Quel lien peut-il y avoir entre la médecine et l’écriture. Delphine Saada ne se pose pas la question même si elle reconnait que le lien à l’autre, la volonté d’interroger et le souhait d’apaiser les maux sont peut-être des points communs.Delphine Saada s’est toujours rêvée médecin, elle s’est aujourd’hui spécialisée en dermatologie. Mais grande lectrice depuis l’adolescence, elle a répondu à une envie d’écriture il y a quelques années, s’essayant à des textes courts, pour le plaisir. Pourtant, l’idée...
Celle qui criait au loup de Delphine Saada - Présentation - Suite
Philippe Chauveau
Bonjour Delphine Saada.
Delphine Saada.
Bonjour.
Philippe Chauveau
Vous êtes dans l'actualité avec ce qui est votre premier roman, Celle qui criait au loup. C'est aux éditions Plon. On va bien sûr revenir sur ce roman, vous allez surtout nous expliquer pourquoi l’envie de l'écriture ? Parce que vous n'êtes pas du tout dans le milieu littéraire. Vous êtes dans une tout autre activité professionnelle. Vous êtes médecin, dermatologue. Qu'est-ce qui vous a poussée à la médecine d'ailleurs ?
Delphine...
Celle qui criait au loup de Delphine Saada - Portrait - Suite
Philippe Chauveau
Votre premier roman, Delphine Saada, Celle qui criait au loup, avec sur cette jaquette ce sucre d'orge, cette sucette pleine de couleurs mais qui est surtout brisée. Nous allons faire connaissance avec Albane. Albane est une jeune femme d'aujourd'hui. Elle est infirmière dans un hôpital parisien. Sa vie semble réglée comme du papier à musique avec son mari Sebastian et leurs deux enfants.
Il y a Arthur, qui a trois ans, il y a Emme qui a six ans. Et pourtant, Albane cache bien des failles. Qui est-elle,...
Celle qui criait au loup de Delphine Saada - Livre - Suite
Delphine Saada
Celle qui criait au loup
Présentation 00'02'10"Quel lien peut-il y avoir entre la médecine et l’écriture. Delphine Saada ne se pose pas la question même si elle reconnait que le lien à l’autre, la volonté d’interroger et le souhait d’apaiser les maux sont peut-être des points communs.
Delphine Saada s’est toujours rêvée médecin, elle s’est aujourd’hui spécialisée en dermatologie. Mais grande lectrice depuis l’adolescence, elle a répondu à une envie d’écriture il y a quelques années, s’essayant à des textes courts, pour le plaisir. Pourtant, l’idée de ce qui allait devenir son premier roman était déjà là. Il faudra la participation à un atelier d’écriture animé par l’écrivain Philippe Djian pour que Delphine Saada franchisse le pas et s’autorise à proposer son texte à un éditeur. Voilà comment nait ce livre, « Celle qui criait au loup » publié chez Plon.
Anabelle a tout pour être heureuse. Une profession qu’elle aime et exerce avec rigueur, elle est infirmière dans un hôpital parisien, un mari attentionné, Sebastian, deux beaux enfants, Arthur et Emma, un appartement confortable. Pourtant dans cette vie réglée comme du papier à musique, Anabelle cache des failles. Au fil de quelques semaines, tout semble vaciller, des souvenirs resurgissent. Et bientôt, sa fille de 6 ans devient comme une ennemie. Son cœur de mère se dessèche face à cet enfant qui semble toute l’opposée d’elle-même.
Sur le thème du désamour maternel, Delphine Saada nous offre un premier roman saisissant, violent, qui se lit comme un thriller psychologique tout en abordant des thèmes sociétaux universels. L’écriture, très maitrisée et littéraire, est intense et glaçante. L’intrigue est parfaitement menée et le malaise s’installe sournoisement dans cette famille bien sous tous rapports. Mais au-delà du plaisir de lecture avec ce roman à rebondissements où le suspense est habilement construit, le roman aborde des sujets sur la famille, l’éducation, les souvenirs, auxquels chacun pourra coller sa propre expérience.
