Philippe Chauveau :
Bonjour Marc Levy. Un nouveau roman chez Robert Laffont, puisque vous êtes un fidèle ! C'est le 12ème, « L'étrange voyage de Mr Daldry ».
Lorsque vous étiez enfant, est-ce que l'écriture était déjà une envie, est-ce que le conte, l'histoire, faisaient partie de votre environnement d'enfance ?
Marc Levy :
Le conte, le fait de raconter des histoires, oui ! Mais j'ai écrit mon premier manuscrit à 17 ans, pour tout vous dire, je ne l'ai fait lire qu'à ma poubelle et je suis assez content qu'elle l'ait...
Samedi 6 avril 2019 de Marc Levy - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Marc Levy, un nouveau roman aux éditions Robert Laffont, « L'étrange voyage de Mr Daldry ». Nous sommes dans les années 50 avec Alice, une jeune femme qui fait un métier peu ordinaire, encore moins pour l'époque, puisqu'elle est « nez », elle crée des parfums et elle a cet étrange voisin qu'est Mr Daldry. Pourquoi avoir eu envie d'entraîner le lecteur dans les années 50 ?
Marc Levy :
L'élégance de l'époque, sa modernité et en même temps son rythme. Depuis très longtemps, j'avais envie d'insérer...
Samedi 6 avril 2019 de Marc Levy - Le livre - Suite
Marc Levy
L'étrange voyage de Mr Daldry
Présentation 1'20Marc Levy
L'étrange voyage de Mr Daldry
Portrait 3'34Bonjour Marc Levy. Un nouveau roman chez Robert Laffont, puisque vous êtes un fidèle ! C'est le 12ème, « L'étrange voyage de Mr Daldry ».
Lorsque vous étiez enfant, est-ce que l'écriture était déjà une envie, est-ce que le conte, l'histoire, faisaient partie de votre environnement d'enfance ?
Marc Levy :
Le conte, le fait de raconter des histoires, oui ! Mais j'ai écrit mon premier manuscrit à 17 ans, pour tout vous dire, je ne l'ai fait lire qu'à ma poubelle et je suis assez content qu'elle l'ait gardé. Ensuite, je suis entré dans la vie active, il a fallu que je travaille et j'ai travaillé vingt ans en oubliant que j'avais écrit.
Philippe Chauveau :
Pour rebondir sur le titre de votre nouveau roman, considérez-vous votre vie comme « un étrange voyage » au cours duquel le destin vous a fait des clins d'œil ?
Marc Levy :
J'ai passé ma vie à voyager et j'ai toujours eu cet appétit de partir à la découverte des cultures différentes de la mienne mais j'ai surtout toujours aimé vivre en étranger. C'est une école d'humilité quotidienne parce que vous êtes en permanence dépendant de la culture des autres et jamais en présentation de la vôtre. C'est une école de la découverte et j'ai senti très jeune cette envie pour les voyages.
Philippe Chauveau :
Y aurait-il deux « Marc Lévy » ? Celui que le grand public connait, qui est médiatisé et l'autre, plus secret ?
Marc Levy :
Non ! Heureusement, je suis peu médiatisé et Dieu merci car je ne suis pas du tout en appétit de cela et cette image de gros vendeur, cela n'a jamais été ni une finalité, ni une fierté pour moi. Le fait d'être depuis une dizaine d'années celui qui a vendu le plus de livres en langue française dans le monde ne m'a jamais laissé croire une seule seconde que j'avais pour autant écrit le meilleur livre.
Philippe Chauveau :
Sans fausse modestie, est-ce que cette image parfois vous pèse, vous empêche de montrer ce que vous auriez envie de dire, envie d'être ?
Marc Levy :
Non parce que je suis trop pudique pour ressentir le besoin de parler de moi. J'ai eu une éducation où l'on m'a appris à ne jamais se mettre au centre de sa propre vie mais à laisser cette place là aux autres. Donc l'idée que les gens n'ont pas la bonne image, je ne me soucie pas de cela. J'ai cet énorme bonheur d'avoir la liberté d'écrire. Ce que j'aime écrire, ce sont des personnages qui sont confrontés à des situations qui les dépassent et ce que j'aime raconter, c'est comment leur humanité se révèle en avançant face à ces situations et parfois en réussissant à les dépasser eux-mêmes.
