Depuis son premier livre « Voyage au pays de toutes les russies », en 1992, à travers ses romans, ses essais, ses récits de voyage mais aussi ses films documentaires, Oliver Weber raconte le monde, ses drames, ses conflits, ses injustices et ses soubresauts.

Grand reporter pour plusieurs titres de presse écrite français et internationaux, il couvre les grands conflits de notre époque mais aussi les mouvements armés et les guérillas qui sévissent aux quatre coins du globe. En 2001, il est l’un des rares journalistes à rencontrer le commandant Massoud, noue des liens de sympathie avec lui et est à ses côtés à quelques heures de son assassinat. De cette rencontre naitra le livre « Massoud, le rebelle assassiné ».

Très engagé dans les causes humanitaires, Olivier Weber a été nommé en 2008 ambassadeur itinérant en charge de la traite des êtres humains, sujet qu’il aborde notamment dans son livre « J’aurai de l’or ».

Pour ses ouvrages, Olivier Weber a été moultes fois récompensé, notamment par le prix Joseph Kessel ou le prix Albert Londres.

Lui, le reporter de guerre a choisi dans son nouveau livre de mettre en lumière une consoeur, Gerda Taro, photographe reporter tuée à 27 ans, en 1937, pendant la guerre d’Espagne. Elle est d’ailleurs la première femme reporter tuée dans l’exercice de ses fonctions. Récupérée par les communistes au moment de sa mort, le personnage de Gerda Taro est tombé dans l’oubli jusqu’à ce que ses clichés soient redécouverts inopinément il y a quelques années. Et des expos sont depuis régulièrement consacrées à la jeune femme.

Si pour ce nouveau livre, Olivier Weber a choisi la plume romanesque, il ne s’agissait pas pour autant de raconter Gerda Taro de sa naissance à sa mort mais bien de se focaliser sur les années 36, 37 et leurs répercussions. Après avoir fui l’Allemagne nazie, Gerda arrive dans un Paris bouillonnant qui s’étourdit sans vouloir voir la menace qui guette. Militante socialiste, elle y rencontre les grands noms de l’époque et construit son histoire d’amour avec Robert Capa, qui deviendra le photographe que l’on sait. Et puis, il y aura cette volonté d’aller en Espagne pour témoigner des évènements par la photographie, jusqu’à cette mort, accidentelle ou non, sous les chenilles d’un char républicain.

Au-delà du destin tragique de Gerda Taro, Olivier Weber nous raconte aussi cette époque qui danse sur un volcan et cette guerre d’Espagne moins manichéenne qu’il n’y parait. Porté par une écriture enlevée et érudite, ce roman est passionnant de bout en bout et nous permet de redécouvrir cette femme exceptionnelle, la destinée d’un météore dans une période complexe et troublée.

C’est un coup de cœur.

« Dans l’œil de l’archange » d’Olivier Weber est publié chez Calman Levy.