Bernard Foglino

Bernard Foglino

Equinoxes

Livre 6'16"

Philippe Chauveau : Avec ce cinquième titre chez Buchet Chastel, « Equinoxes », vous nous amenez sur le bassin d'Arcachon. Vous allez nous présenter quatre personnages, il y a Mike, Paul, Eddie et Frankie. Ces quatre amis se connaissent bien, ils ont fait les quatre cent coups ensemble et ils vont se retrouver par les hasards de la vie. On va se poser la question de savoir si ces retrouvailles étaient les bienvenues. Qui sont-ils ces personnages, comment sont ils nés dans votre imagination ?

Bernard Foglino : Ce sont des personnages qui sont en fait des « patchwork » de gens que j'ai connus, inspirés de personnalités de gens que j'ai croisés quand j'étais étudiant. Si il y a un personnage dans lequel je peux m'investir plus que les autres, c'est le narrateur. Effectivement, j'ai eu des amis qui pouvaient ressembler à ces personnes là.

Philippe Chauveau : Paul, Mike, Frankie ont construit leurs vies, ils ont réussi. Eddie a choisi de rester en retrait, c'est peut être celui qui a choisi de rester le plus au contact de la nature, de se construire un univers bien à lui. Pourquoi est-il en marge ?

Bernard Foglino : On a trois personnages originaires de la même région et qui sont partis, Eddie est resté. Dans la région d'Arcachon-Bordeaux-Cap Ferret dans les années 80. Eddie vient d'une famille d'ostréiculteur et il a choisi de rester, de récupérer l'exploitation de ses parents. Les trois autres sont comme tous les jeunes gens, leurs diplômes en poche, ils ont envie de vivre, ils s'imaginent qu'un grand destin les attendent. C'est la période de la vie où on se sent immortel, donc ils y vont.

Philippe Chauveau : Ils se retrouvent quelques années plus tard et c'est une sorte de règlement de compte. Ont-ils réussi leurs vies, ont-ils réalisé leurs rêves ? Ce sont les questions qu'ils vont se poser indirectement. Il y a beaucoup de mélancolie ou de nostalgie finalement dans cette histoire ?

Bernard Foglino : Là c'est plus de la mélancolie parce que les personnages savent très bien que l'on ne retourne par en arrière dans le temps. C'est un peu le sens du titre, « Equinoxes ». L'histoire se passe à la fin de l'été, un été qui ne veut pas mourir. On est au moment de l'équinoxe. Ils sont plutôt sur un méridien de leur vie, ils savent qu'ils vont basculer de l'autre côté, ça les rend mélancoliques mais pas forcément nostalgiques. Ils ont eu un univers ouvert, certains l'exploitent mieux que d'autres, eux ont le sentiment qu'ils ne l'ont pas bien exploité mais ils ne savent pas bien ce qu'ils auraient pu en faire. Sauf Eddie qui savait dès le début que sa vie était là et que c'est cette vie là qui le remplirait. Les autres, nous flottons.

Philippe Chauveau : Vous me permettez de lire un extrait : « On dirait que s'annoncent les temps insidieux où la vie va nous reprendre, l'un après l'autre, les jouets dont elle nous a gratifiés. Ceux que nous aimions deviennent flous ou nous quittent, ce que nous avons construit redeviendra sable. Nos vies sont à l'étiage, mais déjà un liseré plus sombre marque l'estran. Nous n'allons plus nous étendre sur les territoires des jours à venir, notre lutte se consacrera à ne pas rétrécir trop vite. A nous battre contre des dunes poussées par des vents indifférents. Nos vies sont palimpsestes. Elles s'effacent. Pour que d'autres puissent écrire leurs histoires sur un parchemin qui, malgré les apparences, malgré nos certitudes, nos serments, n'appartenait à personne. » J'ai volontairement choisi ce texte parce qu'on prend la mesure de votre écriture et on comprend le message qu'il y a derrière ce texte. Dans ces quatre personnages, y a-t-il un peu de vous ?

Bernard Foglino : C'est valable pour tous les bouquins. Je crois qu'Albert Camus disait dans le Mythe de Sisyphe que si un auteur n'est pas dans un personnage donné, gageons qu'il est un peu dans tous les personnages.

Philippe Chauveau : Il y a un côté très dramatique dans ces retrouvailles entre ces amis par les thèmes que vous abordez, il y a la maladie, il y a les relations parfois difficiles avec les enfants, il y a la place de la femme abordée de façon assez éloignée mais on sourit aussi avec ces quatre copains d'enfance qui revivent comme lorsqu'ils étaient étudiants, on s'amuse beaucoup à les suivre. Vous aviez envie qu'il y ait ces respirations et puis de montrer que même si le temps passe, on peut continuer à vivre pleinement, c'était peut-être ça le message du livre ?

Bernard Foglino : Ce que j'ai compris, ce que je voulais dire c'est que ces gens là étaient arrivés à la fin d'une saison de leurs vies. Mais quand c'est l'automne ici, c'est le printemps ailleurs, d'où le titre Equinoxes. Eux entrent dans l'automne, ils faut qu'ils s'y fassent. Pendant ce temps, aux antipodes, là où vit sa fille c'est le printemps et il y a peut être un passage de témoin, c'est peut être le sens du livre. On s'épuise, on s'angoisse à trouver un sens à nos vies et peut-être qu'il n'y en a pas, peut-être que le seul sens c'est d'en prendre une sur nos épaules et de la porter un peu plus haut et puis les saisons passent...

Philippe Chauveau : Paul, Frankie, Mike, Eddie, voilà quatre personnages que l'on garde longtemps en mémoire après la lecture de votre nouveau roman. Bernard Foglino, « Equinoxes ». Vous êtes publié chez Buchet Chastel. Merci beaucoup.

Bernard Foglino : Merci.

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  • Philippe Chauveau : Bonjour Bernard Foglino, vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau titre chez Buchet Chastel : Equinoxes. C'est déjà votre cinquième titre, on va faire un peu connaissance avant d'entrer plus précisément dans ce nouvel ouvrage. Il y a d'abord eu le domaine de la finance, vous avez beaucoup évolué dans cet univers là et puis il y a l'écriture qui est présente depuis plusieurs années maintenant dans votre vie. Comment l'écriture arrive-t-elle dans votre existence ? Bernard Foglino : Elle arrive à la...Equinoxes de Bernard Foglino - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Avec ce cinquième titre chez Buchet Chastel, « Equinoxes », vous nous amenez sur le bassin d'Arcachon. Vous allez nous présenter quatre personnages, il y a Mike, Paul, Eddie et Frankie. Ces quatre amis se connaissent bien, ils ont fait les quatre cent coups ensemble et ils vont se retrouver par les hasards de la vie. On va se poser la question de savoir si ces retrouvailles étaient les bienvenues. Qui sont-ils ces personnages, comment sont ils nés dans votre imagination ? Bernard Foglino : Ce sont des...Equinoxes de Bernard Foglino - Livre - Suite