C'est ce petit moment d'humanité que j'aime décrire. Donc je n'ai ni l'ambition, ni la prétention de créer une grande œuvre.
Philippe Chauveau :
Vos personnages vous accompagnent-ils ? Ceux des premiers romans sont-ils encore très présents en vous et dans ces personnages, y a-t-il des petits morceaux de Marc Levy ?
Marc Levy :
Les personnages sont extrêmement présents et c'est presque un monde imaginaire. Quand un roman se termine, il y a une séparation qui est douloureuse parce qu'on ne reverra plus ces personnages et moi je vis de très longs mois avec eux. Le fait de les quitter, c'est comme ramener des amis très chers à l'aéroport ou à la gare sans savoir quand on les reverra.
Philippe Chauveau :
« L'étrange voyage de Mr Daldry », c'est votre nouveau roman aux éditions Robert Laffont. Merci Marc Levy.
Bonjour Marc Levy. Un nouveau roman chez Robert Laffont, puisque vous êtes un fidèle ! C'est le 12ème, « L'étrange voyage de Mr Daldry ».
Lorsque vous étiez enfant, est-ce que l'écriture était déjà une envie, est-ce que le conte, l'histoire, faisaient partie de votre environnement d'enfance ?
Marc Levy :
Le conte, le fait de raconter des histoires, oui ! Mais j'ai écrit mon premier manuscrit à 17 ans, pour tout vous dire, je ne l'ai fait lire qu'à ma poubelle et je suis assez content qu'elle l'ait gardé. Ensuite, je suis entré dans la vie active, il a fallu que je travaille et j'ai travaillé vingt ans en oubliant que j'avais écrit.
Philippe Chauveau :
Pour rebondir sur le titre de votre nouveau roman, considérez-vous votre vie comme « un étrange voyage » au cours duquel le destin vous a fait des clins d'œil ?
Marc Levy :
J'ai passé ma vie à voyager et j'ai toujours eu cet appétit de partir à la découverte des cultures différentes de la mienne mais j'ai surtout toujours aimé vivre en étranger. C'est une école d'humilité quotidienne parce que vous êtes en permanence dépendant de la culture des autres et jamais en présentation de la vôtre. C'est une école de la découverte et j'ai senti très jeune cette envie pour les voyages.
Philippe Chauveau :
Y aurait-il deux « Marc Lévy » ? Celui que le grand public connait, qui est médiatisé et l'autre, plus secret ?
Marc Levy :
Non ! Heureusement, je suis peu médiatisé et Dieu merci car je ne suis pas du tout en appétit de cela et cette image de gros vendeur, cela n'a jamais été ni une finalité, ni une fierté pour moi. Le fait d'être depuis une dizaine d'années celui qui a vendu le plus de livres en langue française dans le monde ne m'a jamais laissé croire une seule seconde que j'avais pour autant écrit le meilleur livre.
Philippe Chauveau :
Sans fausse modestie, est-ce que cette image parfois vous pèse, vous empêche de montrer ce que vous auriez envie de dire, envie d'être ?
Marc Levy :
Non parce que je suis trop pudique pour ressentir le besoin de parler de moi. J'ai eu une éducation où l'on m'a appris à ne jamais se mettre au centre de sa propre vie mais à laisser cette place là aux autres. Donc l'idée que les gens n'ont pas la bonne image, je ne me soucie pas de cela. J'ai cet énorme bonheur d'avoir la liberté d'écrire. Ce que j'aime écrire, ce sont des personnages qui sont confrontés à des situations qui les dépassent et ce que j'aime raconter, c'est comment leur humanité se révèle en avançant face à ces situations et parfois en réussissant à les dépasser eux-mêmes.
C'est ce petit moment d'humanité que j'aime décrire. Donc je n'ai ni l'ambition, ni la prétention de créer une grande œuvre.
Philippe Chauveau :
Vos personnages vous accompagnent-ils ? Ceux des premiers romans sont-ils encore très présents en vous et dans ces personnages, y a-t-il des petits morceaux de Marc Levy ?
Marc Levy :
Les personnages sont extrêmement présents et c'est presque un monde imaginaire. Quand un roman se termine, il y a une séparation qui est douloureuse parce qu'on ne reverra plus ces personnages et moi je vis de très longs mois avec eux. Le fait de les quitter, c'est comme ramener des amis très chers à l'aéroport ou à la gare sans savoir quand on les reverra.