Ce premier roman est une vraie réussite. « Celle qui criait au loup » de Delphine Saada est publié aux éditions Plon.
Delphine Saada
Celle qui criait au loup
Portrait 00'06'49"Philippe Chauveau
Bonjour Delphine Saada.
Delphine Saada.
Bonjour.
Philippe Chauveau
Vous êtes dans l'actualité avec ce qui est votre premier roman, Celle qui criait au loup. C'est aux éditions Plon. On va bien sûr revenir sur ce roman, vous allez surtout nous expliquer pourquoi l’envie de l'écriture ? Parce que vous n'êtes pas du tout dans le milieu littéraire. Vous êtes dans une tout autre activité professionnelle. Vous êtes médecin, dermatologue. Qu'est-ce qui vous a poussée à la médecine d'ailleurs ?
Delphine Saada
Ah, ça, c'est vraiment quelque chose que j'ai en moi depuis toute petite. Même avant d'avoir mes premiers souvenirs, il paraît que je voulais des ordonnances de mon médecin généraliste. Donc ça été sans discontinuer, sans me poser plus de questions. Voilà le chemin que j'ai poursuivi de quatre ans à dix-huit ans et après.
Philippe Chauveau
Et vous vous spécialisez pour travailler sur les dysfonctionnements de la en quelque sorte. La peau humaine. Pourquoi ? Pourquoi cette appétence ?
Delphine Saada
Ca a beaucoup varié en fait, pendant mon internat. Mais je savais que je voulais faire une spécialité en rapport avec quelque chose qui soit assez multispécialité. Et c'est le cas de la dermato, beaucoup plus qu'on ne croit. Elle est reliée à des maladies de système. Et voilà donc, après être passée par la médecine interne, la maladie infectieuse, je suis passée en dermato. En attendant, on passe par différents stages et c'est dermato qui a emporté ma préférence.
Philippe Chauveau
Alors je vais vous chercher un peu là-dessus parce que c'est la peau et ses secrets. Et forcément, aujourd'hui, il y a aussi l'écritures et ses secrets. Pourquoi et à quel moment, vous qui êtes médecin, éprouvez-vous le besoin de l'écriture ? Est-ce que déjà, vous nous parliez de votre enfance, lorsque vous piquiez les ordonnances de votre médecindéjà, enfant ou adolescente, vous aviez un journal intime, vous aviez envie d'écrire ?
Delphine Saada
Non, pas tellement. Finalement, j'ai été surtout une dévoreuse de livres, ce que je suis toujours, une grande lectrice. Peut-être que ça a été le chemin. Je crois que quand on fait ce type d'étude là, on écrit quand même beaucoup. Alors évidemment, on n'écrit pas de romans, mais on écrit. Je n'ai pas cessé d'écrire réellement. Mais petit à petit, après avoir lu, lu, lu et relu à la trentaine, j'ai commencé à écrire progressivement de tout petits textes. Et puis qui ont grossi progressivement jusqu'à ce roman.
Philippe Chauveau
On va parler d'écriture, mais vous disiez que vous étiez une dévoreuse de livres et une grande lectrice. Quel type de littérature ? Quels ont été vos auteurs phares ? Et est-ce que finalement, si la lecture a été pour vous une sorte d'échappatoire, de soupape ?
Delphine Saada
Alors je ne sais pas. Ça a été une échappatoire parce que vraiment, je ne l'ai pas considérée comme ça. J'ai lu les livres entre les mains. J'ai eu peut-être la chance de pas forcément avoir des parents très lecteurs, mais qui, du coup, contrôlaient pas du tout mes lectures donc j'ai pu lire beaucoup de choses pas toujours appropriées à mon âge. Au départ, je ne peux pas réellement dire que c'était une échappatoire, mais j'en avais le besoin. Il fallait que je lise en permanence, ça s'est un peu calmé d'ailleurs, pendant mes études de médecine, malheureusement, et pour encore plus reprendre après. Et les auteurs y sont extrêmement nombreux. C'est de la fiction la plupart du temps, donc du roman.
Philippe Chauveau
Des contemporains, des classiques.
Delphine Saada
Des livres, tout, tout.
