Jérôme Loubry

Jérôme Loubry

Les refuges

Portrait 00'05'57"

Philippe Chauveau :

Bonjour Jérôme Loubry. Vous êtes dans l'actualité avec « Les refuges ». C'est votre nouveau titre, publié chez Calmann-Lévy. C'est déjà votre troisième roman. Tout avait démarré avec « Les chiens de Détroit », puis « Le douzième chapitre ». Tout cela a été vite, trois romans en trois ans !

Jérôme Loubry :

Oui, très rapide, le premier est sorti en 2017, le deuxième en 2018 et le troisième il y a deux mois tout juste.

Philippe Chauveau :

Vous êtes maintenant bien positionné en librairie mais cela a été un long cheminement puisqu'il y a eu une autre partie de votre vie avant, une autre activité professionnelle. Avec néanmoins toujours le goût des livres, le goût de l'écriture en tous les cas, le goût de la lecture. Je précise que vous êtes originaire du Berry, vous êtes né à Saint-Amand Montrond et si je le précise, c'est que cela a une importance dans votre vie d'auteur. Pourquoi ?Expliquez-nous.

Jérôme Loubry :

Oui, cela a une importance capitale pour moi puisqu'à Saint-Amand, il y a une imprimerie, l'imprimerie Bussière, qui est très connue dans le métier. Très tôt, j'ai été plongé dans les livres grâce à cette imprimerie puisque ma mère connaissait un ami qui travaillait là-bas et, régulièrement, il nous apportait un carton rempli de livres. On pouvait choisir ceux qui nous intéressait. Donc, j'ai vraiment été plongé rapidement dans Stephen King, Mary Higgins Clark… Tous les romans qui n'étaient pas encore sortis en librairie. Cela avait vraiment ce goût de trésors propres à l'enfance.

Philippe Chauveau :

Il y a aussi des auteurs français qui sont imprimés là-bas.

Jérôme Loubry :

Oui, Guillaume Musso par exemple.

Philippe Chauveau :

Beaucoup des grandes maisons d'édition françaises travaillent avec cette imprimerie. Je précise des auteurs français puisque vous citez des auteurs étrangers. Si on va un peu plus loin, en tant que lecteur, que ce soit à l'adolescence ou aujourd'hui à l'âge adulte, quels sont les auteurs qui vous font vibrer ? Vous avez choisi l'écriture du polar, du roman noir, du thriller plus précisément. En tant que lecteur, ce sont aussi vos goûts?

Jérôme Loubry :

Non, pas spécialement. Je suis plus attiré par la littérature classique, la littérature blanche, étrangère également. Mais dans les auteurs qui m'ont inspiré ou qui ont cheminé mon amour pour la littérature, il y a par exemple Albert Camus pour ce qui est français, James Elroy pour ce qui est du polar étranger. On trouve aussi Shakespeare, José Carlos Somoza qui est un psychologue espagnol qui écrit de très très bons thrillers et que je lis régulièrement, Céline avec « Le voyage au bout de la nuit » qui a été un choc dans ma vie de lecteur et beaucoup d'autres, principalement plus étrangers c'est vrai. Mais je commence à lire un peu plus d’auteurs rançais à présent.

Philippe Chauveau :

Vous êtes donc un lecteur éclectique. En préparant cette émission, vous m'avez confié qu'il y avait eu cette autre vie professionnelle avant qu'un jour, vers l'âge de 40 ans, un matin, vous vous réveillez avec l'envie de changer de parcours et de concrétiser le rêve de l'écriture. Cela veut dire que vous écriviez déjà pour vous personnellement. Mais pourquoi aviez-vous besoin d'écrire ?

