Connu autant pour ses engagements que pour ses livres, Marek Halter est un homme dont la vie pourrait elle-même être le sujet d’un roman. Fils d’une mère poétesse yiddish et d’un père imprimeur, il voit le jour à Varsovie en 1936. La guerre venue, la famille se réfugie en Union Soviétique. Après de sombres années, le jeune Marek débarque à Paris.
Homme aux multiples talents, on le retrouvera aussi bien sur scène aux côtés du mime Marceau que dans les galeries de peinture. Diplômé de l’école des Beaux Arts de...
Le kabbaliste de Prague de Marek Halter - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Bonjour Marek Halter.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup de nous recevoir, ici, dans votre bel univers. Nous sommes dans le quartier du Marais à Paris ; ’est là que vous êtes installé, c’est là que vous travaillez. Un nouveau livre, c’est votre actualité, Le Kabbaliste de Prague, aux éditions Robert Laffont, nous y reviendrons. Mais j’aimerais aussi que l’on remonte le fil du temps. Votre naissance, c’est 1936,...
Le kabbaliste de Prague de Marek Halter - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Marek Halter, nous sommes ensemble pour évoquer votre actualité, votre nouveau livre qui sort chez Robert Laffont, Le Kabbaliste de Prague. Nous sommes à Prague, c’est le XVIème siècle, c’est l’époque de la Renaissance. Et puis c’est l’histoire de David Gans qui raconte, qui se raconte dans ce livre. Je vais vous laisser nous expliquer quel est le sujet de ce livre.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Vous avez très bien dit la Renaissance. On quitte le Moyen Age, on passe à...
Le kabbaliste de Prague de Marek Halter - Le livre - Suite
Patrice Vannier
Les beaux Titres
61 rue de Voltaire Levallois-Perret
01 47 57 87 23
librairie@lesbeauxtitres.com
En fait j'ai aimé la découverte complète de l'histoire du Golem qui m'était totalement inconnue, à travers un personnage qui s'appelle David Gans. Il y a également le grand rabbin de Prague qui s'appelle le MaHaRal. En fait David Gans va être missioné par ce rabbin pour aller découvrir les savants de l'époque, ça va être en quelque sorte le juif errant. Il va nous entrainer vers Tycho Brahe, Copernic et tous les...
Le kabbaliste de Prague de Marek Halter - L'avis du libraire - Suite
Marek Halter
Le kabbaliste de Prague
Présentation 1'45Homme aux multiples talents, on le retrouvera aussi bien sur scène aux côtés du mime Marceau que dans les galeries de peinture. Diplômé de l’école des Beaux Arts de Paris, il s’exposera même en Argentine. Mais aujourd’hui, c’est surtout en tant qu’écrivain et humaniste que s’écrit la vie de Marek Halter.
Il a très le goût de l’engagement, dénonçant tout ce qu’il estime injuste. On lui doit notamment la création des collectifs Action contre la faim ou encore SOS Racisme. Défenseur acharné de la paix au Proche-Orient, il milite pour le rapprochement entre juifs et musulmans. Cet engagement se retrouve bien évidemment dans les ouvrages de Marek Halter.
En 1976, il publie Le fou et les rois, sur le conflit israélo-palestinien et en 1983, La mémoire d’Abraham, grande fresque sur l’histoire du peuple juif, qui reçoit de nombreux prix en France et à l’étranger.
S’il est un veilleur, attentif à l’évolution du monde, Marek Halter est aussi un conteur comme le prouve son nouveau roman, publié chez Robert Laffont, Le kabbaliste de Prague. L’histoire des juifs d’Europe centrale, en plein XVIème siècle au travers du personnage d’Eva. Entre réalité historique et fiction, un roman envoûtant, foisonnant d’érudition et d’émotion. Une sorte de fable et un message à méditer : L’usage de la force peut-il réellement conduire à la paix ? Conteur, passeur de mémoire, humaniste, Marek Halter nous reçoit pour Web TV Culture.
Homme aux multiples talents, on le retrouvera aussi bien sur scène aux côtés du mime Marceau que dans les galeries de peinture. Diplômé de l’école des Beaux Arts de Paris, il s’exposera même en Argentine. Mais aujourd’hui, c’est surtout en tant qu’écrivain et humaniste que s’écrit la vie de Marek Halter.
