Son nom ne vous est peut-être pas encore familier et pourtant il s’impose au fil des années comme un écrivain majeur dans la petite famille des auteurs de romans noirs français. Depuis « J’attraperai ta mort » en 2009, Hervé Commère a su démontrer qu’il joue habilement avec nos nerfs, qu’il a le sens de l’intrigue et de la psychologie de ses personnages. Mais surtout Hervé Commère a aussi une vrai plume, une écriture maîtrisée, bien construite, fluide et recherchée à la fois. Bref, tout en évoluant dans l’univers du roman noir, l’auteur fait aussi œuvre littéraire. Voici son 6ème roman « Sauf », paru chez Fleuve. Un titre qui claque, quatre lettres qui prennent tout leur sens au fil des pages. Mathieu a réussi sa vie d’homme avec sa femme Anna et leur fille Laurie. Ce n’était pourtant pas gagné. Elevé par son oncle et sa tante en banlieue parisienne, Mathieu que ses proches appellent Mat a eu une adolescence rebelle, fruit du drame de son enfance lorsque ses parents sont morts tous deux une nuit de l’été 1976, dans l’incendie de leur maison en Bretagne. Lui n’était pas là, en colonie de vacances dans les Vosges le soir du drame. Il n’a aucun souvenir de son enfance, tout a brûlé dans l’incendie de la maison familiale. Mais voilà qu’un jour, au dépôt vente dont Mat s’occupe, on dépose un album photo qui va réveiller de vieux démons. Notre héros va être pris dans une spirale infernale. Vous l’aurez compris, dès les premières pages, on a envie d’en savoir plus et voilà typiquement le livre qui vous gardera éveillé une bonne partie de la nuit. Mais au-delà de l’intrigue bien menée, originale, pleine de rebondissements, on s’intéressera et on s’attachera à ce personnage de Mat qui a su se battre contre les drames de la vie et qui va devoir lutter, une fois encore. On n’oubliera pas les personnages secondaires, puissants eux-aussi, qui par leur psychologie parfois complexe ont des choses à nous dire. Un excellent thriller donc, mais le nouveau roman d’Hervé Commère est bien plus que cela. « Sauf » d’Hervé Commère est publié chez Fleuve noir.