Philippe Grimbert

Philippe Grimbert

Un garçon singulier

Portrait 4'03
Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Grimberg. Merci de nous recevoir pour ce nouveau roman chez Grasset, « Un garçon singulier ». Il y avait un 1er roman en 2001, c'était « La petite robe de Paul » puis il y a eu « Un secret » qui vous a fait connaître au grand public, en quelque sorte. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que parallèlement à l'écriture, vous êtes aussi psychanalyste. Comment la psychanalyse est-elle arrivée dans votre vie et que vous procure t-elle encore au quotidien?

Philippe Grimberg :
La psychanalyse est arrivée dans ma vie dans les années 68 à Nanterre. Je faisais mes études de psychologie, quand même, et tout à coup m'est apparu que la voie de la psychanalyse était celle que je devais emprunter. Ce que je ne savais pas, parce que je n'avais pas encore fait ce travail sur moi, c'est que, si je m'intéressais à la psychanalyse, c'est parce que j'avais besoin d'une psychanalyse et c'est souvent comme ça au début. On a l'impression qu'on s'intéresse théoriquement à la question de la psychanalyse, en réalité c'est que l'on s'interroge beaucoup sur soi et que fort heureusement le trajet qui vous mène à devenir psychanalyste passe par l'expérience du divan pour vous-même, et c'est au cours de cette expérience que j'ai vraiment compris ce qui m'avait amené à la psychanalyse. Cela s'explique et on le comprend peut-être un peu mieux si on lit « Un secret » car il y avait quand même ce secret de famille qui pesait sur moi, ce mystère sur mes origines, cette absolue méconnaissance de ce qui était arrivé avant ma naissance, ce qui très certainement m'a amené sur le divan pour travailler les effets de ce secret sur moi.

Philippe Chauveau :
De la psychanalyse à l'écriture, il n'y a qu'un pas en ce qui vous concerne, mais tous les psychanalystes ne deviennent pas romanciers. Il y avait eu quelques essais au préalable. Mais pourquoi cette envie d'écriture ?

Philippe Grimberg :
Vous savez, on me dit souvent : « Vous avez été psychanalyste puis vous avez écrit des romans ». J'ai été psychanalyste, puis j'ai écrit des romans publiables. En réalité, l'expérience et l'envie de l'écriture me tiennent depuis que j'ai 10 ans, depuis mes premières rédactions et depuis les premiers frissons de plaisir que j'ai eu à écrire des histoires qui allaient être lues par un lecteur, en l'occurrence mon professeur. C'était déjà ça !

Philippe Chauveau :
Il y a donc eu des essais, « Psychanalyse de la chanson », ou encore « Pas de fumée sans Freud » et puis le roman. Mais l'écriture du roman est évidemment différente. C'était un besoin pour vous d'aller au roman ?

Philippe Grimberg :
Oh oui ! C'était un besoin qui me tenait depuis longtemps et j'étais malheureux de ne pas avoir pu être publié avec mes premiers romans foisonnants et aussi ambitieux. Et les essais que j'ai écrit, je pense que c'était un détour, un détour certes heureux parce que j'ai adoré les écrire et je vais en écrire d'autres car j'y reviens, mais c'était un détour pour revenir à ma passion première, le roman. Je dis souvent que l'écriture pour moi est un moment de pur bonheur, de pur plaisir, de pur jouissance, ce qui déçoit parfois mes lecteurs, non pas les plus âgés, mais les plus jeunes. Quand je dis que j'ai écrit « Un secret », qui est un livre dramatique, douloureux dans un plaisir d'écriture, les plus jeunes sont un peu déçus. Ils voudraient voir l'écrivain désespéré et qu'il ressemble au contenu de son livre.

Philippe Chauveau :
« Un secret » a été adapté au cinéma par Claude Miller avec Patrick Bruel et Cécile de France, entre autres, dans les rôles principaux. Pour l'auteur, le romancier que vous êtes, c'était une satisfaction, une petite victoire ? Comment l'avez-vous vécu ?

