Aymeric Patricot est aujourd'hui professeur de lettres dans des établissements de banlieue parisienne, réputés « difficiles » mais son goût pour l'enseignement est intact et il apprécie cette transmission du savoir. De son expérience, il a d'ailleurs tiré un essai « Autoportrait du professeur en territoire difficile» dans lequel nombre de professeurs se sont reconnus. Mais Aymeric Patricot est aussi romancier et c'est à ce titre que nous le recevons sur WTC.La littérature fait depuis toujours partie de son quotidien et...
Du 30 au 31 Mai 2015 d'Aymeric Patricot - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Aymeric Patricot. Vous publiez aux éditions Léo Scheer votre troisième roman, mais votre quatrième livre. Ça s'appelle « L'homme qui frappait les femmes ». Un titre déroutant dont on va bien évidemment reparler. L'écriture, c'est quelque chose qui est récurrent maintenant dans votre vie. Le premier titre c'était « Azima la rouge » en 2006. Vous êtes aussi parallèlement professeur de lettres, professeur de français, ce qui veut dire que la lecture, l'écriture, c'est quelque chose qui a...
Du 30 au 31 Mai 2015 d'Aymeric Patricot - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Aymeric Patricot, vous publiez aux éditions Léo Scheer « L'homme qui frappait les femmes », c'est votre quatrième livre, mais votre troisième roman. Voilà un titre qui forcément ne peut pas passer inaperçu.Vous nous racontez le parcours de cet homme qui ne trouve sa jouissance qu'en frappant les femmes, que ce soit son épouse, sa maîtresse ou les autres femmes qu'il croise sur son chemin. Pourquoi parler de cet homme ?Aymeric Patricot :En fait, dans mes précédents romans, je m'intéressais au thème des...
Du 30 au 31 Mai 2015 d'Aymeric Patricot - Le livre - Suite
Librairie « La belle Hortense » - 31 Rue Vieille du Temple 75004 Paris01 48 04 71 60Brigitte LeguernLe thème, le sujet est assez singulier. Ce n'est pas un sujet qui est tellement traité en littérature, c'est sous la forme d'un roman. Il y a à la fois une écriture qui est bien fichue, académique, mais en même temps, il sait créer un rythme, un suspense, quelque chose comme ça qui nous prend, en dehors du thème qui de toute façon est tellement fascinant pour n'importe qui, surtout de la façon dont il l'a traité.Mais...
Du 30 au 31 Mai 2015 d'Aymeric Patricot - L'avis du libraire - Suite
Aymeric Patricot
L'homme qui frappait les femmes
Présentation 1'54Aymeric Patricot est aujourd'hui professeur de lettres dans des établissements de banlieue parisienne, réputés « difficiles » mais son goût pour l'enseignement est intact et il apprécie cette transmission du savoir.
De son expérience, il a d'ailleurs tiré un essai « Autoportrait du professeur en territoire difficile» dans lequel nombre de professeurs se sont reconnus. Mais Aymeric Patricot est aussi romancier et c'est à ce titre que nous le recevons sur WTC.
La littérature fait depuis toujours partie de son quotidien et l'envie d'écrire fut naturelle. Pourtant, lorsque l'on rencontre cet auteur, on est loin d'imaginer la teneur de ces romans dont le dernier en date est particulièrement déroutant, surprenant, c'est le moins que l'on puisse dire :
Le titre d'abord « L'homme qui battait les femmes », et le sujet ; l'histoire d'un homme bien sous tout rapport et qui ne trouve la sérénité dans son existence que lorsqu'il peut frapper une femme, qu'il s'agisse de son épouse, d'une aventure d'un soir ou d'une rencontre inopinée.
La violence faite aux femmes est un thème récurrent chez Aymeric Patricot, comme le prouvent ses deux précédents romans «Suicide girls » et «Azima la rouge » et il reconnait lui-même, c'est justement parce que cette violence est très éloignée de lui, de son histoire,
qu'elle l'interpelle et le fascine. La postface qui clôt le roman permet d'ailleurs de mieux comprendre le travail de l'auteur et le choix du sujet.
Ici, le narrateur raconte son parcours et ce qui le pousse à jouir de la souffrance qu'il inflige à ses victimes. Sujet délicat donc, difficile, qui rebutera certains mais il serait dommage de passer à côté de cet auteur
car il y a là un style certain, une véritable personnalité littéraire qui n'a sans doute pas fini de nous surprendre.
