Véronique Biefnot est Belge. Née dans le Hainault, elle vit aujourd'hui à Bruxelles. Bruxelles qui est d'ailleurs le décors du premier roman de cette jeune femme qui en Belgique est bien connue pour mener une carrière de comédienne et de peintre.
Ce premier roman « Comme des larmes sous la pluie » est à la fois un thriller, une histoire d'amour et un roman psychologique où s'entrecroisent les destins de différents personnages face à un fait divers sordide.
Conçu comme un roman polyphonique, ce livre fait la part belle à une écriture élégante et originale, dans laquelle on peut retrouver les influences de la jeune romancière. Un nouveau talent à suivre donc. Comme des larmes sous la pluie de véronique Biefnot est d'ailleurs en lice pour le prix Découverte de la fondation Prince Pierre de Monaco.
« Comme des larmes sous la pluie » de Véronique Biefnot, aux éditions Héloïse D'Ormesson. Véronique Biefnot est sur Web TV Culture.

Philippe Chauveau
Bonjour Véronique Biefnot. Vous publiez aux éditions Héloïse d'Ormesson votre premier roman, « « Comme des larmes sous la pluie » . Vous venez de Belgique, de Bruxelles, et je le précise parce que c'est important dans votre livre, on aura l'occasion dans reparler. C'est important aussi dans votre vie, parce qu'en Belgique vous êtes connue, vous avez fait de la télévision, du cinéma, du théâtre aussi beaucoup, vous êtes peintre également, un peu de chanson ... Vous êtes en quelque sorte une touche à tout. Vous aimez aller découvrir différents univers ?

Véronique Biefnot
Oui, ça a toujours été le cas et j'essaie tant bien que mal de continuer dans cette voie là. Je trouve que c'est absolument épanouissant de passer d'un univers à l'autre, parfois dans l'introspection, parfois en étant, au contraire, assez extravertie quand je suis sur scène. Ça m'équilibre énormément et je pense que c'est positif, qu'une discipline nourrit l'autre.

Philippe Chauveau
Parlons justement du théâtre, vous êtes donc comédienne, vous créez des costumes également, vous faites de la mise en scène... Vous aimez tout cet univers du théâtre, ou il y a une préférence ?

Véronique Biefnot
Non, en fait dans tous ces secteurs là je suis un artisan. J'aime bien connaître tous les aspects du boulot. En théâtre c'est vrai que tout m'intéresse: les décors, les patines, les trompes l'oeil, faire les costumes de A à Z, la mise en scène, l'écriture. J'ai fait pas mal d'adaptations théâtrales. J'aime bien aborder les choses par tous leurs aspects, dans la mesure du possible.

Philippe Chauveau
Et alors l'écriture dans tout ça ?

Véronique Chauveau
L'écriture c'était la base de tout, voilà pourquoi j'ai fait des études de lettres. J'en étais un peu distraite par le théâtre où j'ai très rapidement travaillé. J'y ai pris beaucoup de plaisir et j'ai écris beaucoup pour ce milieu particulier. « Comme des larmes sous la pluie » est mon premier roman, c'est la première fois que je me suis frottée à la forme romanesque.

Philippe Chauveau
Qu'avez-vous découvert dans l'écriture romanesque ? Est-ce qu'une autre Véronique Biefnot s'est imposée à vous ?

Véronique Biefnot
Oui, certainement. En tout cas, un plaisir jubilatoire incroyable. C'est une écriture relativement libre, surtout que je l'ai fait en totale inconscience, en ne connaissant absolument pas le milieu de l'édition, en ayant aucune perspective d'être éditée. Donc c'est que du bonheur, je l'ai écrit en totale liberté.

Philippe Chauveau
Est-ce que tous ces univers se nourrissent les uns des autres ? Est-ce que votre travail au théâtre se retrouve aujourd'hui dans votre écriture et inversement ?

Véronique Biefnot
En tout cas inversement, je ne sais pas dans l'autre sens. Je suis certaine que la pratique du rythme théâtral où les choses sont découpées en actes, m'ont donné un rythme particulier de manière inconsciente, oui certainement.

Philippe Chauveau
Merci beaucoup Véronique Biefnot, votre premier roman publié chez Héloïse d'Ormesson, « Comme des larmes sous la pluie ».