Philippe Grimberg :
En tant que lecteur, je ne suis pas un fou des adaptations des œuvres que j'ai aimé lire. Mais en tant qu'auteur, je dois dire que quand on apprend qu'un cinéaste comme Claude Miller va adapter votre livre, on est particulièrement, j'étais particulièrement heureux.

Philippe Chauveau :

Mais est-il difficile pour un auteur de continuer après un tel succès ?

Philippe Grimberg :
De ce point de vue là, j'ai eu une grande leçon. Un jour que je me plaignais, à table lors d'un déjeuner entre auteurs, qu'il était difficile après un tel succès d'écrire un nouveau roman, un des auteurs présents me dit : « Tu sais, après un bide, c'est pas facile non plus ». Et ce jour-là, je me suis dit qu'il ne fallait plus jamais que je me plaigne de la difficulté d'écrire un gros succès.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Grimberg. Votre actualité chez Grasset, « Un garçon singulier ».
Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Grimberg. Merci de nous recevoir pour ce nouveau roman chez Grasset, « Un garçon singulier ». Il y avait un 1er roman en 2001, c'était « La petite robe de Paul » puis il y a eu « Un secret » qui vous a fait connaître au grand public, en quelque sorte. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que parallèlement à l'écriture, vous êtes aussi psychanalyste. Comment la psychanalyse est-elle arrivée dans votre vie et que vous procure t-elle encore au quotidien?

Philippe Grimberg :
La psychanalyse est arrivée dans ma vie dans les années 68 à Nanterre. Je faisais mes études de psychologie, quand même, et tout à coup m'est apparu que la voie de la psychanalyse était celle que je devais emprunter. Ce que je ne savais pas, parce que je n'avais pas encore fait ce travail sur moi, c'est que, si je m'intéressais à la psychanalyse, c'est parce que j'avais besoin d'une psychanalyse et c'est souvent comme ça au début. On a l'impression qu'on s'intéresse théoriquement à la question de la psychanalyse, en réalité c'est que l'on s'interroge beaucoup sur soi et que fort heureusement le trajet qui vous mène à devenir psychanalyste passe par l'expérience du divan pour vous-même, et c'est au cours de cette expérience que j'ai vraiment compris ce qui m'avait amené à la psychanalyse. Cela s'explique et on le comprend peut-être un peu mieux si on lit « Un secret » car il y avait quand même ce secret de famille qui pesait sur moi, ce mystère sur mes origines, cette absolue méconnaissance de ce qui était arrivé avant ma naissance, ce qui très certainement m'a amené sur le divan pour travailler les effets de ce secret sur moi.

Philippe Chauveau :
De la psychanalyse à l'écriture, il n'y a qu'un pas en ce qui vous concerne, mais tous les psychanalystes ne deviennent pas romanciers. Il y avait eu quelques essais au préalable. Mais pourquoi cette envie d'écriture ?

Philippe Grimberg :
Vous savez, on me dit souvent : « Vous avez été psychanalyste puis vous avez écrit des romans ». J'ai été psychanalyste, puis j'ai écrit des romans publiables. En réalité, l'expérience et l'envie de l'écriture me tiennent depuis que j'ai 10 ans, depuis mes premières rédactions et depuis les premiers frissons de plaisir que j'ai eu à écrire des histoires qui allaient être lues par un lecteur, en l'occurrence mon professeur. C'était déjà ça !

Philippe Chauveau :
Il y a donc eu des essais, « Psychanalyse de la chanson », ou encore « Pas de fumée sans Freud » et puis le roman. Mais l'écriture du roman est évidemment différente. C'était un besoin pour vous d'aller au roman ?

