Marc Durin Valois est né en France. C'est pourtant à l'étranger qu'il grandira, entre les Etats-Unis, les Bahamas et l'Afrique, continent qui le marquera à jamais. Devenu journaliste, il s'intéresse énormément à la politique internationale. Son parcours professionnel l'entraine ensuite vers la publicité et les médias; il sera d'ailleurs directeur de la rédaction du magazine « Stratégies ».Mais l'écriture s'impose à Marc Durin Valois qui publie en 2001, « L'empire des solitudes », livre remarqué, suivi très vite de «...
La dernière nuit de Claude Eatherly de Marc Durin-Valois - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Marc Durin-Valois. Nous sommes ensemble à Paris, dans le quartier République près de chez vous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « La dernière nuit de Claude Eatherly ». Votre entrée en littérature date de 2001. Mais avant, quel parcours ! J'ai l'impression qu'il y a eu une autre vie. Vous avez beaucoup vécu à l'étranger, l'Afrique, les Etats-Unis, les Bahamas, ça c'était en famille. Quel souvenir gardez-vous de ces périodes là ?Marc Durin-Valois :C'étaient des...
La dernière nuit de Claude Eatherly de Marc Durin-Valois - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Marc Durin Valois, avec votre nouveau titre « La dernière nuit de Claude Eatherly » chez Plon, vous nous entrainez dans l'Amérique de l'après-guerre. Nous sommes en 1949 avec une jeune journaliste reporter à la recherche du scoop, qui va s'en aller au fin fond de l'Oklahoma et qui va rencontrer un personnage étonnant, ce fameux Claude Eatherly qui est un personnage authentique, historique, puisqu'il était dans l'avion qui a ouvert au bombardier atomique Enola Gay sur Hiroshima. Qu'est-ce qui vous a donné envie...
La dernière nuit de Claude Eatherly de Marc Durin-Valois - Le livre - Suite
« La manoeuvre »58, rue de la Roquette75011 ParisTél : 01 47 00 79 70
Emilie Pautus
J'ai découvert Marc Durin Valois sur cette rentrée littéraire, avec son nouveau roman, qui m'a attirée, au départ par le coté biographique.J'ai trouvé ça très étonnant, qu'il arrive à déterrer un personnage de l'histoire que personne ne connait. Un personnage dont on n'a quasiment jamais entendu parlé, qui est tellement énigmatique, qui joue avec ce coté médiatique, avec sa culpabilité, qui se retrouve dans une situation complètement...
La dernière nuit de Claude Eatherly de Marc Durin-Valois - L'avis du libraire - Suite
Marc Durin-Valois
La dernière nuit de Claude Eatherly
Présentation 1'39Marc Durin Valois est né en France. C'est pourtant à l'étranger qu'il grandira, entre les Etats-Unis, les Bahamas et l'Afrique, continent qui le marquera à jamais. Devenu journaliste, il s'intéresse énormément à la politique internationale. Son parcours professionnel l'entraine ensuite vers la publicité et les médias; il sera d'ailleurs directeur de la rédaction du magazine « Stratégies ».
Mais l'écriture s'impose à Marc Durin Valois qui publie en 2001, « L'empire des solitudes », livre remarqué, suivi très vite de « Chamelle » dans lequel l'auteur raconte l'exode d'une famille africaine fuyant son village pour échapper à la sécheresse et à la guerre. Ce livre « Chamelle » sera adapté au cinéma par Marion Hansel sous le titre « Si le vent soulève les sables ».
L'actualité de Marc Durin Valois nous entraine cette fois-ci dans l'Amérique des années 50, avec une jeune reporter à la recherche du scoop et qui croise le chemin de Claude Eatherly, pilote qui ouvrit la route d'Hiroshima au 1er bombardier atomique. S'entame alors une relation trouble et mystérieuse entre la jeune journaliste et l'ancien militaire oscillant entre culpabilité et soif de notoriété.
Basé sur une histoire authentique, évidemment, Marc Durin Valois nous offre ici un roman passionnant sur l'Amérique pro atomique des années 50 et son personnage, réel, de Claude Eatherley nous interpelle et devient de plus en plus fascinant au fil des pages. Qui était-il réellement ? Etait-il un héros ou un salaud? A vous de vous faire votre opinion à l'issue de ce roman.
« La dernière nuit de Claude Eatherley » de Marc Durin Valois aux éditons Plon.