Philippe Chauveau
Vous vous nourrissez un peu de tout, tous les genres.
Delphine Saada
Évidemment, j'adore Gary, j'adore Camus et j'adore Albert Cohen, ces grands auteurs, mais les auteurs russes aussi, j'aime beaucoup. Et puis je vais souvent vers la rentrée littéraire aller piocher comme ça des romans qui sont en ma faveur aussi.
Philippe Chauveau
Et donc l'écriture, vous l'avez dit, vous avez commencé à écrire à la trentaine des petits textes, etc, jusqu'à cette histoire qui devient aujourd'hui un roman. Vous m'avez confié en préparant cette émission que vous avez participé à un atelier d'écriture qui vous a peut-être aussi ouvert des portes, en tout cas qui vous a ouvert un horizon que vous ne soupçonniez pas.
Delphine Saada
Mais d'abord, j'ai trouvé ça assez incroyable de voir combien il y avait de personnes qui écrivaient bien, ça m’a d'abord assez étonné. Je ne parle pas de notre professeur, mais enfin celui qui animait l'atelier mais qui était Philippe Djian. Mais les personnes qui étaient là étaient vraiment douées. Donc ça m'a surprise dans le bon sens du terme.
Philippe Chauveau
Ca vous a stimulée ?
Delphine Saada
Beaucoup, stimulé, et j'y allais avec un objectif précis. Je m'étais dit « je vais avoir dix ou douze lecteurs, ne laisse pas passer ta chance. C'est le moment de montrer ce que tu crois savoir faire et ces dix ou douze lecteurs, ils avaient vraiment la lecture acérée, donc toujours bienveillante, mais quand même, avec des retours aiguisés pointus, précis, justes. Et je n'ai pas lâché ça. Je me suis dit tu as ce truc-là, vas-y exploite-le jusqu'au bout. Et honnêtement, ça m'a servi et stimulée pour écrire. Parce que quand on voit qu'il y a franchement des gens très doués et pas forcément publiés, mais qui sont très doués. Oui.
Philippe Chauveau
Lorsque vous vous réveillez, le matin, que vous vous regardez dans la glace, vous voyez Delphine Saada le médecin, ou Delphine Saada, la romancière ?
Delphine Saada
Le médecin quand même encore. J'ai du mal à… Je ne sais pas si c'est vraiment un sentiment d'imposture qu'on peut avoir, même quand on a finalement réussi un concours de médecine plus ou moins facilement, on peut avoir toujours ce sentiment de ne pas être forcément à sa place. Mais là, je ne crois pas. Ou bien c'est le nombre d'années qui va faire que je vais ou le nombre de romans qui va faire, que je vais de plus en plus me sentir à cette place-là. Mais comme, pour moi, je ne me vois pas décrocher pour le moment de mon rôle de médecin que j'adore, c'est celui qui… Voilà. Je ne me vois pas en une fonction quand je me regarde dans la glace.
Philippe Chauveau
Et néanmoins, voyez-vous une passerelle entre cette activité professionnelle et l'écriture et le fait d'avoir aujourd'hui concrétisé ce premier roman ?
Est-ce qu'il y a un lien ?
Delphine Saada
Je ne sais pas si on peut dire qu'il y a un lien, il y a un aboutissement qu'on peut ressentir vraiment, sincèrement, dans chaque dossier de patient, quand on termine quelque chose, qu'on a conclu quelque chose de juste, quand on a aidé l'autre, on a une sensation pas du tout de fierté, mais d'un accomplissement de quelque chose de bien fait, d'un service renduc e qui n'est pas le cas du roman.
On ne peut pas dire que ce soit un service rendu encore. Je ne sais pas, peut-être, mais un accomplissement. Et puis peut-être la passerelle, si je devais la chercher, je dirais la médecine, çÇa reste beaucoup de questions, pas toujours des réponses, mais des questions. Et enfin l'écriture, c'est des questions. Donc peut-être la passerelle, elle serait là aussi.