Il a très le goût de l’engagement, dénonçant tout ce qu’il estime injuste. On lui doit notamment la création des collectifs Action contre la faim ou encore SOS Racisme. Défenseur acharné de la paix au Proche-Orient, il milite pour le rapprochement entre juifs et musulmans. Cet engagement se retrouve bien évidemment dans les ouvrages de Marek Halter.
En 1976, il publie Le fou et les rois, sur le conflit israélo-palestinien et en 1983, La mémoire d’Abraham, grande fresque sur l’histoire du peuple juif, qui reçoit de nombreux prix en France et à l’étranger.
S’il est un veilleur, attentif à l’évolution du monde, Marek Halter est aussi un conteur comme le prouve son nouveau roman, publié chez Robert Laffont, Le kabbaliste de Prague. L’histoire des juifs d’Europe centrale, en plein XVIème siècle au travers du personnage d’Eva. Entre réalité historique et fiction, un roman envoûtant, foisonnant d’érudition et d’émotion. Une sorte de fable et un message à méditer : L’usage de la force peut-il réellement conduire à la paix ? Conteur, passeur de mémoire, humaniste, Marek Halter nous reçoit pour Web TV Culture.
Marek Halter
Le kabbaliste de Prague
Portrait 4'58Bonjour Marek Halter.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup de nous recevoir, ici, dans votre bel univers. Nous sommes dans le quartier du Marais à Paris ; ’est là que vous êtes installé, c’est là que vous travaillez. Un nouveau livre, c’est votre actualité, Le Kabbaliste de Prague, aux éditions Robert Laffont, nous y reviendrons. Mais j’aimerais aussi que l’on remonte le fil du temps. Votre naissance, c’est 1936, le ghetto de Varsovie et votre famille qui est obligée de fuir.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Deux amis catholiques, polonais, amis de mon père, syndicalistes comme lui, sont venus nous chercher dans le ghetto en disant : « C’est le moment de partir sinon, ce sera trop tard. » parce que les Nazis allaient fermer les portes du ghetto. Nous avons fui et nous sommes passés à pied dans la partie polonaise occupée par l’Armée rouge. Ces amis nous amenaient parce que mon père était syndicaliste, la solidarité des prolétaires, donc on était accepté. Staline nous a envoyés en Ouzbékistan à la frontière de l’Afghanistan où commence vraiment mon histoire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Je crois même qu’enfant, vous avez été amené à offrir un bouquet de fleur à Staline.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
En 1946, pour le 1er anniversaire de la victoire sur le nazisme, le parti communiste d’Ouzbékistan a ramassé quelques gosses qui avaient plutôt l’air gentil. J’étais parmi eux. On m’a mis un foulard rouge et on nous a envoyé à Moscou pour donner les fleurs à Staline. Il y a d’ailleurs encore une photo où Staline m’a dit : « Gentil garçon ».
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Votre papa était donc imprimeur, votre maman poétesse. Est-ce que finalement, ces influences liées à l’écrit, liées au livre, vous les avez ressenties ou alors est-ce que c’est dans la rue que vous a tout appris?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Ça m’a donné un rapport presque religieux au livre. Mon père m’a appris, m’a raconté depuis que je suis tout petit, que des gens avant l’imprimerie passaient leur vie à transcrire un livre, le scribe. Si on brûle un livre, c’est comme si on brûlait une vie puisqu’un homme a passé une vie à transcrire le livre ! C’est magnifique…
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
L’écriture est arrivée à quel moment dans votre vie ? Et pourquoi avez-vous eu envie d’écrire ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
En arrivant en France à l’âge de 14ans, je ne connaissais pas la langue et j’avais des difficultés à apprendre le français. Il m’était difficile d’appréhender, de comprendre une société qui pour moi était très étrange, la liberté, la démocratie. J’ai mis 2 ou 3ans à apprendre la langue. Entre temps, par hasard, j’ai rencontré une fille polonaise qui m’a amené, j’avais 15 ou 16ans, chez Marcel Marceau. Mes premiers mots de français, je les ai appris avec Marcel Marceau. C’est drôle, j’en rigole moi-même !
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est surréaliste d’apprendre à parler avec le mime Marceau !