Marc Durin Valois est avec nous sur WTC.
Marc Durin Valois est né en France. C'est pourtant à l'étranger qu'il grandira, entre les Etats-Unis, les Bahamas et l'Afrique, continent qui le marquera à jamais. Devenu journaliste, il s'intéresse énormément à la politique internationale. Son parcours professionnel l'entraine ensuite vers la publicité et les médias; il sera d'ailleurs directeur de la rédaction du magazine « Stratégies ».
Mais l'écriture s'impose à Marc Durin Valois qui publie en 2001, « L'empire des solitudes », livre remarqué, suivi très vite de « Chamelle » dans lequel l'auteur raconte l'exode d'une famille africaine fuyant son village pour échapper à la sécheresse et à la guerre. Ce livre « Chamelle » sera adapté au cinéma par Marion Hansel sous le titre « Si le vent soulève les sables ».
L'actualité de Marc Durin Valois nous entraine cette fois-ci dans l'Amérique des années 50, avec une jeune reporter à la recherche du scoop et qui croise le chemin de Claude Eatherly, pilote qui ouvrit la route d'Hiroshima au 1er bombardier atomique. S'entame alors une relation trouble et mystérieuse entre la jeune journaliste et l'ancien militaire oscillant entre culpabilité et soif de notoriété.
Basé sur une histoire authentique, évidemment, Marc Durin Valois nous offre ici un roman passionnant sur l'Amérique pro atomique des années 50 et son personnage, réel, de Claude Eatherley nous interpelle et devient de plus en plus fascinant au fil des pages. Qui était-il réellement ? Etait-il un héros ou un salaud? A vous de vous faire votre opinion à l'issue de ce roman.
« La dernière nuit de Claude Eatherley » de Marc Durin Valois aux éditons Plon.
Marc Durin Valois est avec nous sur WTC.
Marc Durin-Valois
La dernière nuit de Claude Eatherly
Portrait 4'10Philippe Chauveau :
Bonjour Marc Durin-Valois. Nous sommes ensemble à Paris, dans le quartier République près de chez vous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « La dernière nuit de Claude Eatherly ». Votre entrée en littérature date de 2001. Mais avant, quel parcours ! J'ai l'impression qu'il y a eu une autre vie. Vous avez beaucoup vécu à l'étranger, l'Afrique, les Etats-Unis, les Bahamas, ça c'était en famille. Quel souvenir gardez-vous de ces périodes là ?
Marc Durin-Valois :
C'étaient des expériences extrêmement contrastées, puisque l'Ouganda, à l'époque où j'y étais, était un pays du tiers monde, à la fois des plus pauvres, les plus aventureux. Et puis le passage tout à coup aux Bahamas à Nassau. On était dans un contexte différent avec des gens extrêmement riches, énormément de drogue. Avec un passage aussi aux Etats-Unis, une terre de contraste absolu. Donc ce paradoxe entre l'extraordinaire richesse et l'extrême pauvreté ou précarité, ça laisse une impression de contraste incroyable de cet environnement qui nous entoure.
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on regarde votre CV, votre parcours, vous avez fait Science Po, HEC, vous avez été journaliste, vous avez travaillé dans les médias, dans la communication. On est très loin du Marc Durin-Valois auteur que l'on connait depuis 2001.
Marc Durin-Valois :
J'étais sans doute très loin de moi-même aussi, parce que cet envie d'écrire, elle ne date pas de 2001. Enfant, gamin, j'étais déjà en train d'écrire en permanence. A un moment, il se trouve qu'on était dans un contexte ou tout ce qui était littéraire, d'ordre des lettres de manière générale, était sous-estimé par rapport au monde des mathématiques etc... Dans l'éducation à l'époque, on vous conseillait d'aller faire des maths, une école de commerce etc... Ce que j'ai fait et je dois avouer que j'étais complètement à côté de la plaque en ce qui concerne ma personnalité. Ma personnalité, c'était les Lettres. D'ailleurs, je me suis révélé être un exécrable homme d'affaires, faisant systématiquement faillite chaque fois que je montais un projet ou une boite, donc j'ai compris que ce n'était pas non plus ma vocation d'être un homme d'affaire.
Philippe Chauveau :
2001, c'est la sortie de votre premier livre « L'empire des solitudes ». Vous avez eu l'impression de devenir quelqu'un d'autre ?