Aymeric Patricot « L'homme qui battait les femmes » aux éditions Leo Scheer. Aymeric Patricot est sur Web TV Culture.
Aymeric Patricot est aujourd'hui professeur de lettres dans des établissements de banlieue parisienne, réputés « difficiles » mais son goût pour l'enseignement est intact et il apprécie cette transmission du savoir. De son expérience, il a d'ailleurs tiré un essai « Autoportrait du professeur en territoire difficile» dans lequel nombre de professeurs se sont reconnus. Mais Aymeric Patricot est aussi romancier et c'est à ce titre que nous le recevons sur WTC.
La littérature fait depuis toujours partie de son quotidien et l'envie d'écrire fut naturelle. Pourtant, lorsque l'on rencontre cet auteur, on est loin d'imaginer la teneur de ces romans dont le dernier en date est particulièrement déroutant, surprenant, c'est le moins que l'on puisse dire : Le titre d'abord « L'homme qui battait les femmes », et le sujet ; l'histoire d'un homme bien sous tout rapport et qui ne trouve la sérénité dans son existence que lorsqu'il peut frapper une femme, qu'il s'agisse de son épouse, d'une aventure d'un soir ou d'une rencontre inopinée.
La violence faite aux femmes est un thème récurrent chez Aymeric Patricot, comme le prouvent ses deux précédents romans «Suicide girls » et «Azima la rouge » et il reconnait lui-même, c'est justement parce que cette violence est très éloignée de lui, de son histoire, qu'elle l'interpelle et le fascine. La postface qui clôt le roman permet d'ailleurs de mieux comprendre le travail de l'auteur et le choix du sujet.
Ici, le narrateur raconte son parcours et ce qui le pousse à jouir de la souffrance qu'il inflige à ses victimes. Sujet délicat donc, difficile, qui rebutera certains mais il serait dommage de passer à côté de cet auteur car il y a là un style certain, une véritable personnalité littéraire qui n'a sans doute pas fini de nous surprendre.
Aymeric Patricot « L'homme qui battait les femmes » aux éditions Leo Scheer.
Aymeric Patricot est sur WTC.
Aymeric Patricot
L'homme qui frappait les femmes
Portrait 3'16Bonjour Aymeric Patricot. Vous publiez aux éditions Léo Scheer votre troisième roman, mais votre quatrième livre. Ca s'appelle « L'homme qui frappait les femmes ». Un titre déroutant dont on va bien évidemment reparler.
L'écriture, c'est quelque chose qui est récurrent maintenant dans votre vie.
Le premier titre c'était « Azima la rouge » en 2006. Vous êtes aussi parallèlement professeur de lettres, professeur de français, ce qui veut dire que la lecture, l'écriture, c'est quelque chose qui a germé depuis longtemps chez vous ?
Je pense que comme beaucoup de gens qui ont écrit des livres, j'ai toujours écrit, beaucoup lu, donc c'est vrai que ça m'a toujours accompagné et ça s'est cristallisé aux alentours de 25 ans,
là je me suis mis à écrire, de façon beaucoup plus quotidienne et c'est vrai que ce n'est pas par hasard si je suis prof de lettres.
C'était une envie l'enseignement et l'enseignement des lettres justement ?
A 20 ans puisque j'étais en école de commerce, donc je rêvais d'une autre carrière. En fait, je me cherchais un peu.
Et puis les années passant, je me suis rendu compte que c'était le seul métier qui me correspondait. J'aime bien transmettre la connaissance, j'aime bien les ados et puis j'aime tellement la littérature que c'est quelque chose dont j'aime parler.
J'aimerais que l'on revienne quelques instants sur votre métier. Vous êtes professeur de lettres en banlieues dites « difficiles » et vous avez publiez chez Gallimard un essai « Autoportrait du professeur en territoire difficile ». Pourquoi cette envie de parler de vous et de votre métier ?
Ca faisait dix ans que j'étais prof à peu près et je voulais faire un bilan d'un métier qui m'avait changé, qui m'avait ouvert les yeux sur certaines réalités sociales et qui avait aussi modifié mon rapport à l'écriture.
