Didier Van Cauwelaert

Didier Van Cauwelaert

La femme de nos vies

Le livre 4'31

Didier Van Cauwelaert, dans ce nouveau titre « La femme de nos vies » chez Albin Michel vous nous entrainez au cœur du second conflit mondial avec cette rencontre entre un enfant et une femme nazi, c'est Ilsa et David.
Une femme qu'on a cru nazi.
Qu'on a cru nazi en tout les cas. Mais le départ du roman est bien plus proche de nous puisque c'est finalement la petite fille de cette femme qu'on a cru nazi, qui va découvrir une autre vision de sa grand-mère qu'on lui avait dit monstrueuse jusque là.
D'où vient elle cette histoire bouleversante ?
D'abord ça commence avec la première phrase, j'ai toujours besoin de ma première phrase avant d'écrire, c'est « On attend plus rien de la vie et soudain tout recommence ».
C'est un monsieur de 83 ans qui a eu une vie extraordinaire, qui a été assistant d'Einstein, qui a été un grand amoureux, qui a eu des femmes formidable dans sa vie, qui a été un champion sportif, un grand oenologue, un homme de plaisir, de passion, d'amitié.
Sauf que depuis qu'il est à la retraite, que ses amis sont morts, qu'il est veuf. Un moment donné, il a l'impression que c'est fini, il a fait son constat sans tristesse, il ne sert plus à grand chose, on lui demande rien. Les personnes qui lui tenaient à cœur sont plus là.
Sauf que c'est là que la personne qui lui tenait le plus à cœur même s'il n'a pas eu de ces nouvelles depuis 1945. Elle se remanifeste, à travers une alerte info qu'il a programmé sur son ordinateur.
C'est Ilsa Schaffner, cette femme à qui il doit tout, cette femme qui l'a sauvé de la mort en 1941.
Là tout a coup, elle apparaît dans un fait divers, elle a presque 100 ans et elle est hospitalisée dans l'hôpital dans lequel ils se sont connus, l'hôpital psychiatrique d'Hadamar qui a été le lieu où ont été testés pour la première fois les chambres à gaz en 1941.
Il prend le premier avion, il quitte les Etats-Unis et retourne en Allemagne où il n'est jamais retourné depuis qu'il est sorti grâce à elle en 1942.
Et là, dans la chambre, ça peut pas être un hasard et on découvrira combien ce n'est pas un hasard, dans cet hôpital psychiatrique où ils se sont rencontrés, elle est dans le coma mais il y a à son chevet son sosie.
C'est sa petite-fille qui ressemble à cette femme magnifique de 30 ans qu'il a rencontré alors qu'il était condamné à mort par les nazis et qui l'a sauvé.
Au travers de l'histoire d'Ilsa et de sa rencontre avec le jeune David, vous avez donc voulu nous raconter l'histoire de ces enfants, de ces enfants allemands, qui n'était pas comme les autres et qu'on a envoyé à la mort.
Qu'est ce qu'il vous a donné envie de vous intéresser à cette période troublée ?
Oh ça fait très longtemps, j'ai mis plus de 40 ans à l'écrire ce bouquin. J'ai découvert quand j'étais enfant dans des papiers de famille que dans une branche allemande de ma famille,
il y avait eu comme ça un enfant que ses parents avaient mis à l'hôpital psychiatrique pour le soigner sans savoir qu'il l'envoyait à la mort donc ça m'avait quand même beaucoup marqué.
J'ai posé des questions et j'avais eu le réflexe normal vu le petit bonhomme que j'étais, de vouloir venger tous ces enfants, tous ces gens tués et j'avais d'essayer d'écrire l'histoire d'un enfant qui échappe à cette mort là et qui va tuer Hitler pour se venger.
Au bout de quelques pages, j'ai choisi un sujet un peu plus à ma portée mais ça a continué à travailler dans ma tête pendant longtemps.
Un mot sur la construction que vous avez choisi. Le narrateur se raconte, raconte son histoire, raconte comment Ilsa l'a sauvé. Très peu de dialogues, il se raconte comme s'il avait besoin de confier un secret.
Oui mais c'est un secret dont elle, elle a surtout besoin. Car elle est en train de mourir, de se croire une petite-fille d'une nazi. De cette repentance, de cette culpabilité sans fondement qui la ronge et on se sert de ce prétendu passé familial nazi contre elle pour casser sa carrière.
Comme ces gens qui ont cette culpabilité encrée en eux, elle s'interdit d'être heureuse. Elle foire ses histoires d'amour. Il a quelques heures pour la sauver en lui disant la vérité sur cette grand-mère qui était une héroïne de l'ombre et pas un monstre tueuse d'enfant.
Cette grand-mère qui a elle même sauvé David. Et c'est là où on retrouve un petit peu le thème qui vous est cher. Ce sont ces rencontres qui viennent bouleverser les destins.
Oui.
Ilsa sauve David et David sauve la petite-fille d'Ilsa ?
C'est ce devoir de réversion si vous voulez. Ce que vous avez reçu, il faut bien en faire quelque chose.
Merci beaucoup Didier Van Cauwelaert, c'est donc votre nouveau titre, votre actualité chez Albin Michel, ça s'appelle « La femme de nos vies ».