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Un muet qui a appris à un autre muet la langue. Dès que j’ai appris la langue, dès que j’ai compris que j’avais le droit de l’utiliser, j’ai mis cette langue au service de causes qui me paraissaient juste. Et il y avait un journal qui publiait mes papiers, mes coups de colère, c’était Le Monde. Il y avait quelques amis que j’avais, le directeur, le fondateur Beuve-Méry, qui m’aimait bien, je ne sais pas pourquoi. Fauvet après lui et Pierre Viansson-Pontet après. A lui, je lui dois tout puisque c’est lui qui m’a poussé et j’ai écrit mon premier livre qui était Le Fou et les rois qui est devenu un best-seller, qui a reçu le prix Aujourd’hui. Et Pierre Viansson-Pontet a sorti un livre à la une du Monde avec un titre magnifique en parlant de moi : « Un homme, un cri ». J’étais lancé.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Votre engagement pour l’autre, c’est ça votre raison d’être et de vivre ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
François Truffaut un jour, j’étais tout jeune, on était plusieurs à être allé le voir, et il m’a demandé d’où je sortais parce que dès que je parle, on voit que j’ai un accent. Je lui ai raconté d’où je sortais et il m’a dit : « J’aime les Juifs parce qu’ils se réveillent tous les matins en colère. » Tous les Juifs ne se réveillent pas en colère mais je suis de ceux qui se réveillent en colère et pouvoir exprimer cette colère, c’est extraordinaire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Alors on va continuer le voyage avec vous, merci beaucoup Marek Halter. Le Kabbaliste de Prague, c’est votre nouveau roman, c’est chez Robert Laffont.
Bonjour Marek Halter.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup de nous recevoir, ici, dans votre bel univers. Nous sommes dans le quartier du Marais à Paris ; ’est là que vous êtes installé, c’est là que vous travaillez. Un nouveau livre, c’est votre actualité, Le Kabbaliste de Prague, aux éditions Robert Laffont, nous y reviendrons. Mais j’aimerais aussi que l’on remonte le fil du temps. Votre naissance, c’est 1936, le ghetto de Varsovie et votre famille qui est obligée de fuir.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Deux amis catholiques, polonais, amis de mon père, syndicalistes comme lui, sont venus nous chercher dans le ghetto en disant : « C’est le moment de partir sinon, ce sera trop tard. » parce que les Nazis allaient fermer les portes du ghetto. Nous avons fui et nous sommes passés à pied dans la partie polonaise occupée par l’Armée rouge. Ces amis nous amenaient parce que mon père était syndicaliste, la solidarité des prolétaires, donc on était accepté. Staline nous a envoyés en Ouzbékistan à la frontière de l’Afghanistan où commence vraiment mon histoire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Je crois même qu’enfant, vous avez été amené à offrir un bouquet de fleur à Staline.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
En 1946, pour le 1er anniversaire de la victoire sur le nazisme, le parti communiste d’Ouzbékistan a ramassé quelques gosses qui avaient plutôt l’air gentil. J’étais parmi eux. On m’a mis un foulard rouge et on nous a envoyé à Moscou pour donner les fleurs à Staline. Il y a d’ailleurs encore une photo où Staline m’a dit : « Gentil garçon ».
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Votre papa était donc imprimeur, votre maman poétesse. Est-ce que finalement, ces influences liées à l’écrit, liées au livre, vous les avez ressenties ou alors est-ce que c’est dans la rue que vous a tout appris?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Ça m’a donné un rapport presque religieux au livre. Mon père m’a appris, m’a raconté depuis que je suis tout petit, que des gens avant l’imprimerie passaient leur vie à transcrire un livre, le scribe. Si on brûle un livre, c’est comme si on brûlait une vie puisqu’un homme a passé une vie à transcrire le livre ! C’est magnifique…
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
L’écriture est arrivée à quel moment dans votre vie ? Et pourquoi avez-vous eu envie d’écrire ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
En arrivant en France à l’âge de 14ans, je ne connaissais pas la langue et j’avais des difficultés à apprendre le français. Il m’était difficile d’appréhender, de comprendre une société qui pour moi était très étrange, la liberté, la démocratie. J’ai mis 2 ou 3ans à apprendre la langue. Entre temps, par hasard, j’ai rencontré une fille polonaise qui m’a amené, j’avais 15 ou 16ans, chez Marcel Marceau. Mes premiers mots de français, je les ai appris avec Marcel Marceau. C’est drôle, j’en rigole moi-même !
