Jacques Pessis

Jacques Pessis

Radio Londres, la guerre en direct

Le livre 4'55

Radio Londres, la guerre en direct, 1940-1944, avec ces voix qui ont aidées la résistance, qu'est qui vous a donné envie d'écrire cet ouvrage et comment avez-vous travaillé pour ce livre que vous publiez chez Albin Michel ?
Etant l'héritier de Pierre Dac, j'ai retrouvé les textes de Pierre Dac à Londres pendant la guerre. Et je me suis dit, mais où sont les autres textes de Radio Londres ?
Parce que dans l'imagerie populaire, Radio Londres, qu'est ce que c'est ? Ce sont les messages codés, les messages personnels. En réalité, il y en a eu quelques uns entre 41 et 44,
et il y en a surtout eu 216 le 1er et le 5 juin 1944, qui ont donnés aux résistants des conseils à l'heure du débarquement, à l'heure du jour J. Et puis je me suis aperçu que ces textes n'existaient plus, ils avaient disparus.
Et grâce à Jean-Louis Cremieux-Brilhac, qui les avait conservés , qui avait pu les sauver en 1970 lorsqu'il dirigeait la documentation française. J'ai retrouvé 51 microfilms dans une bibliothèque,
que je ne citerais pas par décence car ils étaient en train de pourrir complètement. Avec la fondation de Gaulle, on a sauvé ces microfilms, on a réussi à faire des DVD où sont réunis ces 50000 pages,
qui racontent la guerre en direct, du 19 juin 1940 au 25 octobre 1944. et j'ai tout lu, 50000 pages et je me suis aperçu que pour la première fois, et bien, on racontait exactement ce qui c'était passé.
C'est à dire que les récits quotidiens de ces chroniqueurs, des ces éditorialistes permettent de comprendre comment la guerre évoluait. Au début, on pense qu'elle va être courte,
on s'inquiète, y a des moments difficiles, des moments d'espoir. On se rend compte à travers ces pages de tout ce qui c'est vraiment passé, de la réalité au delà des films, des dizaines de films et documentaires qui ont été réalisés.
Et je me suis dit, racontons ça comme un roman vrai. Prenons ces personnages et racontons à travers leurs textes, la guerre en direct telle quelle s'est déroulée.
Lorsque vous avez écrit cet ouvrage, Jacques Pessis, qu'avez vous ressenti, qu'avez vous éprouvé face à ces documents inédits, et ces voix qui vous sortiez de l'ombre à nouveau ?
Je fais partie d'une génération pour qui la guerre a été un quotidien de part mes parents, qui en parlait parce qu'ils l'avaient vécue. Aujourd'hui elle est entrée dans l'histoire, et puis j'ai vu beaucoup de films.
Je me suis aperçu qu'on avait dit beaucoup de mensonges, on a dit n'importe quoi, je me suis aperçu de la réalité de ce qui a été vécu pendant 4 ans, en France, à Londres et ailleurs.
Et j'ai ressenti une immense envie de raconter ces soldats du micro, qui ont été des héros malgré eux. Ils ont combattus du côté du micro mais en même temps certains sont allés sur le front,
comme Jean Marin, comme Maurice Schuman lors du débarquement. Ils avaient vraiment envie de participer à leur manière à la libération de la France.
Ils sont devenus tellement célèbres lorsqu'après la guerre ils entraient dans les restaurants, on les reconnaissaient à leur voix, on les applaudissaient et on se levait.
C'était aussi un hommage à la radio, à ce média qu'est la radio et peut-être aujourd'hui, on peut se dire que la radio à peut être moins de pouvoir,
mais il y a peut être d'autres médias qui un jour pourraient devenir des médias de résistance ?
La radio est pour moi un élément essentiel. Je suis passionné de radio, j'ai toujours vécu dans la radio. J'ai d'ailleurs écrit des livres sur l'histoire de la radio.
Il faut savoir qu'à une époque, il y avait 17 millions d'auditeurs sur radio Luxembourg certains soirs. On ne peut pas imaginer ça aujourd'hui, même à la télévision, sur lorsqu'il y a le mondial.
La radio était un vecteur important, ce sont des voix. La radio c'est quelque chose qu'on a chez soi. On est avec la radio. Et la radio à Londres était tellement importante, que de l'autre côté de la TSF,
c'était un message d'espoir, c'était tellement important que les allemands faisaient tout pour confisquer les postes. Ils menaçaient de prison ceux qui avaient un poste de TSF et qui écoutaient radio Londres.
Je crois que le pouvoir de la radio aujourd'hui, c'est pas seulement des disques qu'on diffuse au kilomètre, ce sont des voix, ce sont des complices qui, quelque part en France,
soutiennent le moral de beaucoup de gens et la radio fait partie de leur quotidien.
Vous avez fait œuvre de mémoire avec ce livre ?
Je pense que j'ai fait œuvre de mémoire et surtout j'ai fait œuvre de mémoire au delà des historiens. Je ne suis pas un historien de la guerre, je suis un historien du quotidien, de l'anecdote.
Et j'espère que ce livre touchera, les plus anciens parce qu'il leur rappellera des souvenirs, mais touchera les jeunes parce qu'il est facile à lire et qu'il raconte des choses qui font partie de notre quotidien,
qui font partie de la gloire de nos parents, de nos grands-parents et qui doivent rester dans notre mémoire pour que ça n'arrive plus jamais.
C'est un livre passionnant, en tout cas qui se dévore puisqu'on suit la guerre quasiment jour après jour avec ces messages radio. Merci Jacques Pessis. Radio Londres, la guerre en direct, c'est votre actualité, c'est chez Albin Michel

