Bernadette Pécassou

Bernadette Pécassou

Sous le toit du monde

Le livre 4'28

Dans ce nouveau titre, Bernadette Pecassou, « Sous le toit du monde », vous nous emmenez au Népal. C'est un pays que l'on ne connait pas bien. On se souvient qu'en 2001, la famille royale avait été massacrée
Et puis il y a un autre « fait divers » qui vous a incité à vous attaquer à ce pays, c'est le meurtre d'une jeune journaliste que vous appelez ici « Ashmi ». Comment avez-vous découvert le Népal et pourquoi êtes-vous intéressée par ce fait divers sanglant ?
Bien que romancière, vous savez, on a toujours des tics de journaliste. Je regarde toujours l'info, tout le temps. Et un jour, j'ai vu une dépêche de Reporter Sans Frontières qui parlait de l'assassinat d'une jeune fille. Elle avait 24 ans à l'époque, je crois. Elle s'appelait Uma Singh.
Alors des assassinats, il y en a partout, on se souvient d'Anna Politkovskaïa. Ce qui m'a marquée, c'est la façon dont elle a été assassinée. Uma Singh, c'est un massacre à l'arme blanche. 15 hommes sont rentrés dans sa chambre. C'est ça qui m'a frappée.
Ce qui veut dire que vous avez utilisé le meurtre de cette jeune journaliste pour vous intéresser au Népal.
Vous vous êtes rendue compte ensuite qu'il y avait eu le massacre de cette famille royale quelques années auparavant, et de là est né le personnage d'Ashmi, cette jeune femme que vous nous présentez dans votre roman.
Oui, je suis partie au Népal et à la rencontre d'Ashmi. Ashmi, c'est bien sûr Uma, mais comme c'est un roman, ce n'est pas un document, c'est une autre personnalité.
Mais c'est avant tout une jeune népalaise comme il y en des milliers aujourd'hui là-bas, qui sortent des campagnes, de la terre battue. Elles arrivent à Katmandou, on les éduque, et en 10-15 ans, elles passent d'un monde à un autre.
C'est un saut colossal. Il y a des chercheurs d'ailleurs qui ont fait des études là-dessus.
Ashmi quitte donc les montagnes où vit sa famille pour rejoindre Katmandou, dans l'espoir de devenir institutrice. Et finalement le destin en décide autrement, elle devient journaliste.
Oui, alors le destin, il a plusieurs raisons. La première c'est que, quand on forme les jeunes là-bas aujourd'hui, c'est pour devenir enseignant, pour éduquer un pays. Mais il s'est passé quelque chose au Népal que l'on ne sait pas beaucoup. Il y a eu onze ans de guerre.
Donc 11 ans de guerre avec 13 000 morts, une guerre civile très violente qui s'est terminée en 2006 avec des accords, et il y a une république naissante.
Donc cette jeune fille, qui n'était pas du tout destinée à devenir journaliste, va le devenir parce que l'on a créé des nouveaux journaux, dont un qui s'appelle Republica. Moi je l'ai appelé différemment.
Donc la voilà dans un nouveau paysage, qui se veut un peu à l'occidental, avec une autre vision du monde où les jeunes filles peuvent devenir journalistes et aller sur le terrain. Voilà comment et pourquoi elle est devenue journaliste.
Ashmi va en quelque sorte découvrir le pays dans lequel elle vit, et qu'elle ne connaissait pas si bien que ça, et elle découvre aussi que le Népal vit dans l'ombre et la terreur...
Elle n'avait jamais vu son pays et là, tout d'un coup, elle est obligée d'y réfléchir. Elle rencontre des membres des ONG, elle découvre Internet. Le choc est sidérant. Donc Ashmi découvre les siens vus par les autres.
Forcément, la condition féminine notamment, elle la découvre terrifiante, alors qu'elle croyait que c'était comme cela partout, que les femmes partout n'avaient droit à rien.
Il n'y a pas d'happy-end puisque vous nous l'avez dit, Ashmi est le miroir de cette jeune femme journaliste qui a réellement été assassinée. Est-ce difficile lorsque l'on est à la fois journaliste et romancière de s'emparer comme cela d'un destin et de ne pas pouvoir le modifier ?
Parce que finalement, cette jeune femme, au fil des pages, elle est très attachante, mais on sait quelle sera la fin de sa vie.
Oui, comme l'a été celle de « La dernière bagnarde », Marie Bartête. Il n'empêche qu'il y a toujours la vie. Moi je suis optimiste pour l'avenir. Il y a quelque chose de formidable, c'est que, au moment où le livre a été imprimé, on a reçu une dépêche de RSF - il n'y en avait plus eu depuis - qui disait :
On a retrouvé le meurtrier d'Ashmi, ce qui voulait dire que son combat n'avait pas été inutile, ni sa mort. La république naissante a fait l'enquête. Avant, il n'y en avait pas. C'est donc une fin très positive en fait.
Violente, mais positive. Le monde va et quand même, il essaie d'aller vers le meilleur.
Merci de nous faire partager cette découverte et de nous faire voyager à la rencontre de cette jeune femme journaliste. C'est votre nouveau titre, Bernadette Pecassou, c'est aux éditions Flammarion : « Sous le toit du monde ».

