Originaire de Ste Foy, une petite ville de la banlieue de Québec, c’est là que Louise Tremblay d'Essiambre grandit, dans l'affection d'une famille unie. Et déjà, la petite fille rêveuse a le goût de la lecture. Elle se rêve infirmière, entreprend des études pour y parvenir mais l’amour en décide autrement. Un mariage, neuf enfants et la jeune Louise décide de rester au foyer pour s'occuper de ses petits.
Mais les livres sont toujours là, et puisque des plages de liberté s'offrent à elle, pourquoi ne pas s'essayer à...
Les années du silence de Louise Tremblay d'Essiambre - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Louise Tremblay-D'Essiambre !Louise Tremblay-D'Essiambre : Bonjour.Philippe Chauveau : Je suis ravi de vous accueillir. Vous nous apportez un petit peu d'air frais du Québec. Vous êtes dans l'actualité littéraire en France puisque sort un livre qui a déjà quelques années pour vous. Puisque c'est l'un de vos premiers ouvrages, Les Années du silence, qui va se décliner sur trois tomes qui vont paraître en 2016. Voici pour le premier tome "Dans la tourmente". Avant d'en parler, on va faire un peu plus...
Les années du silence de Louise Tremblay d'Essiambre - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : « Dans la tourmente », Louise Tremblay-D'Essiambre, c'est le premier tome de cette saga « Les Années du silence », publié aux éditions Charleston, qui arrive en France. Ca fait quelques années maintenant que le livre est sorti avec succès au Québec. Nous allons d'abord rencontrer deux jeunes femmes, elle s'appelle Cécile, elle s'appelle Rolande et c'est toute l'histoire de ces enfants non voulus ou qui arrivent au mauvais moment que vous nous racontez. Nous sommes dans les années quarante au Québec....
Les années du silence de Louise Tremblay d'Essiambre - Livre - Suite
On attendait la ré-édition de ce roman depuis des années, moi j'attendais de savoir ce qu'il c'était passé pour Cécile, on connaissait son histoire avec la suite « Mémoires d'un quartier ». Donc on attendait, à moins d'aller au Canada, ce qui était pas forcément pratique. Ce que j'aime dans cet univers, c'est l'ambiance chaleureuse que met en place Tremblay, elle retrace des univers familiaux, elle tient le lectorat en haleine donc ça marche vraiment.
On suit des personnages sur plusieurs décennies, tout est décortiqué...
Les années du silence de Louise Tremblay d'Essiambre - L'avis du libraire - Suite
Louise Tremblay d'Essiambre
Les années du silence
Présentation 1'51Originaire de Ste Foy, une petite ville de la banlieue de Québec, c’est là que Louise Tremblay d'Essiambre grandit, dans l'affection d'une famille unie. Et déjà, la petite fille rêveuse a le goût de la lecture. Elle se rêve infirmière, entreprend des études pour y parvenir mais l’amour en décide autrement. Un mariage, neuf enfants et la jeune Louise décide de rester au foyer pour s'occuper de ses petits.
Mais les livres sont toujours là, et puisque des plages de liberté s'offrent à elle, pourquoi ne pas s'essayer à l'écriture. Voilà toute l'histoire de cette québécoise devenue spécialiste des best-sellers chez nos cousins d'outre-Atlantique.
« Le tournesol » sort en 1984 suivi, suivi d'un autre titre qui la lance définitivement « Entre l'eau douce et la mer ». Depuis, Louise Tremblay d'Essiambre a plus de vingt titres à son actif dont certains ont été publiés en France aux éditions Pocket comme « Les sœurs Desblois » ou « Mémoires d'un quartier ». Une belle plume romanesque, une place importante accordée aux ambiances, des personnages complexes et toujours un sujet lié à une réalité historique ou un fait de société pour lesquels l'auteur multiplient rencontres et témoignages afin de coller au plus près à la thématique choisie.
Les éditions Charleston publient cette année « Les années du silence », premier tome de la saga « Dans la tourmente » qui nous mènera de la Beauce québécoise à Montréal en passant par la Normandie, des années 1940 à notre époque contemporaine.
Volontairement, l’auteur a souhaité conserver le fameux joual, cette façon bien québécoise de parler français, qui apporte un charme supplémentaire à ce beau roman, ample, généreux et souvent émouvant.
« Dans la tourmente » de Louise Tremblay d'Essiambre est publié aux éditions Charleston.
Louise Tremblay d'Essiambre
Les années du silence
Portrait 6'31Philippe Chauveau : Bonjour Louise Tremblay-D'Essiambre !
Louise Tremblay-D'Essiambre : Bonjour.
