Il aurait pu être mathématicien, comme le voulait son père, mais c'est finalement dans le journalisme et plus précisément dans l'univers du music-hall que Jacques Pessis a trouvé sa voie.Longtemps collaborateur de Philippe Bouvard à la radio, fidèle de Pierre Dac, Jacques Pessis écrit régulièrement dans Le Figaro mais on le connait aussi pour la série télévisée « Les lumières du music-hall » ou pour sa participation à différentes émissions consacrées à la chanson française. Car Jacques Pessis est incollable sur...
Radio Londres, la guerre en direct de Jacques Pessis - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Jacques Pessis.
Jacques Pessis :Bonjour
Philippe Chauveau :J'ai plaisir à vous accueillir. Alors c'est vrai que maintenant, on vous connait bien, on connait votre visage mais vous avez longtemps été dans l'ombre, vous aimiez bien vous mettre derrière ceux qui étaient déjà dans la lumière. Vous avez travaillé avec Philippe Bouvard, et puis vous avez écrit beaucoup de biographies sur de nombreux artistes. Aujourd'hui un livre sur radio Londres, mais qui êtes-vous Jacques Pessis, d'où vous vient...
Radio Londres, la guerre en direct de Jacques Pessis - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Radio Londres, la guerre en direct, 1940-1944, avec ces voix qui ont aidées la résistance, qu'est qui vous a donné envie d'écrire cet ouvrage et comment avez-vous travaillé pour ce livre que vous publiez chez Albin Michel ?Jacques Pessis :Etant l'héritier de Pierre Dac, j'ai retrouvé les textes de Pierre Dac à Londres pendant la guerre. Et je me suis dit, mais où sont les autres textes de Radio Londres ? Parce que dans l'imagerie populaire, Radio Londres, qu'est ce que c'est ? Ce sont les messages codés,...
Radio Londres, la guerre en direct de Jacques Pessis - Le livre - Suite
Jacques Pessis
Radio Londres, la guerre en direct
Présentation 1'35Il aurait pu être mathématicien, comme le voulait son père, mais c'est finalement dans le journalisme et plus précisément dans l'univers du music-hall que Jacques Pessis a trouvé sa voie.
Longtemps collaborateur de Philippe Bouvard à la radio, fidèle de Pierre Dac, Jacques Pessis écrit régulièrement dans Le Figaro mais on le connait aussi pour la série télévisée « Les lumières du music-hall »
ou pour sa participation à différentes émissions consacrées à la chanson française. Car Jacques Pessis est incollable sur tous ceux qui font ou ont fait le monde du spectacle.
Il aime à partager sa passion, à mettre l'humain avant toute chose et son œil pétille lorsqu'il évoque telle ou telle anecdote. Outre une trentaine de livres, Jacques Pessis met en scène des spectacles consacrées à Piaf,
Trenet, Brel et bientôt Mistinguett au Casino de Paris.
L'actualité de Jacques Pessis est liée à une page de notre histoire. Il rend ici hommage à la radio et à ces hommes de l'ombre qui de 1940 à 1944, ont fait grandir la Résistance par leurs interventions quotidiennes sur Radio Londres.
Se basant sur des documents inédits et des archives sonores, Jacques Pessis nous raconte Radio Londres comme un roman. Un livre passionnant, haletant qui permet de voir la guerre sous un autre angle.
Quand le pouvoir des mots aide à gagner une guerre.
« Radio Londres, la guerre en direct » de Jacques Pessis aux éditions Albin Michel.
Jacques Pessis est sur WTC.
Il aurait pu être mathématicien, comme le voulait son père, mais c'est finalement dans le journalisme et plus précisément dans l'univers du music-hall que Jacques Pessis a trouvé sa voie.
Longtemps collaborateur de Philippe Bouvard à la radio, fidèle de Pierre Dac, Jacques Pessis écrit régulièrement dans Le Figaro mais on le connait aussi pour la série télévisée « Les lumières du music-hall » ou pour sa participation à différentes émissions consacrées à la chanson française. Car Jacques Pessis est incollable sur tous ceux qui font ou ont fait le monde du spectacle. Il aime à partager sa passion, à mettre l'humain avant toute chose et son œil pétille lorsqu'il évoque telle ou telle anecdote. Outre une trentaine de livres, Jacques Pessis met en scène des spectacles consacrées à Piaf, Trenet, Brel et bientôt Mistinguett au Casino de Paris.