Philippe Chauveau
Et puis aider l'autre, effectivement, je pense que l'écriture, ça peut aussi servir à ça. Notamment avec le sujet que vous abordez dans votre premier roman, Celle qui criait au loup. C'est votre actualité, Delphine Saada, et ce premier roman est publié aux éditions Plon.
Delphine Saada
Celle qui criait au loup
Livre 00'07'13"Philippe Chauveau
Votre premier roman, Delphine Saada, Celle qui criait au loup, avec sur cette jaquette ce sucre d'orge, cette sucette pleine de couleurs mais qui est surtout brisée. Nous allons faire connaissance avec Albane. Albane est une jeune femme d'aujourd'hui. Elle est infirmière dans un hôpital parisien. Sa vie semble réglée comme du papier à musique avec son mari Sebastian et leurs deux enfants.
Il y a Arthur, qui a trois ans, il y a Emme qui a six ans. Et pourtant, Albane cache bien des failles. Qui est-elle, Albane ?
Delphine Saada
Albane, c'est une femme de notre époque. Elle est multifacettes, comme beaucoup de femmes, elle est mère, elle est épouse, elle est collègue et elle est aussi comme on va le découvrir dans le roman enfant puisqu'on la découvre aussi enfant, donc ex-enfant. Et c'est une femme qui est un peu empêchée comme ça dans sa vie, empêchée de par elle-même de prendre du plaisir, qui a du mal à s'épanouir alors qu'elle vit à côté de ça un exercice professionnel plutôt épanouissant.
Philippe Chauveau
Tout semble bien aller dans sa vie.
Delphine Saada
Dans sa vie professionnelle, ça va. Ses collègues ne pourraient peut-être pas en dire autant.
Philippe Chauveau
L'image extérieure donne l'impression.
Delphine Saada
L'image extérieure sur le papier, mais ses collègues quand même, trouvent étonnant que c'est une… Souvent dans le milieu infirmier ou médical, en général, on a besoin comme ça de relâcher la pression parce que c'est des heures très, très pleines, très denses, et elle ne vient jamais.
Philippe Chauveau
Voilà, ce que je disais, elle est réglée comme du papier à musique parce que vraiment, son emploi du temps est très serré. Dès qu'elle a fini ses horaires, elle quitte l'hôpital, elle retrouve la maison, elle s'occupe des enfants et puis surtout, elle s'occupe des enfants, mais il n'y a pas beaucoup d'amour. Il y a surtout un manque d'amour vis à vis de sa fille Emma. Comment avez-vous construit les quatre personnages de cette famille ?
Delphine Saada
Les personnages, ils ont été quand même construits autour d'Albane. C'est d'abord le personnage d'Albane et puis de façon satellite, il y a Mathilde, l'infirmière qui va peut-être être celle qui va aller observer les choses comme personne ne les observaient jusque-là. Il y a le mari, Sébastian, lui qui est vraiment très conciliant, très doux, très enrobant comme ça, autour de la personnalité plus rigide d’Albane et les enfants et cette personnalité d'Emma, surtout Arthur, il est un peu moins décrit, mais la personnalité d’Emma arrive presque en contrepoint, en opposition presque totale avec ce qu'est aujourd'hui Albane. Peut-être pas ce qu'elle a été, mais ce qu'elle est aujourd'hui. C'est-à-dire une petite fille totalement décomplexée, exubérante par moments, séductrice, mais comme peuvent l'être certaines petites filles pour obtenir ce qu'elles veulent, assez chipies. Vive, en tout cas, et qui se conforme pas elle forcément à ce que ce qu'on lui a demandé toute petite. Et ça exaspère beaucoup sa maman.
Philippe Chauveau
On pourrait lire votre roman comme un thriller psychologique, parce que très vite, on comprend qu'il y a un drame qui couve, qu'il y a des secrets enfouis mais ça va bien au-delà d'un thriller psychologique, parce que c'est toute la personnalité de Albane que vous allez nous décrire. Et puis vous osez nous parler d'un thème qui est un peu tabou, c'est le désamour lorsque l'on est mère de famille. Comment peut-on ne pas aimer ses enfants ?
