Philippe Labro

Philippe Labro

Les gens

Le livre 4'54
Philippe Chauveau : Philippe Labro, nous sommes ensemble sur WebtvCulture pour évoquer votre nouveau roman chez Gallimard, « Les gens », un titre sobre mais efficace. Alors 3 personnages principaux, il y a Maria cette jeune fille qui a fugué, qui a quitté ses parents adoptifs et qui cherche un petit peu sa route. Il y a Caroline aussi qui se fait « larguée » c’est le terme, par son compagnon, et puis Marcus Marcus, cette vedette de la télé mais qui est un peu désemparé. Finalement 3 personnages en mal d’amour ?

Philippe Labro : En manque d’amour. Maria effectivement, c’est une orpheline, elle est abandonnée, maltraitée par ses parents adoptifs. Elle fout le camp à la recherche d’amour mais aussi à la recherche de qui elle est. Caroline, effectivement, la trentaine, a brisé sa vie de petite bourgeoise sage pour aller vers celui qu’elle croit être l’homme de sa vie. Et au bout d’un an d’existence avec cet homme, il la rejette, l l’a congédie pratiquement, de façon violente et brutale, parce qu’en fait, il est lâche et il se soumet à la loi de son épouse dont il ne s’est jamais vraiment séparé. Quant à Marcus Marcus, ce producteur, présentateur, animateur d’un grand show télévisé, très célèbre et très puissant, et assez talentueux, il est par ailleurs totalement solitaire. Donc tous les 3 sont en recherche de ce qu’ils n’ont pas. Et toute l’idée du livre, c’est de les mettre donc en parallèle pour qu’à un moment donné, par la force de l’anecdote ou des évènements, ces destins finissent par se croiser, et qu’il en sorte ce qu’il va en sortir.

Philippe Chauveau : Toutes les autres personnes qui gravitent autour ont aussi leur importance.

Philippe Labro : C’est bien pour ça que j’appelle ça « Les gens ». C’est-à-dire que moi je repose sur le grand principe que, comme au cinéma, il faut que même les seconds rôles soient talentueux. Dans ce bouquin, j’ai voulu faire une sorte de petite fresque à ma manière, on se réfère tous sans évidemment se comparer, au génie de Balzac qui a écrit « La comédie humaine ». Et bien, c’est une manière de « Comédie humaine ».Donc, dans une comédie, le moindre comparse joue son rôle et doit intéresser le lecteur.

Philippe Chauveau : C’est un livre qui oscille entre des moments émouvants, des moments drôles aussi, c’est un livre qui n’est pas dénué d’humour, vous aviez envie de passer comme ça du rire aux larmes en quelque sorte ?

Philippe Labro :Ah oui, parce que je pense qu’il y a une part extraordinaire de ridicule, de dérisoire, de comique, de grotesque dans nos agissements. Nous ne nous rendons pas compte de notre ridicule au moment où nous agissons. C’est après, avec le recul que nous nous en apercevons, que nous pouvons le juger ou le mesurer, car si nous nous en rendi ons compte au moment où nous sommes, on ne ferait plus rien.
Philippe Chauveau : C’est un petit peu une gifle que vous nous donnez parce que vous nous montrez toute la superficialité de nos petits problèmes quotidiens finalement.

Philippe Labro : Je n’essaie pas de juger, j’essaie de comprendre, j’essaie de décrire. Mais enfin en même temps, il me semble, si on lit le livre de près, qu’il y a de la part de l’auteur, une tendresse pour certains personnages. Mais il est vrai que j’ai trempé cette fois-ci un peu plus que dans mes romans précédents, ma plume dans une encre un peu aigue, oui.

Philippe Chauveau :La force du livre, c’est qu’il y a donc ces histoires avec ses personnages avec ses « gens », donc on tourne les pages pour connaître leur destin. Et puis la page suivante nous rappelle qu’à 100 kilomètres d’ici, il y a des gens qui meurent de faim, que dans la rue d’à côté il y a des SDF. Nos vies sont à la fois grandes et toutes petites, c’est un petit peu ça le message ?