Dans ce nouveau titre, Bernadette Pecassou, « Sous le toit du monde », vous nous emmenez au Népal. C'est un pays que l'on ne connait pas bien. On se souvient qu'en 2001, la famille royale avait été massacrée
Et puis il y a un autre « fait divers » qui vous a incité à vous attaquer à ce pays, c'est le meurtre d'une jeune journaliste que vous appelez ici « Ashmi ». Comment avez-vous découvert le Népal et pourquoi êtes-vous intéressée par ce fait divers sanglant ?
Bien que romancière, vous savez, on a toujours des tics de journaliste. Je regarde toujours l'info, tout le temps. Et un jour, j'ai vu une dépêche de Reporter Sans Frontières qui parlait de l'assassinat d'une jeune fille. Elle avait 24 ans à l'époque, je crois. Elle s'appelait Uma Singh.
Alors des assassinats, il y en a partout, on se souvient d'Anna Politkovskaïa. Ce qui m'a marquée, c'est la façon dont elle a été assassinée. Uma Singh, c'est un massacre à l'arme blanche. 15 homme sont rentrés dans sa chambre. C'est ça qui m'a frappée.
Ce qui veut dire que vous avez utilisé le meurtre de cette jeune journaliste pour vous intéresser au Népal.
Vous vous êtes rendue compte ensuite qu'il y avait eu le massacre de cette famille royale quelques années auparavant, et de là est né le personnage d'Ashmi, cette jeune femme que vous nous présentez dans votre roman.
Oui, je suis partie au Népal et à la rencontre d'Ashmi. Ashmi, c'est bien sûr Uma, mais comme c'est un roman, ce n'est pas un document, c'est une autre personnalité.
Mais c'est avant tout une jeune népalaise comme il y en des milliers aujourd'hui là bas, qui sortent des campagnes, de la terre battue. Elles arrivent à Katmandou, on les éduque, et en 10-15 ans, elles passent d'un monde à un autre.
C'est un saut colossal. Il y a des chercheurs d'ailleurs qui ont fait des études là dessus.
Ashmi quitte donc les montagnes où vit sa famille pour rejoindre Katmandou, dans l'espoir de devenir institutrice. Et finalement le destin en décide autrement, elle devient journaliste.
Oui, alors le destin, il a plusieurs raisons. La première c'est que, quand on forme les jeunes là-bas aujourd'hui, c'est pour devenir enseignant, pour éduquer un pays. Mais il s'est passé quelque chose au Népal que l'on ne sait pas beaucoup. Il y a eu onze ans de guerre.
Donc 11 ans de guerre avec 13 000 morts , une guerre civile très violente qui s'est terminée en 2006 avec des accords, et il y a une république naissante.
Donc cette jeune fille, qui n'était pas du tout destinée à devenir journaliste, va le devenir parce que l'on a créé des nouveaux journaux, dont un qui s'appelle Republica. Moi je l'ai appelé différemment.
Donc la voilà dans un nouveau paysage, qui se veut un peu à l'occidental, avec une autre vision du monde où les jeunes filles peuvent devenir journalistes et aller sur le terrain. Voilà comment et pourquoi elle est devenue journaliste.
Ashmi va en quelque sorte découvrir le pays dans lequel elle vit, et qu'elle ne connaissait pas si bien que ça, et elle découvre aussi que le Népal vit dans l'ombre et la terreur...
Elle n'avait jamais vu son pays et là, tout d'un coup, elle est obligée d'y réfléchir. Elle rencontre des membres des ONG, elle découvre Internet. Le choc est sidérant. Donc Ashmi découvre les siens vus par les autres.
Forcément, la condition féminine notamment, elle la découvre terrifiante, alors qu'elle croyait que c'était comme cela partout, que les femmes partout n'avaient droit à rien.
Il n'y a pas d'happy-end puisque vous nous l'avez dit, Ashmi est le miroir de cette jeune femme journaliste qui a réellement été assassinée. Est-ce difficile lorsque l'on est à la fois journaliste et romancière de s'emparer comme cela d'un destin et de ne pas pouvoir le modifier ?
Parce que finalement, cette jeune femme, au fil des pages, elle est très attachante, mais on sait quelle sera la fin de sa vie.
Oui, comme l'a été celle de « La dernière bagnarde », Marie Bartête. Il n'empêche qu'il y a toujours la vie. Moi je suis optimiste pour l'avenir. Il y a quelque chose de formidable, c'est que, au moment où le livre a été imprimé, on a reçu une dépêche de RSF - il n'y en avait plus eu depuis - qui disait :
On a retrouvé le meurtrier d'Ashmi, ce qui voulait dire que son combat n'avait pas été inutile, ni sa mort. La république naissante a fait l'enquête. Avant, il n'y en avait pas . C'est donc une fin très positive en fait.
Violente, mais positive. Le monde va et quand même, il essaie d'aller vers le meilleur.
Merci de nous faire partager cette découverte et de nous faire voyager à la rencontre de cette jeune femme journaliste. C'est votre nouveau titre, Bernadette Pecassou, c'est aux éditions Flammarion : « Sous le toit du monde ».