Philippe Chauveau :
« L'étrange voyage de Mr Daldry », c'est votre nouveau roman aux éditions Robert Laffont. Merci Marc Levy.
Marc Levy
L'étrange voyage de Mr Daldry
Le livre 3'57Marc Levy, un nouveau roman aux éditions Robert Laffont, « L'étrange voyage de Mr Daldry ». Nous sommes dans les années 50 avec Alice, une jeune femme qui fait un métier peu ordinaire, encore moins pour l'époque, puisqu'elle est « nez », elle crée des parfums et elle a cet étrange voisin qu'est Mr Daldry. Pourquoi avoir eu envie d'entraîner le lecteur dans les années 50 ?
Marc Levy :
L'élégance de l'époque, sa modernité et en même temps son rythme. Depuis très longtemps, j'avais envie d'insérer dans un roman un moment d'écriture épistolaire, d'échange de lettres, et il était très important pour moi de pouvoir recréer cette attente qui est liée à la vraie correspondance papier et qui s'établit dans une distance où une lettre met quinze jours à arriver et quinze jours à revenir. J'avais envie de cette époque que je trouve très sensuelle et c'est un roman aussi sur la sensualité.
Philippe Chauveau :
Nous sommes au sortir de la guerre. Alice a vécu des moments difficiles pendant la guerre. Elle est bien entourée, elle a une bande de copains et un jour, la veille de Noël, ils partent à Brighton. Et sur une fête foraine, Alice croise le chemin d'une voyante...
Marc Levy :
En fait, ce que la voyante dit à Alice c'est : « Il y a une histoire en toi qui n'est pas celle que tu connais. Tu portes cette histoire en toi depuis toujours et le temps est venu pour toi de partir à la découverte de cette histoire. Pour la lire, il faudra que tu entreprennes un long voyage, que tu rencontres six personnes et tu t'apercevras au cours de ce voyage que rien de ta réalité n'existe». C'est un thème qui me passionnait depuis longtemps, celui de l'histoire que beaucoup d'entre nous portent en eux et qui n'est pas nécessairement l'histoire que nos parents, notre éducation, notre vie nous ont forcément écrite. Moi, cela m'est arrivé, même si ce n'est pas du tout un livre sur ma vie à moi mais j'ai écrit mon premier manuscrit à 17 ans et la vie m'a obligé à travailler assez difficilement et intensément pendant vingt ans et je n'ai retrouvé le goût, le chemin de l'écriture que vingt ans après avoir écrit mon premier manuscrit.
Philippe Chauveau :
On ne va bien sûr pas raconter l'histoire. Disons que c'est un voyage, physique puisqu'on ira de Londres à Istanbul en passant par Vienne notamment mais c'est aussi un voyage dans le temps et l'on revient sur des moments très douloureux de l'Histoire, notamment de l'Histoire de la Turquie et l'on peut peut-être même dire que c'est l'un de vos livres les plus profonds avec des choses très douloureuses rattachées à notre Histoire universelle.
Marc Levy :
Je me suis servi de la drôlerie, du côté exubérant de Daldry, ce bonhomme qui a une répartie cinglante à peu près à toutes choses pour pouvoir aborder certains thèmes qui me touchent. Le pari artisanal de l'écriture était de se dire : « Peut-on voyager à travers une époque ou une ville sans que cela soit un guide touristique et faire faire aux lecteurs ce voyage par le prisme des odeurs, en ayant l'espoir que chacune de ces odeurs, en apparaissant dans la tête du lecteur provoque elle-même une résurgence de souvenirs qui sont propres à chaque lecteur et qui lui appartiennent, mais en même temps d'aborder des morceaux de notre Histoire et de l'Histoire des civilisations qui sont parfois plus douloureux.
Philippe Chauveau :
Ce personnage de Daldry va vous accompagner ? C'est un personnage que vous aimez bien ?
Marc Levy :
Oui et si j'ai un jour la chance de trouver prétexte à une nouvelle histoire dans laquelle il pourrait trouver sa place, je serais ravi de la faire revenir parce que c'est un homme assez complexe et je pense que j'ai encore d'autres choses à raconter sur lui. C'est une sorte de clown triste auquel je me suis bien attaché.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Marc Levy. On va découvrir avec plaisir Alice et Ethan Daldry.
