Web Tv Culture vous invite à la rencontre d'un jeune auteur Marc Lepape qui vient de publier son tout premier roman.
Installé dans la campagne francilienne, Marc Lepape est enseignant mais pour lui l'écriture est comme une seconde vie.
Avec « Vasilsca », publié chez Galaade Editions, Marc Lepape nous entraîne dans la Roumanie post Ceausescu, dans une ville fantôme au cœur d'une sombre forêt sur les traces d'un homme anéanti par un drame personnel. Là, dans cet univers fascinant et déroutant, cet anti-héros va se reconstruire peu à peu.
« Vasilsca » est un roman à la fois violent et plein d'humanité, libre pour lequel l'auteur a été récompensé, par le « prix Roblès » du premier roman en France, et le « prix public première » en Belgique.
Aujourd'hui, Marc Lepape est sur Web Tv Culture.

-Marc Lepape, merci de nous recevoir pour Web Tv Culture, ici, dans votre bureau, où vous écrivez. Vous venez de publier chez Galaade Editions, votre premier roman« Vasilsca », en précisant qu'il y avait déjà eu deux autres ouvrages, mais non publiés. Alors comment est née chez vous cette envie d'écrire ?
-C'est vrai qu'avant, j'ai fait beaucoup de théâtre, ça ne m'offrait pas assez de liberté, donc là, je me suis complètement tourné vers l'écriture. C'est une autre aventure, sur scène , on donne vie à des personnages, là, c'est l'imaginaire qui est le seul maître et qui donne vie à tous ces personnages.
-Vous venez de publier votre premier roman, mais vous êtes également enseignant, vous enseignez le français en collège , comment fait on pour jongler entre les deux activités ?
-ça me donne peut-être une crédibilité quand j'explique un texte, quand je leur montre tout le travail d'écriture d'un écrivain. Donc c'est un métier qui devient vite obsessionnel, parce qu'on pense beaucoup aux élèves, à certains cas –il y a des élèves qui vivent des choses dramatiques-, donc c'est de plus en plus dur de faire la part des choses . C'est l'une des raisons pour lesquelles je me suis mis à mi-temps pour pouvoir me consacrer de plus en plus à l'écriture.
-Lorsque l'on découvre, que l'on parcourt votre bibliothèque,on sent que vous avez des goûts très éclectiques, il y a des auteurs qui vous ont particulièrement inspiré ?
-Le seizième siècle, l'humanisme m'a énormément marqué, Rabelais,Montagne, la côté encyclopédiste, le fait de vouloir maîtriser le maximum de choses. On n'a qu'une vie, un seul cerveau, ,essayer de faire le maximum pour nourrir ce cerveau, je trouvais l'idée belle.Et puis ensuite, il y a surtout le dix-neuvième, le romantisme, des auteurs comme Châteaubriant.En poésie, Baudelaire, Rimbaud, Balzac ; Flaubert, Maupassant m'ont énormément influencé ; puis après , le vingtième sicle, Gracq ,Le Clézio, sont vraiment deux grands auteurs pour moi. Et puis en littérature étrangère , il y a Faulkner, Tennessee Williams, Italo Calvino, Borges évidemment... Vous avez choisi de vivre dans la campagne francilienne,vous avez dans votre bureau des tableaux des huiles avec des paysages de Bretagne et de Normandie.Les paysages aussi sont sources d'inspirations ?
En face de moi il y a des marines que mon père a peintent, donc c'est vrai que j'ai un attachement je suis un passionné de mer la géographie des paysages fait vraiment écho à la géographie spirituelle des personnages.
Les descriptions de paysages de lieux apportent énormément,je trouve qu'on en apprends souvent plus dans une description parce que le personnage se projette sur son environnement.
Vous aviez écrit déjà auparavant 2 autres romans mais c'est votre premier livre publié, alors concrètement qu'est ce que cela fait de voir son premier livre enfin disponible en librairie ?
C'est presque miraculeux c'est une formidable opportunité de pouvoir enfin s'ouvrir aux autres et de pouvoir donner on essaie de dresser..d'établir un pont, de lancer une passerelle.
Maintenant que Vasilsca est publié chez Galaade éditions que sont les autres projets que vous avez en cours ?
J'ai une longue période de gestation en fait tout se mets en place progressivement pendant ce temps la je continue de lire aussi..d'aller au cinéma de me nourrir de beaucoup de choses. Et quand toute la structure est là, a ce moment là.
Je rentre en écriture véritablement c'est presque monacal.
Je m'enferme littéralement et j'écris des heures et des heures mais ça sera aussi sur une longue période car je suis un peu lent pour écrire.
Marc Lepape merci beaucoup je rappelle le titre de votre premier ouvrage Vasilsca chez Galaade éditions.

