Eric Emmanuel Schmitt

Eric Emmanuel Schmitt

Les perroquets de la place d'Arezzo

Le livre 3'57

« Les perroquets de la place d'Arezzo », Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité chez Albin Michel. Cette place d'Arezzo elle existe. C'est à Bruxelles.
Oui. Beaucoup de gens croient que je l'ai inventée. J'adore quand les gens pensent ça. En fait il y a à Bruxelles dans un quartier très très joli, un quartier très chic une place ronde.
Vous regardez les bâtiments, vous voyez vraiment une ville de l'Europe du Nord assez coquette, assez jolie, mais vos oreilles entendent tout-à-fait autre chose, vos oreilles vous emmènent en Amazonie, aux Tropiques.
Vous levez les yeux et vous comprenez. Dans les arbres se sont installés des nuées de perroquets et de perruches qui ont fait des nids en brindilles aussi grand que l'arche de Noé.
Mais d'où viennent-ils ?
Il y a plusieurs légendes. Moi celle que je prends dans mon livre, c'est la légende qui dit que c'est l'ambassadeur du Brésil dans les années 60-70 qui brusquement a dû rentrer au pays.
Il n'a pas pu prendre un bateau et donc sa collection de perroquets et de perruches, il s'est contenté d'ouvrir la porte des cages et de partir. Et les perroquets et les perruches se sont installés sur la place. Ils ne sont pas allés plus loin.
Votre histoire c'est une sorte de roman chorale avec des personnages qui se côtoient sans trop se connaître et puis tous vont recevoir ce mot : « ce mot simplement pour te signaler que je t'aime. Signé : tu sais qui. »
Alors c'est vrai que si on reçoit un jour ça dans sa boite aux lettres, on se pose des questions.
Figurez-vous que c'est une chose que j'ai failli faire, moi.
De laisser comme ça un message secret ?
Oui. Un jour j'ai voulu envoyer un mot d'amour et ne pas le signer. Et puis je me suis dis si la personne pense que c'est quelqu'un d'autre, je risque de provoquer exactement l'inverse de ce que je veux.
C'est-à-dire qu'au lieu que la personne se jette sur moi, elle va se jeter sur mon rival, s'il y en a un, j'en savais pas. Et c'est là qu'est née l'idée du roman. A cette phrase, à un mot d'amour anonyme, comment chacun de nous va-t-il réagir ?
Forcément c'est différent pour chacun parce qu'on n'a pas la même histoire, on n'a pas la même attente, on en n'ai pas au même moment de notre vie amoureuse.
Certains sont en attente, d'autres en frustration, d'autres sont en train d'entamer une histoire ou en attendent la confirmation donc voilà chacun va réagir différemment.
C'est-à-dire que quelqu'un pourrait recevoir ce mot et le jeter machinalement et quelqu'un d'autre s'imaginer une histoire fabuleuse.
Exactement, c'est ce qui se passe. Il y a quelques personnages qui vont jeter le mot en pensant que c'est une pub qui va subir un développement. D'autres personnages vont dire « non, mais j'en ai assez ! C'est fini l'amour pour moi, je ne veux plus en entendre parler ».
D'autres vont dire « ah c'est machin, c'est X, c'est Y », d'autres vont se dire « mais qui ça peut être ? » et qui vont changer leur regard sur absolument tous les gens qu'ils croisent. Il y a autant de réactions qu'il y a d'individus.
J'ai employé le terme de roman chorale parce qu'il y a toute une galerie de personnages. Est-ce un terme qui vous convient ? Est-ce que vous le trouvez galvaudé ou est-ce que c'est un peu ça l'idée ?
Tout-à-fait ça. D'ailleurs, j'ai parfois nommé mes parties avec des termes qu'on emploie dans la musique chorale. Si ce n'est qu'en même temps qu'il est chorale, mon roman il est romanesque.
Plus on va avancer dans la lecture, plus on va voir qu'il y a des fils entre les personnages et qu'en fait ils se connaissent et jusqu'au bout on va découvrir des rapports sous forme de coups de théâtre entre les personnages qu'on croyait au départ séparés.
Ça reste quand même aussi un vrai conte philosophique.
Oui. C'est un immense hymne à la tolérance, à l'indulgence. C'est-à-dire que pour moi il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de toucher l'autre ou de rejoindre l'autre.
Pourquoi 700 pages ?
En fait j'ai fait court. Quand on pense que le sujet c'est au fond une espèce de petite encyclopédie romanesque des relations amoureuses, encore une fois j'ai fait court.
Est-ce que ce livre est dans la lignée de votre bibliographie ou avez-vous l'impression qu'il y a une sorte de virage ?
Pour moi c'est dans la lignée en essayant de surprendre. J'adore cette phrase « surprends moi ».
Merci Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité « Les perroquets de la place d'Arezzo » chez Albin Michel.

Philippe Chauveau :
« Les perroquets de la place d'Arezzo », Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité chez Albin Michel. Cette place d'Arezzo elle existe. C'est à Bruxelles.

Eric-Emmanuel Schmitt :
Oui. Beaucoup de gens croient que je l'ai inventée. J'adore quand les gens pensent ça. En fait il y a à Bruxelles dans un quartier très très joli, un quartier très chic une place ronde. Vous regardez les bâtiments, vous voyez vraiment une ville de l'Europe du Nord assez coquette, assez jolie, mais vos oreilles entendent tout-à-fait autre chose, vos oreilles vous emmène en Amazonie, aux Tropiques. Vous levez les yeux et vous comprenez. Dans les arbres se sont installés des nuées de perroquets et de perruches qui ont fait des nids en brindilles aussi grand que l'arche de Noé.