« L'étrange voyage de Mr Daldry », c'est le nouveau roman de Marc Levy et c'est chez Robert Laffont.
Marc Levy, un nouveau roman aux éditions Robert Laffont, « L'étrange voyage de Mr Daldry ». Nous sommes dans les années 50 avec Alice, une jeune femme qui fait un métier peu ordinaire, encore moins pour l'époque, puisqu'elle est « nez », elle crée des parfums et elle a cet étrange voisin qu'est Mr Daldry. Pourquoi avoir eu envie d'entraîner le lecteur dans les années 50 ?
Marc Levy :
L'élégance de l'époque, sa modernité et en même temps son rythme. Depuis très longtemps, j'avais envie d'insérer dans un roman un moment d'écriture épistolaire, d'échange de lettres, et il était très important pour moi de pouvoir recréer cette attente qui est liée à la vraie correspondance papier et qui s'établit dans une distance où une lettre met quinze jours à arriver et quinze jours à revenir. J'avais envie de cette époque que je trouve très sensuelle et c'est un roman aussi sur la sensualité.
Philippe Chauveau :
Nous sommes au sortir de la guerre. Alice a vécu des moments difficiles pendant la guerre. Elle est bien entourée, elle a une bande de copains et un jour, la veille de Noël, ils partent à Brighton. Et sur une fête foraine, Alice croise le chemin d'une voyante...
Marc Levy :
En fait, ce que la voyante dit à Alice c'est : « Il y a une histoire en toi qui n'est pas celle que tu connais. Tu portes cette histoire en toi depuis toujours et le temps est venu pour toi de partir à la découverte de cette histoire. Pour la lire, il faudra que tu entreprennes un long voyage, que tu rencontres six personnes et tu t'apercevras au cours de ce voyage que rien de ta réalité n'existe». C'est un thème qui me passionnait depuis longtemps, celui de l'histoire que beaucoup d'entre nous portent en eux et qui n'est pas nécessairement l'histoire que nos parents, notre éducation, notre vie nous ont forcément écrite. Moi, cela m'est arrivé, même si ce n'est pas du tout un livre sur ma vie à moi mais j'ai écrit mon premier manuscrit à 17 ans et la vie m'a obligé à travailler assez difficilement et intensément pendant vingt ans et je n'ai retrouvé le goût, le chemin de l'écriture que vingt ans après avoir écrit mon premier manuscrit.
Philippe Chauveau :
On ne va bien sûr pas raconter l'histoire. Disons que c'est un voyage, physique puisqu'on ira de Londres à Istanbul en passant par Vienne notamment mais c'est aussi un voyage dans le temps et l'on revient sur des moments très douloureux de l'Histoire, notamment de l'Histoire de la Turquie et l'on peut peut-être même dire que c'est l'un de vos livres les plus profonds avec des choses très douloureuses rattachées à notre Histoire universelle.
Marc Levy :
Je me suis servi de la drôlerie, du côté exubérant de Daldry, ce bonhomme qui a une répartie cinglante à peu près à toutes choses pour pouvoir aborder certains thèmes qui me touchent. Le pari artisanal de l'écriture était de se dire : « Peut-on voyager à travers une époque ou une ville sans que cela soit un guide touristique et faire faire aux lecteurs ce voyage par le prisme des odeurs, en ayant l'espoir que chacune de ces odeurs, en apparaissant dans la tête du lecteur provoque elle-même une résurgence de souvenirs qui sont propres à chaque lecteur et qui lui appartiennent, mais en même temps d'aborder des morceaux de notre Histoire et de l'Histoire des civilisations qui sont parfois plus douloureux.
Philippe Chauveau :
Ce personnage de Daldry va vous accompagner ? C'est un personnage que vous aimez bien ?
Marc Levy :
Oui et si j'ai un jour la chance de trouver prétexte à une nouvelle histoire dans laquelle il pourrait trouver sa place, je serais ravi de la faire revenir parce que c'est un homme assez complexe et je pense que j'ai encore d'autres choses à raconter sur lui. C'est une sorte de clown triste auquel je me suis bien attaché.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Marc Levy. On va découvrir avec plaisir Alice et Ethan Daldry.
« L'étrange voyage de Mr Daldry », c'est le nouveau roman de Marc Levy et c'est chez Robert Laffont.