Philippe Chauveau : Je suis ravi de vous accueillir. Vous nous apportez un petit peu d'air frais du Québec. Vous êtes dans l'actualité littéraire en France puisque sort un livre qui a déjà quelques années pour vous. Puisque c'est l'un de vos premiers ouvrages, Les Années du silence, qui va se décliner sur trois tomes qui vont paraître en 2016. Voici pour le premier tome "Dans la tourmente". Avant d'en parler, on va faire un peu plus connaissance. Je crois que vous vouliez être infirmière. Et puis finalement...
Louise Tremblay-D'Essiambre : Je ne voulais pas être infirmière.
Philippe Chauveau : Ah bah ça commence bien...
Louise Tremblay-D'Essiambre : Je voulais devenir médecin.
Philippe Chauveau : Le milieu médical.
Louise Tremblay-D'Essiambre : Le milieu médical m'attire énormément. Mon père à l'époque me disait qu'une femme ne devenait pas médecin, à la fin des années 60. Alors il a dit : « si tu veux aller dans le monde de la médecine, tu vas faire infirmière ». Je dis : « bon d'accord papa, pas le choix, c'est toi qui paie ». Alors j'ai fait l'école d'infirmière, j'ai fait deux ans, j'ai laissé tombé, je voulais devenir chirurgien. Y'avait pas de commune mesure entre les deux.
Philippe Chauveau : Et puis finalement, il y a l'amour qu'est passé par là, il y a les enfants qui sont arrivés, et puis d'autres priorités...
Louise Tremblay-D'Essiambre : Nombreux.
Philippe Chauveau : Oui, neuf enfants ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Neuf enfants, oui. Mais moi le monde de la littérature, c'est un monde qui fait partie de ma vie depuis l'âge de quatre ans.
Philippe Chauveau : Bien justement, c'est ce que je voulais vous poser comme question. Je crois que déjà enfant, il y avait des livres qui vous entourait.
Louise Tremblay-D'Essiambre : Oui. Moi j'ai commencé à lire à l'âge de quatre ans. Je n'ai jamais arrêté depuis. J'ai coutume de dire chez nous que je suis comme Obélix : je suis tombé dans la potion et j'suis marquée à vie. Et pour moi l'écriture et la lecture découlent d'une même passion. Alors le lien s'est fait de lui-même. Peut-être à l'âge de huit ans, je me suis mis à griffonner toutes sortes de choses puis j'ai jamais arrêté depuis.
Philippe Chauveau : Lorsqu'on est une enfant au Québec, est-ce qu'on est lié par une double culture ? Lisiez-vous aussi bien des auteurs francophones que des auteurs anglophones ? Ou est-ce que déjà dans votre famille, c'était essentiellement des auteurs francophones ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : On va s'entendre : je lis la langue française. J'ai lu Sherlock Holmes mais je l'ai pas lu dans la langue de Shakespeare, je l'ai lu dans la langue de Molière. Mais bon, je lis de la traduction, je lisais que du français. Il n'y a que depuis les trois ou quatre dernières années où, suite à la lecture d'un livre mal traduit, je me suis dit : « je vais aller voir dans la langue d'origine de quoi ça a l'air » et là j'avais lu de l'anglais. J'en lis à l'occasion. Je me débrouille en anglais mais je suis d'abord et avant tout francophone-francophile. Le français c'est ma langue de toujours et jusqu'à la fin.
Philippe Chauveau : Au-delà des étiquettes, des nationalités, vous parliez de Conan Doyle... Quels sont les auteurs, les livres dans lesquels vous vous retrouvez depuis votre adolescence jusqu'à aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a des livres de chevet que vous retrouvez régulièrement ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Oh mon dieu... Certains auteurs que j'aime particulièrement, il y a eu Gilbert Cesbron qui m'a marqué beaucoup. Autant ses nouvelles que quelques romans que j'ai eu de lui, que j'ai vraiment adoré. Tout récemment, un auteur espagnol : Carlos Ruiz Zafon, que j'ai beaucoup beaucoup aimé. Maxime Chattam que j'aime. Je suis une fan finie de romans policiers alors bon Michael Connelly. J'adore la science-fiction donc j'aime Stephen King. Et je reviens à mes classiques...
