ces marques, ces multimarques qui sont partout. Vous avez eu envie de dénoncer dans ce qui est votre premier roman la suprématie de l'image à travers la télévision. Et puis ensuite, il y aura une autre dénonciation que nous allons évoquer dans un instant. Mais parlons d'abord de cette envie que vous avez eu pour ce premier roman finalement de vous faire plein d'ennemis, tous ces gens de la télévision, tous ces gens des médias, qui gravitent autour de nos vies et qui nous influencent sans qu'on le veuille. Pourquoi ce choix ?

Nicolas Gaudemet

Comme je le disais tout à l'heure, moi je suis passionné par les médias et j'adore les médias, qui nous permettent de nous divertir, de nous informer, de nous cultiver. C'est ce qu'on fait aujoud'hui dans une émission qui est aussi un média. Mon livre, c'est une réflexion sur un excès qu'on peut ressentir aujourd'hui dans notre société médiatique de plus en plus envahie d'écrans, de marques, de réseaux sociaux qui tentent de gouverner nos désirs. Donc il y a probablement un excès aujourd'hui que j'ai voulu explorer dans ce roman.

Philippe Chauveau

C'est plus une exploration qu'une dénonciation que vous avez eu envie de faire.

Nicolas Gaudemet

Et bien il y a un côté fascination, et il y a un côté révolté. Je pense que chacun en nous ressent ce sentiment d'ambivalence envers les médias parce qu'on adore les regarder, et puis en même temps, on adore les critiquer. Enfin je ne suis pas le seul dans cette situation. Et donc j'ai plusieurs tiraillements en moi que j'ai essayé de mettre en scène au travers des personnages que j'ai créés, de Line qui elle est complètement révoltée par la société médiatique parce qu'elle en a souffert depuis l'enfance pour des raisons qu'on découvre au fil du roman. Et puis d'autres qui eux en font leur miel en profitent, sont installés, comme mon psychanalyste, Gerhard qui a sa propre émission de télévision sur une grande chaine, et donc, ces tiraillements, je les ai diffractés d'une certaine manière dans les différents personnages de La fin des idoles

Philippe Chauveau

Alors vous évoquez quelques uns de vos personnages. Vous évoquez aussi quelques médias qui existent dans votre roman que vous n'hésitez pas à citer. Et puis il y a cette chaine que là vous avez inventée, qui s'appelle V19, c'est une chaine un peu trash même si son slogan, c'est « V19, libère l'esprit », quelque chose comme ça.

Nicolas Gaudemet

La télé qui libère l'esprit.

Philippe Chauveau

Et V19 veut lancer une émission soit disant révolutionnaire avec cette fameuse Line, Line Paradis, qui n'est pas forcément une animatrice, journaliste de télévision, qui est plutôt neuro-scientifique. Alors pourquoi ce personnage féminin et pourquoi avoir inventé cette chaine de télé complètement trash ?

Nicolas Gaudemet

En fait, Line comme je le disais, elle a souffert de la société médiatique depuis l'enfance. Et elle a essayé de comprendre pourquoi on était scotché devant des émissions dont on regrettait souvent de les avoir regardées après. Devant des vidéos de chats sur youtube, ou scotché à compter les likes que l'on avait sur notre dernière publication sur Facebook. Elle a essayé de comprendre pourquoi tout ça. Elle a fait des études approfondies de psychologie, puis de neuroscience, et elle-même s'est forgée un mécanisme de défense. Et en bonne révolutionnaire manipulatrice, elle décide d'infiltrer le système de l'intérieur pour le faire imploser.

Philippe Chauveau

Elle utilise les moyens qu'elle veut dénoncer.

Nicolas Gaudemet

Elle utilise les moyens qu'elle veut dénoncer pour montrer aussi au public comment les médias peuvent les manipuler.

Philippe Chauveau

Alors on ne va pas rentrer trop dans l'intrigue. Il y a 500 pages avec pas mal de rebondissements, de personnages qui gravitent autour de Line. Il y a ce que l'on disait en préambule, cette dénonciation des médias, de l'image qui est partout, et puis vous avez également eu envie de faire une autre dénonciation. C'est cette rivalité que l'on peut observer entre la neuroscience et la psychanalyse. Il y a Line, dont nous venons de parler, il y a Gerard, ce psychanalyste. Ce sont deux mondes que tout oppose et leur rivalité va se jouer justement sur les plateaux de télévision. Pourquoi avoir eu envie là encore de poser ces deux visions ?

Nicolas Gaudemet

J'ai d'abord créé le personnage de Line qui était justement une neuro-scientifique. Ce qui me permettait de donner un éclairage inédit sur les médias parce qu'il n'y a jamais eu de livres, en tous cas de livres grand public qui essayaient de décrypter la société médiatique au prisme des neurosciences, et ça donne des clefs assez passionnantes pour comprendre comment notre cerveau réagit aux médias. Je pense que ça peut passionner vraiment un très très large public. Donc j'avais ce personnage de neuro-scientifique, et du coup, il me fallait pour des questions romanesques, créer un antagoniste à Line et un antagoniste qui puisse d'une certaine manière clasher avec elle le plus possible sur le plus de niveaux possibles, et donc j'ai eu l'idée d'un personnage qui lui est un vieux monsieur et donc un éminent psychanalyste qui lui, fait son miel des médias, qui a sa propre émission de télévision. Pourquoi un psychanalyste ? Parce que les psychanalystes sont farouchement opposés aux neurosciences. Ce sont deux approches de l'esprit totalement en opposition. Je savais qu'elle était très très forte et qu'elle me permettrait de créer une dynamique très dramatique pour le roman.

Philippe Chauveau

On va vous suivre de très près. Félicitation pour ce premier roman, Nicolas Gaudemet, La fin des idoles, votre premier livre publié aux éditions Tohu-Bohu. Merci beaucoup.

Nicolas Gaudemet

Merci

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