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est surréaliste d’apprendre à parler avec le mime Marceau !
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Un muet qui a appris à un autre muet la langue. Dès que j’ai appris la langue, dès que j’ai compris que j’avais le droit de l’utiliser, j’ai mis cette langue au service de causes qui me paraissaient juste. Et il y avait un journal qui publiait mes papiers, mes coups de colère, c’était Le Monde. Il y avait quelques amis que j’avais, le directeur, le fondateur Beuve-Méry, qui m’aimait bien, je ne sais pas pourquoi. Fauvet après lui et Pierre Viansson-Pontet après. A lui, je lui dois tout puisque c’est lui qui m’a poussé et j’ai écrit mon premier livre qui était Le Fou et les rois qui est devenu un best-seller, qui a reçu le prix Aujourd’hui. Et Pierre Viansson-Pontet a sorti un livre à la une du Monde avec un titre magnifique en parlant de moi : « Un homme, un cri ». J’étais lancé.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Votre engagement pour l’autre, c’est ça votre raison d’être et de vivre ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
François Truffaut un jour, j’étais tout jeune, on était plusieurs à être allé le voir, et il m’a demandé d’où je sortais parce que dès que je parle, on voit que j’ai un accent. Je lui ai raconté d’où je sortais et il m’a dit : « J’aime les Juifs parce qu’ils se réveillent tous les matins en colère. » Tous les Juifs ne se réveillent pas en colère mais je suis de ceux qui se réveillent en colère et pouvoir exprimer cette colère, c’est extraordinaire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Alors on va continuer le voyage avec vous, merci beaucoup Marek Halter. Le Kabbaliste de Prague, c’est votre nouveau roman, c’est chez Robert Laffont.
Marek Halter
Le kabbaliste de Prague
Le livre 4'34Marek Halter, nous sommes ensemble pour évoquer votre actualité, votre nouveau livre qui sort chez Robert Laffont, Le Kabbaliste de Prague. Nous sommes à Prague, c’est le XVIème siècle, c’est l’époque de la Renaissance. Et puis c’est l’histoire de David Gans qui raconte, qui se raconte dans ce livre. Je vais vous laisser nous expliquer quel est le sujet de ce livre.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Vous avez très bien dit la Renaissance. On quitte le Moyen Age, on passe à la Renaissance. Renaissance, c’est la renaissance des cultures antiques basées sur trois langues, l’hébreu, le grec et le latin, donc tous les érudits parlent l’hébreu. Deuxième chose, il y a cette stupeur extraordinaire de découvrir grâce à Copernic, Galilée, Giordano Bruno et tant d’autres que la Terre est toute petite, ronde et qu’au lieu d’être au centre du monde comme on le croyait jusque là, elle tourne autour du soleil. Et pire encore, c’est que l’espace que l’on croyait occupé par Dieu, « Toi, Père qui est aux cieux », on le dit encore dans les églises. Cet espace est occupé par d’autres galaxies, d’autres planètes. La grande question : « Où est Dieu ? ». Et c’est là où l’on découvre la Kabbale qui dit que Dieu est dans le langage. Et là se développe cette idée extraordinaire : celui qui comprendra ou qui connaîtra toutes les significations des mots, il sera comme Dieu et il pourra créer des mondes, des êtres ou les détruire. Là, on arrive à cette histoire fantastique, Prague, le XVIème siècle, une partie de la ville est occupée par des Juifs. Ces Juifs sont maltraités parce qu’il y a une guerre de religions. Ces Juifs vont voir le rabbin, le grand rabbin MaHaRal qui est un grand kabbaliste en disant : « Toi tu connais le sens des mots, crée avec ces mots quelque chose ou quelqu’un pour nous protéger. »
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Et là, on arrive à la création du Golem. Votre personnage, central, principal, David Gans s’adresse directement au lecteur. Nous sommes au XVIème siècle, on le disait, mais l’épilogue est à l’époque contemporaine. Ça veut dire que votre histoire, l’histoire du Kabbaliste de Prague est intemporelle ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Quand l’histoire est belle, elle nous dit des choses. Quand on pense… Et c’est ça qui m’a peut-être amené à écrire cette histoire parce que là, on est plus le réel, on n’est plus dans le mythe. Quand Hitler va prendre possession de la Tchécoslovaquie, il va devant l’Hôtel de ville de Prague où se trouve la statue du MaHaRal, il sort de la voiture, il lève la tête pour voir et il se met à trembler de peur et il dit à ses amis : « Je ne veux pas que vous touchiez à Prague, ça peut nous porter malheur. » Et du coup les Nazis, c’est le seul endroit juif de l’Europe centrale qu’ils ont protégé. Ils ont même construit un musée juif, vous vous rendez compte ! Tout cela pour que la mémoire de MaHaRal, cet homme qui a pu fabriquer un être artificiel, le premier être artificiel dans l’histoire de l’humanité ne puisse pas nuire au destin de Hitler. Alors vous comprenez pourquoi cette histoire m’a tellement fasciné.