L'actualité de Jacques Pessis est liée à une page de notre histoire. Il rend ici hommage à la radio et à ces hommes de l'ombre qui de 1940 à 1944, ont fait grandir la Résistance par leurs interventions quotidiennes sur Radio Londres.
Se basant sur des documents inédits et des archives sonores, Jacques Pessis nous raconte Radio Londres comme un roman. Un livre passionnant, haletant qui permet de voir la guerre sous un autre angle. Quand le pouvoir des mots aide à gagner une guerre.
« Radio Londres, la guerre en direct » de Jacques Pessis aux éditions Albin Michel.
Jacques Pessis est sur WTC.
Jacques Pessis
Radio Londres, la guerre en direct
Portrait 4'45Bonjour Jacques Pessis.
Bonjour
J'ai plaisir à vous accueillir. Alors c'est vrai que maintenant, on vous connait bien, on connait votre visage mais vous avez longtemps été dans l'ombre, vous aimiez bien vous mettre derrière ceux qui étaient déjà dans la lumière.
Vous avez travaillé avec Philippe Bouvard, et puis vous avez écrit beaucoup de biographies sur de nombreux artistes. Aujourd'hui un livre sur radio Londres, mais qui êtes-vous Jacques Pessis,
d'où vous vient cette passion pour le monde du spectacle, de la chanson de la variété ? Est-ce que petit déjà, ça vous titillait ça ?
Ecoutez, à l'age de 6 ans, j'écoutais toutes les radions en même temps, je lisais Philippe Bouvard dans le Figaro, j'écoutais Pierre Dac à la radio et j'écoutais des chansons de Trenet. Et j'avais une passion pour ça.
Et puis Trenet à dit : « Quand on a rêvé, sa vie, il faut vivre son rêve. ». Le destin m'a permis d'aller directement des études supérieures de mathématiques à RTL où j'ai eu la chance d'apprendre ce métier avec Philippe Bouvard,
qui est le meilleur des patrons. Très dur. Mais entre la radio, la télé et France Soir à l'époque, j'ai appris tout ce qu'il faut pour avoir des bases solides dans ce métier, ce qui ne se fait plus tellement aujourd'hui.
Attendez, études supérieures de mathématiques ?
J'ai fait maths sup et maths spé, j'ai failli rentrer à Centrale et j'ai choisi la rue Bayard.
Qu'est-ce qui vous est arrivé ce jour là ? C'était par passion les mathématiques ?
Oui, j'avais réussi à entrer à RTL comme standardiste à l'époque, Fabrice se prenait pour l'empereur et j'étais l'un des grenadiers et mon rôle principal consistait à fonder un syndicat Bonapartiste autonome,
qui prenait sur les panneaux, les places de la CGT, ce qui déclenchait des polémiques invraisemblables, et je rentrais dans les restaurants en demandant aux clients de crier vivre l'Empereur que Fabrice entrait.
Puis un jour à force d'écrire pour des jeux, travailler pour Ménie Gregoire, de faire des remplacements au téléphone, j'ai eu la chance d'être repéré par Philippe Bouvard et par Diane Segard qui travaillait à l'époque avec lui.
J'ai été engagé pour 8 jours et je suis resté 10 ans.
Vous avez cité, deux noms importants, Philippe Bouvard et puis Pierre Dac, aussi, qui vous a beaucoup appris.
J'ai eu la chance de le rencontrer quand j'avais 15 ans, d'aller chez lui. Et puis il a été le premier à croire en moi, je suis devenu son secrétaire général particulier, puis son neveu adoptif, tout à fait légalement.
Il disait : « il vaut mieux hériter à la poste que passer à la postérité ». j'étais persuadé du contraire. Et après sa disparition, d'un manque de savoir vivre,
j'ai relancé son œuvre et aujourd'hui Pierre Dac est dans les écoles un peu partout et c'est une de mes grandes fiertés.