Philippe Chauveau : En 1984, il y a « Le Tournesol », c'est votre premier roman publié au Québec. Pourquoi cette envie de l'écriture ? Votre vie était construite, il y avait des enfants qui étaient là. C'était un besoin ? Ca répondait à une envie ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Ca répondait à un besoin depuis toujours et au moment où j'avais marié cet homme-là, qui a été le père de mes huit premiers enfants, il savait qu'un jour ça viendrait. Je le lui avais dit : « un jour je vais écrire ». Je me souviens très bien d'avoir dit à un professeur, j'étais au CEGEP, donc c'est peut-être l'équivalent de votre lycée, je ne sais pas trop... J'avais suivi un cours, c'est le seul cours d'ailleurs que j'ai suivi en création littéraire, ça s’appelait « Contes, essais, nouvelles ». Et le professeur m'avait dit suite à... J'avais pondu une nouvelle. Il m'avait fait venir à son bureau, j'étais catastrophé, je dis « ça y est, j'ai fait un conte, je pensais avoir fait une nouvelle, c'est pourri, c'est pas bon... ». Et au contraire, elle me dit : « laissez donc tomber votre cours puis écrivez, vous avez du talent ». Puis à ce moment-là, je lui avais dit « oui, un jour je vais écrire mais pas tout de suite, je ne suis pas prête ».
Philippe Chauveau : L'écriture de ce premier roman correspondait à... Vous aviez besoin de combler un manque ou au contraire...
Louise Tremblay-D'Essiambre : Ca a été un hasard. J'avais l'impression d'avoir l'écriture en latence à l'intérieur de moi. Et j'avais besoin d'un déclic, ça a été l'annonce d'un prix littéraire du Québec offert à quelqu'un qui n'a jamais écrit, pour l'écriture d'un premier roman, quelqu'un qui n'a jamais publié. Et c'est comme ça que j'ai commencé à écrire « Le Tournesol ».
Philippe Chauveau : Les livres se sont succédés. Souvent des sagas, des histoires en plusieurs tomes. Le succès est au rendez-vous. Au Québec, vous vendez des milliers de livres. Alors, je sais que les auteurs n'aiment pas forcément que l'on parle de chiffres mais enfin... Vous avez des ventes qui sont conséquentes. Et pourtant je crois que vous doutez toujours. Vous avez toujours cette appréhension. D'ailleurs, vous l'écrivez parfois en préambule de vos romans. Vous prévenez le lecteur en lui disant : « j'ai un peu peur j'espère que... »
Louise Tremblay-D'Essiambre : Je considère que j'ai le plus beau métier du monde parce que je donne un petit peu de bonheur autour de moi, je trouve ça extraordinaire. Et en même temps, j'ai tous les matins devant mon ordinateur, j'ai cette crainte que les mots ne soient pas au rendez-vous, vraiment... Mais vraiment, vraiment, vraiment... Je me réveille puis là je me dis « je dois écrire, mais qu'est-ce que je vais écrire, je sais pas... » donc je me lève, je vais me refaire un café puis bon... Faut que je relise la veille... Puis tout doucement ça se fait. J'ai appris au fil des années d'avoir l'humilité de se fier aux personnages, de leur faire confiance, ils finissent toujours par me raconter leur histoire.
Philippe Chauveau : En France, c'est vrai qu'on ne vous connait pas encore beaucoup même si plusieurs de vos titres ont déjà été publiés aux éditions Pocket. Comment analysez-vous le fait qu'il y ait cet océan Atlantique entre nous et que des auteurs qui sont très connus au Québec ne le soient pas du tout en France ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Moi-même, je ne me l'explique pas. Je ne sais pas... Est-ce la différence quand même de culture ? Est-ce... Je ne sais pas, parfois j'écris certaines histoires, certains dialogues qui sont en joual comme on l'appelle chez nous. Et je me dis bon, est-ce qu'ils comprendraient ce que je veux dire en France ? Et je me dis bon, y'a un petit côté exotique, au même titre que moi lorsque je vais lire un titre qui se passe à Paris avec un petit peu d'argot, un petit peu de... Je veux dire, je trouve ça merveilleux. Je plonge là-dedans puis je décroche de ma réalité à moi. Alors bon, probablement que c'est la même chose ici. Les gens aiment ça : embarquer dans les histoires.
Philippe Chauveau : Votre actualité littéraire donc en France, Louise Tremblay-D'Essiambre, ce sont « Les Années du silence » avec le premier tome qui vient de paraître : « Dans la tourmente ».