Philippe Chauveau :
Radio Londres, la guerre en direct, 1940-1944, avec ces voix qui ont aidées la résistance, qu'est qui vous a donné envie d'écrire cet ouvrage et comment avez-vous travaillé pour ce livre que vous publiez chez Albin Michel ?

Jacques Pessis :
Etant l'héritier de Pierre Dac, j'ai retrouvé les textes de Pierre Dac à Londres pendant la guerre. Et je me suis dit, mais où sont les autres textes de Radio Londres ? Parce que dans l'imagerie populaire, Radio Londres, qu'est ce que c'est ? Ce sont les messages codés, les messages personnels. En réalité, il y en a eu quelques uns entre 41 et 44, et il y en a surtout eu 216 le 1er et le 5 juin 1944, qui ont donnés aux résistants des conseils à l'heure du débarquement, à l'heure du jour J. Et puis je me suis aperçu que ces textes n'existaient plus, ils avaient disparus. Et grâce à Jean-Louis Cremieux-Brilhac, qui les avait conservés , qui avait pu les sauver en 1970 lorsqu'il dirigeait la documentation française. J'ai retrouvé 51 microfilms dans une bibliothèque que je ne citerais pas par décence car ils étaient en train de pourrir complètement. Avec la fondation de Gaulle, on a sauvé ces microfilms, on a réussi à faire des DVD où sont réunis ces 50000 pages qui racontent la guerre en direct, du 19 juin 1940 au 25 octobre 1944. et j'ai tout lu, 50000 pages et je me suis aperçu que pour la première fois, et bien, on racontait exactement ce qui c'était passé. C'est à dire que les récits quotidiens de ces chroniqueurs, des ces éditorialistes permettent de comprendre comment la guerre évoluait. Au début, on pense qu'elle va être courte, on s'inquiète, y a des moments difficiles, des moments d'espoir. On se rend compte à travers ces pages de tout ce qui c'est vraiment passé, de la réalité au delà des films, des dizaines de films et documentaires qui ont été réalisés. Et je me suis dit, racontons ça comme un roman vrai. Prenons ces personnages et racontons à travers leurs textes, la guerre en direct telle quelle s'est déroulée.

Philippe Chauveau :
Lorsque vous avez écrit cet ouvrage, Jacques Pessis, qu'avez vous ressenti, qu'avez vous éprouvé face à ces documents inédits, et ces voix qui vous sortiez de l'ombre à nouveau ?

Jacques Pessis :
Je fais partie d'une génération pour qui la guerre a été un quotidien de part mes parents, qui en parlait parce qu'ils l'avaient vécue. Aujourd'hui elle est entrée dans l'histoire, et puis j'ai vu beaucoup de films. Je me suis aperçu qu'on avait dit beaucoup de mensonges, on a dit n'importe quoi, je me suis aperçu de la réalité de ce qui a été vécu pendant 4 ans, en France, à Londres et ailleurs. Et j'ai ressenti une immense envie de raconter ces soldats du micro, qui ont été des héros malgré eux. Ils ont combattus du côté du micro mais en même temps certains sont allés sur le front, comme Jean Marin, comme Maurice Schuman lors du débarquement. Ils avaient vraiment envie de participer à leur manière à la libération de la France. Ils sont devenus tellement célèbres lorsqu'après la guerre ils entraient dans les restaurants, on les reconnaissaient à leur voix, on les applaudissaient et on se levait.

