Michèle Halberstadt

Michèle Halberstadt

La petite

Le livre 4'05
Philippe Chauveau :
Michèle Halberstadt, vous nous accueillez ici dans cette grande salle de réunion, là où vous travaillez avec votre équipe. J’imagine qu’il y a d’habitude beaucoup plus de monde ! Là, on se retrouve un peu dans la solitude de l’écrivain pour parler de votre nouveau roman « La petite » chez Albin Michel. C’est un livre très court mais très puissant avec l’histoire de cette jeune adolescente, cette préadolescente, elle a 12 ans, et elle décide de mourir. C’est la première phrase. C’est une histoire douloureuse. D’où vient-elle ?

Michèle Halberstadt :
Allez savoir d’où viennent les histoires !... De choses vécues, de choses entendues, de cas que je connais et la constatation que le temps ne change rien au fait que la préadolescence est compliquée. Je l’ai vu même sur mes enfants. En fait, c’est un cap dont on ne parle pas. On parle de l’enfance et de l’adolescence mais pas de la préadolescence parce que vous êtes considéré par les autres encore comme un enfant même si vous, vous savez que vous ne l’êtes plus. Vous n’êtes pas encore de l’autre côté de la rivière, dans le monde des adultes. Vous n’êtes pas encore adulte mais vous êtes quand même dans leur monde. Vous n’avez pas vraiment de place ; moi je vois ça comme une rivière à traverser et tous les enfants ne savent pas nager pareil.

Philippe Chauveau :
Cette enfant dont on ne saura pas le nom vit dans une époque qui nous sera donnée au fil des pages, on ne le sait pas immédiatement. Finalement, le décor n’a pas une grande importance puisque c’est cette enfant qui raconte son univers.

Michèle Halberstadt :
Oui, il fallait juste que j’explique que ce n’est pas une enfant d’aujourd’hui, qui n’est pas uniquement entre l’ordinateur, Internet et les téléphones portables. Donc, elle a moins de moyens de communication qu’on en a aujourd’hui mais je ne pense pas que cela change fondamentalement les choses mais je trouvais plus puissant de la mettre dans une époque où l’on communiquait moins.

Philippe Chauveau :
Lorsque l’on suit votre parcours, de « Café viennois » à « Un écart de conduite », jusqu’à celui-ci, il y a toujours ces personnages qui ont des failles, des blessures mais il y a toujours des moments très lumineux dans vos récits.

Michèle Halberstadt :
Je suis fondamentalement une grande optimiste. Je crois que les souffrances aident à grandir, à aller mieux. C’est comme dans « Autant en emporte le vent » qui se termine par « Demain est un autre jour ». Je crois que dans mes livres, demain est toujours un autre jour et qu’on peut se réveiller avec l’espoir au cœur.

Philippe Chauveau :
Je le disais en préambule, c’est un livre court. Dès le départ, vous saviez que vous alliez faire quelque chose de très condensé ?

Michèle Halberstadt :
Oui, cela s’est imposé assez vite et à chaque réécriture, il a perdu encore quelques pages. Il n’a jamais été très gros mais il a été plus gros ! Mais je ne fais pas de livres « gros » en général, je suis un écrivain maigre, m’a dit mon éditeur…

Philippe Chauveau :
Pourquoi cette enfant n’a-t-elle pas de prénom, ni ses parents, ni sa sœur ? Il n’y a que les quelques personnages secondaires dont on sait les prénoms.

Michèle Halberstadt :
Elle ne donne de prénoms qu’aux gens qu’elle aime vraiment. Elle, elle n’a pas de prénom parce qu’elle n’existe que dans le regard des autres. Les autres l’appellent « la petite », donc elle est la petite. Du coup, je crois qu’il y a une espèce de vengeance qui fait qu’elle n’a pas envie de donner le nom des autres. Ils ne sont là que dans leurs fonctions sociales : le père, le grand-père, la mère, la sœur ; ça, c’est son cadre immédiat, ils sont comme les personnages d’un décor.

Philippe Chauveau :
Cela peut-il aussi permettre au lecteur de s’identifier, de retrouver des souvenirs d’enfant ?