Louise Tremblay d'Essiambre
Les années du silence
Livre 6'25Philippe Chauveau : « Dans la tourmente », Louise Tremblay-D'Essiambre, c'est le premier tome de cette saga « Les Années du silence », publié aux éditions Charleston, qui arrive en France. Ca fait quelques années maintenant que le livre est sorti avec succès au Québec. Nous allons d'abord rencontrer deux jeunes femmes, elle s'appelle Cécile, elle s'appelle Rolande et c'est toute l'histoire de ces enfants non voulus ou qui arrivent au mauvais moment que vous nous racontez. Nous sommes dans les années quarante au Québec. D'où viennent-ils ces deux personnages de Cécile et Rolande, ces deux portraits de femmes que nous allons suivre ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Ils viennent d'un mouvement populaire qui a eu lieu au Québec, si ma mémoire est fidèle, au début des années 80 où à pleines pages de journaux, les journaux ont offert gratuitement des pages pour les enfants qui recherchaient leurs parents naturels et les parents naturels qui voulaient rencontrer leurs enfants. Donc moi ça m'a interpellé parce que moi-même je suis une enfant adoptée et jusqu'à cette date-là j'avais plus ou moins dit : « un jour je retrouverais peut-être ma mère naturelle » mais bon j'ai eu d'excellents parents, j'ai eu une enfance merveilleuse... Je ne sentais pas vraiment ce besoin-là. Mais quand je voyais ça, je dis hey. Alors j'ai approché ce qu'on appelle le mouvement « Retrouvailles » chez nous et j'ai rencontré des gens. Et je me suis dit : « bon, je dois témoigner de ça ». Faut dire qu'au Québec le phénomène de l'adoption s'est vécu d'une façon un peu particulière : il n'y a jamais eu de lien entre les parents adoptifs et les parents naturels, la loi l'interdisait, c'est que tout récemment que ça a changé. Alors c'est comme ça que tranquillement, le livre est apparu. Et puis bon, Rolande c'est tout autre chose, c'est un bébé de l'inceste.
Philippe Chauveau : Voilà, on va y revenir.
Louise Tremblay-D'Essiambre : C'est un sujet très tabou. Donc j'avais envie de mettre les deux en parallèle.
Philippe Chauveau : C'est sans compter les parents et la guerre aussi, puisque nous sommes dans les années 40. Donc ça c'est Cécile et Jérôme qui s'aiment et puis effectivement, il y a cette naissance annoncée qui arrive sans doute un peu trop tôt. Et puis vous le disiez, Rolande, elle ce sera l'enfant qui sera le fruit d'un inceste, d'un viol.
Louise Tremblay-D'Essiambre : Oui, c'est ça. Alors moi c'était les deux choses. Je voulais parler autour de la maternité. Alors bon, c'est les deux sujets qui m'ont porté pour écrire ce livre là. Et quand est apparu le tome 2, c'était à Montréal au salon du livre de Montréal au mois de novembre, il y a eu des centaines de madames qui sont venues avec le livre sous le bras, qui voulaient une dédicace, et qui m'ont glissé à l'oreille : « Madame, vous avez raconté mon histoire mais personne ne le sait ». C'était d'une émotion incroyable, je veux dire, c'est fou comme métier, on s'imagine être seule mais finalement il y a des milliers de gens derrière soi.
Philippe Chauveau : Ce qui est curieux, c'est que c'est un livre dans lequel tout le monde peut se retrouver mais ce sont vraiment deux très beaux portraits de femmes que vous avez eu envie de nous raconter avec Cécile et Rolande. Et puis les autres personnages aussi sont importants : il y a Jérôme qui va partir. Retrouvera-t-il l'amour de Cécile ? On le saura au fil des pages. Il y a la mère de Rolande aussi qui est importante, il y a la tante Mélina qui va accueillir Cécile à Montréal. Vous ne laissez jamais de côté les personnages, même ceux qui sont des personnages secondaires, vous leur donnez toujours une vraie personnalité.
Louise Tremblay-D'Essiambre : C'est important. Même si je ne fais que croiser le boulanger, 3 fois par semaine il vient chez nous, il a quand même une personnalité. Les contacts humains, notre vie est faite de ça.
Philippe Chauveau : J'ai lu que pour écrire vos romans, pour construire vos personnages, vous vous nourrissiez de rencontres, d'entretiens... Vous cherchiez toujours à aller au plus profond du sujet.
Louise Tremblay-D'Essiambre : Je ne peux parler de quelque chose que je ne connais pas. Ca pour moi, c'est essentiel. Je ne peux tout avoir vécu non plus. Alors si moi je ne l'ai pas vécu, d'autres l'ont fait. Je dois aller à la source. Si je veux créer un personnage, si je veux bâtir un personnage et que les gens le reconnaissent comme étant vrai, il faut que j'ai une base véridique pour le faire. Pour moi c'est important, c'est ce qui fait qu'on va accrocher, c'est ce qui fait que les gens vont me dire : « moi j'ai l'impression que vos personnages sont mes amis ».