Philippe Chauveau :
Didier Van Cauwelaert, dans ce nouveau titre « La femme de nos vies » chez Albin Michel vous nous entrainez au cœur du second conflit mondial avec cette rencontre entre un enfant et une femme nazi, c'est Ilsa et David.

Didier Van Cauwelaert :
Une femme qu'on a cru nazi.

Philippe Chauveau :
Qu'on a cru nazi en tout les cas. Mais le départ du roman est bien proche de nous puisque c'est finalement la petite fille de cette femme qu'on a cru nazi, qui va découvrir une autre vision de sa grand-mère qu'on lui avait dit monstrueuse jusque là. D'où vient elle cette histoire bouleversante ?

Didier Van Cauwelaert :
D'abord ça commence avec la première phrase, j'ai toujours besoin de ma première phrase avant d'écrire, c'est « On attend plus rien de la vie et soudain tout recommence ». C'est un monsieur de 83 ans qui a eu une vie extraordinaire, qui a été assistant d'Einstein, qui a été un grand amoureux, qui a eu des femmes formidable dans sa vie, qui a été un champion sportif, un grand oenologue, un homme de plaisir, de passion, d'amitié. Sauf que depuis qu'il est à la retraite, que ses amis sont morts, qu'il est veuf. Un moment donné, il a l'impression que c'est fini, il a fait son constat sans tristesse, il ne sert plus à grand chose, on lui demande rien. Les personnes qui lui tenaient à cœur sont plus là. Sauf que c'est là que la personne qui lui tenait le plus à cœur même s'il n'a pas eu de ces nouvelles depuis 1945. Elle se remanifeste, à travers une alerte info qu'il a programmé sur son ordinateur. C'est Ilsa Schaffner, cette femme à qui il doit tout, cette femme qui l'a sauvé de la mort en 1941. Là tout a coup, elle apparaît dans un fait divers, elle a presque 100 ans et elle est hospitalisée dans l'hôpital dans lequel ils se sont connus, l'hôpital psychiatrique d'Hadamar qui a été le lieu où ont été testés pour la première fois les chambres à gaz en 1941. Il prend le premier avion, il quitte les Etats-Unis et retourne en Allemagne où il n'est jamais retourné depuis qu'il est sorti grâce à elle en 1942. Et là, dans la chambre, ça peut pas être un hasard et on découvrira combien ce n'est pas un hasard, dans cet hôpital psychiatrique où ils se sont rencontrés, elle est dans le coma mais il y a à son chevet son sosie. C'est sa petite-fille qui ressemble à cette femme magnifique de 30 ans qu'il a rencontré alors qu'il était condamné à mort par les nazis et qui l'a sauvé.

Philippe Chauveau :
Au travers de l'histoire d'Ilsa et de sa rencontre avec le jeune David, vous avez donc voulu nous raconter l'histoire de ces enfants, de ces enfants allemands, qui n'était pas comme les autres et qu'on a envoyé à la mort. Qu'est ce qu'il vous a donné envie de vous intéresser à cette période troublée ?

