C’est par le cinéma que Michèle Halberstadt s’est tout d’abord fait connaître. Chroniqueuse radio et télévision elle fut aussi journaliste pour le magazine « Première ».
Elle devient ensuite distributrice et productrice de cinéma. « La chambre des officiers », « Olé », « Aide toi et le ciel t’aidera », « Bon voyage » ou encore le récent « This must be the place » avec Sean Penn sont quelques uns de la quarantaine de films qu’elle a produits ou distribués en France.
Mais c’est ici Michèle Halberstadt,...
La petite de Michèle Halberstadt - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Michèle Halbertstadt. Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau roman « La Petite ». C'est déjà le cinquième roman. Avant de parler de l'écriture, on va parler de votre parcours parce que vous avez fait énormément de choses : journaliste, radio, télé chroniqueuse. Il y a eu « Première » où vous étiez rédactrice en chef. Et puis aujourd'hui productrice et distributrice de cinéma. La passion du cinéma, elle est venue comment ?
Michèle Halberstadt...
La petite de Michèle Halberstadt - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Michèle Halberstadt, vous nous accueillez ici dans cette grande salle de réunion, là où vous travaillez avec votre équipe. J’imagine qu’il y a d’habitude beaucoup plus de monde ! Là, on se retrouve un peu dans la solitude de l’écrivain pour parler de votre nouveau roman « La petite » chez Albin Michel. C’est un livre très court mais très puissant avec l’histoire de cette jeune adolescente, cette préadolescente, elle a 12 ans, et elle décide de mourir. C’est la première phrase. C’est une...
La petite de Michèle Halberstadt - Le livre - Suite
C’est le journal d’une petite fille qui en vient à se suicider. C’est une histoire assez grave où elle décrit son mal être. Tout à commencer avec la mort de son grand-père qui était son confident,.il était tout pour elle.
On se met dans la peau de cette petite fille, on ressent ce qu’elle ressent. C’est très poignant, c’est plein de sensibilité. Il n’y a pas de fioriture, c’est une livre court, bref, concis, très dense. C’est vraiment poignant.
Je le conseille aux personnes qui aiment les histoires vraies,...
La petite de Michèle Halberstadt - L'avis du libraire - Suite
Michèle Halberstadt
La petite
Présentation 1'41Elle devient ensuite distributrice et productrice de cinéma. « La chambre des officiers », « Olé », « Aide toi et le ciel t’aidera », « Bon voyage » ou encore le récent « This must be the place » avec Sean Penn sont quelques uns de la quarantaine de films qu’elle a produits ou distribués en France. Mais c’est ici Michèle Halberstadt, l’auteur, que nous mettons en avant. L’écriture, c’est l’autre passion de Michèle Halberstadt. L’écriture par laquelle elle dévoile une autre facette de sa personnalité et de son talent.
Depuis « Prends soin de toi » paru en 1992, on lui doit 5 romans qui tous témoignent d’une grande délicatesse dans l’écriture. Des romans forts dont les sujets, sensibles, savent toucher le public sans mièvrerie aucune.
Après « Café viennois », « L’incroyable histoire de Melle Paradis » ou encore le très beau roman « Un écart de conduite » Michèle Halberstadt publie chez Albin Michel « La petite », un livre court sur la difficulté de la préadolescence, ce passage délicat au sortir de l’enfance où il est si difficile de se faire comprendre des adultes et où la fragilité est omniprésente.
Le roman commence par cette phrase « J’ai 12 ans et ce soir, je serai morte ». Dès lors, vous ne pourrez vous détacher de cette petite qui, à la 1ère personne, va vous raconter son histoire avec ses mots à elle.
Un roman à la fois bouleversant et lumineux qui est l’un de nos coups de cœur de la rentrée littéraire 2011.
« La petite » de Michèle Halberstadt aux éditions Albin Michel. Michèle Halbestadt nous reçoit pour WTC.
