Françoise Dorin est une touche-à-tout, fille du célèbre chansonnier René Dorin, elle a toujours gardé le goût de la scène, comédienne, elle-même, elle a écrit de nombreuses pièces de théâtre, comme par exemple La Facture, avec Jacqueline Maillan. On lui doit aussi de nombreuses chansons à succès pour Dalida, Charles Aznavour, Claude François ou plus récemment Céline Dion. Mais Françoise Dorin est aussi évidemment écrivain, Va voir maman, papa travaille..., Les jupes culottes ou encore Les vendanges tardives...
Les lettres que je n'ai pas envoyées... de Françoise Dorin - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Françoise Dorin.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Bonjour, Monsieur
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup de nous recevoir, votre nouveau livre aux éditions Plon, Les lettres que je n'ai pas envoyées...
Alors avant de parler de ce livre et de ces lettres que vous n'avez pas envoyées, petit retour en arrière, le théâtre, la chanson, les romans, vous êtes une touche-à-tout.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées…) :...
Les lettres que je n'ai pas envoyées... de Françoise Dorin - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Françoise Dorin, merci d’être avec nous, Les Lettres que je n’ai pas envoyées..., c’est votre nouveau livre aux éditions Plon. Ce n’est pas un roman, ce sont des lettres, des lettres que vous auriez pu envoyer. Pourquoi ce livre ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Et que je n’ai pas envoyées, parce que justement je l’explique, j’aime tellement écrire des romans que je n’aime pas enlever du temps au roman pour le donner à des lettres.
Si...
Les lettres que je n'ai pas envoyées... de Françoise Dorin - Le livre - Suite
Françoise Dorin
Les lettres que je n'ai pas envoyées...
Présentation 1'05Aujourd’hui, et prenant à contre-pied, les SMS ou e-mails, Françoise Dorin prend la plume et envoie des lettres adressées à des destinataires imaginaires ou anonymes, ces lettres sont de petites perles, parfois drôles, parfois incisives. Des réflexions sur la vie, sur le temps qui passe, sur les travers de notre société.
Les lettres que je n’ai pas envoyées... par Françoise Dorin publié aux éditions Plon, un exercice de style surprenant et charmant, dans lequel Françoise Dorin se dévoile.
Les lettres que je n’ai pas envoyées... par Françoise Dorin qui nous reçoit pour WebTVCulture.
Aujourd’hui, et prenant à contre-pied, les SMS ou e-mails, Françoise Dorin prend la plume et envoie des lettres adressées à des destinataires imaginaires ou anonymes, ces lettres sont de petites perles, parfois drôles, parfois incisives. Des réflexions sur la vie, sur le temps qui passe, sur les travers de notre société.
Les lettres que je n’ai pas envoyées... par Françoise Dorin publié aux éditions Plon, un exercice de style surprenant et charmant, dans lequel Françoise Dorin se dévoile.
Les lettres que je n’ai pas envoyées... par Françoise Dorin qui nous reçoit pour WebTVCulture.
Françoise Dorin
Les lettres que je n'ai pas envoyées...
Portrait 4'51Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Bonjour, Monsieur
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup de nous recevoir, votre nouveau livre aux éditions Plon, Les lettres que je n'ai pas envoyées...
Alors avant de parler de ce livre et de ces lettres que vous n'avez pas envoyées, petit retour en arrière, le théâtre, la chanson, les romans, vous êtes une touche-à-tout.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées…) : La première porte qui m'a été ouverte, je vous signale en passant au bout de 19ans, c'est vous dire si j'en avais ouvertes pas mal avant, et cette porte m'a été ouverte par Charles Aznavour avec Que c'est triste Venise.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Avant de revenir sur la chanson, on peut revenir aussi sur votre origine, parce que la scène, la comédie tout ça, le café théâtre, c'est un petit peu votre univers.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Je vous dis que j'ai tout essayé, tout ce qu'on pouvait faire pour se faire connaître, d'une façon ou d'une autre, dans le métier artistique, parce que j'avais été élevée dedans puisque mon père avait été un chansonnier hyper connu, et que j'avais traîné très tôt avec ma mère dans les coulisses, le dimanche après-midi.