Philippe Chauveau : Alors précisons-le, il s'agit du premier tome de votre saga, il y aura trois tomes au total. On va voyager dans l'espace puisqu'on est à un moment dans la Beauce, cette campagne québécoise, on va aller à Montréal où là la vie est plus trépidante, on va aussi un moment se retrouver en Normandie pour le besoin de l'histoire. Et puis on voyage dans le temps, on commence dans les années 40, on va se retrouver ensuite plusieurs décennies après avec d'autres personnages qui vont se croiser. Vous aimez la saga. Ce n'est pas la première fois que vous proposez une histoire en plusieurs tomes.
Louise Tremblay-D'Essiambre : En plusieurs tomes, non. S'il y en a eu plusieurs là-dedans, c'est parce qu'il y a une lectrice qui m'a dit : « bah leur histoire n'est pas terminée, vous devriez continuer ». J'ai dit : « mon dieu ! ». Et c'est comme ça que finalement j'ai continué. A la fin du dernier, Cécile...
Philippe Chauveau : J'étais allé jusqu'à la fin...
Louise Tremblay-D'Essiambre : Du troisième ? Bon. Cécile va venir terminer sa vie à Montréal. Parce que moi-même, je suis à Montréal. J'étais rendu à Montréal à ce moment-là. Alors pour moi c'est important qu'elle soit pas trop loin. Oui, j'ai de la difficulté à laisser mes personnages, ils sont vivants, ils sont là. Ils font partie de mon quotidien. C'est eux.
Philippe Chauveau : Dans votre roman, il y a beaucoup de dialogues et qui sont notamment en joual. Le joual c'est ce français québécois. Volontairement vous avez laissé le texte tel que vous l'aviez écrit. Vous n'avez pas peur que le public français ne soit un petit peu dérouté par ce côté que vous disiez vous même toute à l'heure « exotique », pour vous c'est un avantage ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Bah oui, pour moi c'est sur la vie du Québec. Aujourd'hui, les gens voyagent suffisamment que, je ne pense plus que cette barrière là existe. Il y a eu beaucoup de français qui sont venus chez nous et qui connaissent notre langue. C'est ce qui donne la saveur finalement. C'est ce qui donne le côté véridique, le côté... Alors non, je ne pense pas que ce soit à ce point obscur pour que quelqu'un se perde et ne comprenne pas le sens de ce qui est dit.
Philippe Chauveau : On le disait toute à l'heure « Les Années du silence » sortent aujourd'hui en France. Elles sont sorties il y a quelques années au Québec, ce qui veut dire qu'entre-temps il y a eu d'autres histoires. Vous renouez avec vos personnages Cécile et Rolande ou finalement elles ne vous avaient jamais quitté toutes ces années ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Elles ne m'avaient jamais quitté. Cécile va revenir dans une autre série. Parce que les gens s'ennuyaient d'elle puis voulaient la revoir. Là actuellement, je m'apprête à faire ma transition dans ma vie carrière : je mets un point final à tous ces personnages, premier début de carrière, puis à partir de l'automne prochain, il y aura un roman avec de tous nouveaux personnages.
Philippe Chauveau : Si vous deviez en quelques mots définir ce que l'écriture vous apporte. Que diriez-vous ?
Louise Tremblay-D'Essiambre : Le côté essentiel de la vie comme l'air et l'eau. Tout simplement.
Philippe Chauveau : Louise Tremblay-D'Essiambre, votre actualité c'est aux éditions Charleston : « Les Années du silence », c'est le premier tome de cette saga et ce premier tome c'est « Dans la tourmente ». Voilà un livre de coup de cœur que nous vous recommandons particulièrement. Merci beaucoup.
Louise Tremblay-D'Essiambre : Merci.
Louise Tremblay d'Essiambre
Les années du silence
L'avis du libraire 1'50On attendait la ré-édition de ce roman depuis des années, moi j'attendais de savoir ce qu'il c'était passé pour Cécile, on connaissait son histoire avec la suite « Mémoires d'un quartier ». Donc on attendait, à moins d'aller au Canada, ce qui était pas forcément pratique. Ce que j'aime dans cet univers, c'est l'ambiance chaleureuse que met en place Tremblay, elle retrace des univers familiaux, elle tient le lectorat en haleine donc ça marche vraiment.
On suit des personnages sur plusieurs décennies, tout est décortiqué comme dans la vrai vie. Chez nous on vend beaucoup de sagas familiales. Les soeurs Deblois est une saga que je vend très bien comme « Mémoires d'un quartier » et là on est parti pour un nouveau succès.