Qu'est-ce qui vous fascine dans le monde de la scène, du spectacle, je vais dire le show business, même si c'est un peu galvaudé. Mais qu'est-ce qui vous fascine dans ce monde de la lumière ?
D'abord il y a des gens passionnant à voir, des choses passionnante à apprendre, et je pense qu'on peut apprendre toute sa vie et que les jours où on apprends rien sont de mauvais jours.
Et j'ai la chance de faire plusieurs métiers en même temps, c'est à dire d'être journaliste au Figaro, de travailler chez Dargaud et au Lombard comme éditeur, de faire de la télé, de faire des spectacles.
Donc ce sont des univers complémentaires et des activités tellement fortes, qu'une activité me défatigue d'une autre.
Lorsque vous produisez, que vous montez, que vous créez un spectacle, sur Piaf, sur Trenet, sur Brel, ou bientôt sur Mistinguett', est-ce qu'il n'y a pas aussi une certaine nostalgie d'un monde disparu du music-hall ?
Alors il y a une vraie nostalgie, parce que je considère que ces gens là ont apporté beaucoup, mais en même temps, je considère qu'on les oublient beaucoup trop.
Quand on construit une maison, l'important ce sont les fondations de la maison. Les fondations de la chanson française, ce sont Trenet, Brel, Piaf et beaucoup d'autres.
Donc il s'agit pour moi, de les remettre en valeur, de façon moderne, surtout pas avec un air de : « Ah c'était mieux comme ça ! ».
Non, pour toucher les jeunes. Et ce qui me séduit c'est que lorsqu'on fait des spectacles, des émissions de télévision, et bien on a beaucoup de jeunes qui disent merci de nous apprendre tout ça, parce que ça permet de préparer l'avenir.
Outre les spectacles et les émissions à la télévision, le livre, aussi, c'est une façon pour vous d'apporter une petite pierre lorsque vous faites une biographie d'un artiste ? C'est une façon de garder en mémoire ?
Oui, une façon de garder en mémoire et pas simplement à travers son œuvre mais à travers le personnage. C'est à dire que moi, j'ai appris grâce à Bouvard, à connaître des gens au delà de la promotion.
C'est à dire à travers des anecdotes, des faits, qui permettent de déceler leur véritable personnalité. Et je pense qu'il est essentiel qu'on découvre ou qu'on redécouvre des artistes, encore une fois,
qui sont une base de la chanson française ou d'autres univers et qu'on les mettent dans le contexte de l'époque, parce que si ils ont réussi, c'est pas par hasard, c'est par leur talent,
mais aussi parce qu'ils ont vécu un certain moment de l'histoire de la France.
Le spectacle Mistinguett', le spectacle Piaf qui tourne un petit peu partout en France avec Nathalie Lhermitte à vos cotés, et puis votre autre actualité qui est bibliographique cette fois-ci.
Jacques Pessis, Radio Londres, la guerre en direct, c'est votre actualité chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Bonjour Jacques Pessis.
Jacques Pessis :
Bonjour
Philippe Chauveau :
J'ai plaisir à vous accueillir. Alors c'est vrai que maintenant, on vous connait bien, on connait votre visage mais vous avez longtemps été dans l'ombre, vous aimiez bien vous mettre derrière ceux qui étaient déjà dans la lumière. Vous avez travaillé avec Philippe Bouvard, et puis vous avez écrit beaucoup de biographies sur de nombreux artistes. Aujourd'hui un livre sur radio Londres, mais qui êtes-vous Jacques Pessis, d'où vous vient cette passion pour le monde du spectacle, de la chanson de la variété ? Est-ce que petit déjà, ça vous titillait ça ?
Jacques Pessis :
Ecoutez, à l'age de 6 ans, j'écoutais toutes les radions en même temps, je lisais Philippe Bouvard dans le Figaro, j'écoutais Pierre Dac à la radio et j'écoutais des chansons de Trenet. Et j'avais une passion pour ça. Et puis Trenet à dit : « Quand on a rêvé, sa vie, il faut vivre son rêve. ». Le destin m'a permis d'aller directement des études supérieures de mathématiques à RTL où j'ai eu la chance d'apprendre ce métier avec Philippe Bouvard, qui est le meilleur des patrons. Très dur. Mais entre la radio, la télé et France Soir à l'époque, j'ai appris tout ce qu'il faut pour avoir des bases solides dans ce métier, ce qui ne se fait plus tellement aujourd'hui.