J'aimais beaucoup ça et c'est pour ça que j'ai commencé au Théâtre des Deux-Anes, comme comédienne, en jouant de petits rôles, dans les revues de mon père.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous avez aimé être sur les planches ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Pas du tout. Mais pas du tout. Jusqu'au jour où Perrette Souplex, fille de Raymond Souplex, et Suzanne Gabriello - fille de Gabriello - m'ont dit « on est trois filles de chansonniers, si on faisait un numéro ensemble », « Ah oui pourquoi pas », puisque j'essayais tout. Et c'est comme ça que j'ai commencé d'instinct, à faire des chansons.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Alors des chansons et puis uniquement des succès, Dalida, Charles Aznavour, Guy Mardel, Céline Dion plus récemment.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Oui d'accord, mais pas tout de suite. C'est venu vraiment tout doucement, j'ai eu le temps d'apprendre le métier, et d'entendre à chaque fois « c'est bien ce que vous faites, mais il faut aller le faire ailleurs », dont de nombreuses fois pour Que c'est triste Venise
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Comment ce sont ouvertes les portes des théâtres ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Elles se sont ouvertes par un coup de téléphone de Michel Roux, qui téléphonait à mon mari d'alors - Jean Poiret - pour lui demander une pièce.
J'ai dit « je peux encore lui demander, mais je sais très bien puisque tout son secrétariat passe par moi, qu'il n'a aucune pièce valable dans ses tiroirs ». Il me dit « quel dommage, car le théâtre de la Michodière ayant actuellement un insuccès cherche d'urgence une pièce à jouer. »
Avant de raccrocher, il me dit « t'as pas une pièce toi dans tes tiroirs ? », voyez, il y a eu l'hésitation, je lui ai dit « écoute, je vais te dire la vérité, oui, oui j'ai une pièce mais il y a très longtemps, j'ai jamais osé la montrer, je crois qu'elle est très très mauvaise. »
Et le lendemain, il me téléphone en me disant « t'es folle ou quoi? », il me dit « elle est formidable ta pièce ! ».
Tout d'un coup, de rien du tout, je suis devenue l'auteur qui a eu une critique unanime.
Ce qui a fait dire à Marcel Achard « tu as bien lu tes critiques ? », « Oui, bien sûr », « tu es sûre, tu les as bien lu es? », « oui, bien sûr », il me dit « parce que tu n'en auras plus jamais de comme ça. », ce qui s'est avéré.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : La chanson, le théâtre et puis les romans aussi.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : J'avais fait deux romans qui étaient tombés aussi, qui avaient fait deux « flops » mais alors terrifiants.
Et puis donc, voyant le succès de mes pièces, une éditrice m'a écrit pour me dire « c'est trop bête, d'avoir un talent comme le vôtre etc... » et m'a demandé d'écrire un livre. Alors j'ai essayé, j'ai écrit un livre qui s'appelait Va voir maman, papa travaille..., qui est devenu un film, et mon deuxième livre a été Les lits à une place qui s'est vendu à un million d'exemplaires, voilà. Et après j'ai continué, le plus gros été fait.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : L'écriture est-ce que ce serait pour vous un synonyme de partage ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Je crois que c'est beaucoup plus égoïste que ça, je descends dans ce bureau, je me mets à ma table de travail et c'est terminé, je suis dans un autre monde. Je suis dans le monde que je crée, je n'ai plus de soucis alors pourquoi voulez-vous que je n'aime pas l'écriture ?
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup de nous avoir fait rentrer dans votre monde, Françoise Dorin, Les lettres que je n'ai pas envoyées..., c'est votre nouveau livre et c'est aux éditions Plon.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Bonjour, Monsieur
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup de nous recevoir, votre nouveau livre aux éditions Plon, Les lettres que je n'ai pas envoyées...