Elle devient ensuite distributrice et productrice de cinéma. « La chambre des officiers », « Olé », « Aide toi et le ciel t’aidera », « Bon voyage » ou encore le récent « This must be the place » avec Sean Penn sont quelques uns de la quarantaine de films qu’elle a produits ou distribués en France. Mais c’est ici Michèle Halberstadt, l’auteur, que nous mettons en avant. L’écriture, c’est l’autre passion de Michèle Halberstadt. L’écriture par laquelle elle dévoile une autre facette de sa personnalité et de son talent.
Depuis « Prends soin de toi » paru en 1992, on lui doit 5 romans qui tous témoignent d’une grande délicatesse dans l’écriture. Des romans forts dont les sujets, sensibles, savent toucher le public sans mièvrerie aucune.
Après « Café viennois », « L’incroyable histoire de Melle Paradis » ou encore le très beau roman « Un écart de conduite » Michèle Halberstadt publie chez Albin Michel « La petite », un livre court sur la difficulté de la préadolescence, ce passage délicat au sortir de l’enfance où il est si difficile de se faire comprendre des adultes et où la fragilité est omniprésente.
Le roman commence par cette phrase « J’ai 12 ans et ce soir, je serai morte ». Dès lors, vous ne pourrez vous détacher de cette petite qui, à la 1ère personne, va vous raconter son histoire avec ses mots à elle.
Un roman à la fois bouleversant et lumineux qui est l’un de nos coups de cœur de la rentrée littéraire 2011.
« La petite » de Michèle Halberstadt aux éditions Albin Michel. Michèle Halbestadt nous reçoit pour WTC.
Michèle Halberstadt
La petite
Portrait 4'14Bonjour Michèle Halbertstadt. Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau roman « La Petite ». C'est déjà le cinquième roman. Avant de parler de l'écriture, on va parler de votre parcours parce que vous avez fait énormément de choses : journaliste, radio, télé chroniqueuse. Il y a eu « Première » où vous étiez rédactrice en chef. Et puis aujourd'hui productrice et distributrice de cinéma. La passion du cinéma, elle est venue comment ?
Michèle Halberstadt :
Elle a toujours été là. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours aimé le cinéma.
Philippe Chauveau :
Il y a un film quand vous étiez enfant, adolescente qui vous a marquée ?
Michèle Halberstadt :
« Rebecca », parce que j'ai vu le film avant de lire le livre. Et j'ai trouvé ça incroyable. Je crois que c'est la première fois où je suis restée à la séance d'après, chose qu'on pouvait faire à l'époque.
Philippe Chauveau :
J'imagine que des films qui vous a marquée, il y en a eu beaucoup d'autres, mais comment devient-on productrice, distributrice de cinéma ?
Michèle Halberstadt :
Totalement par hasard. Ce n'était pas du tout prémédité. J'ai fait de la radio, j'ai interviewé beaucoup du gens du cinéma. Du coup j'ai commencé à faire des papiers sur mes interviewes. J'ai fait des papiers dans « Actuelle », dans « Libé », dans « Première ». Après j'ai été engagé à « Première » où je suis devenue rédactrice en chef. Et au bout d'un moment, vous vous dites : « il faut que je me rapproche du soleil. Il y en a marre d'écrire sur les films. J'ai envie de mettre les mains dans le cambouis, de les fabriquer les films ».
Philippe Chauveau :
Vous parler de mettre les mains dans le cambouis. Est-ce qu'il y a encore un côté artisanal dans le métier de producteur ou de distributeur ?
Michèle Halberstadt :
Bien sûr. Le cinéma est encore très artisanal. Ca commence et ça se termine dans la solitude. La solitude de celui qui écrit le scénario, la solitude du montage, du mixage, même si il y a d'autres gens autour de vous. C'est comme un livre, vous êtes quand même seul à décider, que vous soyez deux cents personnes ou une personne devant votre machine, il arrive un moment ou la décision c'est quand même le metteur en scène qui la prend, comme un écrivain quand il écrit.