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Finalement, « Marek Halter, conteur », ce serait ça le meilleur titre vous concernant ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Oui tout à fait, conteur. Il y avait un grand philosophe chrétien en France, Paul Ricoeur qui a écrit un jour un article me concernant, il l’appelait « Marek Halter, le passeur ». C’est très beau le passeur, ça veut dire que vous prenez toutes les connaissances et vous les passez aux autres comme un témoin mais de manière compréhensible, facile, ludique. C’est ce que je fais.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Marek Halter de nous faire partager cette histoire du Kabbaliste de Prague, c’est votre nouveau livre et c’est aux éditions Robert Laffont.
Marek Halter, nous sommes ensemble pour évoquer votre actualité, votre nouveau livre qui sort chez Robert Laffont, Le Kabbaliste de Prague. Nous sommes à Prague, c’est le XVIème siècle, c’est l’époque de la Renaissance. Et puis c’est l’histoire de David Gans qui raconte, qui se raconte dans ce livre. Je vais vous laisser nous expliquer quel est le sujet de ce livre.
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Vous avez très bien dit la Renaissance. On quitte le Moyen Age, on passe à la Renaissance. Renaissance, c’est la renaissance des cultures antiques basées sur trois langues, l’hébreu, le grec et le latin, donc tous les érudits parlent l’hébreu. Deuxième chose, il y a cette stupeur extraordinaire de découvrir grâce à Copernic, Galilée, Giordano Bruno et tant d’autres que la Terre est toute petite, ronde et qu’au lieu d’être au centre du monde comme on le croyait jusque là, elle tourne autour du soleil. Et pire encore, c’est que l’espace que l’on croyait occupé par Dieu, « Toi, Père qui est aux cieux », on le dit encore dans les églises. Cet espace est occupé par d’autres galaxies, d’autres planètes. La grande question : « Où est Dieu ? ». Et c’est là où l’on découvre la Kabbale qui dit que Dieu est dans le langage. Et là se développe cette idée extraordinaire : celui qui comprendra ou qui connaîtra toutes les significations des mots, il sera comme Dieu et il pourra créer des mondes, des êtres ou les détruire. Là, on arrive à cette histoire fantastique, Prague, le XVIème siècle, une partie de la ville est occupée par des Juifs. Ces Juifs sont maltraités parce qu’il y a une guerre de religions. Ces Juifs vont voir le rabbin, le grand rabbin MaHaRal qui est un grand kabbaliste en disant : « Toi tu connais le sens des mots, crée avec ces mots quelque chose ou quelqu’un pour nous protéger. »
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Et là, on arrive à la création du Golem. Votre personnage, central, principal, David Gans s’adresse directement au lecteur. Nous sommes au XVIème siècle, on le disait, mais l’épilogue est à l’époque contemporaine. Ça veut dire que votre histoire, l’histoire du Kabbaliste de Prague est intemporelle ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Quand l’histoire est belle, elle nous dit des choses. Quand on pense… Et c’est ça qui m’a peut-être amené à écrire cette histoire parce que là, on est plus le réel, on n’est plus dans le mythe. Quand Hitler va prendre possession de la Tchécoslovaquie, il va devant l’Hôtel de ville de Prague où se trouve la statue du MaHaRal, il sort de la voiture, il lève la tête pour voir et il se met à trembler de peur et il dit à ses amis : « Je ne veux pas que vous touchiez à Prague, ça peut nous porter malheur. » Et du coup les Nazis, c’est le seul endroit juif de l’Europe centrale qu’ils ont protégé. Ils ont même construit un musée juif, vous vous rendez compte ! Tout cela pour que la mémoire de MaHaRal, cet homme qui a pu fabriquer un être artificiel, le premier être artificiel dans l’histoire de l’humanité ne puisse pas nuire au destin de Hitler. Alors vous comprenez pourquoi cette histoire m’a tellement fasciné.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Finalement, « Marek Halter, conteur », ce serait ça le meilleur titre vous concernant ?
