Dominique Fortier

Dominique Fortier

Du bon usage des étoiles

Le livre 4'25
Philippe Chauveau :
Dominique Fortier, « Du bon usage des étoiles », c'est votre premier roman publié en France. Sous ce joli titre, se cache un fait historique, une expédition. Nous sommes en 1845, alors racontez-nous cette expédition tragique de John Franklin.

Dominique Fortier :
Le livre est inspiré de la dernière expédition de Franklin qui a réellement eu lieu. C'est une expédition qui s'est mal terminée parce qu'il semblerait que les 129 hommes qui la composait ont tous perdu la vie dans des circonstances assez horrible, après avoir passé presque trois ans dans les glaces, ils se sont rendu compte qu'ils ne réussiraient pas à retourner en Angleterre par la mer et ils ont quittés les navires, et ils se sont mis en marche sur la banquise. Il y a un peu une peinture des travers des Victoriens, de leur arrogance, de leurs croyances excessives en les vertus de la modernité et du progrès, parce que ces gens là partaient déjà en héros, ils étaient assurés du succès de leur expédition, ils étaient sûr qu'avec le progrès et la modernité, les inventions qu'ils avaient avec eux, que rien n'allait pouvoir se mettre en travers de leur chemin. Ils ont eu des contacts avec les Inuits, ils les ont vu chasser, pêcher et se promener dans des traineaux tirés par des chiens et ils se sont dit que ces gens là étaient des sauvages.

Philippe Chauveau :
Ce qui est passionnant, c'est qu'on passe à la fois de cette expédition, où on se retrouve au cœur de l'Arctique avec ces marins et avec John Franklin, et puis le roman nous entraîne aussi par différents chapitres au cœur de l'Angleterre victorienne à Londres avec les épouses de ces découvreurs et là on est dans un autre univers fait de futilité, de facilité, c'est aussi l'Angleterre victorienne dans tous ces travers que vous vouliez nous présenter.

Dominique Fortier :
C'est vrai que l'existence des femmes est différente de celle des hommes parce qu'elles vivent dans le luxe et le confort absolu. Lady Jane, l'épouse de John Franklin se promène et elle donne des thés et mange des petits fours, avec sa nièce Sophia, qui est le grand amour de Francis Crozier qui est mon personnage principal qui lui est le commandant second de l'expédition. Elles, elles ont une sorte d'existence dorée, mais on se rend compte que cette existence là a quelque chose d'un peu insupportable parce qu'elles sont frivoles et détachées de ce qui est vraiment important, mais c'était le sort qu'on réservait aux femmes à l'époque.

Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant dans cette écriture, dans ce roman, c'est que vous alterné le drame et la comédie, la farce, entre ces deux univers qui se téléscopent. Ça a été un travail difficile d'alterner ces deux styles d'écriture ?

Dominique Fortier :
Non, ça a été salutaire parce que s'il avait fallu que j'écrive uniquement l'histoire des marins perdus sur la banquise qui agonisent pendant deux ans, j'aurais été folle ! D'aller prendre le thé de temps en temps à Londres avec les Anglaises ça a été une bouffée d'air frai et puis c'était aussi une façon de ne pas trop sombrer dans l'horreur, de ne pas avoir à raconter des scènes de cannibalisme, car il y a toutes sortes de choses qui ont été racontées sur cette expédition Franklin et puis il me semblait que simplement en mettant en contre poids l'existence difficile des marins, l'existence dorée des femmes, ont avait une meilleure idée de l'horreur qu'ils vivaient, donc je n'avais pas besoin de décrire autant, ça apparaissait très clairement.

Philippe Chauveau :
« Du bon usage des étoiles », un titre très poétique pour une histoire qui se veut tragique. Pourquoi le choix de ce titre ?

Dominique Fortier :
Les étoiles sont les guides des matelots depuis toujours, mais qui dans ce cas ci ne vont pas se révéler de très bons guides, mais c'est une image qui m'a été inspiré d'une phrase de Wolfgang Iser qui est un théoricien de la réception qui s'intéresse au rôle du lecteur. Il disait qu'un texte littéraire est un ensemble de points lumineux dans un ciel noir. Ces étoiles là sont fixes, mais il appartient à chaque lecteur de tracer entre elle les lignes pour faire ses propres constellations.

Philippe Chauveau :
Et bien on vous souhaite un bon chemin et une bonne navigation sur l'océan de la littérature. Merci Dominique Fortier. « Du bon usage des étoiles », c'est aux éditions de la Table Ronde.
Philippe Chauveau :
Dominique Fortier, « Du bon usage des étoiles », c'est votre premier roman publié en France. Sous ce joli titre, se cache un fait historique, une expédition. Nous sommes en 1845, alors racontez-nous cette expédition tragique de John Franklin.

Dominique Fortier :
Le livre est inspiré de la dernière expédition de Franklin qui a réellement eu lieu. C'est une expédition qui s'est mal terminée parce qu'il semblerait que les 129 hommes qui la composait ont tous perdu la vie dans des circonstances assez horrible, après avoir passé presque trois ans dans les glaces, ils se sont rendu compte qu'ils ne réussiraient pas à retourner en Angleterre par la mer et ils ont quittés les navires, et ils se sont mis en marche sur la banquise. Il y a un peu une peinture des travers des Victoriens, de leur arrogance, de leurs croyances excessives en les vertus de la modernité et du progrès, parce que ces gens là partaient déjà en héros, ils étaient assurés du succès de leur expédition, ils étaient sûr qu'avec le progrès et la modernité, les inventions qu'ils avaient avec eux, que rien n'allait pouvoir se mettre en travers de leur chemin. Ils ont eu des contacts avec les Inuits, ils les ont vu chasser, pêcher et se promener dans des traineaux tirés par des chiens et ils se sont dit que ces gens là étaient des sauvages.