Philippe Chauveau :
Aujourd'hui, y-a-t-il un souvenir professionnel dans votre activité de distributrice ou de productrice qui vous marque, qui revient régulièrement, une rencontre ou une image ?
Michèle Halberstadt :
Un gros plan de Gong Li dans « Epouses et concubines » qui pleure parce qu'elle ne veut pas se marier. Je suis tombée amoureuse de ce film et de cette actrice avec ce plan là. On est sorti et j'ai dit à mon mari avec qui je travaille « il faut qu'on achète ce film ». Il m'a dit « bon courage ! ». J'ai mis un mois à réussir à l'acheter. Je l'ai acheté parce qu'on était les seuls à avoir fait une offre, parce que personne n'en voulait. C'était « Epouses et concubines », c'est le film qui a lancé ARP vraiment.
Philippe Chauveau :
Comment passe-t-on ensuite à l'écriture ? Quel lien entre le cinéma et l'écriture ?
Michèle Halberstadt :
J'ai toujours écrit, depuis toute petite. Et j'ai écrit mon premier roman quand j'ai quitté « Première ». Ensuite j'ai eu deux enfants que j'ai élevés, j'ai eu du travail, j'ai arrêté d'écrire. Et le premier été où mes enfants sont partis en vacances tous seuls, je me suis remis à écrire. Depuis, je n'ai plus arrêté. Quand j'ai sorti « Café Viennois », on me disait : « le prochain c'est dans quinze ans ». Ca m'a énormément énervé, je me suis dit qu'il fallait que je me dépêche. Depuis je cours pour rattraper le retard !
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on fait votre métier de distributrice ou de productrice, arrive-t-on à lire un livre sans se dire que cela ferait un bon film ?
Michèle Halberstadt :
Le problème d’abord, c’est de lire un livre, parce que dans mon métier, on lit des scénarios toute la journée ! C’est affreux et cela vous dégoûte de la lecture… Mais non, bien sûr, c’est impossible de ne pas se dire que cela ferait un bon film. Mais moi, et même si on fait beaucoup d’adaptations, je vais très à reculons sur les adaptations de livres. Il y a plein de livres dont on me dit qu’ils feraient des films formidables et moi, je trouve que non ! Ce qui compte, c’est l’histoire, pas l’écriture. Il ne faut pas confondre une belle écriture avec un bon film potentiellement ; il faut que l’histoire soit cinématographiquement viable.
Philippe Chauveau :
Y a-t-il pour vous la même satisfaction de voir un de vos livres en librairie qu’un de vos films à l’affiche ? Est-ce une autre satisfaction parce que le travail est plus personnel ?
Michèle Halberstadt :
Ce n’est pas pareil parce que le livre, les gens l’ont emporté chez eux et ils ne vont pas être devant moi pour le lire. Les salles, je peux entrer et écouter, ce que je fais. J’aime bien écouter comment les gens réagissent pendant un film. Le livre, je ne suis pas là quand ils le lisent. Vont-ils le lire ? Quand vont-ils le lire ? Et à chaque fois que j’en croise, je leur dis «Mes livres sont courts, il faut les lire d’un coup, il ne faut pas s’arrêter ! »
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Michèle Halberstadt, votre nouveau roman « La petite » est publié aux éditions Albin Michel.
Bonjour Michèle Halbertstadt. Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau roman « La Petite ». C'est déjà le cinquième roman. Avant de parler de l'écriture, on va parler de votre parcours parce que vous avez fait énormément de choses : journaliste, radio, télé chroniqueuse. Il y a eu « Première » où vous étiez rédactrice en chef. Et puis aujourd'hui productrice et distributrice de cinéma. La passion du cinéma, elle est venue comment ?
Michèle Halberstadt :
Elle a toujours été là. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours aimé le cinéma.
Philippe Chauveau :
Il y a un film quand vous étiez enfant, adolescente qui vous a marquée ?