Marc Lepape nous sommes ensemble sur webtvculture à l'occasion de la sortie en librairie de votre premier roman « Vasilsca » chez Galaade éditions. Comment est né finalement ce roman ?
C'est un fait divers que j'ai entendu à la radio qui a donné l'idée du livre. C'est intervenu a un moment où la mort est un sujet qui me préoccupait beaucoup pour d'autres raisons, et donc ensuite par association d'idées le styx peut-être le fleuve mythologique de la mort ou d'autres choses. Cet image d'un fleuve dans une ville fantôme en Roumanie c'est imposé a moi.
Le nom je l'ai inventé, j'ai travaillé sur la sonorité, j'ai associer différentes syllabes et puis un jour Vasilsca est apparue, comme ça comme une sorte d'évidence. Alors après on peut ajouter tout un tas de symbôle sur ce fleuve. ça peut bien sûr être le cheminement du personnage.
Une sorte de frontière entre le passé et le futur.
Vascilsca c'est l'histoire de ce personnage Yonne qui vit en France,qui a une vie familliale et professionnelle bien établie et qui suite a un drame familiale décide de changer complètement et de partir pour la Roumanie. Ce personnage de Ion comment l'avez-vous construit ?
Le personnage de Ion c'est un homme qui vient de vivre un drame épouvantable et qui va essayer d'apprivoiser la mort et qui va essayer surtout de sortir du narcissisme du deuil.
Et c'est vrai qu'il prend conscience a un moment de s'enfermer complètement dans son histoire et c'est grâce au paysage de la Roumanie, grâce a ce fleuve, ces rencontres qu'il va faire dans cette ville fantôme qu'il va se reconstruire, et qu'il va sortir de son deuil.ça ne veut pas dire renier les êtres qu'il a aimé, mais faire confiance à la vie.
Pourquoi avoir choisi la Roumanie ? Pourquoi avoir construit ce personnage ?
Je voulais avoir une ex-dictature communiste en toile de fond pour faire écho à la reconstruction du personnage. La Roumanie est un pays en pleine reconstruction.
Une sorte de pays qui a connu une révolution et puis un pays de tous les possibles.
Dans cet univers un peu surprenant un peu fantasmagorique de cette Roumanie.
Ion croise aussi d'autres personnages qui ont aussi eux mêmes leurs propres blessures leurs propres fêlures, leurs propres parcours.
Ils vivent presque en autarcie puisqu'il squattent des bâtiments qui ont été abandonné et dans cette ville fantôme et donc tous sont en attente de quelque chose. Il ont participé à la construction de cette ville et puis quand Ceausescu est mort le projet a été arrêté et eux on décidé de rester dans cet endroit. Donc effectivement ce sont des personnages qui ont tous un rêve et qui ont une brisure par rapport à la vie, La vie ne leur a pas donné quelque chose et ils essaient de la trouver.
Dans votre roman Marc Lepape il y a à la fois la mort mais il y a aussi l'espoir. C'est un message d'humanité finalement que vous nous offrez ?
Il y a la dimension artistique tout ce que l'art va pouvoir apporter.
Toutes ses visions presque poétique lié a des paysages...La construction psychologique des personnages et c'est vrai qu'il y a quelque part..oui c'est vrai j'ai voulu délivrer un message d'humanité de fraternité. Réunir toutes ses solitudes autour de quelque chose c'est beau.C'est ce qui m'a touché d'ailleurs dans le prix Roblès c'est de voir tous ses gens plus de 500 lecteurs
qui se fédèrent tous ensemble autour d'une même passion, d'un même amour des mots.
J'aime bien ses grands moments ou les hommes sont solidaires les uns des autres.Et ça devient assez rare.
Marc Lepape merci beaucoup je rappelle le titre de votre roman «Vasilsca » chez Galaade éditions.

On l'a connu comme prof de français et après on l'a découvert en tant qu' auteur par rapport a son ouvrage on a été surpris.
C'est quelqu'un qui est très agréable qui est charmant disponible... simple je dirais... Un monsieur tout le monde, très sympathique..très humain et très ouvert.
Très présent auprès de ses lecteurs aussi on a ouvert Vascilsca un peu par hasard. On a été un peu surpris de son contenu, de son originalité en fait et de l'écriture aussi.
On a eu envie de le conseiller à nos clients. Parce que c'est un ouvrage surprenant et très intéressant. C'est un livre qui est assez facile à lire, c'est une histoire qui peut arriver à tout le monde.
C'est l'histoire de quelqu'un qui se redécouvre après un drame et qui réapprend à vivre après un épisode dramatique de sa vie.
Déjà c'était intéressant et puis après on a aimé le style en fait.Vu le drame que vit le personnage il nous inspire bien sûr au départ de la compassion après il nous intrigue.
C'est un monde réel et imaginaire à la fois, c'est surement ça qui fait l'attrait du livre. C'est un livre qui permet de prouver aux gens qu'on peut revivre en fait malgré un drame.
On a la possibilité d'avoir une autre vie et de redécouvrir autre chose et de redémarrer dans la vie malgré un drame...C'est un hymne à la vie je pense aussi.