Philippe Chauveau :
Ce qui est passionnant, c'est qu'on passe à la fois de cette expédition, où on se retrouve au cœur de l'Arctique avec ces marins et avec John Franklin, et puis le roman nous entraîne aussi par différents chapitres au cœur de l'Angleterre victorienne à Londres avec les épouses de ces découvreurs et là on est dans un autre univers fait de futilité, de facilité, c'est aussi l'Angleterre victorienne dans tous ces travers que vous vouliez nous présenter.

Dominique Fortier :
C'est vrai que l'existence des femmes est différente de celle des hommes parce qu'elles vivent dans le luxe et le confort absolu. Lady Jane, l'épouse de John Franklin se promène et elle donne des thés et mange des petits fours, avec sa nièce Sophia, qui est le grand amour de Francis Crozier qui est mon personnage principal qui lui est le commandant second de l'expédition. Elles, elles ont une sorte d'existence dorée, mais on se rend compte que cette existence là a quelque chose d'un peu insupportable parce qu'elles sont frivoles et détachées de ce qui est vraiment important, mais c'était le sort qu'on réservait aux femmes à l'époque.

Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant dans cette écriture, dans ce roman, c'est que vous alterné le drame et la comédie, la farce, entre ces deux univers qui se téléscopent. Ça a été un travail difficile d'alterner ces deux styles d'écriture ?

Dominique Fortier :
Non, ça a été salutaire parce que s'il avait fallu que j'écrive uniquement l'histoire des marins perdus sur la banquise qui agonisent pendant deux ans, j'aurais été folle ! D'aller prendre le thé de temps en temps à Londres avec les Anglaises ça a été une bouffée d'air frai et puis c'était aussi une façon de ne pas trop sombrer dans l'horreur, de ne pas avoir à raconter des scènes de cannibalisme, car il y a toutes sortes de choses qui ont été racontées sur cette expédition Franklin et puis il me semblait que simplement en mettant en contre poids l'existence difficile des marins, l'existence dorée des femmes, ont avait une meilleure idée de l'horreur qu'ils vivaient, donc je n'avais pas besoin de décrire autant, ça apparaissait très clairement.

Philippe Chauveau :
« Du bon usage des étoiles », un titre très poétique pour une histoire qui se veut tragique. Pourquoi le choix de ce titre ?

Dominique Fortier :
Les étoiles sont les guides des matelots depuis toujours, mais qui dans ce cas ci ne vont pas se révéler de très bons guides, mais c'est une image qui m'a été inspiré d'une phrase de Wolfgang Iser qui est un théoricien de la réception qui s'intéresse au rôle du lecteur. Il disait qu'un texte littéraire est un ensemble de points lumineux dans un ciel noir. Ces étoiles là sont fixes, mais il appartient à chaque lecteur de tracer entre elle les lignes pour faire ses propres constellations.

Philippe Chauveau :
Et bien on vous souhaite un bon chemin et une bonne navigation sur l'océan de la littérature. Merci Dominique Fortier. « Du bon usage des étoiles », c'est aux éditions de la Table Ronde.

Du bon usage des étoiles Aux éditions La Table Ronde
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Dominique Fortier est Québécoise. Les livres ont toujours fait partie de sa vie et elle a toujours cherché à en faire son métier, travaillant en librairie, en bibliothèque ou en tant qu'éditrice et traductrice. Son premier roman est sorti en 2009 au Québec et est aujourd'hui sorti en France aux éditions de la Table Ronde. « Du bon usage des étoiles » nous amène en Arctique en 1845 sur les traces de sir John Franklin lors de cette fameuse expédition censée permettre de découvrir le mythique passage du nord-ouest reliant...Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Dominique Fortier. Vous êtes de passage en France pour venir présenter votre livre qui paraît aux éditions de la Table Ronde « Du bon usage des étoiles ». C'est un premier roman, même si au Québec il y en a un deuxième qui est sorti puisque vous êtes Québécoise. Racontez-nous un petit peu comment est né cet amour de l'écriture et cet amour du livre puisque vous êtes aussi traductrice et éditrice. Dominique Fortier : J'ai du mal à dire d'où vient mon amour des livres parce qu'i me semble...Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Dominique Fortier, « Du bon usage des étoiles », c'est votre premier roman publié en France. Sous ce joli titre, se cache un fait historique, une expédition. Nous sommes en 1845, alors racontez-nous cette expédition tragique de John Franklin. Dominique Fortier : Le livre est inspiré de la dernière expédition de Franklin qui a réellement eu lieu. C'est une expédition qui s'est mal terminée parce qu'il semblerait que les 129 hommes qui la composait ont tous perdu la vie dans des circonstances assez...Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier - Le livre - Suite
    Librairie Comme un roman 39 Rue Bretagne 75003 Paris 01 42 77 56 20 www.comme-un-roman.com Maude Mihami Il s'agit d'un très beau roman d'aventure, de voyage qui est basé sur une histoire vraie. Dans le cas de ce roman, j'ai apprécié, car j'ai senti le gros travail de documentation qui a été réalisé par l'auteur. Elle a réussi à rendre la chose très réaliste et puis le deuxième point fort, ce sont ce s personnages qu'elle a réussi à rendre très vivants, très crédibles. Ils ont tous des caractères bien marqués et on...Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier - L'avis du libraire - Suite