Marc Durin-Valois :
Non. J'ai eu l'impression d'être ce que j'étais. C'était un livre très difficile à écrire. Cinq ans d'écriture. « L'empire des solitudes » est fondateur pour moi pour ce que j'allais écrire pour la suite;
Philippe Chauveau :
Après il y a eu d'autres titres comme « Chamelle » qui a été adapté au cinéma, « Le diable est dans les détails », aujourd'hui « La dernière nuit de Claude Eatherly ». Même si les décors sont différents, les époques sont différentes, y-a-t-il un fil conducteur dans vos titres ?
Marc Durin-Valois :
Le fil conducteur, c'est la manière dont j'écris. C'est le style. Mon style est toujours le même, simplement, je vais travaillez le rythme de manière très différente. Dans « Chamelle » par exemple, le rythme est ralenti pour donner cette idée d'exode de ces réfugiés que je voyais errer dans des déserts avec des chameaux en quête d'eau et qui étaient dans une espèce d'approche ralenti. Quand j'écris l'histoire que vous tenez en main, je suis aux Etats-Unis, je suis complètement en phase avec une musique très rythmée de jazz, ensuite de pop, ensuite de rock. Et donc je vais en quelque sorte mettre une autre forme de rythme dans mon écriture. Mais l'écriture dans l'ensemble reste toujours identique, on ne peut pas la changer.
Philippe Chauveau :
Qu'avez-vous envie d'offrir au lecteur finalement ?
Marc Durin-Valois :
A chaque fois ce sont des histoires qui portent une certaine forme d'universalité et qui posent un certains nombre de questions philosophiques.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Marc Durin-Valois, c'est « La dernière nuit de Claude Eatherly » et c'est chez Plon.
Philippe Chauveau :
Bonjour Marc Durin-Valois. Nous sommes ensemble à Paris, dans le quartier République près de chez vous à l'occasion de la sortie chez Plon de votre nouveau titre « La dernière nuit de Claude Eatherly ». Votre entrée en littérature date de 2001. Mais avant, quel parcours ! J'ai l'impression qu'il y a eu une autre vie. Vous avez beaucoup vécu à l'étranger, l'Afrique, les Etats-Unis, les Bahamas, ça c'était en famille. Quel souvenir gardez-vous de ces périodes là ?
Marc Durin-Valois :
C'étaient des expériences extrêmement contrastées, puisque l'Ouganda, à l'époque où j'y étais, était un pays du tiers monde, à la fois des plus pauvres, les plus aventureux. Et puis le passage tout à coup aux Bahamas à Nassau. On était dans un contexte différent avec des gens extrêmement riches, énormément de drogue. Avec un passage aussi aux Etats-Unis, une terre de contraste absolu. Donc ce paradoxe entre l'extraordinaire richesse et l'extrême pauvreté ou précarité, ça laisse une impression de contraste incroyable de cet environnement qui nous entoure.
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on regarde votre CV, votre parcours, vous avez fait Science Po, HEC, vous avez été journaliste, vous avez travaillé dans les médias, dans la communication. On est très loin du Marc Durin-Valois auteur que l'on connait depuis 2001.
Marc Durin-Valois :
J'étais sans doute très loin de moi-même aussi, parce que cet envie d'écrire, elle ne date pas de 2001. Enfant, gamin, j'étais déjà en train d'écrire en permanence. A un moment, il se trouve qu'on était dans un contexte ou tout ce qui était littéraire, d'ordre des lettres de manière générale, était sous-estimé par rapport au monde des mathématiques etc... Dans l'éducation à l'époque, on vous conseillait d'aller faire des maths, une école de commerce etc... Ce que j'ai fait et je dois avouer que j'étais complètement à côté de la plaque en ce qui concerne ma personnalité. Ma personnalité, c'était les Lettres. D'ailleurs, je me suis révélé être un exécrable homme d'affaires, faisant systématiquement faillite chaque fois que je montais un projet ou une boite, donc j'ai compris que ce n'était pas non plus ma vocation d'être un homme d'affaire.
Philippe Chauveau :
2001, c'est la sortie de votre premier livre « L'empire des solitudes ». Vous avez eu l'impression de devenir quelqu'un d'autre ?