Michèle Halberstadt :
Oui, un enfant qui se parle à soi-même, c’est universel. On peut tous devenir cette enfant. C’était cela l’idée, qu’en la lisant, vous deveniez l’enfant qu’elle est et que vous avez tous été forcément.

Philippe Chauveau :
Lorsque vous avez commencé l’écriture, lorsque le sujet s’est imposé à vous, connaissiez vous déjà la fin de votre histoire ?

Michèle Halberstadt :
Oui, quand j’écris, la seule chose que je connaisse, c’est la fin et je ne sais pas du tout comment je vais y arriver. Je ne fais pas de plan, je ne sais pas du tout où je vais.

Philippe Chauveau :
Si vous deviez qualifier d’un mot, d’une phrase ou d’un adjectif ce nouveau roman, que diriez-vous?

Michèle Halberstadt :
Honnête ! Il est d’une honnêteté totale…

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Michèle Halberstadt. C’est votre nouveau roman, le 5ème, « La petite » aux éditions Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Michèle Halberstadt, vous nous accueillez ici dans cette grande salle de réunion, là où vous travaillez avec votre équipe. J’imagine qu’il y a d’habitude beaucoup plus de monde ! Là, on se retrouve un peu dans la solitude de l’écrivain pour parler de votre nouveau roman « La petite » chez Albin Michel. C’est un livre très court mais très puissant avec l’histoire de cette jeune adolescente, cette préadolescente, elle a 12 ans, et elle décide de mourir. C’est la première phrase. C’est une histoire douloureuse. D’où vient-elle ?

Michèle Halberstadt :
Allez savoir d’où viennent les histoires !... De choses vécues, de choses entendues, de cas que je connais et la constatation que le temps ne change rien au fait que la préadolescence est compliquée. Je l’ai vu même sur mes enfants. En fait, c’est un cap dont on ne parle pas. On parle de l’enfance et de l’adolescence mais pas de la préadolescence parce que vous êtes considéré par les autres encore comme un enfant même si vous, vous savez que vous ne l’êtes plus. Vous n’êtes pas encore de l’autre côté de la rivière, dans le monde des adultes. Vous n’êtes pas encore adulte mais vous êtes quand même dans leur monde. Vous n’avez pas vraiment de place ; moi je vois ça comme une rivière à traverser et tous les enfants ne savent pas nager pareil.

Philippe Chauveau :
Cette enfant dont on ne saura pas le nom vit dans une époque qui nous sera donnée au fil des pages, on ne le sait pas immédiatement. Finalement, le décor n’a pas une grande importance puisque c’est cette enfant qui raconte son univers.

Michèle Halberstadt :
Oui, il fallait juste que j’explique que ce n’est pas une enfant d’aujourd’hui, qui n’est pas uniquement entre l’ordinateur, Internet et les téléphones portables. Donc, elle a moins de moyens de communication qu’on en a aujourd’hui mais je ne pense pas que cela change fondamentalement les choses mais je trouvais plus puissant de la mettre dans une époque où l’on communiquait moins.

Philippe Chauveau :
Lorsque l’on suit votre parcours, de « Café viennois » à « Un écart de conduite », jusqu’à celui-ci, il y a toujours ces personnages qui ont des failles, des blessures mais il y a toujours des moments très lumineux dans vos récits.

Michèle Halberstadt :
Je suis fondamentalement une grande optimiste. Je crois que les souffrances aident à grandir, à aller mieux. C’est comme dans « Autant en emporte le vent » qui se termine par « Demain est un autre jour ». Je crois que dans mes livres, demain est toujours un autre jour et qu’on peut se réveiller avec l’espoir au cœur.

Philippe Chauveau :
Je le disais en préambule, c’est un livre court. Dès le départ, vous saviez que vous alliez faire quelque chose de très condensé ?

Michèle Halberstadt :
Oui, cela s’est imposé assez vite et à chaque réécriture, il a perdu encore quelques pages. Il n’a jamais été très gros mais il a été plus gros ! Mais je ne fais pas de livres « gros » en général, je suis un écrivain maigre, m’a dit mon éditeur…

Philippe Chauveau :
Pourquoi cette enfant n’a-t-elle pas de prénom, ni ses parents, ni sa sœur ? Il n’y a que les quelques personnages secondaires dont on sait les prénoms.

