Françoise Bourdin

Françoise Bourdin

Gran Paradiso

Livre 7'20

Philippe Chauveau : Avec ce nouveau titre, « Gran Paradiso », nous allons faire connaissance avec Lorenzo, le héros de cette nouvelle histoire. Beaucoup d'autres personnages vont graviter autour de lui, c'est un jeune homme qui a perdu son père très tôt, son père était italien, marié avec une femme française. Il a rêvé d'être vétérinaire et de monter un parc animalier. Qui est-il et pourquoi avez6vous eu envie de nous présenter cet enfant franco-italien ?

Françoise Bourdin : J'avais envie de raconter à quel point c'est compliqué, quand on a perdu son père très tôt, quand sa mère s'est remariée, c'est compliqué de s'intégrer. Pour Lorenzo ça ne se passe pas très bien puisque son beau-père a du mal avec lui, d'ailleurs il ne l'appelle plus Lorenzo, il l'appelle Laurent, il le prive de son identité. Lorenzo voyait son grand-père une fois par an, c'est tout ce qui lui restait de ses racines italiennes. Quand le grand-père est décédé, il a laissé en héritage à son petit-fils des terres en friches qu'il avait acheté en croyant faire un très bon placement immobilier, en se disant qu'il y aurait une station de sports d'hiver, mais non, les terres ne valent rien, elles sont restées en friches depuis des années. Mais Lorenzo, qui a accompli ses études de vétérinaire et qui a enfin son diplôme, se dit « je sais exactement ce que je vais faire de ces terres, je vais en faire un parc animalier à mon idée ».

Philippe Chauveau : C'est le point de départ de votre roman. On va revenir sur la famille parce que Maud, la mère de Lorenzo, s'est remariée avec Xavier qui est pharmacien, ils ont eu des enfants ensemble. Lorenzo s'entend très bien avec ses demi-frères et demi-soeurs, c'est vraiment avec le père que ça coince. Vous abordez le thème de la famille recomposée car la difficulté entre Xavier et Lorenzo se poursuit au fil du temps, même lorsque Lorenzo devient adulte...

Françoise Bourdin : Cela reste une épine dans son pied. Quand il était petit, Lorenzo lui rappelait sans cesse que sa femme avait eu un autre mari avant lui et un autre enfant. C'était quelque chose qui le gênait, les années passant, Lorenzo a très bien réussi. Même si ses enfants à lui réussissent pas mal, Lorenzo reste l'élément phare de la famille, le beau-père a du mal à digérer ça.

Philippe Chauveau : Vous évoquez une famille recomposée suite à un deuil mais ce peut être un divorce bien sûr. Vous qui écrivez depuis pas mal d'années sur le thème de la famille, avez-vous l'impression que les choses évoluent, en bien ou en mal, comment se porte la famille en France ?

Françoise Bourdin : La famille en France ne se porte pas mal, c'est vrai qu'elle est beaucoup plus diverse aujourd'hui, les mœurs ont évolué, beaucoup de choses sont tolérables qui ne l'étaient pas il y a 20 ans. Mais les années passant, on est rentré dans une morale, une sorte de bien-pensance, il faut que tout soit réussi, que tout se passe bien. On nous explique toujours comment vivre et ces familles courent après un modèle qui n'existe pas vraiment, dans toutes les familles il y a des problèmes. Il y a beaucoup de familles recomposées, pour les enfants de ces familles de gens qui ont divorcé, ce n'est plus un problème à l'école alors qu'il y a 30 ou 40 ans, c'était difficile pour un gamin de dire « maman est parti » ou « papa est parti », aujourd'hui cela fait partie de la vie.

Philippe Chauveau : Je ne vais pas rentrer trop dans l'intrigue du roman, il se passe beaucoup de choses, Lorenzo est entouré de sa famille, il y a des femmes aussi qui gravitent, mais il y a un autre point très important dans votre histoire, c'est le regard sur les animaux, sujet d'actualité, et là, au-delà du plaisir de lecture, vous interpelez le lecteur sur cette question fondamentale, le respect des animaux, les droits des animaux, comment sont ils traités dans les cirques, dans les parcs animaliers etc... Pourquoi vouloir traiter cette thématique ?

Françoise Bourdin : J'adore les animaux, et les animaux sauvages me fascinaient. Je me disais que je ne terminerai pas ma vie sans aller au Kenya pour regarder des lions dans la savane, dans leur habitat naturel. Petit à petit, avec les années, on a commencé à parler des disparitions de certaines d'espèces, chaque année, nous perdons des dizaines d'espèces et on nous annonce qu'assez vite il n'y aura plus d'éléphants, il n'y aura plus de tigres ni de lions... Cette planète c'est aussi la leur ! Nous habitons la même maison les animaux et nous, il n'est pas possible que personne ne s'érige en juge en disant « on n'a pas le droit de tout massacrer ». Il va falloir les préserver, ce que font les parcs animaliers.

Philippe Chauveau : Dans les prises de positions, dans les choix que prend Lorenzo pour diriger son parc, il prend des décisions très tranchées, on imagine que ce sont aussi vos propres vues que vous laissez transparaître derrière le personnage de Lorenzo, notamment lorsqu'il ne veut pas faire de spectacle avec ses animaux, on voit tout a fait ce que vous cherchez à dénoncer. Il y a des animaux très attachants comme cette panthère. Vous -même, vous êtes-vous baladée dans les parcs animaliers ?

Françoise Bourdin : Bien sûr, l'idée de « Gran Paradiso » est née d'une balade à Thoiry avec l’une de mes filles, et je me suis dit que c'était le cadre idéal pour un roman. Je me suis beaucoup documenté pour réussir à être au plus juste dans la description de la vie des soigneurs, ce n'est pas un métier facile... Pour le lecteur ce sera un voyage un peu insolite et j'espère intéressant.

Philippe Chauveau : Tous ces personnages, où sont-ils maintenant ?

Françoise Bourdin : Ils sont restés dans un coin de ma tête, je me demande si je ne vais pas poursuivre leurs aventures parce qu'ils sont encore très présents.

Philippe Chauveau : Votre actualité : « Gran Paradiso », on retrouve avec plaisir cette plume du grand beau roman populaire, une belle saga. Vous êtes publiée chez Belfond. Merci

Françoise Bourdin : Merci.

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