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Nous avions déjà reçu Bernadette Pecassou pour deux précédents romans, La passagère du France et la dernière bagnarde. Au-delà de leurs différences, ces deux romans étaient de superbes portraits de femmes. Elle récidive avec ce nouveau titre Sous le toit du monde.Journaliste et romancière, Bernadette Pecassou s'intéresse depuis toujours à l'actualité.En 2001, elle est marquée par le massacre de la famille royale du Népal, petit pays dont on ne sait pratiquement rien si ce n'est qu'il est un rêve pour nombre d'alpinistes,...Rediffusion - Samedi 20 avril de Bernadette Pécassou-Camebrac - Présentation - Suite
    Bonjour Bernadette Pecassou. Votre actualité chez Flammaraion : « Sous le toit du monde ». Nous avions déjà eu l'occasion de nous rencontrer pour de précédents titres. Si l'on devait vous présenter, vous mettre une étiquette, seriez-vous plutôt romancière ou journaliste ? Aujourd'hui je suis romancière. Mais on passe difficilement comme cela d'une qualification à une autre. Parce que moi j'ai été journaliste pendant 25 ans, presse écrite, radio, télévision,. Je suis romancière depuis 10 ans et c'est un glissement.Quand...Rediffusion - Samedi 20 avril de Bernadette Pécassou-Camebrac - Portrait - Suite
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