Philippe Grimberg :
Oh oui ! C'était un besoin qui me tenait depuis longtemps et j'étais malheureux de ne pas avoir pu être publié avec mes premiers romans foisonnants et aussi ambitieux. Et les essais que j'ai écrit, je pense que c'était un détour, un détour certes heureux parce que j'ai adoré les écrire et je vais en écrire d'autres car j'y reviens, mais c'était un détour pour revenir à ma passion première, le roman. Je dis souvent que l'écriture pour moi est un moment de pur bonheur, de pur plaisir, de pur jouissance, ce qui déçoit parfois mes lecteurs, non pas les plus âgés, mais les plus jeunes. Quand je dis que j'ai écrit « Un secret », qui est un livre dramatique, douloureux dans un plaisir d'écriture, les plus jeunes sont un peu déçus. Ils voudraient voir l'écrivain désespéré et qu'il ressemble au contenu de son livre.

Philippe Chauveau :
« Un secret » a été adapté au cinéma par Claude Miller avec Patrick Bruel et Cécile de France, entre autres, dans les rôles principaux. Pour l'auteur, le romancier que vous êtes, c'était une satisfaction, une petite victoire ? Comment l'avez-vous vécu ?

Philippe Grimberg :
En tant que lecteur, je ne suis pas un fou des adaptations des œuvres que j'ai aimé lire. Mais en tant qu'auteur, je dois dire que quand on apprend qu'un cinéaste comme Claude Miller va adapter votre livre, on est particulièrement, j'étais particulièrement heureux.

Philippe Chauveau :

Mais est-il difficile pour un auteur de continuer après un tel succès ?

Philippe Grimberg :
De ce point de vue là, j'ai eu une grande leçon. Un jour que je me plaignais, à table lors d'un déjeuner entre auteurs, qu'il était difficile après un tel succès d'écrire un nouveau roman, un des auteurs présents me dit : « Tu sais, après un bide, c'est pas facile non plus ». Et ce jour-là, je me suis dit qu'il ne fallait plus jamais que je me plaigne de la difficulté d'écrire un gros succès.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Grimberg. Votre actualité chez Grasset, « Un garçon singulier ».

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Après avoir suivi des études de psychologie, Philippe Grimbert a ouvert son propre cabinet à Paris. Il a également travaillé en instituts médico-éducatifs auprès d'adolescents autistes ou psychotiques. Passionné aussi de danse et de musique, il publie en 1996 Psychanalyse de la chanson suivi en 1999 de Pas de fumée sans Freud. De psychologie, il est aussi largement question dans les romans de Philippe Grimbert. Depuis La petite robe de Paul publié chez Grasset en 2001, il a su démontrer un réel talent d'écriture, allant au...Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Philippe Grimberg. Merci de nous recevoir pour ce nouveau roman chez Grasset, « Un garçon singulier ». Il y avait un 1er roman en 2001, c'était « La petite robe de Paul » puis il y a eu « Un secret » qui vous a fait connaître au grand public, en quelque sorte. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que parallèlement à l'écriture, vous êtes aussi psychanalyste. Comment la psychanalyse est-elle arrivée dans votre vie et que vous procure t-elle encore au quotidien? Philippe Grimberg : La...Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Philippe Grimberg, votre actualité chez Grasset. Nous sommes au tout début des années 70. Louis a une petite vingtaine d'années ; il ne sait pas encore trop ce qu'il va faire de sa vie. Il poursuit ses études ou plutôt, ses études le poursuivent… Puis il tombe sur une petite annonce où l'on recherche un jeune homme pour accompagner un enfant, un garçon pas comme les autres, un garçon singulier. Une histoire sortie de votre imagination mais finalement très proche de votre expérience puisqu'on y parle...Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - Le livre - Suite
    Philippe Aubier « Librairie Fontaine Haussmann » 50, rue de Laborde 75008 Paris Tél : 01-45-22-21-73 www.librairiesfontaine.com « Un garçon singulier » est un vrai roman fidèle à Philippe Grimbert, à ce qu'il sait faire, c'est-à-dire un roman qui mêle à la fois la psychanalyse, l'enfance, l'adolescence pour « Un garçon singulier », et un roman qui, comme tous les romans de Philippe Grimbert commence par une anecdote, quelque chose d'assez anecdotique. Avec Philippe Grimbert, il y a toujours une petite musique. Il y a là...Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - L'avis du libraire - Suite