Philippe Labro : Au fond, c’est une manière de relativiser tout, et tout en inscrivant, c’est mon ambition, je ne sais pas si j’y suis arrivé, ce roman et ses personnages dans une époque, une vision, un regard sur le monde contemporain. Vous savez j’ai pris cette technique, je n’ai pas inventé, à Dos Passos, qui était un de mes écrivains favoris. N’oublions pas dans sa trilogie « USA », il raconte des vies, et de temps en temps, il fait comme un montage. Il est le premier romancier qui était vraiment influencé par le cinéma au début du 20e siècle. Donc de temps en temps, il insère des bouts d’actualité, des personnages de l’actualité, comme ça, comme des flashs si vous voulez, à l’intérieur du roman principal. C’est un peu ça que j’ai voulu faire.

Philippe Chauveau : Comment pourriez-vous qualifier le livre ? Est-ce un livre « pessimiste joyeux » ?

Philippe Labro : Je ne le trouve pas pessimiste, je trouve que le destin de Maria est exaltant et passionnant, et que c’est une fille extraordinaire. C’est pas grave, c’est pas tragique, ça se veut assez violent parfois, assez critique, et en même temps je crois, je l’espère, qu’il y a, ce que j’ai moi, un amour et un intérêt pour les autres. Alors je ne sais pas quelle est la couleur de ce livre, mais ça n’est pas sombre. Il y a, pour reprendre le titre d’une émission que j’ai adoré faire, il y a de l’ombre et de la lumière. Mais moi ma conviction, c’est que c’est la lumière qui l’emporte.
Philippe Chauveau : Merci beaucoup Philippe Labro de nous avoir reçu, « Les gens », c’est votre nouveau roman et c’est aux éditions Gallimard.
Philippe Chauveau : Philippe Labro, nous sommes ensemble sur WebtvCulture pour évoquer votre nouveau roman chez Gallimard, « Les gens », un titre sobre mais efficace. Alors 3 personnages principaux, il y a Maria cette jeune fille qui a fugué, qui a quitté ses parents adoptifs et qui cherche un petit peu sa route. Il y a Caroline aussi qui se fait « larguée » c’est le terme, par son compagnon, et puis Marcus Marcus, cette vedette de la télé mais qui est un peu désemparé. Finalement 3 personnages en mal d’amour ?

Philippe Labro : En manque d’amour. Maria effectivement, c’est une orpheline, elle est abandonnée, maltraitée par ses parents adoptifs. Elle fout le camp à la recherche d’amour mais aussi à la recherche de qui elle est. Caroline, effectivement, la trentaine, a brisé sa vie de petite bourgeoise sage pour aller vers celui qu’elle croit être l’homme de sa vie. Et au bout d’un an d’existence avec cet homme, il la rejette, l l’a congédie pratiquement, de façon violente et brutale, parce qu’en fait, il est lâche et il se soumet à la loi de son épouse dont il ne s’est jamais vraiment séparé. Quant à Marcus Marcus, ce producteur, présentateur, animateur d’un grand show télévisé, très célèbre et très puissant, et assez talentueux, il est par ailleurs totalement solitaire. Donc tous les 3 sont en recherche de ce qu’ils n’ont pas. Et toute l’idée du livre, c’est de les mettre donc en parallèle pour qu’à un moment donné, par la force de l’anecdote ou des évènements, ces destins finissent par se croiser, et qu’il en sorte ce qu’il va en sortir.

Philippe Chauveau : Toutes les autres personnes qui gravitent autour ont aussi leur importance.

Philippe Labro : C’est bien pour ça que j’appelle ça « Les gens ». C’est-à-dire que moi je repose sur le grand principe que, comme au cinéma, il faut que même les seconds rôles soient talentueux. Dans ce bouquin, j’ai voulu faire une sorte de petite fresque à ma manière, on se réfère tous sans évidemment se comparer, au génie de Balzac qui a écrit « La comédie humaine ». Et bien, c’est une manière de « Comédie humaine ».Donc, dans une comédie, le moindre comparse joue son rôle et doit intéresser le lecteur.

Philippe Chauveau : C’est un livre qui oscille entre des moments émouvants, des moments drôles aussi, c’est un livre qui n’est pas dénué d’humour, vous aviez envie de passer comme ça du rire aux larmes en quelque sorte ?

Philippe Labro :Ah oui, parce que je pense qu’il y a une part extraordinaire de ridicule, de dérisoire, de comique, de grotesque dans nos agissements. Nous ne nous rendons pas compte de notre ridicule au moment où nous agissons. C’est après, avec le recul que nous nous en apercevons, que nous pouvons le juger ou le mesurer, car si nous nous en rendi ons compte au moment où nous sommes, on ne ferait plus rien.
Philippe Chauveau : C’est un petit peu une gifle que vous nous donnez parce que vous nous montrez toute la superficialité de nos petits problèmes quotidiens finalement.