Philippe Chauveau :
Attendez, études supérieures de mathématiques ?
Jacques Pessis :
J'ai fait maths sup et maths spé, j'ai failli rentrer à Centrale et j'ai choisi la rue Bayard.
Philippe Chauveau :
Qu'est-ce qui vous est arrivé ce jour là ? C'était par passion les mathématiques ?
Jacques Pessis :
Oui, j'avais réussi à entrer à RTL comme standardiste à l'époque, Fabrice se prenait pour l'empereur et j'étais l'un des grenadiers et mon rôle principal consistait à fonder un syndicat Bonapartiste autonome qui prenait sur les panneaux, les places de la CGT, ce qui déclenchait des polémiques invraisemblables, et je rentrais dans les restaurants en demandant aux clients de crier vivre l'Empereur que Fabrice entrait. Puis un jour à force d'écrire pour des jeux, travailler pour Ménie Gregoire, de faire des remplacements au téléphone, j'ai eu la chance d'être repéré par Philippe Bouvard et par Diane Segard qui travaillait à l'époque avec lui. J'ai été engagé pour 8 jours et je suis resté 10 ans.
Philippe Chauveau :
Vous avez cité, deux noms importants, Philippe Bouvard et puis Pierre Dac, aussi, qui vous a beaucoup appris.
Jacques Pessis :
J'ai eu la chance de le rencontrer quand j'avais 15 ans, d'aller chez lui. Et puis il a été le premier à croire en moi, je suis devenu son secrétaire général particulier, puis son neveu adoptif, tout à fait légalement. Il disait : « il vaut mieux hériter à la poste que passer à la postérité ». j'étais persuadé du contraire. Et après sa disparition, d'un manque de savoir vivre, j'ai relancé son œuvre et aujourd'hui Pierre Dac est dans les écoles un peu partout et c'est une de mes grandes fiertés.
Philippe Chauveau :
qu'est-ce qui vous fascine dans le monde de la scène, du spectacle, je vais dire le show business, même si c'est un peu galvaudé. Mais qu'est-ce qui vous fascine dans ce monde de la lumière ?
Jacques Pessis :
d'abord il y a des gens passionnant à voir, des choses passionnante à apprendre, et je pense qu'on peut apprendre toute sa vie et que les jours où on apprends rien sont de mauvais jours. Et j'ai la chance de faire plusieurs métiers en même temps, c'est à dire d'être journaliste au Figaro, de travailler chez Dargaud et au Lombard comme éditeur, de faire de la télé, de faire des spectacles. Donc ce sont des univers complémentaires et des activités tellement fortes, qu'une activité me défatigue d'une autre.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous produisez, que vous montez, que vous créez un spectacle, sur Piaf, sur Trenet, sur Brel, ou bientôt sur Mistinguett', est-ce qu'il n'y a pas aussi une certaine nostalgie d'un monde disparu du music-hall ?
Jacques Pessis :
Alors il y a une vraie nostalgie, parce que je considère que ces gens là ont apporté beaucoup, mais en même temps, je considère qu'on les oublient beaucoup trop. Quand on construit une maison, l'important ce sont les fondations de la maison. Les fondations de la chanson française, ce sont Trenet, Brel, Piaf et beaucoup d'autres. Donc il s'agit pour moi, de les remettre en valeur, de façon moderne, surtout pas avec un air de : « Ah c'était mieux comme ça ! ». Non, pour toucher les jeunes. Et ce qui me séduit c'est que lorsqu'on fait des spectacles, des émissions de télévision, et bien on a beaucoup de jeunes qui disent merci de nous apprendre tout ça, parce que ça permet de préparer l'avenir.
Philippe Chauveau :
Outre les spectacles et les émissions à la télévision, le livre, aussi, c'est une façon pour vous d'apporter une petite pierre lorsque vous faites une biographie d'un artiste ? C'est une façon de garder en mémoire ?