Michèle Halberstadt :
« Rebecca », parce que j'ai vu le film avant de lire le livre. Et j'ai trouvé ça incroyable. Je crois que c'est la première fois où je suis restée à la séance d'après, chose qu'on pouvait faire à l'époque.
Philippe Chauveau :
J'imagine que des films qui vous a marquée, il y en a eu beaucoup d'autres, mais comment devient-on productrice, distributrice de cinéma ?
Michèle Halberstadt :
Totalement par hasard. Ce n'était pas du tout prémédité. J'ai fait de la radio, j'ai interviewé beaucoup du gens du cinéma. Du coup j'ai commencé à faire des papiers sur mes interviewes. J'ai fait des papiers dans « Actuelle », dans « Libé », dans « Première ». Après j'ai été engagé à « Première » où je suis devenue rédactrice en chef. Et au bout d'un moment, vous vous dites : « il faut que je me rapproche du soleil. Il y en a marre d'écrire sur les films. J'ai envie de mettre les mains dans le cambouis, de les fabriquer les films ».
Philippe Chauveau :
Vous parler de mettre les mains dans le cambouis. Est-ce qu'il y a encore un côté artisanal dans le métier de producteur ou de distributeur ?
Michèle Halberstadt :
Bien sûr. Le cinéma est encore très artisanal. Ca commence et ça se termine dans la solitude. La solitude de celui qui écrit le scénario, la solitude du montage, du mixage, même si il y a d'autres gens autour de vous. C'est comme un livre, vous êtes quand même seul à décider, que vous soyez deux cents personnes ou une personne devant votre machine, il arrive un moment ou la décision c'est quand même le metteur en scène qui la prend, comme un écrivain quand il écrit.
Philippe Chauveau :
Aujourd'hui, y-a-t-il un souvenir professionnel dans votre activité de distributrice ou de productrice qui vous marque, qui revient régulièrement, une rencontre ou une image ?
Michèle Halberstadt :
Un gros plan de Gong Li dans « Epouses et concubines » qui pleure parce qu'elle ne veut pas se marier. Je suis tombée amoureuse de ce film et de cette actrice avec ce plan là. On est sorti et j'ai dit à mon mari avec qui je travaille « il faut qu'on achète ce film ». Il m'a dit « bon courage ! ». J'ai mis un mois à réussir à l'acheter. Je l'ai acheté parce qu'on était les seuls à avoir fait une offre, parce que personne n'en voulait. C'était « Epouses et concubines », c'est le film qui a lancé ARP vraiment.
Philippe Chauveau :
Comment passe-t-on ensuite à l'écriture ? Quel lien entre le cinéma et l'écriture ?
Michèle Halberstadt :
J'ai toujours écrit, depuis toute petite. Et j'ai écrit mon premier roman quand j'ai quitté « Première ». Ensuite j'ai eu deux enfants que j'ai élevés, j'ai eu du travail, j'ai arrêté d'écrire. Et le premier été où mes enfants sont partis en vacances tous seuls, je me suis remis à écrire. Depuis, je n'ai plus arrêté. Quand j'ai sorti « Café Viennois », on me disait : « le prochain c'est dans quinze ans ». Ca m'a énormément énervé, je me suis dit qu'il fallait que je me dépêche. Depuis je cours pour rattraper le retard !
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on fait votre métier de distributrice ou de productrice, arrive-t-on à lire un livre sans se dire que cela ferait un bon film ?
Michèle Halberstadt :
Le problème d’abord, c’est de lire un livre, parce que dans mon métier, on lit des scénarios toute la journée ! C’est affreux et cela vous dégoûte de la lecture… Mais non, bien sûr, c’est impossible de ne pas se dire que cela ferait un bon film. Mais moi, et même si on fait beaucoup d’adaptations, je vais très à reculons sur les adaptations de livres. Il y a plein de livres dont on me dit qu’ils feraient des films formidables et moi, je trouve que non ! Ce qui compte, c’est l’histoire, pas l’écriture. Il ne faut pas confondre une belle écriture avec un bon film potentiellement ; il faut que l’histoire soit cinématographiquement viable.