Didier Van Cauwelaert :
Oh ça fait très longtemps, j'ai mis plus de 40 ans à l'écrire ce bouquin. J'ai découvert quand j'étais enfant dans des papiers de famille que dans une branche allemande de ma famille, il y avait eu comme ça un enfant que ses parents avaient mis à l'hôpital psychiatrique pour le soigner sans savoir qu'il l'envoyait à la mort donc ça m'avait quand même beaucoup marqué. J'ai posé des questions et j'avais eu le réflexe normal vu le petit bonhomme que j'étais, de vouloir venger tous ces enfants, tous ces gens tués et j'avais d'essayer d'écrire l'histoire d'un enfant qui échappe à cette mort là et qui va tuer Hitler pour se venger. Au bout de quelques pages, j'ai choisi un sujet un peu plus à ma portée mais ça a continué à travailler dans ma tête pendant longtemps.

Philippe Chauveau :
Un mot sur la construction que vous avez choisi. Le narrateur raconte, raconte son histoire, raconte comment Ilsa l'a sauvé. Très peu de dialogues, il se raconte comme s'il avait besoin de confier un secret.

Didier Van Cauwelaert :
Oui mais c'est un secret dont elle, elle a surtout besoin. Car elle est en train de mourir, de se croire une petite-fille d'une nazi. De cette repentance, de cette culpabilité sans fondement qui la ronge et on se sert de ce prétendu passé familial nazi contre elle pour casser sa carrière. Comme ces gens qui ont cette culpabilité encrée en eux, elle s'interdit d'être heureuse. Elle foire ses histoires d'amour. Il a quelques heures pour la sauver en lui disant la vérité sur cette grand-mère qui était une héroïne de l'ombre et pas un monstre tueuse d'enfant.

Philippe Chauveau :
Cette grand-mère qui a elle même sauvé David. Et c'est là où on retrouve un petit peu le thème qui vous est cher. Ce sont ces rencontres qui viennent bouleverser les destins.

Didier Van Cauwelaert :
Oui.

Philippe Chauveau :
Ilsa sauve David et David sauve la petite-fille d'Ilsa ?

Didier Van Cauwelaert :
C'est ce devoir de réversion si vous voulez. Ce que vous avez reçu, il faut bien en faire quelque chose.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Didier Van Cauwelaert, c'est donc votre nouveau titre, votre actualité chez Albin Michel, ça s'appelle « La femme de nos vies ».

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Didier van Cauvealert fait partie de ses quelques auteurs français qui savent réconcilier le grand public et les férus de littérature. Prix Goncourt en 1994, à l'âge de 34ans, avec « Un aller simple », Didier van Cauwelaert avait déjà derrière lui une belle bibliographie entamée en 1982 avec « 20ans et des poussières ». Véritable passeur d'histoire, il a toujours considéré l'écriture comme une vocation et avait décidé dès l'âge de 8 ans qu'il serait romancier. Dans son nouveau titre « La femme de nos vies »,...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Didier van Cauwelaert - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Didier Van Cauwelaert.Didier Van Cauwelaert :Bonjour.Philippe Chauveau :Votre actualité, « La femme de nos vies » chez Albin Michel. Lorsque l'on regarde un peu votre bibliographie, il y a une constante, c'est le regard. Le regard sur l'autre. Comment une rencontre peut changer un destin, ça a été un petit peu le cas lorsque vous étiez enfant, lorsque vous étiez adolescent, il y a des gens qui vous ont accompagnés, qui vous ont fait découvrir que l'écriture serait votre vie ? Pourquoi à 8 ans,...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Didier van Cauwelaert - Portrait - Suite
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    Sarah Maupetit :Histoire très agréable, très touchante. J'ai bien aimé le côté de ce jeune homme qui va remplacer évidemment le juif, pour prendre sa place et pour devenir un génie. On est en 40, en pleine Guerre Mondiale avec Hitler. On apprend un trait d'histoire sur un côté qu'on ne connaissait pas sur l'expérimentation, sur les essais nucléaires. C'est la première fois que je lis Didier Van Cauwelaert. J'ai trouvé que son écriture était très très agréable, touchante et sincère. Captivant, on ouvre le livre, on a...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Didier van Cauwelaert - L'avis du libraire - Suite