D'ailleurs le fait que j'écrive des romans qui puissent paraître un peu brutaux, dérangeant est sans doute lié à tout ce que j'ai vu dans le métier. C'est pour ça aussi que j'ai écrit l'essai. Il a changé ma vision du pays, mais aussi ma vision de la littérature.
Et vos références littéraires quelles sont-elles ?
Elles ont longtemps été très américaines. J'étais impressionné par la créativité, le côté radical de la création américaine.
En ce moment, je reviens vers des classiques français. Je redécouvre Proust, Céline, l'histoire littéraire française du 20e, du 19e, du 18e. Mais disons que j'alterne une lecture de romans contemporains et une lecture d'auteurs plus classiques.
Ce que vous écrivez ne vous ressemble pas. Vous écrivez des romans qui sont violents, brutaux, il est souvent question de femmes qui sont violentées, alors que lorsqu'on vous voit comme ça, vous avez l'air d'être quelqu'un d'assez posé, calme. Pourquoi écrire sur la violence ?
Comme je suis quelqu'un d'assez posé, qui n'aspire qu'à la douceur et au bien-être, la violence me fascine car elle m'est totalement étrangère et elle me fait peur.
On est dans une société qui, je pense, devient de plus en plus violente, on peut assister à des choses assez brutales, il suffit d'ouvrir les journaux.
Donc il y a un environnement qui est globalement violent. Le cinéma est violent, les jeux vidéos sont violents, la musique est parfois agressive, donc écrire ce genre de roman, c'est s'inscrire dans une tonalité qui est assez contemporaine.
Merci Aymeric Patricot. Merci pour votre franchise. Votre actualité chez Léo Scheer, « L'homme qui frappait les femmes ».
Philippe Chauveau :
Bonjour Aymeric Patricot. Vous publiez aux éditions Léo Scheer votre troisième roman, mais votre quatrième livre. Ça s'appelle « L'homme qui frappait les femmes ». Un titre déroutant dont on va bien évidemment reparler. L'écriture, c'est quelque chose qui est récurrent maintenant dans votre vie. Le premier titre c'était « Azima la rouge » en 2006. Vous êtes aussi parallèlement professeur de lettres, professeur de français, ce qui veut dire que la lecture, l'écriture, c'est quelque chose qui a germé depuis longtemps chez vous ?
Aymeric Patricot :
Je pense que comme beaucoup de gens qui ont écrit des livres, j'ai toujours écrit, beaucoup lu, donc c'est vrai que ça m'a toujours accompagné et ça s'est cristallisé aux alentours de 25 ans, là je me suis mis à écrire, de façon beaucoup plus quotidienne et c'est vrai que ce n'est pas par hasard si je suis prof de lettres.
Philippe Chauveau :
C'était une envie l'enseignement et l'enseignement des lettres justement ?
Aymeric Patricot :
A 20 ans puisque j'étais en école de commerce, donc je rêvais d'une autre carrière. En fait, je me cherchais un peu. Et puis les années passant, je me suis rendu compte que c'était le seul métier qui me correspondait. J'aime bien transmettre la connaissance, j'aime bien les ados et puis j'aime tellement la littérature que c'est quelque chose dont j'aime parler.
Philippe Chauveau :
J'aimerais que l'on revienne quelques instants sur votre métier. Vous êtes professeur de lettres en banlieues dites « difficiles » et vous avez publiez chez Gallimard un essai « Autoportrait du professeur en territoire difficile ». Pourquoi cette envie de parler de vous et de votre métier ?
Aymeric Patricot :
Ca faisait dix ans que j'étais prof à peu près et je voulais faire un bilan d'un métier qui m'avait changé, qui m'avait ouvert les yeux sur certaines réalités sociales et qui avait aussi modifié mon rapport à l'écriture. D'ailleurs le fait que j'écrive des romans qui puissent paraître un peu brutaux, dérangeant est sans doute lié à tout ce que j'ai vu dans le métier. C'est pour ça aussi que j'ai écrit l'essai. Il a changé ma vision du pays, mais aussi ma vision de la littérature.
Philippe Chauveau :
Et vos références littéraires quelles sont-elles ?
Aymeric Patricot :
Elles ont longtemps été très américaines. J'étais impressionné par la créativité, le côté radical de la création américaine. En ce moment, je reviens vers des classiques français. Je redécouvre Proust, Céline, l'histoire littéraire française du 20e, du 19e, du 18e. Mais disons que j'alterne une lecture de romans contemporains et une lecture plus classique.