Jacques Pessis :
Oui, une façon de garder en mémoire et pas simplement à travers son œuvre mais à travers le personnage. C'est à dire que moi, j'ai appris grâce à Bouvard, à connaître des gens au delà de la promotion. C'est à dire à travers des anecdotes, des faits, qui permettent de déceler leur véritable personnalité. Et je pense qu'il est essentiel qu'on découvre ou qu'on redécouvre des artistes, encore une fois, qui sont une base de la chanson française ou d'autres univers et qu'on les mettent dans le contexte de l'époque, parce que si ils ont réussi, c'est pas par hasard, c'est par leur talent mais aussi parce qu'ils ont vécu un certain moment de l'histoire de la France.
Philippe Chauveau :
Le spectacle Mistinguett', le spectacle Piaf qui tourne un petit peu partout en France avec Nathalie Lhermitte à vos cotés, et puis votre autre actualité qui est bibliographique cette fois-ci. Jacques Pessis, Radio Londres, la guerre en direct, c'est votre actualité chez Albin Michel.
Jacques Pessis
Radio Londres, la guerre en direct
Le livre 4'55Radio Londres, la guerre en direct, 1940-1944, avec ces voix qui ont aidées la résistance, qu'est qui vous a donné envie d'écrire cet ouvrage et comment avez-vous travaillé pour ce livre que vous publiez chez Albin Michel ?
Etant l'héritier de Pierre Dac, j'ai retrouvé les textes de Pierre Dac à Londres pendant la guerre. Et je me suis dit, mais où sont les autres textes de Radio Londres ?
Parce que dans l'imagerie populaire, Radio Londres, qu'est ce que c'est ? Ce sont les messages codés, les messages personnels. En réalité, il y en a eu quelques uns entre 41 et 44,
et il y en a surtout eu 216 le 1er et le 5 juin 1944, qui ont donnés aux résistants des conseils à l'heure du débarquement, à l'heure du jour J. Et puis je me suis aperçu que ces textes n'existaient plus, ils avaient disparus.
Et grâce à Jean-Louis Cremieux-Brilhac, qui les avait conservés , qui avait pu les sauver en 1970 lorsqu'il dirigeait la documentation française. J'ai retrouvé 51 microfilms dans une bibliothèque,
que je ne citerais pas par décence car ils étaient en train de pourrir complètement. Avec la fondation de Gaulle, on a sauvé ces microfilms, on a réussi à faire des DVD où sont réunis ces 50000 pages,
qui racontent la guerre en direct, du 19 juin 1940 au 25 octobre 1944. et j'ai tout lu, 50000 pages et je me suis aperçu que pour la première fois, et bien, on racontait exactement ce qui c'était passé.
C'est à dire que les récits quotidiens de ces chroniqueurs, des ces éditorialistes permettent de comprendre comment la guerre évoluait. Au début, on pense qu'elle va être courte,
on s'inquiète, y a des moments difficiles, des moments d'espoir. On se rend compte à travers ces pages de tout ce qui c'est vraiment passé, de la réalité au delà des films, des dizaines de films et documentaires qui ont été réalisés.
Et je me suis dit, racontons ça comme un roman vrai. Prenons ces personnages et racontons à travers leurs textes, la guerre en direct telle quelle s'est déroulée.
Lorsque vous avez écrit cet ouvrage, Jacques Pessis, qu'avez vous ressenti, qu'avez vous éprouvé face à ces documents inédits, et ces voix qui vous sortiez de l'ombre à nouveau ?
Je fais partie d'une génération pour qui la guerre a été un quotidien de part mes parents, qui en parlait parce qu'ils l'avaient vécue. Aujourd'hui elle est entrée dans l'histoire, et puis j'ai vu beaucoup de films.
Je me suis aperçu qu'on avait dit beaucoup de mensonges, on a dit n'importe quoi, je me suis aperçu de la réalité de ce qui a été vécu pendant 4 ans, en France, à Londres et ailleurs.