Marc Durin-Valois :
Non. J'ai eu l'impression d'être ce que j'étais. C'était un livre très difficile à écrire. Cinq ans d'écriture. « L'empire des solitudes » est fondateur pour moi pour ce que j'allais écrire pour la suite;
Philippe Chauveau :
Après il y a eu d'autres titres comme « Chamelle » qui a été adapté au cinéma, « Le diable est dans les détails », aujourd'hui « La dernière nuit de Claude Eatherly ». Même si les décors sont différents, les époques sont différentes, y-a-t-il un fil conducteur dans vos titres ?
Marc Durin-Valois :
Le fil conducteur, c'est la manière dont j'écris. C'est le style. Mon style est toujours le même, simplement, je vais travaillez le rythme de manière très différente. Dans « Chamelle » par exemple, le rythme est ralenti pour donner cette idée d'exode de ces réfugiés que je voyais errer dans des déserts avec des chameaux en quête d'eau et qui étaient dans une espèce d'approche ralenti. Quand j'écris l'histoire que vous tenez en main, je suis aux Etats-Unis, je suis complètement en phase avec une musique très rythmée de jazz, ensuite de pop, ensuite de rock. Et donc je vais en quelque sorte mettre une autre forme de rythme dans mon écriture. Mais l'écriture dans l'ensemble reste toujours identique, on ne peut pas la changer.
Philippe Chauveau :
Qu'avez-vous envie d'offrir au lecteur finalement ?
Marc Durin-Valois :
A chaque fois ce sont des histoires qui portent une certaine forme d'universalité et qui posent un certains nombre de questions philosophiques.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Marc Durin-Valois, c'est « La dernière nuit de Claude Eatherly » et c'est chez Plon.
Marc Durin-Valois
La dernière nuit de Claude Eatherly
Le livre 4'22Philippe Chauveau :
Marc Durin Valois, avec votre nouveau titre « La dernière nuit de Claude Eatherly » chez Plon, vous nous entrainez dans l'Amérique de l'après-guerre. Nous sommes en 1949 avec une jeune journaliste reporter à la recherche du scoop, qui va s'en aller au fin fond de l'Oklahoma et qui va rencontrer un personnage étonnant, ce fameux Claude Eatherly qui est un personnage authentique, historique, puisqu'il était dans l'avion qui a ouvert au bombardier atomique Enola Gay sur Hiroshima. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous intéresser à ce personnage de Claude Eatherly ?
Marc Durin Valois :
Ce qui était passionnant chez cet homme, c'est qu'il a laissé une énigme considérable. C'est lui qui, 1 heure avant Enola Gay, va pointer Hiroshima et donner en quelque sorte le feu vert pour le bombardement. Est-ce que véritablement il a cherché à s'en emparer pour entrer dans l'Histoire ou, est-ce qu'au contraire, était-il ému par un réel sentiment d'horreur par rapport à ce à quoi il avait participé.
Philippe Chauveau :
C'est aussi une peinture des Etats-Unis sur 50 années avec au début cette passion, cette fascination pour le nucléaire jusqu'à l'époque contemporaine avec une prise de position différente.
Marc Durin Valois :
Il y a un rapport des Américains à l'arme atomique tout à fait étonnant. Aux Etats-Unis, il y a ceux qui sont horrifiés par le nucléaire et qui le sont sans aucune réserve et il y a ceux qui sont absolument fascinés par le nucléaire et le sont aussi de manière extrême et c'est là qu'il y a ces fameux pique-niques nucléaires ; il faut penser qu'on allait au Nevada voir des expériences en famille et on regardait le champignon nucléaire s'élever dans le ciel. Et donc, c'est tout ce mélange qui était passionnant en terme de fond historique de cette fiction.
Philippe Chauveau :
Finalement, cette jeune journaliste, Rose, elle représente tous les lecteurs qui, comme elle, vont être fascinés par le personnage. Elle venait pour chercher un scoop et finalement, ce personnage va la hanter toute sa vie.
Marc Durin Valois :
Exactement, elle vient pour chercher un scoop. On lui dit « Tiens, il y a quelqu'un d'intéressant là-bas » et là, un choc ! Elle comprend que cet homme est complètement hors du commun et qu'il porte une énigme. Elle essaie d'ailleurs par la photographie de résoudre un certain nombre d'énigmes et elle réalise qu'en perçant son mystère à lui, elle va peut-être comprendre quelque chose sur l'existence et sur sa propre existence.
Philippe Chauveau :
Claude Eatherly, l'un des acteurs d'Hiroshima. A la fin du roman, chaque lecteur se fera sa propre opinion sur le personnage mais pour vous, au plus profond de vous, héros ou salaud ?