Philippe Chauveau :
Ce que vous écrivez ne vous ressemble pas. Vous écrivez des romans qui sont violents, brutaux, il est souvent question de femmes qui sont violentées, alors que lorsqu'on vous voit comme ça, vous avez l'air d'être quelqu'un d'assez posé, calme. Pourquoi écrire sur la violence ?
Aymeric Patricot :
Comme je suis quelqu'un d'assez posé, qui n'aspire qu'à la douceur et au bien-être, la violence me fascine car elle m'est totalement étrangère et elle me fait peur. On est dans une société qui, je pense, devient de plus en plus violente, on peut assister à des choses assez brutales, il suffit d'ouvrir les journaux. Donc il y a un environnement qui est globalement violent. Le cinéma est violent, les jeux vidéos sont violents, la musique est parfois agressive, donc écrire ce genre de roman, c'est s'inscrire dans une tonalité qui est assez contemporaine.
Philippe Chauveau :
Merci Aymeric Patricot. Merci pour votre franchise. Votre actualité chez Léo Scheer, « L'homme qui frappait les femmes ».
Aymeric Patricot
L'homme qui frappait les femmes
Le livre 3'51Aymeric Patricot, vous publiez aux éditions Léo Scheer « L'homme qui frappait les femmes », c'est votre quatrième livre, mais votre troisième roman. Voilà un titre qui forcément ne peut pas passer inaperçu.
Vous nous racontez le parcours de cet homme qui ne trouve sa jouissance qu'en frappant les femmes, que ce soit son épouse, sa maîtresse ou les autres femmes qu'il croise sur son chemin. Pourquoi parler de cet homme ?
En fait, dans mes précédents romans, je m'intéressais au thème des victimes des violences masculines. Donc je m'intéressais au parcours de quelques femmes qui avaient pu souffrir de ça.
Des parcours qui étaient inspirés de témoignages et puis je me suis demandé si ça ne pouvait pas être intéressant pour une femme d'étudier la psychologie inverse. La psychologie de l'agresseur. Et j'ai décrit un vrai prédateur.
Quelqu'un qui évolue pourtant dans un milieu très correct, qui n'a pas vécu de choses brutales dans son enfance, mais qui a des pulsions violentes et qui les développe tout au long de sa vie par lâcheté.
C'est quelqu'un qui a envie d'être violent, mais les hommes il n'ose pas trop parce qu'il sent que c'est plus dangereux, donc par pure lâcheté il se consacre aux femmes.
Est-ce difficile pour un écrivain de se mettre dans la peau d'un personnage aussi violent ou y-a-t-il eu une certaine jouissance à imaginer ce personnage ?
Je ne peux pas dire que j'ai eu une jouissance sadique à m'imaginer faire ce genre de chose. En revanche, il y a une vraie jouissance littéraire à imaginer le pire et à faire parler quelqu'un qui n'a aucune excuse.
D'ailleurs, c'est quelqu'un qui n'a aucune excuse et qui se considère comme un salaud. Il n'y a aucune ambiguité morale au roman. Mais il se considère comme une sorte de maudit. Il se dit : « j'ai cette chose en moi, que j'ai développé jusqu'au bout. J'ai un peu raté ma vie.
Ma vie a été horrible, mais je l'ai vécu jusqu'au bout ». Et mon plaisir de romancier, ça a été d'analyser les contradictions, les souffrances, les tristesses et en même temps les scènes très violentes.
Je n'ai pas eu de plaisir à imaginer, mais du plaisir à décrire ces scènes de très grande violence.
Là où vous poussez la perversité, c'est que votre personnage qui frappe les femmes, est journaliste à un moment de sa vie, il côtoie le milieu politique, il est même président d'une association qui vient en aide aux femmes battues. Il fallait oser ça !
C'est un homme politique qui travaille à l'Assemblée nationale, qui travaille dans certaines mairies. En fait, je voulais un homme qui menait une double vie. Très respectable le jour en apparence, un couple très bourgeois et puis un comportement de vrai prédateur la nuit
et montrer qu'il pouvait y avoir des personnalités clivées comme ça. D'ailleurs, je pense que ça existe, tous les psychiatres le disent, et c'est ça qui rendait le personnage intéressant. Et ce qui le rend d'autant plus troublant c'est qu'il a une activité politique très correcte
et il créé effectivement une association de défense des femmes battues. Il aide dans son métier des femmes battues. Il les accueille. On peut se demander pourquoi il fait ça. Soit pour mieux se cacher, soit par mauvaise conscience, comme si dans la journée il cherchait à réparer ce qu'il fait la nuit.
