Jean-Pierre Guéno

Jean-Pierre Guéno

La mémoire du Petit Prince

Le livre 4'31
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

Jean-Pierre Guéno, nous sommes ensemble pour évoquer votre nouvel ouvrage publié aux éditions Jacob-Duvernet, La mémoire du Petit Prince, sous-titré Antoine de Saint-Exupéry, le journal d’une vie. Qu’est-ce qui vous a donné envie de consacrer un livre entier à Saint-Exupéry ?

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

C’est un auteur dont la vie est indissociable de l’œuvre, et par ailleurs, c’est un auteur dont l’œuvre forme un tout. Les clés du Petit Prince sont à chercher dans Le Petit Prince lui-même, bien sûr, mais aussi dans la vie de Saint-Exupéry, mais encore dans chacun des titres de son œuvre, Citadelle, Pilote de guerre et tous les autres. Saint-Exupéry est d’une actualité brûlante, du fond des années 1930,  du fond des années 1940, il est en train de nous décrire le monde dans lequel nous vivons depuis l’an 2000. Et il nous en apporte les antidotes, c’est quelque chose d’étonnant. Et quand les 15-25 ans recherchent des points de repères, qu’ils ont de plus en plus de mal à trouver, et bien les points de repères sont chez Saint-Exupéry. Son message essentiel est assez simple, il nous rappelle que notre vie ne commence à prendre du sens et ne commence à s’éclairer quand nous la tournons vers les autres.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

Pourquoi avec fait parler Le Petit Prince ?

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

D’abord, à la fin du Petit Prince, Saint-Exupéry nous y incite : « Le Petit Prince a disparu, si vous le retrouvez, faites-moi signe ». J’ai retrouvé Le Petit Prince. Ca permet de faire qu’il devienne le fil rouge, le narrateur. Sur chaque double-page de ce livre, Le Petit Prince intervient, déroule… Il renvoie l’ascenseur à son créateur, il le tutoie, et lui déroule sa vie en l’illustrant avec ses photos de famille, ses objets personnels, ses dessins, ses manuscrits, et surtout ses paroles, ses verbatim. Donc quand vous lisez ce livre, de fait, puisque Le Petit Prince vous tutoie, vous devenez Saint-Exupéry.

Philippe Chauveau (WebTvCulture) :

Ce qui est très émouvant dans l’ouvrage, ce sont tous les documents, toutes les photos, qui illustrent et qui retracent la vie, le parcours de Saint-Exupéry. Et là vous avez eu la chance de pouvoir travailler avec la collaboration de la famille.

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

Oui, d'avoir accès à des documents qui ne sont pas toujours accessibles, voire totalement inaccessibles. Il y a beaucoup d’inédits. Je pense à un document comme ce fabuleux dessin, le chasseur de papillons. Quelques jours avant sa dernière mission, un de ses bons amis, le Général X  lui dit : « Mais pourquoi tu as toujours ce dessin sur toi, il ne te quitte jamais ? et pourtant tu ne l’as même pas mis dans Le Petit Prince ». Et Saint Exupéry lui répond : « c’est simple c’est un de mes personnages préférés ce chasseur de papillons », car lui a-t-il dit « c’est un être qui court après un idéal réaliste ». Magnifique.

 Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

La vie de Saint-Exupéry était très présente finalement dans ses propres écrits ?

