Gilles Leroy

Gilles Leroy

Zola Jackson

Portrait 4'25
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Gilles Leroy.

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Bonjour.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci de nous recevoir pour votre nouveau roman, c'est au Mercure de France, Zola Jackson. Il y a eu des études littéraires, il y a eu des voyages, il y a eu le journalisme et puis en 1987, un premier roman Habibi. Comment la littérature, comment l'écriture est-elle entrée dans votre vie ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Vers l'âge de 15 ans, j'ai commencé à écrire des nouvelles, des ébauches, on va dire. Et puis j'ai continué, il y a eu des moments où j'ai un peu arrêté, où j'ai hésité à poursuivre mes études par exemple. Et puis en fait, non, je les ai arrêtées très tôt à 20 ans. Là, on peut dire que globalement, je n'ai passé ma vie qu'à écrire. En faisant aussi beaucoup de petits boulots alimentaires, parce qu'il fallait vivre.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quel lecteur êtes-vous ? Quels sont les auteurs que vous aimez retrouver ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : J'ai baigné toute mon enfance, enfin ma pré-adolescence dans Stendhal que j'ai découvert très tôt et puis dans Balzac, enfin dans les grands classiques. Et plus tard, j'ai découvert la poésie moderne, on va dire, contemporaine qui a été un autre choc puis la littérature américaine, puis la littérature japonaise voilà. Ce sont des séries de découvertes qui jalonnent ma vie de lecteur. Quel lecteur je suis ? Je crois que je suis un lecteur très lent parce que souvent je m'arrête sur une phrase pendant 5min-10min et j'essaie de comprendre, de ressentir ce qu'a fait l'auteur, comment il est arrivé à écrire cette phrase qui me semble parfaite, par exemple, ou au contraire très énigmatique.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Ca vous apporte quoi l'écriture, c'est un moment de plénitude, de souffrance ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : De plénitude, parfois, mais on va dire que la plénitude c'est peut-être 5% du temps. De la souffrance parfois aussi, c'est beaucoup de travail. En même temps, ce qui me frappe, c'est que lorsque je n'écris pas, je m'ennuie. C'est comme ça que j'occupe ma vie, que j'occupe mon temps.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Lorsque l'on suit votre parcours d'écrivain, romancier, en l'occurrence, on sent que votre vie apparaît de façon très régulière dans vos livres. Il y a eu Maman est morte, il y a eu Vladimir qui apparaît dans L'Amant russe, ce petit village du Var aussi dans le Soleil Noir. C'est important, de temps en temps, de mettre des pincées, des poignées de sa vie dans ses romans ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : En fait, c'est simplement que je suis un écrivain du réel. Je pars toujours de quelque chose de réel, je n'invente pas une situation. Parfois, il se trouve que ce réel je le pioche autour de moi, au plus près de moi et parfois il s'agit même de ma propre vie. J'ai l'impression que ce que j'ai vécu est prétexte à raconter une histoire plutôt. Je veux dire par là que dans certains de mes livres qu'on dit autobiographiques, je parle beaucoup plus de mes parents, de mes grands-parents, de ma famille, de mes amis, que de moi-même qui suis simplement le narrateur et assez planqué finalement comme narrateur.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quand le prix Goncourt déboule dans votre vie comme ça a été le cas, c'était en 2007, pour Alabama Song. Justement, vous qui êtes quelqu'un d'assez discret, comment l'avez-vous vécu ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Une chose inattendue parce que je ne pensais vraiment pas avoir un prix comme ça un jour dans ma vie. J'avais rien fait pour. Ce qui était drôle, c'est que j'avais donc écrit ce livre sur les Fitzgerald et Fitzgerald parlait de sa femme Zelda, en disant : « J'ai épousé un tourbillon. » Et je me disais c'est quand même étrange comme punition parce que je me retrouve après avoir écrit sur eux à devoir vivre la vie... Bon eux ils l'ont mené toute leur vie, moi ça n'a été que deux ans, mais à devoir vivre ce type de vie que je trouvais à la fois fascinant, mais en tant que spectateur, pas en tant qu'acteur, et à la fois effrayant.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Est-ce qu'il est difficile de reprendre la plume après avoir obtenu un Goncourt ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Pas pour moi, non. J'ai pas arrêté d'écrire. En fait, une semaine avant le prix, Naïve éditions m'avait demandé d'écrire un texte. J'ai écrit ce texte qui est paru quatre mois après le prix Goncourt. Et puis j'ai commencé quelques semaines plus tard, un nouveau texte qui est là, donc je n'ai pas arrêté.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : On reste donc dans ce sud des Etats-Unis, après Alabama Song, le prix Goncourt, voici votre nouveau roman Gilles Leroy, Zola Jackson, c'est aux éditions Mercure de France.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Gilles Leroy.

