Elsa Fottorino

Elsa Fottorino

Mes petites morts

Le livre 4'07
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Elsa Fottorino, votre premier roman publié aux éditions Flammarion, Mes petites morts. Cette histoire c’est Anna, une jeune femme qui a vingt ans et qui part en Irlande pour poursuivre ses études. Et là-bas, elle va rencontrer deux garçons ; il y aura Marek et Otto. Anna c’est un prénom qui se lit dans les deux sens, ce n’est pas anodin j’imagine ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Non, parce que je voulais écrire quelque chose de cyclique. C’est une histoire qui tourne en rond, qui tourne en trois.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Trois personnages, deux histoires d’amour en parallèle ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Oui, une sorte de parallèle étrange, puisqu’à la base Anna aime Marek et il y a une impossibilité qui est liée à la maladie de Marek, qui ne veut pas s’engager vis à vis d’elle. D’ailleurs il ne l’informe même pas de sa maladie, par dignité ou par lâcheté, on ne sait pas trop. Et Anna, qui est très malheureuse, se réfugie dans les bras d’Otto par compensation.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi l’envoyer en Irlande, à Cork ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Cork est une ville qui est austère, pluvieuse, brumeuse. Et finalement ça incarne le personnage, les choix qu’elle fait vont être quelque part les mauvais choix. Peut être qu’elle aurait été plus heureuse de partir à Naples ou Rome. Non elle va choisir une ville qui va être tout de suite difficile d’accès. 

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Il y a donc Cork en Irlande et Prague. Deux villes très différentes, pourquoi le choix de Prague également ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Justement c’est complètement contradictoire avec la ville de Cork qui est difficile d’accès. Finalement on trouve son charme derrière les façades qui ne sont pas très jolies, dans ses rues un peu ingrates. Il y a un charme un peu caché. Alors que Prague c’est l’inverse, quand on arrive dans cette ville on est conquis, et finalement elle devient écœurante à force de perfection. 

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi ces non-dits. Pourquoi les personnages n’osent-ils pas se confier ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Je sais que je suis quelqu’un d’assez pudique. En général il y a toujours une sorte de délicatesse dans les rapports naissants. Et ce qui m’intéresse, c’est que là, c’est exacerbé. Mais il y a toujours une phase dans la relation, quelque soit la personne même la plus exubérante, une phase qui peut durer cinq minutes comme des semaines va être une sorte de phase originelle. Il va y avoir une sorte de cristallisation des choses. Et c’est cette phase de cristallisation qui se développe dans le roman, jusqu’à ce que le cristal explose. Quand il explose c’est le feu d’artifice, il y en a partout et c’est impossible de recoller les petits bouts.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Ce personnage d’Anna vous l’avez construit rapidement, ou c’est un personnage que vous aviez en vous depuis longtemps, que vous aviez envie de coucher sur le papier ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
J’avais envie de partir d’un personnage qui est un peu inconsistant, qui ne fait pas vraiment de choix, qui fait toujours des compromis et qui n’a pas vraiment de jugement affirmé. Ce genre de personnage c’est comme un réservoir. On peut l’interpréter différemment, le remplir de toutes les contenances possibles, de tous les jugements possibles. En tout cas ça m’intéressait d’avoir ce personnage comme ça, qui était insondable.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Il y a un choix dans les mots, dans l’écriture des phrases. On sent qu’il y a du travail derrière, mais il y a une certaine fluidité, légèreté

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Avant même que les adjectifs, que certains mots ne soient en place, ce qui comptait, c’était le rythme de la phrase. Et à partir d’une phrase, je pouvais presque savoir comment allait se construire celle d’après, pour une question de rythme. C’est curieux. J’allais par exemple privilégier un adjectif à trois syllabes pour que ça corresponde au rythme, ou alors si ça ne correspondait pas, j’essayais de changer les mots de place.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Une histoire de rendez vous manqué, alors ne manquez pas le rendez vous avec Elsa Fottorino.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Elsa Fottorino, votre premier roman publié aux éditions Flammarion, Mes petites morts. Cette histoire c’est Anna, une jeune femme qui a vingt ans et qui part en Irlande pour poursuivre ses études. Et là-bas, elle va rencontrer deux garçons ; il y aura Marek et Otto. Anna c’est un prénom qui se lit dans les deux sens, ce n’est pas anodin j’imagine ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Non, parce que je voulais écrire quelque chose de cyclique. C’est une histoire qui tourne en rond, qui tourne en trois.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Trois personnages, deux histoires d’amour en parallèle ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Oui, une sorte de parallèle étrange, puisqu’à la base Anna aime Marek et il y a une impossibilité qui est liée à la maladie de Marek, qui ne veut pas s’engager vis à vis d’elle. D’ailleurs il ne l’informe même pas de sa maladie, par dignité ou par lâcheté, on ne sait pas trop. Et Anna, qui est très malheureuse, se réfugie dans les bras d’Otto par compensation.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi l’envoyer en Irlande, à Cork ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Cork est une ville qui est austère, pluvieuse, brumeuse. Et finalement ça incarne le personnage, les choix qu’elle fait vont être quelque part les mauvais choix. Peut être qu’elle aurait été plus heureuse de partir à Naples ou Rome. Non elle va choisir une ville qui va être tout de suite difficile d’accès. 