Claude Eatherly :
Les deux à la fois, sans aucun doute ! Ce qui était très important pour moi était de rappeler qu'Hiroshima fut une véritable monstruosité en tant qu'acte de guerre contre des civils. C'était très important de le voir à travers Claude Eatherly qui effectivement, se dit porteur de cette culpabilité. Jusqu'au bout, il y a un doute qui plane. Je crois que ce rappel historique est vraiment important car on n'en parle pas. Hiroshima est un peu laissé sur les plates-bandes de l'Histoire, on ne veut pas trop creuser cette affaire là ! C'est quand même un événement qui mérite que l'on s'y penche en tant que mise en danger de l'espèce ; c'est un premier crime contre l'espèce. Après cette culpabilité ? Et bien oui, certaines fois, on peut se servir de la culpabilité et Claude Eatherly laisse planer cette ambiguïté même si c'est un personnage au demeurant fort sympathique. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aimer Claude Eatherly que j'ai trouvé extraordinaire de bout en bout. Néanmoins, et lui-même cultive cette ambiguïté, on se demande si Claude Eatherly n'a pas profité d'Hiroshima pour mettre un pied dans l'Histoire.
Philippe Chauveau :
« La dernière nuit de Claude Eatherly », votre nouveau roman. C'est un roman passionnant, on pourrait dire « coup de poing » et c'est aux éditions Plon.
Philippe Chauveau :
Marc Durin Valois, avec votre nouveau titre « La dernière nuit de Claude Eatherly » chez Plon, vous nous entrainez dans l'Amérique de l'après-guerre. Nous sommes en 1949 avec une jeune journaliste reporter à la recherche du scoop, qui va s'en aller au fin fond de l'Oklahoma et qui va rencontrer un personnage étonnant, ce fameux Claude Eatherly qui est un personnage authentique, historique, puisqu'il était dans l'avion qui a ouvert au bombardier atomique Enola Gay sur Hiroshima. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous intéresser à ce personnage de Claude Eatherly ?
Marc Durin Valois :
Ce qui était passionnant chez cet homme, c'est qu'il a laissé une énigme considérable. C'est lui qui, 1 heure avant Enola Gay, va pointer Hiroshima et donner en quelque sorte le feu vert pour le bombardement. Est-ce que véritablement il a cherché à s'en emparer pour entrer dans l'Histoire ou, est-ce qu'au contraire, était-il ému par un réel sentiment d'horreur par rapport à ce à quoi il avait participé.
Philippe Chauveau :
C'est aussi une peinture des Etats-Unis sur 50 années avec au début cette passion, cette fascination pour le nucléaire jusqu'à l'époque contemporaine avec une prise de position différente.
Marc Durin Valois :
Il y a un rapport des Américains à l'arme atomique tout à fait étonnant. Aux Etats-Unis, il y a ceux qui sont horrifiés par le nucléaire et qui le sont sans aucune réserve et il y a ceux qui sont absolument fascinés par le nucléaire et le sont aussi de manière extrême et c'est là qu'il y a ces fameux pique-niques nucléaires ; il faut penser qu'on allait au Nevada voir des expériences en famille et on regardait le champignon nucléaire s'élever dans le ciel. Et donc, c'est tout ce mélange qui était passionnant en terme de fond historique de cette fiction.
Philippe Chauveau :
Finalement, cette jeune journaliste, Rose, elle représente tous les lecteurs qui, comme elle, vont être fascinés par le personnage. Elle venait pour chercher un scoop et finalement, ce personnage va la hanter toute sa vie.
Marc Durin Valois :
Exactement, elle vient pour chercher un scoop. On lui dit « Tiens, il y a quelqu'un d'intéressant là-bas » et là, un choc ! Elle comprend que cet homme est complètement hors du commun et qu'il porte une énigme. Elle essaie d'ailleurs par la photographie de résoudre un certain nombre d'énigmes et elle réalise qu'en perçant son mystère à lui, elle va peut-être comprendre quelque chose sur l'existence et sur sa propre existence.
Philippe Chauveau :
Claude Eatherly, l'un des acteurs d'Hiroshima. A la fin du roman, chaque lecteur se fera sa propre opinion sur le personnage mais pour vous, au plus profond de vous, héros ou salaud ?