Philippe Chauveau :
C'était aussi un hommage à la radio, à ce média qu'est la radio et peut-être aujourd'hui, on peut se dire que la radio à peut être moins de pouvoir, mais il y a peut être d'autres médias qui un jour pourraient devenir des médias de résistance ?

Jacques Pessis :
La radio est pour moi un élément essentiel. Je suis passionné de radio, j'ai toujours vécu dans la radio. J'ai d'ailleurs écrit des livres sur l'histoire de la radio. Il faut savoir qu'à une époque, il y avait 17 millions d'auditeurs sur radio Luxembourg certains soirs. On ne peut pas imaginer ça aujourd'hui, même à la télévision, sur lorsqu'il y a le mondial. La radio était un vecteur important, ce sont des voix. La radio c'est quelque chose qu'on a chez soi. On est avec la radio. Et la radio à Londres était tellement importante, que de l'autre côté de la TSF, c'était un message d'espoir, c'était tellement important que les allemands faisaient tout pour confisquer les postes. Ils menaçaient de prison ceux qui avaient un poste de TSF et qui écoutaient radio Londres. Je crois que le pouvoir de la radio aujourd'hui, c'est pas seulement des disques qu'on diffuse au kilomètre, ce sont des voix, ce sont des complices qui, quelque part en France, soutiennent le moral de beaucoup de gens et la radio fait partie de leur quotidien.

Philippe Chauveau :
Vous avez fait œuvre de mémoire avec ce livre ?

Jacques Pessis :
Je pense que j'ai fait œuvre de mémoire et surtout j'ai fait œuvre de mémoire au delà des historiens. Je ne suis pas un historien de la guerre, je suis un historien du quotidien, de l'anecdote. Et j'espère que ce livre touchera, les plus anciens parce qu'il leur rappellera des souvenirs, mais touchera les jeunes parce qu'il est facile à lire et qu'il raconte des choses qui font partie de notre quotidien, qui font partie de la gloire de nos parents, de nos grands-parents et qui doivent rester dans notre mémoire pour que ça n'arrive plus jamais.

Philippe Chauveau :
C'est un livre passionnant, en tout cas qui se dévore puisqu'on suit la guerre quasiment jour après jour avec ces messages radio. Merci Jacques Pessis. Radio Londres, la guerre en direct, c'est votre actualité, c'est chez Albin Michel

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Il aurait pu être mathématicien, comme le voulait son père, mais c'est finalement dans le journalisme et plus précisément dans l'univers du music-hall que Jacques Pessis a trouvé sa voie.Longtemps collaborateur de Philippe Bouvard à la radio, fidèle de Pierre Dac, Jacques Pessis écrit régulièrement dans Le Figaro mais on le connait aussi pour la série télévisée « Les lumières du music-hall » ou pour sa participation à différentes émissions consacrées à la chanson française. Car Jacques Pessis est incollable sur...Radio Londres, la guerre en direct de Jacques Pessis - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Jacques Pessis. Jacques Pessis :Bonjour Philippe Chauveau :J'ai plaisir à vous accueillir. Alors c'est vrai que maintenant, on vous connait bien, on connait votre visage mais vous avez longtemps été dans l'ombre, vous aimiez bien vous mettre derrière ceux qui étaient déjà dans la lumière. Vous avez travaillé avec Philippe Bouvard, et puis vous avez écrit beaucoup de biographies sur de nombreux artistes. Aujourd'hui un livre sur radio Londres, mais qui êtes-vous Jacques Pessis, d'où vous vient...Radio Londres, la guerre en direct de Jacques Pessis - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Radio Londres, la guerre en direct, 1940-1944, avec ces voix qui ont aidées la résistance, qu'est qui vous a donné envie d'écrire cet ouvrage et comment avez-vous travaillé pour ce livre que vous publiez chez Albin Michel ?Jacques Pessis :Etant l'héritier de Pierre Dac, j'ai retrouvé les textes de Pierre Dac à Londres pendant la guerre. Et je me suis dit, mais où sont les autres textes de Radio Londres ? Parce que dans l'imagerie populaire, Radio Londres, qu'est ce que c'est ? Ce sont les messages codés,...Radio Londres, la guerre en direct de Jacques Pessis - Le livre - Suite