Michèle Halberstadt :
Elle ne donne de prénoms qu’aux gens qu’elle aime vraiment. Elle, elle n’a pas de prénom parce qu’elle n’existe que dans le regard des autres. Les autres l’appellent « la petite », donc elle est la petite. Du coup, je crois qu’il y a une espèce de vengeance qui fait qu’elle n’a pas envie de donner le nom des autres. Ils ne sont là que dans leurs fonctions sociales : le père, le grand-père, la mère, la sœur ; ça, c’est son cadre immédiat, ils sont comme les personnages d’un décor.

Philippe Chauveau :
Cela peut-il aussi permettre au lecteur de s’identifier, de retrouver des souvenirs d’enfant ?

Michèle Halberstadt :
Oui, un enfant qui se parle à soi-même, c’est universel. On peut tous devenir cette enfant. C’était cela l’idée, qu’en la lisant, vous deveniez l’enfant qu’elle est et que vous avez tous été forcément.

Philippe Chauveau :
Lorsque vous avez commencé l’écriture, lorsque le sujet s’est imposé à vous, connaissiez vous déjà la fin de votre histoire ?

Michèle Halberstadt :
Oui, quand j’écris, la seule chose que je connaisse, c’est la fin et je ne sais pas du tout comment je vais y arriver. Je ne fais pas de plan, je ne sais pas du tout où je vais.

Philippe Chauveau :
Si vous deviez qualifier d’un mot, d’une phrase ou d’un adjectif ce nouveau roman, que diriez-vous?

Michèle Halberstadt :
Honnête ! Il est d’une honnêteté totale…

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Michèle Halberstadt. C’est votre nouveau roman, le 5ème, « La petite » aux éditions Albin Michel.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • C’est par le cinéma que Michèle Halberstadt s’est tout d’abord fait connaître. Chroniqueuse radio et télévision elle fut aussi journaliste pour le magazine « Première ». Elle devient ensuite distributrice et productrice de cinéma. « La chambre des officiers », « Olé », « Aide toi et le ciel t’aidera », « Bon voyage » ou encore le récent « This must be the place » avec Sean Penn sont quelques uns de la quarantaine de films qu’elle a produits ou distribués en France. Mais c’est ici Michèle Halberstadt,...La petite de Michèle Halberstadt - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Michèle Halbertstadt. Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau roman « La Petite ». C'est déjà le cinquième roman. Avant de parler de l'écriture, on va parler de votre parcours parce que vous avez fait énormément de choses : journaliste, radio, télé chroniqueuse. Il y a eu « Première » où vous étiez rédactrice en chef. Et puis aujourd'hui productrice et distributrice de cinéma. La passion du cinéma, elle est venue comment ? Michèle Halberstadt...La petite de Michèle Halberstadt - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Michèle Halberstadt, vous nous accueillez ici dans cette grande salle de réunion, là où vous travaillez avec votre équipe. J’imagine qu’il y a d’habitude beaucoup plus de monde ! Là, on se retrouve un peu dans la solitude de l’écrivain pour parler de votre nouveau roman « La petite » chez Albin Michel. C’est un livre très court mais très puissant avec l’histoire de cette jeune adolescente, cette préadolescente, elle a 12 ans, et elle décide de mourir. C’est la première phrase. C’est une...La petite de Michèle Halberstadt - Le livre - Suite
    C’est le journal d’une petite fille qui en vient à se suicider. C’est une histoire assez grave où elle décrit son mal être. Tout à commencer avec la mort de son grand-père qui était son confident,.il était tout pour elle. On se met dans la peau de cette petite fille, on ressent ce qu’elle ressent. C’est très poignant, c’est plein de sensibilité. Il n’y a pas de fioriture, c’est une livre court, bref, concis, très dense. C’est vraiment poignant. Je le conseille aux personnes qui aiment les histoires vraies,...La petite de Michèle Halberstadt - L'avis du libraire - Suite