Philippe Chauveau :
Y a-t-il pour vous la même satisfaction de voir un de vos livres en librairie qu’un de vos films à l’affiche ? Est-ce une autre satisfaction parce que le travail est plus personnel ?
Michèle Halberstadt :
Ce n’est pas pareil parce que le livre, les gens l’ont emporté chez eux et ils ne vont pas être devant moi pour le lire. Les salles, je peux entrer et écouter, ce que je fais. J’aime bien écouter comment les gens réagissent pendant un film. Le livre, je ne suis pas là quand ils le lisent. Vont-ils le lire ? Quand vont-ils le lire ? Et à chaque fois que j’en croise, je leur dis «Mes livres sont courts, il faut les lire d’un coup, il ne faut pas s’arrêter ! »
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Michèle Halberstadt, votre nouveau roman « La petite » est publié aux éditions Albin Michel.
Michèle Halberstadt
La petite
Le livre 4'05Michèle Halberstadt, vous nous accueillez ici dans cette grande salle de réunion, là où vous travaillez avec votre équipe. J’imagine qu’il y a d’habitude beaucoup plus de monde ! Là, on se retrouve un peu dans la solitude de l’écrivain pour parler de votre nouveau roman « La petite » chez Albin Michel. C’est un livre très court mais très puissant avec l’histoire de cette jeune adolescente, cette préadolescente, elle a 12 ans, et elle décide de mourir. C’est la première phrase. C’est une histoire douloureuse. D’où vient-elle ?
Michèle Halberstadt :
Allez savoir d’où viennent les histoires !... De choses vécues, de choses entendues, de cas que je connais et la constatation que le temps ne change rien au fait que la préadolescence est compliquée. Je l’ai vu même sur mes enfants. En fait, c’est un cap dont on ne parle pas. On parle de l’enfance et de l’adolescence mais pas de la préadolescence parce que vous êtes considéré par les autres encore comme un enfant même si vous, vous savez que vous ne l’êtes plus. Vous n’êtes pas encore de l’autre côté de la rivière, dans le monde des adultes. Vous n’êtes pas encore adulte mais vous êtes quand même dans leur monde. Vous n’avez pas vraiment de place ; moi je vois ça comme une rivière à traverser et tous les enfants ne savent pas nager pareil.
Philippe Chauveau :
Cette enfant dont on ne saura pas le nom vit dans une époque qui nous sera donnée au fil des pages, on ne le sait pas immédiatement. Finalement, le décor n’a pas une grande importance puisque c’est cette enfant qui raconte son univers.
Michèle Halberstadt :
Oui, il fallait juste que j’explique que ce n’est pas une enfant d’aujourd’hui, qui n’est pas uniquement entre l’ordinateur, Internet et les téléphones portables. Donc, elle a moins de moyens de communication qu’on en a aujourd’hui mais je ne pense pas que cela change fondamentalement les choses mais je trouvais plus puissant de la mettre dans une époque où l’on communiquait moins.
Philippe Chauveau :
Lorsque l’on suit votre parcours, de « Café viennois » à « Un écart de conduite », jusqu’à celui-ci, il y a toujours ces personnages qui ont des failles, des blessures mais il y a toujours des moments très lumineux dans vos récits.
Michèle Halberstadt :
Je suis fondamentalement une grande optimiste. Je crois que les souffrances aident à grandir, à aller mieux. C’est comme dans « Autant en emporte le vent » qui se termine par « Demain est un autre jour ». Je crois que dans mes livres, demain est toujours un autre jour et qu’on peut se réveiller avec l’espoir au cœur.
Philippe Chauveau :
Je le disais en préambule, c’est un livre court. Dès le départ, vous saviez que vous alliez faire quelque chose de très condensé ?