Le sujet est déroutant, mais le style est bien présent.
Ma seule envie, c'est d'écrire un bon roman. Quand je l'ai relu, j'ai pensé à Simenon qui écrit aussi des romans très court, un peu polar, un peu analyse psychologique, mais avec un beau style.
Un roman de Simenon c'est dérangeant, mais on a du plaisir à le lire, précisément parce que c'est dérangeant.
Donc c'est un roman que vous assumez pleinement ?
Oui. Même si je comprends que ça dérange et même si j'ai envie d'écrire autre chose et les prochains romans seront très différents, enfin j'espère.
Merci Aymeric Patricot. Votre actualité chez Léo Scheer, « L'homme qui frappait les femmes ».
Philippe Chauveau :
Aymeric Patricot, vous publiez aux éditions Léo Scheer « L'homme qui frappait les femmes », c'est votre quatrième livre, mais votre troisième roman. Voilà un titre qui forcément ne peut pas passer inaperçu.
Vous nous racontez le parcours de cet homme qui ne trouve sa jouissance qu'en frappant les femmes, que ce soit son épouse, sa maîtresse ou les autres femmes qu'il croise sur son chemin. Pourquoi parler de cet homme ?
Aymeric Patricot :
En fait, dans mes précédents romans, je m'intéressais au thème des victimes des violences masculines. Donc je m'intéressais au parcours de quelques femmes qui avaient pu souffrir de ça. Des parcours qui étaient inspirés de témoignages et puis je me suis demandé si ça ne pouvait pas être intéressant pour une femme d'étudier la psychologie inverse. La psychologie de l'agresseur. Et j'ai décrit un vrai prédateur. Quelqu'un qui évolue pourtant dans un milieu très correct, qui n'a pas vécu de choses brutales dans son enfance, mais qui a des pulsions violentes et qui les développe tout au long de sa vie par lâcheté. C'est quelqu'un qui a envie d'être violent, mais les hommes il n'ose pas trop parce qu'il sent que c'est plus dangereux, donc par pure lâcheté il se consacre aux femmes.
Philippe Chauveau :
Est-ce difficile pour un écrivain de se mettre dans la peau d'un personnage aussi violent ou y-a-t-il eu une certaine jouissance à imaginer ce personnage ?
Aymeric Patricot :
Je ne peux pas dire que j'ai eu une jouissance sadique à m'imaginer faire ce genre de chose. En revanche, il y a une vraie jouissance littéraire à imaginer le pire et à faire parler quelqu'un qui n'a aucune excuse. D'ailleurs, c'est quelqu'un qui n'a aucune excuse et qui se considère comme un salaud. Il n'y a aucune ambiguité morale au roman. Mais il se considère comme une sorte de maudit. Il se dit : « j'ai cette chose en moi, que j'ai développé jusqu'au bout. J'ai un peu raté ma vie. Ma vie a été horrible, mais je l'ai vécu jusqu'au bout ». Et mon plaisir de romancier, ça a été d'analyser les contradictions, les souffrances, les tristesses et en même temps les scènes très violentes. Je n'ai pas eu de plaisir à imaginer, mais du plaisir à décrire ces scènes de très grande violence.
Philippe Chauveau :
Là où vous poussez la perversité, c'est que votre personnage qui frappe les femmes, est journaliste à un moment de sa vie, il côtoie le milieu politique, il est même président d'une association qui vient en aide aux femmes battues. Il fallait oser ça !
Aymeric Patricot :
C'est un homme politique qui travaille à l'Assemblée nationale, qui travaille dans certaine mairies. En fait, je voulais un homme qui menait une double vie. Très respectable le jour en apparence, un couple très bourgeois et puis un comportement de vrai prédateur la nuit et montrer qu'il pouvait y avoir des personnalités clivées comme ça. D'ailleurs, je pense que ça existe, tous les psychiatres le disent, et c'est ça qui rendait le personnage intéressant. Et ce qui le rend d'autant plus troublant c'est qu'il a une activité politique très correcte et il créé effectivement une association de défense des femmes battues. Il aide dans son métier des femmes battues. Il les accueille. On peut se demander pourquoi il fait ça. Soit pour mieux se cacher, soit par mauvaise conscience, comme si dans la journée il cherchait à réparer ce qu'il fait la nuit.
