Etienne de Montety

Etienne de Montety

La douceur

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Il a suivi des études politiques avant de s’orienter vers le journalisme. Mais c’est bien la littérature qui a toujours fait vibrer Etienne de Montety.

Directeur adjoint du Figaro pour les pages littéraires, il y publie chaque jour un billet d’humeur.

Intéressons-nous ici à l’écrivain même si la patte du journaliste n’est jamais loin.

C’est d’abord par des biographies qu’Etienne de Montety est entré en librairie. En 1994, il publie chez Julliard un ouvrage sur l’écrivain controversé Thierry Maulnier puis sur le résistant Honoré d’Estienne d’Orves. Il faut attendre 2009 pour qu’il s’essaie à l’écriture romanesque avec « L’article de la mort » chez Gallimard qui séduit la critique. Dès lors, c’est en tant que romancier qu’Etienne de Montety va fidéliser son lectorat. « La route du salut », en 2013, « L’amant noir » en 2017 ou « La Grande épreuve » en 2020. Ce dernier titre, primé par l’Académie française, est une saisissante et glaçante peinture de notre société pour laquelle l’auteur s’est librement inspiré de l’assassinat du père Hamel en juillet 2016.

Pour son nouveau titre, « La douceur », qui vient de paraitre, Etienne de Montety choisit d’aborder le thème de la résilience à travers une femme survivante des camps qui trouve dans la beauté simple du monde la force de vivre et d’aimer.

Elle s’appelle May de Caux, elle avait 20 ans en 1944. Par les hasards de l’existence, là voilà qui fait front à l’ennemi et s’engage dans la Résistance. Arrêtée, déportée à Ravensbrück, elle connaitra l’horreur des camps mais en réchappera.

Pourtant, tout cela, au fil des années, des décennies, elle le cache, n’en parle pas, préférant se réfugier derrière le personnage d’une femme élégante, bourgeoise, cherchant à faire le bien autour d’elle, œuvrant pour de nobles causes. Son carnet d’adresses lui a d’ailleurs permis de devenir présidente de la fédération internationale de la rose. C’est à cette occasion que le narrateur, journaliste de son état, fait la connaissance de cette femme à l’éducation parfaite, à l’amabilité permanente. C’est ainsi que commence le roman. Très vite néanmoins, le journaliste décèle que cette femme cache une faille, ce fameux secret enfoui. Il va percer son mystère et l’inciter à témoigner pour dénoncer l’horreur. Surtout, ce journaliste désabusé, revenu de tout, en conflit avec son passé familial, va lui-même se redécouvrir à travers May de Caux, librement inspirée, précisons-le, par un personnage authentique.

Les roses, avec la délicatesse de leur parfum, la douceur de leur pétale et l’agressivité de leurs épines sont bien présentes dans le roman. Elles sont à l’image de ce que va vivre May au cours de sa vie : être confrontée à la violence et à l’horreur du monde et patiemment, sans haine, se reconstruire et s’offrir une nouvelle chance de bonheur par le simple sentiment de s’ouvrir aux beautés du monde. Une histoire racontée habilement avec pudeur, simplicité… et douceur.

Le nouveau roman d’Etienne de Montety, « La douceur », est publié aux éditions Stock.