Philippe Chauveau :
Mais d'où viennent-ils ?

Eric-Emmanuel Schmitt :
Il y a plusieurs légendes. Moi celle que je prends dans mon livre, c'est la légende qui dit que c'est l'ambassadeur du Brésil dans les années 60-70 qui brusquement a dû rentrer au pays. Il n'a pas pu prendre un bateau et donc sa collection de perroquets et de perruches, il s'est contenté d'ouvrir la porte des cages et de partir. Et les perroquets et les perruches se sont installés sur la place. Ils ne sont pas allés plus loin.

Philippe Chauveau :
Votre histoire c'est une sorte de roman chorale avec des personnages qui se côtoient sans trop se connaître et puis tous vont recevoir ce mot : « ce mot simplement pour te signaler que je t'aime. Signé : tu sais qui. » Alors c'est vrai que si on reçoit un jour ça dans sa boite aux lettres, on se pose des questions.

Eric-Emmanuel Schmitt :
Figurez-vous que c'est une chose que j'ai failli faire, moi.

Philippe Chauveau :
De laisser comme ça un message secret ?

Eric-Emmanuel Schmitt :
Oui. Un jour j'ai voulu envoyer un mot d'amour et ne pas le signer. Et puis je me suis dis si la personne pense que c'est quelqu'un d'autre, je risque de provoquer exactement l'inverse de ce que je veux. C'est-à-dire qu'au lieu que la personne se jette sur moi, elle va se jeter sur mon rival, s'il y en a un, j'en savais pas. Et c'est là qu'est née l'idée du roman. A cette phrase, à un mot d'amour anonyme, comment chacun de nous va-t-il réagir ? Forcément c'est différent pour chacun parce qu'on n'a pas la même histoire, on n'a pas la même attente, on en n'ai pas au même moment de notre vie amoureuse. Certains sont en attente, d'autres en frustration, d'autres sont en train d'entamer une histoire ou en attendent la confirmation donc voilà chacun va réagir différemment.

Philippe Chauveau :
C'est-à-dire que quelqu'un pourrait recevoir ce mot et le jeter machinalement et quelqu'un d'autre s'imaginer une histoire fabuleuse.

Eric-Emmanuel Schmitt :
Exactement, c'est ce qui se passe. Il y a quelques personnages qui vont jeter le mot en pensant que c'est une pub qui va subir un développement. D'autres personnages vont dire « non, mais j'en ai assez ! C'est fini l'amour pour moi, je ne veux plus en entendre parler ». D'autres vont dire « ah c'est machin, c'est X, c'est Y », d'autres vont se dire « mais qui ça peut être ? » et qui vont changer leur regard sur absolument tous les gens qu'ils croisent. Il y a autant de réactions qu'il y a d'individus.

Philippe Chauveau :
J'ai employé le terme de roman chorale parce qu'il y a toute une galerie de personnages. Est-ce un terme qui vous convient ? Est-ce que vous le trouvez galvaudé ou est-ce que c'est un peu ça l'idée ?

Eric-Emmanuel Schmitt :
Tout-à-fait ça. D'ailleurs, j'ai parfois nommé mes parties avec des termes qu'on emploie dans la musique chorale. Si ce n'est qu'en même temps qu'il est chorale, mon roman il est romanesque. Plus on va avancer dans la lecture, plus on va voir qu'il y a des fils entre les personnages et qu'en fait ils se connaissent et jusqu'au bout on va découvrir des rapports sous forme de coups de théâtre entre les personnages qu'on croyait au départ séparés.

Philippe Chauveau :
Ca reste quand même aussi un vrai conte philosophique.

Eric-Emmanuel Schmitt :
Oui. C'est un immense hymne à la tolérance, à l'indulgence. C'est-à-dire que pour moi il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de toucher l'autre ou de rejoindre l'autre.

Philippe Chauveau :
Pourquoi 700 pages ?

Eric-Emmanuel Schmitt :
En fait j'ai fait court. Quand on pense que le sujet c'est au fond une espèce de petite encyclopédie romanesque des relations amoureuses, encore une fois j'ai fait court.

Philippe Chauveau :
Est-ce que ce livre est dans la lignée de votre bibliographie ou avez-vous l'impression qu'il y a une sorte de virage ?

Eric-Emmanuel Schmitt :
Pour moi c'est dans la lignée en essayant de surprendre. J'adore cette phrase « surprends moi ».

Philippe Chauveau :
Merci Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité « Les perroquets de la place d'Arezzo » chez Albin Michel.

Les perroquets de la place d'Arezzo Albin Michel
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
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    Librairie Tome 7 Frédéric Lapeyre81, rue Saint Dominique75007 ParisTél : 01-45-51-83-98www.librairietome7.comJe conseille le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt pour tous les clients qui ont envie de fraîcheur, qui ont envie de bonheur dans les rapports humains, qui ont envie d'un vaudeville, d'une comédie. Le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt « Les perroquets de la place d'Arezzo » a ce don de donner enfin un peu de chaleur dans cette rentrée littéraire, c'est une véritable comète dans une rentrée qui est plutôt...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - L'avis du libraire - Suite