Philippe Chauveau
Véronique Biefnot, nous avons plaisir a vous accueillir puisque vous publiez aux éditions Héloïse d'Ormesson, votre premier roman, « Comme des larmes sous la pluie ». L'action se situe en Belgique, à Bruxelles plus exactement. Vous êtes belge de naissance, et vous vivez à Bruxelles. Bruxelles est très présente dans le livre. Nous sommes avec Simon qui est un jeune romancier à succès, à paillettes, mais un peu mal dans sa peau pour plusieurs raisons, notamment parce qu'il a perdu son épouse. Il a un fils et que va t-il se passer dans cette aventure ?

Véronique Biefnot
Simon effectivement, a du mal à se remettre de la perte de son épouse. Et malgré son succès, malgré cette fréquentation de la Jet-set internationale, il ne trouve pas sa place. Il vient donc en Belgique rejoindre son ami d'enfance qui est architecte et qui vit avec toute sa petite famille. J'ai construit ce roman de manière polyphonique, avec l'univers de Simon, l'écrivain, l'univers de cette petite famille lambda et ces petits bonheurs tranquilles et quotidiens.

Philippe Chauveau
Et puis un personnage féminin...

Véronique Biefnot
Un personnage féminin qui est assez énigmatique. Naëlle qui ne s'est pas y faire, ni avec elle, ni avec le monde. Simon se réfugie dans l'écriture et elle se réfugie dans la lecture. Et bien sûr, ces deux là vont se croiser à un moment...

Philippe Chauveau
Vous le disiez c'est un livre chorale, un livre polyphonique avec différents univers. Celui de Cécile et Grégoire, c'est une petite famille tout ce qu'il y a de plus traditionnel.

Véronique Biefnot
Voilà, une famille plutôt bourgeoise avec trois enfants. J'avais envie de faire un peu le contrepoint parce que ce qui arrive dans la vie de Simon et Naëlle n'est pas banal, c'est parfois lourd, c'est extrêmement romanesque. Donc j'avais envie d'avoir un contrepoint qui soit du quotidien. Je pense que la vie n'est pas manichéenne n'est pas univoque, on est pas tout le temps dans le drame ou dans les histoires à l'eau de rose. La vie c'est un peu tout, un jour rose, un jour noir, et j'avais envie de cette petite famille qui remet les choses parfois à leur juste place. On est pas dans la passion en permanence, on peut être dans l'amour tendre, d'un couple installé et qui s'aime contrairement à une passion débutante où on fait des choses extrêmes.

Philippe Chauveau
C'est un roman à la fois sombre puisqu'il y a ce thriller avec ce fait divers qu'on ne va pas évoquer, mais particulièrement sordide, inspiré de faits divers qu'on a connu ces dernières années. Et puis c'est un roman à la fois lumineux, avec ces personnages qui essayent de se construire, qui essayent de se découvrir mutuellement. Vous avez alterné volontairement ?

Véronique Biefnot
Oui, parce que l'idée est de se dire que les jeux ne sont pas faits. On a ces deux personnages, Simon a qui tout semble réussir mais qui n'y arrive pas, Naëlle a qui rien ne semble n'avoir réussi jusque là, puisqu'elle a eu de très mauvaises cartes au point de départ. Et donc se dire qu'on peut avoir une action sur son destin. J'espère.

Philippe Chauveau
Merci beaucoup Véronique Biefnot, votre premier roman « Comme des larmes sous la pluie », c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.

C'est ma représentante qui m'a présenté le livre pour la première fois et elle m'a dit : « lis-le, ça va te plaire ». Effectivement, j'ai lu le livre, je l'ai commencé et je l'ai fini dans la soirée. Il sort de l'ordinaire. Ce n'est pas un héros qui tombe amoureux d'une héroïne... tout se passe bien, il y a des papillons, du soleil etc... Ce sont deux êtres fragiles qui se rencontrent, qui se reconnaissent et ce n'est pas quelque chose que l'on trouve dans tous les livres.
C'est pas du tout narratif et descriptif, c'est du sentiment à l'état pur. C'est un sentiment assez fort, puisque c'est un sentiment de souffrance. On sort de la narration, c'est plus du témoignage.