Et j'ai ressenti une immense envie de raconter ces soldats du micro, qui ont été des héros malgré eux. Ils ont combattus du côté du micro mais en même temps certains sont allés sur le front,
comme Jean Marin, comme Maurice Schuman lors du débarquement. Ils avaient vraiment envie de participer à leur manière à la libération de la France.
Ils sont devenus tellement célèbres lorsqu'après la guerre ils entraient dans les restaurants, on les reconnaissaient à leur voix, on les applaudissaient et on se levait.
C'était aussi un hommage à la radio, à ce média qu'est la radio et peut-être aujourd'hui, on peut se dire que la radio à peut être moins de pouvoir,
mais il y a peut être d'autres médias qui un jour pourraient devenir des médias de résistance ?
La radio est pour moi un élément essentiel. Je suis passionné de radio, j'ai toujours vécu dans la radio. J'ai d'ailleurs écrit des livres sur l'histoire de la radio.
Il faut savoir qu'à une époque, il y avait 17 millions d'auditeurs sur radio Luxembourg certains soirs. On ne peut pas imaginer ça aujourd'hui, même à la télévision, sur lorsqu'il y a le mondial.
La radio était un vecteur important, ce sont des voix. La radio c'est quelque chose qu'on a chez soi. On est avec la radio. Et la radio à Londres était tellement importante, que de l'autre côté de la TSF,
c'était un message d'espoir, c'était tellement important que les allemands faisaient tout pour confisquer les postes. Ils menaçaient de prison ceux qui avaient un poste de TSF et qui écoutaient radio Londres.
Je crois que le pouvoir de la radio aujourd'hui, c'est pas seulement des disques qu'on diffuse au kilomètre, ce sont des voix, ce sont des complices qui, quelque part en France,
soutiennent le moral de beaucoup de gens et la radio fait partie de leur quotidien.
Vous avez fait œuvre de mémoire avec ce livre ?
Je pense que j'ai fait œuvre de mémoire et surtout j'ai fait œuvre de mémoire au delà des historiens. Je ne suis pas un historien de la guerre, je suis un historien du quotidien, de l'anecdote.
Et j'espère que ce livre touchera, les plus anciens parce qu'il leur rappellera des souvenirs, mais touchera les jeunes parce qu'il est facile à lire et qu'il raconte des choses qui font partie de notre quotidien,
qui font partie de la gloire de nos parents, de nos grands-parents et qui doivent rester dans notre mémoire pour que ça n'arrive plus jamais.
C'est un livre passionnant, en tout cas qui se dévore puisqu'on suit la guerre quasiment jour après jour avec ces messages radio. Merci Jacques Pessis. Radio Londres, la guerre en direct, c'est votre actualité, c'est chez Albin Michel
Philippe Chauveau :
Radio Londres, la guerre en direct, 1940-1944, avec ces voix qui ont aidées la résistance, qu'est qui vous a donné envie d'écrire cet ouvrage et comment avez-vous travaillé pour ce livre que vous publiez chez Albin Michel ?
Jacques Pessis :
Etant l'héritier de Pierre Dac, j'ai retrouvé les textes de Pierre Dac à Londres pendant la guerre. Et je me suis dit, mais où sont les autres textes de Radio Londres ? Parce que dans l'imagerie populaire, Radio Londres, qu'est ce que c'est ? Ce sont les messages codés, les messages personnels. En réalité, il y en a eu quelques uns entre 41 et 44, et il y en a surtout eu 216 le 1er et le 5 juin 1944, qui ont donnés aux résistants des conseils à l'heure du débarquement, à l'heure du jour J. Et puis je me suis aperçu que ces textes n'existaient plus, ils avaient disparus. Et grâce à Jean-Louis Cremieux-Brilhac, qui les avait conservés , qui avait pu les sauver en 1970 lorsqu'il dirigeait la documentation française. J'ai retrouvé 51 microfilms dans une bibliothèque que je ne citerais pas par décence car ils étaient en train de pourrir complètement. Avec la fondation de Gaulle, on a sauvé ces microfilms, on a réussi à faire des DVD où sont réunis ces 50000 pages qui racontent la guerre en direct, du 19 juin 1940 au 25 octobre 1944. et j'ai tout lu, 50000 pages et je me suis aperçu que pour la première fois, et bien, on racontait exactement ce qui c'était passé. C'est à dire que les récits quotidiens de ces chroniqueurs, des ces éditorialistes permettent de comprendre comment la guerre évoluait. Au début, on pense qu'elle va être courte, on s'inquiète, y a des moments difficiles, des moments d'espoir. On se rend compte à travers ces pages de tout ce qui c'est vraiment passé, de la réalité au delà des films, des dizaines de films et documentaires qui ont été réalisés. Et je me suis dit, racontons ça comme un roman vrai. Prenons ces personnages et racontons à travers leurs textes, la guerre en direct telle quelle s'est déroulée.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous avez écrit cet ouvrage, Jacques Pessis, qu'avez vous ressenti, qu'avez vous éprouvé face à ces documents inédits, et ces voix qui vous sortiez de l'ombre à nouveau ?