Delphine Saada
Oui, c'est un sujet qui m'a pas forcément été amené dès le début parce que ma question principale était vraiment « doit-on forcer quelqu'un qui ne veut pas, à se faire soigner psychologiquement, à entamer une thérapie ? » Au départ, ce n'était pas le sujet. Et puis d'autres questions sont arrivées pour arriver jusque-là dans la construction du personnage et notamment ce…Oui, c'est plus global, même si sur cette transmission mère-fille, ce manque d'affect, qu'est-ce qu'elle, en tant que petite fille, parce que souvent on repart dans le roman, encore une fois, dans son enfance, qu'est-ce qui ne s'est pas passé ou qu'est ce qui s'est passé pour que cet adulte, qui était une enfant pourtant aussi au départ, ait tant de mal à ressentir, je crois que c'est plutôt un manque d'affect, à ressentir quelque chose pour son enfant et particulièrement pour cette fille, cette petite fille qui elle diffère en fait, c'est aussi une question un peu taboue de la représentation de l'enfant idéal. Peut-être que tout aurait été mieux pour Albane si la petite fille avait correspondu à l'image qu'elle s'était bien imaginée dans sa tête. Peut-être que ça se serait mieux passé.
Philippe Chauveau
Alors il y a ce thème universel, le désamour maternel. Il y a l'écriture que vous avez choisie, une écriture serrée pour donner cette impression d'un thriller psychologique. Et c'est vrai qu’il y a un côté page turner. On veut savoir ce qui se passe. Vous avez une écriture qui est très sensible également, notamment dans les relations entre les personnages et puis sur la chronologie, on va être quasiment sur deux années puisqu'on démarre au printemps 2016. On va remonter en 2014 et puis après, on remontera aussi dans les années d'enfance d'Albanz. Comment avez-vous construit votre écriture ? Est-ce que dès le départ, vous aviez un plan très précis ? Ou finalement, est-ce que le sujet vous a entraînée vers des contrées que vous ne soupçonniez pas ?
Delphine Saada
Le plan était assez défini. Disons que je savais à peu près la fin et je savais que je voulais démarrer par un printemps. Ça m'a beaucoup aidée à construire ce personnage. Je savais qu'en plus, je ne voulais pas démarrer par Albane. Ça me faisait quand même pas mal d'indications, mais je savais oùça commençait. Je savais où ça se terminait quand même avec. Je voulais cet effet boucle en fait, je voulais absolument ça.
Philippe Chauveau
Revenons sur sur Albane. Vous faites le choix pour cette femme fragilisée, pleine de failles, pleine de mystères, vous faites le choix d'en faire une infirmière, un métier dont on a beaucoup parlé ces derniers temps. Métier où l'on est vraiment au service de l'autre. Pourquoi est-ce important pour vous qui êtes médecin, de faire de votre héroïne, de votre anti-héroïne, une infirmière ?
Delphine Saada
D'abord, c'est un sujet que je connaissais bien. Je ne vais pas vous mentir que je connais un peu mieux la médecine que l'astronomie. C'était plus facile à placer dans ce milieu-là pour moi, une question de facilité. Et puis, il y a aussi qu'il y a un paradoxe que je voulais absolument mettre en exergue entre cette femme qui s'occupe très très très très très bien des autres, je dirais d'étrangers, qui sont ses patients, et puis quand même un peu plus de mal à s'occuper des membres proches de sa famille. Elle n’a aucune problème à apporter soins, à porter secours à des personnes qu'elle ne connaît pas. En revanche, dès qu'il faut s'exprimer en amour, en affection envers ses enfants et particulier et effectivement envers Emma, c’est vraiment compliqué. Je voulais soulever ce paradoxe. Et on découvrira qu'elle n'a pas forcément choisi ce métier par hasard.
Philippe Chauveau
Voilà un livre qui se lit donc comme un vrai thriller, comme un vrai thriller psychologique, un sujet, des sujets sociétaux. Tout cela porté par une belle écriture très littéraire. Voilà un livre que je vous recommande vivement, Delphine Saada, c'est votre premier roman, Celle qui criait au loup, et vous êtes publiée aux éditions Plon.
Delphine Saada
Merci beaucoup. Merci