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Bonjour.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci de nous recevoir pour votre nouveau roman, c'est au Mercure de France, Zola Jackson. Il y a eu des études littéraires, il y a eu des voyages, il y a eu le journalisme et puis en 1987, un premier roman Habibi. Comment la littérature, comment l'écriture est-elle entrée dans votre vie ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Vers l'âge de 15 ans, j'ai commencé à écrire des nouvelles, des ébauches, on va dire. Et puis j'ai continué, il y a eu des moments où j'ai un peu arrêté, où j'ai hésité à poursuivre mes études par exemple. Et puis en fait, non, je les ai arrêtées très tôt à 20 ans. Là, on peut dire que globalement, je n'ai passé ma vie qu'à écrire. En faisant aussi beaucoup de petits boulots alimentaires, parce qu'il fallait vivre.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quel lecteur êtes-vous ? Quels sont les auteurs que vous aimez retrouver ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : J'ai baigné toute mon enfance, enfin ma pré-adolescence dans Stendhal que j'ai découvert très tôt et puis dans Balzac, enfin dans les grands classiques. Et plus tard, j'ai découvert la poésie moderne, on va dire, contemporaine qui a été un autre choc puis la littérature américaine, puis la littérature japonaise voilà. Ce sont des séries de découvertes qui jalonnent ma vie de lecteur. Quel lecteur je suis ? Je crois que je suis un lecteur très lent parce que souvent je m'arrête sur une phrase pendant 5min-10min et j'essaie de comprendre, de ressentir ce qu'a fait l'auteur, comment il est arrivé à écrire cette phrase qui me semble parfaite, par exemple, ou au contraire très énigmatique.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Ca vous apporte quoi l'écriture, c'est un moment de plénitude, de souffrance ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : De plénitude, parfois, mais on va dire que la plénitude c'est peut-être 5% du temps. De la souffrance parfois aussi, c'est beaucoup de travail. En même temps, ce qui me frappe, c'est que lorsque je n'écris pas, je m'ennuie. C'est comme ça que j'occupe ma vie, que j'occupe mon temps.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Lorsque l'on suit votre parcours d'écrivain, romancier, en l'occurrence, on sent que votre vie apparaît de façon très régulière dans vos livres. Il y a eu Maman est morte, il y a eu Vladimir qui apparaît dans L'Amant russe, ce petit village du Var aussi dans le Soleil Noir. C'est important, de temps en temps, de mettre des pincées, des poignées de sa vie dans ses romans ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : En fait, c'est simplement que je suis un écrivain du réel. Je pars toujours de quelque chose de réel, je n'invente pas une situation. Parfois, il se trouve que ce réel je le pioche autour de moi, au plus près de moi et parfois il s'agit même de ma propre vie. J'ai l'impression que ce que j'ai vécu est prétexte à raconter une histoire plutôt. Je veux dire par là que dans certains de mes livres qu'on dit autobiographiques, je parle beaucoup plus de mes parents, de mes grands-parents, de ma famille, de mes amis, que de moi-même qui suis simplement le narrateur et assez planqué finalement comme narrateur.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quand le prix Goncourt déboule dans votre vie comme ça a été le cas, c'était en 2007, pour Alabama Song. Justement, vous qui êtes quelqu'un d'assez discret, comment l'avez-vous vécu ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Une chose inattendue parce que je ne pensais vraiment pas avoir un prix comme ça un jour dans ma vie. J'avais rien fait pour. Ce qui était drôle, c'est que j'avais donc écrit ce livre sur les Fitzgerald et Fitzgerald parlait de sa femme Zelda, en disant : « J'ai épousé un tourbillon. » Et je me disais c'est quand même étrange comme punition parce que je me retrouve après avoir écrit sur eux à devoir vivre la vie... Bon eux ils l'ont mené toute leur vie, moi ça n'a été que deux ans, mais à devoir vivre ce type de vie que je trouvais à la fois fascinant, mais en tant que spectateur, pas en tant qu'acteur, et à la fois effrayant.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Est-ce qu'il est difficile de reprendre la plume après avoir obtenu un Goncourt ?