Michèle Halberstadt :
Oui, cela s’est imposé assez vite et à chaque réécriture, il a perdu encore quelques pages. Il n’a jamais été très gros mais il a été plus gros ! Mais je ne fais pas de livres « gros » en général, je suis un écrivain maigre, m’a dit mon éditeur…
Philippe Chauveau :
Pourquoi cette enfant n’a-t-elle pas de prénom, ni ses parents, ni sa sœur ? Il n’y a que les quelques personnages secondaires dont on sait les prénoms.
Michèle Halberstadt :
Elle ne donne de prénoms qu’aux gens qu’elle aime vraiment. Elle, elle n’a pas de prénom parce qu’elle n’existe que dans le regard des autres. Les autres l’appellent « la petite », donc elle est la petite. Du coup, je crois qu’il y a une espèce de vengeance qui fait qu’elle n’a pas envie de donner le nom des autres. Ils ne sont là que dans leurs fonctions sociales : le père, le grand-père, la mère, la sœur ; ça, c’est son cadre immédiat, ils sont comme les personnages d’un décor.
Philippe Chauveau :
Cela peut-il aussi permettre au lecteur de s’identifier, de retrouver des souvenirs d’enfant ?
Michèle Halberstadt :
Oui, un enfant qui se parle à soi-même, c’est universel. On peut tous devenir cette enfant. C’était cela l’idée, qu’en la lisant, vous deveniez l’enfant qu’elle est et que vous avez tous été forcément.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous avez commencé l’écriture, lorsque le sujet s’est imposé à vous, connaissiez vous déjà la fin de votre histoire ?
Michèle Halberstadt :
Oui, quand j’écris, la seule chose que je connaisse, c’est la fin et je ne sais pas du tout comment je vais y arriver. Je ne fais pas de plan, je ne sais pas du tout où je vais.
Philippe Chauveau :
Si vous deviez qualifier d’un mot, d’une phrase ou d’un adjectif ce nouveau roman, que diriez-vous?
Michèle Halberstadt :
Honnête ! Il est d’une honnêteté totale…
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Michèle Halberstadt. C’est votre nouveau roman, le 5ème, « La petite » aux éditions Albin Michel.
Michèle Halberstadt, vous nous accueillez ici dans cette grande salle de réunion, là où vous travaillez avec votre équipe. J’imagine qu’il y a d’habitude beaucoup plus de monde ! Là, on se retrouve un peu dans la solitude de l’écrivain pour parler de votre nouveau roman « La petite » chez Albin Michel. C’est un livre très court mais très puissant avec l’histoire de cette jeune adolescente, cette préadolescente, elle a 12 ans, et elle décide de mourir. C’est la première phrase. C’est une histoire douloureuse. D’où vient-elle ?
Michèle Halberstadt :
Allez savoir d’où viennent les histoires !... De choses vécues, de choses entendues, de cas que je connais et la constatation que le temps ne change rien au fait que la préadolescence est compliquée. Je l’ai vu même sur mes enfants. En fait, c’est un cap dont on ne parle pas. On parle de l’enfance et de l’adolescence mais pas de la préadolescence parce que vous êtes considéré par les autres encore comme un enfant même si vous, vous savez que vous ne l’êtes plus. Vous n’êtes pas encore de l’autre côté de la rivière, dans le monde des adultes. Vous n’êtes pas encore adulte mais vous êtes quand même dans leur monde. Vous n’avez pas vraiment de place ; moi je vois ça comme une rivière à traverser et tous les enfants ne savent pas nager pareil.
Philippe Chauveau :
Cette enfant dont on ne saura pas le nom vit dans une époque qui nous sera donnée au fil des pages, on ne le sait pas immédiatement. Finalement, le décor n’a pas une grande importance puisque c’est cette enfant qui raconte son univers.
Michèle Halberstadt :
Oui, il fallait juste que j’explique que ce n’est pas une enfant d’aujourd’hui, qui n’est pas uniquement entre l’ordinateur, Internet et les téléphones portables. Donc, elle a moins de moyens de communication qu’on en a aujourd’hui mais je ne pense pas que cela change fondamentalement les choses mais je trouvais plus puissant de la mettre dans une époque où l’on communiquait moins.