Philippe Labro : Je n’essaie pas de juger, j’essaie de comprendre, j’essaie de décrire. Mais enfin en même temps, il me semble, si on lit le livre de près, qu’il y a de la part de l’auteur, une tendresse pour certains personnages. Mais il est vrai que j’ai trempé cette fois-ci un peu plus que dans mes romans précédents, ma plume dans une encre un peu aigue, oui.

Philippe Chauveau :La force du livre, c’est qu’il y a donc ces histoires avec ses personnages avec ses « gens », donc on tourne les pages pour connaître leur destin. Et puis la page suivante nous rappelle qu’à 100 kilomètres d’ici, il y a des gens qui meurent de faim, que dans la rue d’à côté il y a des SDF. Nos vies sont à la fois grandes et toutes petites, c’est un petit peu ça le message ?

Philippe Labro : Au fond, c’est une manière de relativiser tout, et tout en inscrivant, c’est mon ambition, je ne sais pas si j’y suis arrivé, ce roman et ses personnages dans une époque, une vision, un regard sur le monde contemporain. Vous savez j’ai pris cette technique, je n’ai pas inventé, à Dos Passos, qui était un de mes écrivains favoris. N’oublions pas dans sa trilogie « USA », il raconte des vies, et de temps en temps, il fait comme un montage. Il est le premier romancier qui était vraiment influencé par le cinéma au début du 20e siècle. Donc de temps en temps, il insère des bouts d’actualité, des personnages de l’actualité, comme ça, comme des flashs si vous voulez, à l’intérieur du roman principal. C’est un peu ça que j’ai voulu faire.

Philippe Chauveau : Comment pourriez-vous qualifier le livre ? Est-ce un livre « pessimiste joyeux » ?

Philippe Labro : Je ne le trouve pas pessimiste, je trouve que le destin de Maria est exaltant et passionnant, et que c’est une fille extraordinaire. C’est pas grave, c’est pas tragique, ça se veut assez violent parfois, assez critique, et en même temps je crois, je l’espère, qu’il y a, ce que j’ai moi, un amour et un intérêt pour les autres. Alors je ne sais pas quelle est la couleur de ce livre, mais ça n’est pas sombre. Il y a, pour reprendre le titre d’une émission que j’ai adoré faire, il y a de l’ombre et de la lumière. Mais moi ma conviction, c’est que c’est la lumière qui l’emporte.
Philippe Chauveau : Merci beaucoup Philippe Labro de nous avoir reçu, « Les gens », c’est votre nouveau roman et c’est aux éditions Gallimard.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Qui ne connaît pas Philippe Labro ? Journaliste, cinéaste, écrivain, homme de télévision, auteur de chanson, c’est un « touche à tout » qui n’aime pas les étiquettes et s’amuse à brouiller les pistes en n’étant jamais là où on l’attend. Directeur de RTL jusqu’en 2000, il a aussi travaillé pour Paris Match, TF1, France Télévisions, France Soir ou Le Figaro en tant que journaliste reporter ou chroniqueur. Au cinéma, on se souvient dans les années 80 de « Rive droite, rive gauche » avec un casting...Les gens de Philippe Labro - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Philippe Labro, merci de nous recevoir pour WebtvCulture. Vous êtes né à Montauban mais curieusement lorsque l’on évoque votre nom, on a toujours l’impression qu’il y a une bannière étoilée qui flotte derrière vous. Est-ce que cette Amérique est toujours aussi présente chez vous ? Philippe Labro : Quand j’ai sorti mon roman « L’étudiant étranger » qui avait eu le Prix Interallié et qui racontait donc ma jeunesse en Amérique, ça a fabriqué une sorte d’image effectivement. Mais...Les gens de Philippe Labro - Portrait - Suite
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    Philippe Touron Librairie « LE DIVAN » 203, rue de la Convention 75015 Paris Tel : 01 53 68 90 62 Fax : 01 42 50 84 68 Mail: ph.touron@ledivan.com Celui-là a un côté très fortement cinématographique, et on sent que c’est ce qu’il a voulu faire. Alors que, sur les précédents livres, on était vraiment sur du roman d’introspection psychologique. En fait, il adapte de ce point de vue-là sa technique du récit, et l’organisation du livre, il l’adapte aussi au propos. Celui-là en fait, a un côté « portrait d’une...Les gens de Philippe Labro - L'avis du libraire - Suite