Marek Halter (Le Kabbaliste de Prague) :
Oui tout à fait, conteur. Il y avait un grand philosophe chrétien en France, Paul Ricoeur qui a écrit un jour un article me concernant, il l’appelait « Marek Halter, le passeur ». C’est très beau le passeur, ça veut dire que vous prenez toutes les connaissances et vous les passez aux autres comme un témoin mais de manière compréhensible, facile, ludique. C’est ce que je fais.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Marek Halter de nous faire partager cette histoire du Kabbaliste de Prague, c’est votre nouveau livre et c’est aux éditions Robert Laffont.
Marek Halter
Le kabbaliste de Prague
L'avis du libraire 1'35Les beaux Titres
61 rue de Voltaire Levallois-Perret
01 47 57 87 23
librairie@lesbeauxtitres.com
En fait j'ai aimé la découverte complète de l'histoire du Golem qui m'était totalement inconnue, à travers un personnage qui s'appelle David Gans. Il y a également le grand rabbin de Prague qui s'appelle le MaHaRal. En fait David Gans va être missioné par ce rabbin pour aller découvrir les savants de l'époque, ça va être en quelque sorte le juif errant. Il va nous entrainer vers Tycho Brahe, Copernic et tous les savants qui étaient en pleine recherche effervescente scientifique. Donc l'histoire du Golem intervient tout à la fin du livre, mais c'est vraiment une découverte totale pour moi et c'est assez magistral.
C'est un livre d'histoire, on n'a pas besoin du tout d'être féru et kabbaliste de longue date pour comprendre et pénétrer dans le livre, ça s'adresse absolument à tous.
Le seul bémol peut être éventuellement, c'est le début du livre. Il y a un côté qui peut sembler un peu hermétique mais dont la lecture se fait malgré tout aisément. Passer les 50 premières pages, on rentre vraiment dans l'histoire. Les 50 premières pages on aborde plus effectivement le côté de la kabbale qui peut sembler difficile mais ça se lit parfaitement bien.
Et en fait Marek Halter, c'est un vrai conteur, il a à la fois à l'oral un talent de conteur magnifique, qu'on retrouve vraiment à l'écrit, donc on a une lecture très agréable du roman.
C'est un livre qui restera parmi les livres que l'on conseille beaucoup.
Les beaux Titres
61 rue de Voltaire Levallois-Perret
01 47 57 87 23
librairie@lesbeauxtitres.com
En fait j'ai aimé la découverte complète de l'histoire du Golem qui m'était totalement inconnue, à travers un personnage qui s'appelle David Gans. Il y a également le grand rabbin de Prague qui s'appelle le MaHaRal. En fait David Gans va être missioné par ce rabbin pour aller découvrir les savants de l'époque, ça va être en quelque sorte le juif errant. Il va nous entrainer vers Tycho Brahe, Copernic et tous les savants qui étaient en pleine recherche effervescente scientifique. Donc l'histoire du Golem intervient tout à la fin du livre, mais c'est vraiment une découverte totale pour moi et c'est assez magistral.
C'est un livre d'histoire, on n'a pas besoin du tout d'être féru et kabbaliste de longue date pour comprendre et pénétrer dans le livre, ça s'adresse absolument à tous.
Le seul bémol peut être éventuellement, c'est le début du livre. Il y a un côté qui peut sembler un peu hermétique mais dont la lecture se fait malgré tout aisément. Passer les 50 premières pages, on rentre vraiment dans l'histoire. Les 50 premières pages on aborde plus effectivement le côté de la kabbale qui peut sembler difficile mais ça se lit parfaitement bien.
Et en fait Marek Halter, c'est un vrai conteur, il a à la fois à l'oral un talent de conteur magnifique, qu'on retrouve vraiment à l'écrit, donc on a une lecture très agréable du roman.
C'est un livre qui restera parmi les livres que l'on conseille beaucoup.