Philippe Chauveau :
Lorsque l’on suit votre parcours, de « Café viennois » à « Un écart de conduite », jusqu’à celui-ci, il y a toujours ces personnages qui ont des failles, des blessures mais il y a toujours des moments très lumineux dans vos récits.
Michèle Halberstadt :
Je suis fondamentalement une grande optimiste. Je crois que les souffrances aident à grandir, à aller mieux. C’est comme dans « Autant en emporte le vent » qui se termine par « Demain est un autre jour ». Je crois que dans mes livres, demain est toujours un autre jour et qu’on peut se réveiller avec l’espoir au cœur.
Philippe Chauveau :
Je le disais en préambule, c’est un livre court. Dès le départ, vous saviez que vous alliez faire quelque chose de très condensé ?
Michèle Halberstadt :
Oui, cela s’est imposé assez vite et à chaque réécriture, il a perdu encore quelques pages. Il n’a jamais été très gros mais il a été plus gros ! Mais je ne fais pas de livres « gros » en général, je suis un écrivain maigre, m’a dit mon éditeur…
Philippe Chauveau :
Pourquoi cette enfant n’a-t-elle pas de prénom, ni ses parents, ni sa sœur ? Il n’y a que les quelques personnages secondaires dont on sait les prénoms.
Michèle Halberstadt :
Elle ne donne de prénoms qu’aux gens qu’elle aime vraiment. Elle, elle n’a pas de prénom parce qu’elle n’existe que dans le regard des autres. Les autres l’appellent « la petite », donc elle est la petite. Du coup, je crois qu’il y a une espèce de vengeance qui fait qu’elle n’a pas envie de donner le nom des autres. Ils ne sont là que dans leurs fonctions sociales : le père, le grand-père, la mère, la sœur ; ça, c’est son cadre immédiat, ils sont comme les personnages d’un décor.
Philippe Chauveau :
Cela peut-il aussi permettre au lecteur de s’identifier, de retrouver des souvenirs d’enfant ?
Michèle Halberstadt :
Oui, un enfant qui se parle à soi-même, c’est universel. On peut tous devenir cette enfant. C’était cela l’idée, qu’en la lisant, vous deveniez l’enfant qu’elle est et que vous avez tous été forcément.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous avez commencé l’écriture, lorsque le sujet s’est imposé à vous, connaissiez vous déjà la fin de votre histoire ?
Michèle Halberstadt :
Oui, quand j’écris, la seule chose que je connaisse, c’est la fin et je ne sais pas du tout comment je vais y arriver. Je ne fais pas de plan, je ne sais pas du tout où je vais.
Philippe Chauveau :
Si vous deviez qualifier d’un mot, d’une phrase ou d’un adjectif ce nouveau roman, que diriez-vous?
Michèle Halberstadt :
Honnête ! Il est d’une honnêteté totale…
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Michèle Halberstadt. C’est votre nouveau roman, le 5ème, « La petite » aux éditions Albin Michel.
Michèle Halberstadt
La petite
L'avis du libraire 1'08On se met dans la peau de cette petite fille, on ressent ce qu’elle ressent. C’est très poignant, c’est plein de sensibilité. Il n’y a pas de fioriture, c’est une livre court, bref, concis, très dense. C’est vraiment poignant.
Je le conseille aux personnes qui aiment les histoires vraies, ça s’apparente à de la vraie vie. Ce n’est pas un roman, c’est quasiment un témoignage.
On se met dans la peau de cette petite fille, on ressent ce qu’elle ressent. C’est très poignant, c’est plein de sensibilité. Il n’y a pas de fioriture, c’est une livre court, bref, concis, très dense. C’est vraiment poignant.
Je le conseille aux personnes qui aiment les histoires vraies, ça s’apparente à de la vraie vie. Ce n’est pas un roman, c’est quasiment un témoignage.