Jérôme Loubry :

Je n'ai pas de réponse à cela. C'est vraiment un besoin viscéral qui vient de l'intime. J'ai commencé à écrire des nouvelles vers l'âge de 16 ans. Ensuite, j'ai souhaité agrandir les histoires et approfondir les personnages. Mais ces romans de jeunesse sont toujours restés dans un tiroir et ils le sont encore d'ailleurs ! Depuis l'âge de 9 ans, je voulais écrire un livre. J'avais demandé à ma mère une machine à écrire parce que je voulais écrire un texte qui soit vrai, qui ressemble à un vrai livre. Je l'ai rangé dans un coin de ma mémoire et puis après, la vie a fait que j'ai suivi d'autres chemins. Mais je n'ai jamais perdu ce sentiment qu'un jour, je serai écrivain. Je pensais que ce serait un peu plus tard. Je me voyais à la retraite en train d'écrire dans ma chambre mais j'ai toujours gardé ça en moi. Finalement, c'est ce qui est ressorti vers la quarantaine, quand j'ai décidé d'arrêter ma profession pour me lancer dans l'écriture de mon premier roman, « Les chiens de Détroit ».

Philippe Chauveau :

Cela veut dire aussi qu'à ce moment-là, vous vous sentez autorisé à envoyer votre manuscrit à un éditeur, ce que vous n'osiez peut-être pas faire avec vos précédents écrits. Pourquoi ce déclic ?

Jérôme Loubry :

Sans doute pour ne pas avoir de regrets, ne pas me dire dans quelques années : "J'aurais dû mais c'est trop tard." Je voulais vraiment aller au bout du processus pour cela.

Philippe Chauveau :

Lorsque l'on discute avec vos lecteurs, il y a des mots qui reviennent. "Ses livres m'empêchent de dormir. C'est addictif. J'adore avoir peur avec les livres de Jérôme Loubry." On l'a dit, cela fait trois ans maintenant que vous évoluez dans cet univers de la littérature, vous allez beaucoup en librairies, en médiathèques, en salons. Comment recevez-vous ces remarques de lecteurs ? Comment vivez-vous cette nouvelle notoriété ? Est-ce que, finalement, vous vous êtes découvert différemment en prenant la casquette d'auteur.

Jérôme Loubry :

C'est un peu un rêve éveillé. Voilà, c'est un gamin de 9 ans qui se lève et qui d'un coup est devenu écrivain ! Donc, je prends cela avec beaucoup de plaisir mais aussi avec une distance parce que je sais qu'il a fallu quand même plus de 30 ans pour arriver là. Mais je reconnais qu’il y a beaucoup de joie parce que là c'est mon troisième livre en trois ans et c'est assez rapide. Les livres ont été très bien reçus par les blogueurs, par la presse et par les critiques. Je prends ça vraiment, même si c'est intérieur, avec beaucoup de plaisir. J'ai toujours adoré me faire peur et c'est avec un certain plaisir que j'entends que c'est à mon tour de faire peur maintenant à travers mes écrits.

Philippe Chauveau :

Vous nous faites peur et vous le faites brillamment ! Jérôme Loubey, « Les refuges », votre nouveau titre chez Calmann-Lévy.

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  • Quand il évoque son parcours d’auteur, Jérôme Loubry n’hésite pas à parler d’un conte de fées. Dès l’adolescence, dans sa ville natale de Saint Amand Montrond, il dévore les livres qu’un ami de la famille lui ramène de l’imprimerie locale, là où nombre de maisons d’éditions font publier leurs ouvrages. Mary Higgins Clark, James Elroy, Stephen King deviennent ainsi des familiers de Jérôme Loubry et auront une influence sur sa vie à venir. Nul doute que son envie d’écrire lui vient de là ! Après avoir...Les refuges de Jérôme Loubry - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : "Nous fuyons tous quelque chose ou quelqu'un...". C'est ce qu'indique le bandeau sur la couverture de votre troisième roman Jérôme Loubry, « Les refuges ». Le titre est énigmatique. C'est votre troisième roman chez Calmann-Lévy. Vous faites partie des petits nouveaux dans le domaine du thriller et vous réussissez brillamment à nous faire peur. Je le précise, ce sont les toutes premières pages mais elles sont importantes. Nous sommes en 2019, dans une fac, à la faculté de Tours précisément, avec un...Les refuges de Jérôme Loubry - Livre - Suite