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Il y a donc Cork en Irlande et Prague. Deux villes très différentes, pourquoi le choix de Prague également ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Justement c’est complètement contradictoire avec la ville de Cork qui est difficile d’accès. Finalement on trouve son charme derrière les façades qui ne sont pas très jolies, dans ses rues un peu ingrates. Il y a un charme un peu caché. Alors que Prague c’est l’inverse, quand on arrive dans cette ville on est conquis, et finalement elle devient écœurante à force de perfection. 

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi ces non-dits. Pourquoi les personnages n’osent-ils pas se confier ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Je sais que je suis quelqu’un d’assez pudique. En général il y a toujours une sorte de délicatesse dans les rapports naissants. Et ce qui m’intéresse, c’est que là, c’est exacerbé. Mais il y a toujours une phase dans la relation, quelque soit la personne même la plus exubérante, une phase qui peut durer cinq minutes comme des semaines va être une sorte de phase originelle. Il va y avoir une sorte de cristallisation des choses. Et c’est cette phase de cristallisation qui se développe dans le roman, jusqu’à ce que le cristal explose. Quand il explose c’est le feu d’artifice, il y en a partout et c’est impossible de recoller les petits bouts.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Ce personnage d’Anna vous l’avez construit rapidement, ou c’est un personnage que vous aviez en vous depuis longtemps, que vous aviez envie de coucher sur le papier ?

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
J’avais envie de partir d’un personnage qui est un peu inconsistant, qui ne fait pas vraiment de choix, qui fait toujours des compromis et qui n’a pas vraiment de jugement affirmé. Ce genre de personnage c’est comme un réservoir. On peut l’interpréter différemment, le remplir de toutes les contenances possibles, de tous les jugements possibles. En tout cas ça m’intéressait d’avoir ce personnage comme ça, qui était insondable.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Il y a un choix dans les mots, dans l’écriture des phrases. On sent qu’il y a du travail derrière, mais il y a une certaine fluidité, légèreté

Elsa Fottorino( Mes petites morts) :
Avant même que les adjectifs, que certains mots ne soient en place, ce qui comptait, c’était le rythme de la phrase. Et à partir d’une phrase, je pouvais presque savoir comment allait se construire celle d’après, pour une question de rythme. C’est curieux. J’allais par exemple privilégier un adjectif à trois syllabes pour que ça corresponde au rythme, ou alors si ça ne correspondait pas, j’essayais de changer les mots de place.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Une histoire de rendez vous manqué, alors ne manquez pas le rendez vous avec Elsa Fottorino.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Publier son premier roman à 23 ans, c’est déjà une belle réussite. Mais quand en plus, la critique salue la qualité du récit et de l’écriture, on se dit qu’il y a là un talent à surveiller de près. Elsa Fottorino n’aime pas les flatteries mais force est de constater que son premier roman Mes petites morts est un petit bijou. Une jeune femme d’aujourd’hui, partie mettre un point final à son adolescence dans les brumes irlandaises. Deux garçons succombant à son charme, avec chacun un secret non ...Mes petites morts d'Elsa Fottorino - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour Elsa Fottorino Elsa Fottorino( Mes petites morts) : Bonjour Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Nous évoquerons avec vous votre premier roman, publié chez Flammarion, Mes petites morts. Mais auparavant, on va faire un peu plus connaissance. Qui êtes vous ? Vous êtes une toute jeune auteur, quel a été votre parcours ? Elsa Fottorino( Mes petites morts) : J’ai commencé à écrire quand j’étais au lycée. J’habitais à La Rochelle. Comme j’habitais seule,...Mes petites morts d'Elsa Fottorino - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Elsa Fottorino, votre premier roman publié aux éditions Flammarion, Mes petites morts. Cette histoire c’est Anna, une jeune femme qui a vingt ans et qui part en Irlande pour poursuivre ses études. Et là-bas, elle va rencontrer deux garçons ; il y aura Marek et Otto. Anna c’est un prénom qui se lit dans les deux sens, ce n’est pas anodin j’imagine ? Elsa Fottorino( Mes petites morts) : Non, parce que je voulais écrire quelque chose de cyclique. C’est une histoire qui...Mes petites morts d'Elsa Fottorino - Le livre - Suite