Gilles Leroy (Zola Jackson) : Pas pour moi, non. J'ai pas arrêté d'écrire. En fait, une semaine avant le prix, Naïve éditions m'avait demandé d'écrire un texte. J'ai écrit ce texte qui est paru quatre mois après le prix Goncourt. Et puis j'ai commencé quelques semaines plus tard, un nouveau texte qui est là, donc je n'ai pas arrêté.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) : On reste donc dans ce sud des Etats-Unis, après Alabama Song, le prix Goncourt, voici votre nouveau roman Gilles Leroy, Zola Jackson, c'est aux éditions Mercure de France.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • En 2007, Gilles Leroy recevait le Prix Goncourt pour Alabama Song, ce superbe roman mêlant éléments biographiques et imaginaires de la vie de Zelda Fitzgerald. Ce prix Goncourt récompensait aussi le talent d'un écrivain discret qui depuis 1987 et son premier roman, Habibi a su se faire une place dans le milieu littéraire francophone. Passionné de voyages, Gilles Leroy sait comme personne mêler les destins, les différences, les cultures. Et souvent, sa propre vie croise celle de ses personnages. On se souvient du...Gilles Leroy de Gilles Leroy - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Gilles Leroy. Gilles Leroy (Zola Jackson) : Bonjour. Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci de nous recevoir pour votre nouveau roman, c'est au Mercure de France, Zola Jackson. Il y a eu des études littéraires, il y a eu des voyages, il y a eu le journalisme et puis en 1987, un premier roman Habibi. Comment la littérature, comment l'écriture est-elle entrée dans votre vie ? Gilles Leroy (Zola Jackson) : Vers l'âge de 15 ans, j'ai commencé à écrire des nouvelles, des ébauches, on...Gilles Leroy de Gilles Leroy - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Gilles Leroy, merci d'être avec nous sur WebTVCulture. Zola Jackson, c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Mercure de France. Zola Jackson, c'est cette  femme, une femme noire de La Nouvelle-Orléans du Sud des Etats-Unis qui a été institutrice et qui vit donc à La Nouvelle-Orléans lorsque arrive cet ouragan dévastateur Katrina, nous sommes en 2005. Et elle est prise à la fois dans la tourmente de l'ouragan et dans la tourmente de sa propre vie. Ce personnage de Zola, où...Gilles Leroy de Gilles Leroy - Le livre - Suite
    Librairie LE FAILLER Jacques Le Failler 8, rue Saint Georges 35000 Rennes Le sujet essentiel du livre, c'est Zola Jackson, cette femme se trouve prise dans l'ouragan et reste dans sa maison. Elle reste dans sa maison tout au long de l'ouragan donc on décrit en même temps, la montée des eaux qui l'oblige à aller d'étages en étages. Ce qui est intéressant aussi dans cette description c'est qu'on voit un petit peu le déroulement d'une personne qui se retrouve isolée, qui ne peut pas intervenir et qui est obligée de subir...Gilles Leroy de Gilles Leroy - L'avis du libraire - Suite