Philippe Chauveau :
Le sujet est déroutant, mais le style est bien présent.
Aymeric Patricot :
Ma seule envie, c'est d'écrire un bon roman. Quand je l'ai relu, j'ai pensé à Simenon qui écrit aussi des romans très court, un peu polar, un peu analyse psychologique, mais avec un beau style. Un roman de Simenon c'est dérangeant, mais on a du plaisir à le lire, précisément parce que c'est dérangeant.
Philippe Chauveau :
Donc c'est un roman que vous assumez pleinement ?
Aymeric Patricot :
Oui. Même si je comprends que ça dérange et même si j'ai envie d'écrire autre chose et les prochains romans seront très différents, enfin j'espère.
Philippe Chauveau :
Merci Aymeric Patricot. Votre actualité chez Léo Scheer, « L'homme qui frappait les femmes ».
Aymeric Patricot
L'homme qui frappait les femmes
L'avis du libraire 1'54Le thème, le sujet est assez singulier. Ce n'est pas un sujet qui est tellement traité en littérature, c'est sous la forme d'un roman.
Il y a à la fois une écriture qui est bien fichue, académique, mais en même temps, il sait créer un rythme, un suspense, quelque chose comme ça qui nous prend, en dehors du thème qui de toute façon est tellement fascinant pour n'importe qui, surtout de la façon dont il l'a traité.
Mais au-delà de ça, au niveau des mots, au niveau du rythme des phrases, c'est vrai qu'on part comme ça dans ce voyage d'enfer pour les femmes.
Je le recommanderai parce que d'abord il est bien écrit. C'et un jeune auteur et c'est important de mettre en avant des jeunes auteurs qui écrivent bien. C'est un thème singulier que l'on ne traite pas souvent en littérature, tout au moins sous cet angle là. Là aussi, c'est très intéressant.
Maintenant, c'est certain qu'il y a des lecteurs qui puissent être rebutés par le côté un peu dur des situations qui sont décrites dans le livre. Néanmoins, c'est un livre à lire.
C'est un livre qui est à la fois brutal, mais aussi fascinant, captivant et qui se lit un peu comme un polar avec son suspense.
C'est un livre que l'on recommandera. Bien sûr, je ne suis pas sûr que ça s'adresse à tous les publics, mais c'est un livre qui fait partie des livres que l'on trouve aujourd'hui, dans tout ceux qui sortent et qui méritent une attention particulière.
Librairie « La belle Hortense » -
31 Rue Vieille du Temple 75004 Paris
01 48 04 71 60
Brigitte Leguern
Le thème, le sujet est assez singulier. Ce n'est pas un sujet qui est tellement traité en littérature, c'est sous la forme d'un roman.
Il y a à la fois une écriture qui est bien fichue, académique, mais en même temps, il sait créer un rythme, un suspense, quelque chose comme ça qui nous prend, en dehors du thème qui de toute façon est tellement fascinant pour n'importe qui, surtout de la façon dont il l'a traité.
Mais au-delà de ça, au niveau des mots, au niveau du rythme des phrases, c'est vrai qu'on part comme ça dans ce voyage d'enfer pour les femmes.
Je le recommanderai parce que d'abord il est bien écrit. C'et un jeune auteur et c'est important de mettre en avant des jeunes auteurs qui écrivent bien. C'est un thème singulier que l'on ne traite pas souvent en littérature, tout au moins sous cet angle là. Là aussi, c'est très intéressant. Maintenant, c'est certain qu'il y a des lecteurs qui puissent être rebutés par le côté un peu dur des situations qui sont décrites dans le livre. Néanmoins, c'est un livre à lire. C'est un livre qui est à la fois brutal, mais aussi fascinant, captivant et qui se lit un peu comme un polar avec son suspense. C'est un livre que l'on recommandera. Bien sûr, je ne suis pas sûr que ça s'adresse à tous les publics, mais c'est un livre qui fait partie des livres que l'on trouve aujourd'hui, dans tout ceux qui sortent et qui méritent une attention particulière.