Claude Eatherly :
Les deux à la fois, sans aucun doute ! Ce qui était très important pour moi était de rappeler qu'Hiroshima fut une véritable monstruosité en tant qu'acte de guerre contre des civils. C'était très important de le voir à travers Claude Eatherly qui effectivement, se dit porteur de cette culpabilité. Jusqu'au bout, il y a un doute qui plane. Je crois que ce rappel historique est vraiment important car on n'en parle pas. Hiroshima est un peu laissé sur les plates-bandes de l'Histoire, on ne veut pas trop creuser cette affaire là ! C'est quand même un événement qui mérite que l'on s'y penche en tant que mise en danger de l'espèce ; c'est un premier crime contre l'espèce. Après cette culpabilité ? Et bien oui, certaines fois, on peut se servir de la culpabilité et Claude Eatherly laisse planer cette ambiguïté même si c'est un personnage au demeurant fort sympathique. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aimer Claude Eatherly que j'ai trouvé extraordinaire de bout en bout. Néanmoins, et lui-même cultive cette ambiguïté, on se demande si Claude Eatherly n'a pas profité d'Hiroshima pour mettre un pied dans l'Histoire.
Philippe Chauveau :
« La dernière nuit de Claude Eatherly », votre nouveau roman. C'est un roman passionnant, on pourrait dire « coup de poing » et c'est aux éditions Plon.
Marc Durin-Valois
La dernière nuit de Claude Eatherly
L'avis du libraire 1'30« La manoeuvre »
58, rue de la Roquette
75011 Paris
Tél : 01 47 00 79 70
Emilie Pautus
J'ai découvert Marc Durin Valois sur cette rentrée littéraire, avec son nouveau roman, qui m'a attirée, au départ par le coté biographique.J'ai trouvé ça très étonnant, qu'il arrive à déterrer un personnage de l'histoire que personne ne connait. Un personnage dont on n'a
quasiment jamais entendu parlé, qui est tellement énigmatique, qui joue avec ce coté médiatique, avec sa culpabilité, qui se retrouve dans une situation complètement dépravée. Il se retrouve à faire des braquages avec des flingues en plastique pour gagner 60 dollars. On sent qu'il est complètement perdu, mais derrière il y a du jeu.Le fait de ne jamais savoir s'il en joue, ou non, ou si la culpabilité l'a complètement détruit.
Ce que j'ai également apprécié dans le roman, c'est la construction, une véritable enquête journalistique. Il prend comme personnage Rose Carter, photojournaliste, complètement férue de faits divers , qui va baser sa carrière sur des photos à scandale, qui va être complètement fasciné par ce personnage.
Le fait que l'histoire soit racontée par cette femme, permet d'intégrer ce côté journalistique, ce coté enquête qui fait qu'on accroche tout de suite , on se laisse balader , comme on lirait un polar. C'est une véritable enquête qui va bien au-delà de l'histoire pour moi, et qui fait surtout ressortir un personnage dont on n'a jamais entendu parlé, et qui vaut le détour.
« La manoeuvre »
58, rue de la Roquette
75011 Paris
Tél : 01 47 00 79 70
Emilie Pautus
J'ai découvert Marc Durin Valois sur cette rentrée littéraire, avec son nouveau roman, qui m'a attirée, au départ par le coté biographique.J'ai trouvé ça très étonnant, qu'il arrive à déterrer un personnage de l'histoire que personne ne connait. Un personnage dont on n'a
quasiment jamais entendu parlé, qui est tellement énigmatique, qui joue avec ce coté médiatique, avec sa culpabilité, qui se retrouve dans une situation complètement dépravée. Il se retrouve à faire des braquages avec des flingues en plastique pour gagner 60 dollars. On sent qu'il est complètement perdu, mais derrière il y a du jeu.Le fait de ne jamais savoir s'il en joue, ou non, ou si la culpabilité l'a complètement détruit.
Ce que j'ai également apprécié dans le roman, c'est la construction, une véritable enquête journalistique. Il prend comme personnage Rose Carter, photojournaliste, complètement férue de faits divers , qui va baser sa carrière sur des photos à scandale, qui va être complètement fasciné par ce personnage.
Le fait que l'histoire soit racontée par cette femme, permet d'intégrer ce côté journalistique, ce coté enquête qui fait qu'on accroche tout de suite , on se laisse balader , comme on lirait un polar. C'est une véritable enquête qui va bien au-delà de l'histoire pour moi, et qui fait surtout ressortir un personnage dont on n'a jamais entendu parlé, et qui vaut le détour.