Alors avant de parler de ce livre et de ces lettres que vous n'avez pas envoyées, petit retour en arrière, le théâtre, la chanson, les romans, vous êtes une touche-à-tout.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées…) : La première porte qui m'a été ouverte, je vous signale en passant au bout de 19ans, c'est vous dire si j'en avais ouvertes pas mal avant, et cette porte m'a été ouverte par Charles Aznavour avec Que c'est triste Venise.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Avant de revenir sur la chanson, on peut revenir aussi sur votre origine, parce que la scène, la comédie tout ça, le café théâtre, c'est un petit peu votre univers.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Je vous dis que j'ai tout essayé, tout ce qu'on pouvait faire pour se faire connaître, d'une façon ou d'une autre, dans le métier artistique, parce que j'avais été élevée dedans puisque mon père avait été un chansonnier hyper connu, et que j'avais traîné très tôt avec ma mère dans les coulisses, le dimanche après-midi.
J'aimais beaucoup ça et c'est pour ça que j'ai commencé au Théâtre des Deux-Anes, comme comédienne, en jouant de petits rôles, dans les revues de mon père.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous avez aimé être sur les planches ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Pas du tout. Mais pas du tout. Jusqu'au jour où Perrette Souplex, fille de Raymond Souplex, et Suzanne Gabriello - fille de Gabriello - m'ont dit « on est trois filles de chansonniers, si on faisait un numéro ensemble », « Ah oui pourquoi pas », puisque j'essayais tout. Et c'est comme ça que j'ai commencé d'instinct, à faire des chansons.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Alors des chansons et puis uniquement des succès, Dalida, Charles Aznavour, Guy Mardel, Céline Dion plus récemment.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Oui d'accord, mais pas tout de suite. C'est venu vraiment tout doucement, j'ai eu le temps d'apprendre le métier, et d'entendre à chaque fois « c'est bien ce que vous faites, mais il faut aller le faire ailleurs », dont de nombreuses fois pour Que c'est triste Venise
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Comment ce sont ouvertes les portes des théâtres ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Elles se sont ouvertes par un coup de téléphone de Michel Roux, qui téléphonait à mon mari d'alors - Jean Poiret - pour lui demander une pièce.
J'ai dit « je peux encore lui demander, mais je sais très bien puisque tout son secrétariat passe par moi, qu'il n'a aucune pièce valable dans ses tiroirs ». Il me dit « quel dommage, car le théâtre de la Michodière ayant actuellement un insuccès cherche d'urgence une pièce à jouer. »
Avant de raccrocher, il me dit « t'as pas une pièce toi dans tes tiroirs ? », voyez, il y a eu l'hésitation, je lui ai dit « écoute, je vais te dire la vérité, oui, oui j'ai une pièce mais il y a très longtemps, j'ai jamais osé la montrer, je crois qu'elle est très très mauvaise. »
Et le lendemain, il me téléphone en me disant « t'es folle ou quoi? », il me dit « elle est formidable ta pièce ! ».
Tout d'un coup, de rien du tout, je suis devenue l'auteur qui a eu une critique unanime.
Ce qui a fait dire à Marcel Achard « tu as bien lu tes critiques ? », « Oui, bien sûr », « tu es sûre, tu les as bien lu es? », « oui, bien sûr », il me dit « parce que tu n'en auras plus jamais de comme ça. », ce qui s'est avéré.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : La chanson, le théâtre et puis les romans aussi.
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : J'avais fait deux romans qui étaient tombés aussi, qui avaient fait deux « flops » mais alors terrifiants.
Et puis donc, voyant le succès de mes pièces, une éditrice m'a écrit pour me dire « c'est trop bête, d'avoir un talent comme le vôtre etc... » et m'a demandé d'écrire un livre. Alors j'ai essayé, j'ai écrit un livre qui s'appelait Va voir maman, papa travaille..., qui est devenu un film, et mon deuxième livre a été Les lits à une place qui s'est vendu à un million d'exemplaires, voilà. Et après j'ai continué, le plus gros été fait.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : L'écriture est-ce que ce serait pour vous un synonyme de partage ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n'ai pas envoyées...) : Je crois que c'est beaucoup plus égoïste que ça, je descends dans ce bureau, je me mets à ma table de travail et c'est terminé, je suis dans un autre monde. Je suis dans le monde que je crée, je n'ai plus de soucis alors pourquoi voulez-vous que je n'aime pas l'écriture ?