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

Très présente. Ses romans sont en quelque sorte des faux romans. Il ne fait que parler de lui. Dans Pilote de guerre par exemple, Saint-Exupéry raconte l’agonie de son petit frère François de Saint-Exupéry, mort en 1917. Et on réalise que six lignes du Petit Prince sont la transcription littérale de ce que son petit frère François a pu lui dire sur son lit de mort. Et là, les choses prennent tout à fait un autre sens.
Autre exemple,  Saint-Exupéry perd son père à l’âge de 4 ans, et sa mère, pour l’aider à vivre, pour l’éveiller, pour l’apaiser, lui lit ou lui raconte les petites histoires de Hans Christian Andersen. Grimm et Perrault sont des contes de fées très traditionnelles, c’est ce que j’appelle des histoires à dormir debout, des histoires faites pour vous anesthésier, pour vous endormir. On vous endort avec des fins édifiantes : « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » On ne remet jamais l’ordre social en question, il est immuable. Vous ne faîtes jamais la révolution chez Grimm et chez Perrault.
Chez Andersen, il en va tout autrement. Souvenez-vous, la petite marchande d’allumettes, doit-elle mourir de froid ou de faim ? Ce sont des histoires faites pour vous éveiller, pour vous rendre vigilant. Et bien il y a un cousinage énorme entre les histoires d’Andersen, et Le Petit Prince, entre La Petite Sirène, La petite marchande d’allumettes  et Le Petit Prince. Et quand on se demande pourquoi cette histoire est fascinante, pourquoi elle concerne aussi bien les Japonais, les Italiens, les Américains, pourquoi elle s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes, une partie de sa réponse est dans ça, le cousinage avec Andersen.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

Merci beaucoup Jean-Pierre Guéno de nous avoir reçu. La mémoire du Petit Prince c’est votre nouveau livre, avec la collaboration de Jérôme Pecnard pour la mise en images, c’est publié aux éditions Jacob Duvernet.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

Jean-Pierre Guéno, nous sommes ensemble pour évoquer votre nouvel ouvrage publié aux éditions Jacob-Duvernet, La mémoire du Petit Prince, sous-titré Antoine de Saint-Exupéry, le journal d’une vie. Qu’est-ce qui vous a donné envie de consacrer un livre entier à Saint-Exupéry ?

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

C’est un auteur dont la vie est indissociable de l’œuvre, et par ailleurs, c’est un auteur dont l’œuvre forme un tout. Les clés du Petit Prince sont à chercher dans Le Petit Prince lui-même, bien sûr, mais aussi dans la vie de Saint-Exupéry, mais encore dans chacun des titres de son œuvre, Citadelle, Pilote de guerre et tous les autres. Saint-Exupéry est d’une actualité brûlante, du fond des années 1930,  du fond des années 1940, il est en train de nous décrire le monde dans lequel nous vivons depuis l’an 2000. Et il nous en apporte les antidotes, c’est quelque chose d’étonnant. Et quand les 15-25 ans recherchent des points de repères, qu’ils ont de plus en plus de mal à trouver, et bien les points de repères sont chez Saint-Exupéry. Son message essentiel est assez simple, il nous rappelle que notre vie ne commence à prendre du sens et ne commence à s’éclairer quand nous la tournons vers les autres.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

Pourquoi avec fait parler Le Petit Prince ?

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

D’abord, à la fin du Petit Prince, Saint-Exupéry nous y incite : « Le Petit Prince a disparu, si vous le retrouvez, faites-moi signe ». J’ai retrouvé Le Petit Prince. Ca permet de faire qu’il devienne le fil rouge, le narrateur. Sur chaque double-page de ce livre, Le Petit Prince intervient, déroule… Il renvoie l’ascenseur à son créateur, il le tutoie, et lui déroule sa vie en l’illustrant avec ses photos de famille, ses objets personnels, ses dessins, ses manuscrits, et surtout ses paroles, ses verbatim. Donc quand vous lisez ce livre, de fait, puisque Le Petit Prince vous tutoie, vous devenez Saint-Exupéry.

Philippe Chauveau (WebTvCulture) :

Ce qui est très émouvant dans l’ouvrage, ce sont tous les documents, toutes les photos, qui illustrent et qui retracent la vie, le parcours de Saint-Exupéry. Et là vous avez eu la chance de pouvoir travailler avec la collaboration de la famille.

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

Oui, d'avoir accès à des documents qui ne sont pas toujours accessibles, voire totalement inaccessibles. Il y a beaucoup d’inédits. Je pense à un document comme ce fabuleux dessin, le chasseur de papillons. Quelques jours avant sa dernière mission, un de ses bons amis, le Général X  lui dit : « Mais pourquoi tu as toujours ce dessin sur toi, il ne te quitte jamais ? et pourtant tu ne l’as même pas mis dans Le Petit Prince ». Et Saint Exupéry lui répond : « c’est simple c’est un de mes personnages préférés ce chasseur de papillons », car lui a-t-il dit « c’est un être qui court après un idéal réaliste ». Magnifique.

 Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

La vie de Saint-Exupéry était très présente finalement dans ses propres écrits ?

Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) :

Très présente. Ses romans sont en quelque sorte des faux romans. Il ne fait que parler de lui. Dans Pilote de guerre par exemple, Saint-Exupéry raconte l’agonie de son petit frère François de Saint-Exupéry, mort en 1917. Et on réalise que six lignes du Petit Prince sont la transcription littérale de ce que son petit frère François a pu lui dire sur son lit de mort. Et là, les choses prennent tout à fait un autre sens.
Autre exemple,  Saint-Exupéry perd son père à l’âge de 4 ans, et sa mère, pour l’aider à vivre, pour l’éveiller, pour l’apaiser, lui lit ou lui raconte les petites histoires de Hans Christian Andersen. Grimm et Perrault sont des contes de fées très traditionnelles, c’est ce que j’appelle des histoires à dormir debout, des histoires faites pour vous anesthésier, pour vous endormir. On vous endort avec des fins édifiantes : « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » On ne remet jamais l’ordre social en question, il est immuable. Vous ne faîtes jamais la révolution chez Grimm et chez Perrault.
Chez Andersen, il en va tout autrement. Souvenez-vous, la petite marchande d’allumettes, doit-elle mourir de froid ou de faim ? Ce sont des histoires faites pour vous éveiller, pour vous rendre vigilant. Et bien il y a un cousinage énorme entre les histoires d’Andersen, et Le Petit Prince, entre La Petite Sirène, La petite marchande d’allumettes  et Le Petit Prince. Et quand on se demande pourquoi cette histoire est fascinante, pourquoi elle concerne aussi bien les Japonais, les Italiens, les Américains, pourquoi elle s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes, une partie de sa réponse est dans ça, le cousinage avec Andersen.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :

Merci beaucoup Jean-Pierre Guéno de nous avoir reçu. La mémoire du Petit Prince c’est votre nouveau livre, avec la collaboration de Jérôme Pecnard pour la mise en images, c’est publié aux éditions Jacob Duvernet.

La mémoire du Petit Prince Aux Editions Jacob Duvernet
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • On doit à Jean-Pierre Guéno, la collection des livres « Paroles de... ». Paroles de détenus, Paroles de Poilus, Paroles d'étoiles... Livres pour lesquels Jean-Pierre Guéno, demande à des anonymes de ressortir de leur grenier des documents, des lettres jaunies, plein d'authenticité, plein d'émotion. Cet authenticité, cette émotion, on les retrouve dans ce livre hommage à Antoine de Saint-Exupéry. Des textes plein de poésie, des documents, des photos inédites pour la plupart, fournis par la propre famille d'Antoine...Paroles de soldats de Jean-Pierre Guéno - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture): Bonjour Jean-Pierre Guéno.  Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince): Bonjour. Philippe Chauveau (Web Tv Culture): Merci de nous recevoir. La mémoire du Petit Prince, c’est le livre que vous venez de sortir aux éditions Jacob-Duvernet. J’ai l’impression que le livre, finalement, a toujours fait partie de votre existence, ou en tout cas que vous avez toujours eu envie de vivre avec le livre, est-ce que c’est exact ? Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince): Oui, tout...Paroles de soldats de Jean-Pierre Guéno - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Jean-Pierre Guéno, nous sommes ensemble pour évoquer votre nouvel ouvrage publié aux éditions Jacob-Duvernet, La mémoire du Petit Prince, sous-titré Antoine de Saint-Exupéry, le journal d’une vie. Qu’est-ce qui vous a donné envie de consacrer un livre entier à Saint-Exupéry ? Jean-Pierre Guéno (La mémoire du Petit Prince) : C’est un auteur dont la vie est indissociable de l’œuvre, et par ailleurs, c’est un auteur dont l’œuvre forme un tout. Les clés du Petit Prince ...Paroles de soldats de Jean-Pierre Guéno - Le livre - Suite