Jacques Pessis :
Je fais partie d'une génération pour qui la guerre a été un quotidien de part mes parents, qui en parlait parce qu'ils l'avaient vécue. Aujourd'hui elle est entrée dans l'histoire, et puis j'ai vu beaucoup de films. Je me suis aperçu qu'on avait dit beaucoup de mensonges, on a dit n'importe quoi, je me suis aperçu de la réalité de ce qui a été vécu pendant 4 ans, en France, à Londres et ailleurs. Et j'ai ressenti une immense envie de raconter ces soldats du micro, qui ont été des héros malgré eux. Ils ont combattus du côté du micro mais en même temps certains sont allés sur le front, comme Jean Marin, comme Maurice Schuman lors du débarquement. Ils avaient vraiment envie de participer à leur manière à la libération de la France. Ils sont devenus tellement célèbres lorsqu'après la guerre ils entraient dans les restaurants, on les reconnaissaient à leur voix, on les applaudissaient et on se levait.
Philippe Chauveau :
C'était aussi un hommage à la radio, à ce média qu'est la radio et peut-être aujourd'hui, on peut se dire que la radio à peut être moins de pouvoir, mais il y a peut être d'autres médias qui un jour pourraient devenir des médias de résistance ?
Jacques Pessis :
La radio est pour moi un élément essentiel. Je suis passionné de radio, j'ai toujours vécu dans la radio. J'ai d'ailleurs écrit des livres sur l'histoire de la radio. Il faut savoir qu'à une époque, il y avait 17 millions d'auditeurs sur radio Luxembourg certains soirs. On ne peut pas imaginer ça aujourd'hui, même à la télévision, sur lorsqu'il y a le mondial. La radio était un vecteur important, ce sont des voix. La radio c'est quelque chose qu'on a chez soi. On est avec la radio. Et la radio à Londres était tellement importante, que de l'autre côté de la TSF, c'était un message d'espoir, c'était tellement important que les allemands faisaient tout pour confisquer les postes. Ils menaçaient de prison ceux qui avaient un poste de TSF et qui écoutaient radio Londres. Je crois que le pouvoir de la radio aujourd'hui, c'est pas seulement des disques qu'on diffuse au kilomètre, ce sont des voix, ce sont des complices qui, quelque part en France, soutiennent le moral de beaucoup de gens et la radio fait partie de leur quotidien.
Philippe Chauveau :
Vous avez fait œuvre de mémoire avec ce livre ?
Jacques Pessis :
Je pense que j'ai fait œuvre de mémoire et surtout j'ai fait œuvre de mémoire au delà des historiens. Je ne suis pas un historien de la guerre, je suis un historien du quotidien, de l'anecdote. Et j'espère que ce livre touchera, les plus anciens parce qu'il leur rappellera des souvenirs, mais touchera les jeunes parce qu'il est facile à lire et qu'il raconte des choses qui font partie de notre quotidien, qui font partie de la gloire de nos parents, de nos grands-parents et qui doivent rester dans notre mémoire pour que ça n'arrive plus jamais.
Philippe Chauveau :
C'est un livre passionnant, en tout cas qui se dévore puisqu'on suit la guerre quasiment jour après jour avec ces messages radio. Merci Jacques Pessis. Radio Londres, la guerre en direct, c'est votre actualité, c'est chez Albin Michel