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup de nous avoir fait rentrer dans votre monde, Françoise Dorin, Les lettres que je n'ai pas envoyées..., c'est votre nouveau livre et c'est aux éditions Plon.
Françoise Dorin
Les lettres que je n'ai pas envoyées...
Le livre 4'22Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Et que je n’ai pas envoyées, parce que justement je l’explique, j’aime tellement écrire des romans que je n’aime pas enlever du temps au roman pour le donner à des lettres.
Si j’ai des lecteurs qui m’écrivent, c’est très mal de ma part, je ne m'aime pas quand je fais ça, je ne leur réponds pas parce que je préfère écrire pour moi-même. J’ai un seul être qui m’a donné l’absolution pour ça, c’est Jean d’Ormesson qui m’a dit « un auteur qui écrit, qui répond aux lettres qu’on lui envoie est un auteur perdu ». Parce que c’est vrai, on n’écrit pas n’importe quoi quand on est auteur. Il y a un vague rêve de postérité qui doit vous trotter dans la tête,et qui vous empêche d’écrire Merci beaucoup, au revoir et à l’an prochain, en gros.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Alors ces lettres, à qui s’adressent-elles ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Soit à des personnages directement que j’ai rencontrés. Attention, tout est vrai dans ce livre. Ou alors plus idéalement, plus abstraitement à des sentiments, à des sensations, à des souvenirs, à des idées, une lettre à la chance, une lettre au bonheur, une lettre au lundi, le jour du lundi.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Il y a certains passages, où vous parlez aussi de vous avec Paule Nord, Paule Sud.
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Il y a une lutte souvent qui se passe comme je la décris, le soir sur l’oreiller quand je suis toute seule et il y a une lutte entre moi et moi. Moi que j’appelle Paule Sud et qui est celle que tout le monde connaît, avec une facilité à prendre les choses plutôt à la rigolade ; et Paule Nord qui aurait des tendances à être franchement pessimiste, pas drôle, voilà, et réfléchie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : en préambule, vous le dites, ce livre, c’est un petit peu un cadeau que vous avez envie de faire aussi à vos lecteurs, pour qu’il vous connaisse un petit peu mieux.
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Ce n’est pas moi qui ai employé le mot cadeau, je ne me suis jamais permis une chose pareille.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Non, c’est moi qui le dis.
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : C’est vous qui le dites, c’est plutôt un remerciement pour tout ce qu’ils m’ont apporté, tout ce que les lecteurs m’ont apporté, les auditeurs et les spectateurs de théâtres. J’ai encore reçu tout à l’heure, une lettre d’une spectatrice belge, et la lettre était merveilleuse,et mon premier réflexe si vous voulez, c’est de lui répondre, parce que c’est tellement extraordinaire ce qu’elle m’a dit ; et puis je sais que je ne vais pas le faire, j’espère qu’elle m’entendra…
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Est-ce que les lettres, c’est aussi une façon de dire, attention, avec un mail, un SMS, vous ne pourrez jamais dire autant de choses qu’en prenant votre stylo ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Dans ce livre, je parle du mail, de l’Internet, invention devant laquelle je m’incline au point de vue invention. Mais au point de vue échange avec les êtres, personnellement, je préfère l’écriture et garder mon stylo, mon stylo-feutre, attention ! Parce que c’est celui-là qui glisse le plus vite.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Ces lettres que vous n’avez pas envoyées, est-ce que c’est une façon pour vous d’entrouvrir la porte, pour que l’on vous connaisse un peu mieux ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Il paraît, je vous dis « Il paraît », parce que je n’avais aucune volonté en écrivant ce livre, et beaucoup de personnes m’ont dit « on te connaît mieux, on vous connaît mieux maintenant qu’on a lu ce livre. »
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Les projets, c’est quoi demain, d’autres chansons, d’autres pièces, un roman déjà en préparation ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Encore, encore, encore, le plus longtemps possible.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Merci Françoise Dorin, Les lettres que je n’ai pas envoyées..., c’est votre nouveau livre aux éditions Plon.
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Et que je n’ai pas envoyées, parce que justement je l’explique, j’aime tellement écrire des romans que je n’aime pas enlever du temps au roman pour le donner à des lettres.
Si j’ai des lecteurs qui m’écrivent, c’est très mal de ma part, je ne m'aime pas quand je fais ça, je ne leur réponds pas parce que je préfère écrire pour moi-même. J’ai un seul être qui m’a donné l’absolution pour ça, c’est Jean d’Ormesson qui m’a dit « un auteur qui écrit, qui répond aux lettres qu’on lui envoie est un auteur perdu ». Parce que c’est vrai, on n’écrit pas n’importe quoi quand on est auteur. Il y a un vague rêve de postérité qui doit vous trotter dans la tête,et qui vous empêche d’écrire Merci beaucoup, au revoir et à l’an prochain, en gros.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Alors ces lettres, à qui s’adressent-elles ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Soit à des personnages directement que j’ai rencontrés. Attention, tout est vrai dans ce livre. Ou alors plus idéalement, plus abstraitement à des sentiments, à des sensations, à des souvenirs, à des idées, une lettre à la chance, une lettre au bonheur, une lettre au lundi, le jour du lundi.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Il y a certains passages, où vous parlez aussi de vous avec Paule Nord, Paule Sud.
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Il y a une lutte souvent qui se passe comme je la décris, le soir sur l’oreiller quand je suis toute seule et il y a une lutte entre moi et moi. Moi que j’appelle Paule Sud et qui est celle que tout le monde connaît, avec une facilité à prendre les choses plutôt à la rigolade ; et Paule Nord qui aurait des tendances à être franchement pessimiste, pas drôle, voilà, et réfléchie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : en préambule, vous le dites, ce livre, c’est un petit peu un cadeau que vous avez envie de faire aussi à vos lecteurs, pour qu’il vous connaisse un petit peu mieux.
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Ce n’est pas moi qui ai employé le mot cadeau, je ne me suis jamais permis une chose pareille.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Non, c’est moi qui le dis.
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : C’est vous qui le dites, c’est plutôt un remerciement pour tout ce qu’ils m’ont apporté, tout ce que les lecteurs m’ont apporté, les auditeurs et les spectateurs de théâtres. J’ai encore reçu tout à l’heure, une lettre d’une spectatrice belge, et la lettre était merveilleuse,et mon premier réflexe si vous voulez, c’est de lui répondre, parce que c’est tellement extraordinaire ce qu’elle m’a dit ; et puis je sais que je ne vais pas le faire, j’espère qu’elle m’entendra…
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Est-ce que les lettres, c’est aussi une façon de dire, attention, avec un mail, un SMS, vous ne pourrez jamais dire autant de choses qu’en prenant votre stylo ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Dans ce livre, je parle du mail, de l’Internet, invention devant laquelle je m’incline au point de vue invention. Mais au point de vue échange avec les êtres, personnellement, je préfère l’écriture et garder mon stylo, mon stylo-feutre, attention ! Parce que c’est celui-là qui glisse le plus vite.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Ces lettres que vous n’avez pas envoyées, est-ce que c’est une façon pour vous d’entrouvrir la porte, pour que l’on vous connaisse un peu mieux ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Il paraît, je vous dis « Il paraît », parce que je n’avais aucune volonté en écrivant ce livre, et beaucoup de personnes m’ont dit « on te connaît mieux, on vous connaît mieux maintenant qu’on a lu ce livre. »
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Les projets, c’est quoi demain, d’autres chansons, d’autres pièces, un roman déjà en préparation ?
Françoise Dorin (Les lettres que je n’ai pas envoyées...) : Encore, encore, encore, le plus longtemps possible.
Philippe Chauveau (WebTVCulture ) : Merci Françoise Dorin, Les lettres que je n’ai pas envoyées..., c’est votre nouveau livre aux éditions Plon.