Eliette Abécassis

Eliette Abécassis

Sépharade

Portrait 5'07
Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Eliette Abecassis, bonjour ! Merci de nous recevoir pour Web Tv Culture, votre nouveau roman chez Albin Michel, « Sépharade » sur lequel nous reviendrons. Mais finalement, ce titre il vous ressemble, c'est votre histoire. Votre histoire est toujours emprunte à la fois de culture juive et de philosophie par votre père. Vos souvenirs d'enfance, d'adolescence, dans cet univers familial protégés, quels sont-ils?

Eliette Abecassis « Sépharade »: Mon père enseigne la philosophie mais aussi la pensée juive, il a écrit beaucoup de livres sur la pensée juive, donc c'est vraiment un maître et j'ai eu la chance de naître avec le rite et la pensée du rite, c'est-à-dire que j'avais tout le temps des explications. Je ne faisais pas les choses mécaniquement dans cette éducation traditionnelle religieuse, j'avais aussi toute la philosophie de ce que j'apprenais à faire, donc c'était toujours un bouillonnement de pensées, d'idées... et c'est ce qui m'a donné sans doute l'envie d'écrire.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : C'est important par rapport à la religion de pouvoir laisser une trace par l'écriture ?
C'est un don qui vous a été donné ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: C'est presque comme une mission, c'est quelque chose qui me dépasse. Témoigner de cette culture, d'une façon différente, d'une façon romanesque, ce n'est pas une oeuvre édifiante que je souhaite faire. Le roman est en dehors de la morale, de la religion, il se place complètement à un autre niveau. C'est un univers et puis après cet univers je me l'approprie et je fais quelque chose d'autre, quelque chose qui est beau, que j'essaie de rendre esthétique, palpitant. De raconter des histoires, voilà.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Vous faites hypokhâgne, khâgne, vous enseignez la philosophie, et puis en 1996, il y a un premier roman « Qumran ». Comment ça s'est passé ce départ et ce premier succès en littérature, 100 000 exemplaires, traduit en 18 langues ? C'est quoi l'aventure, l'histoire de « Qumran » finalement ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: Je devais faire des recherches pour ma thèse et au lieu de ça j'étais à Harvard, alors je me suis égarée au rayon archéologie de la Widener Library, qui est une des plus grandes bibliothèques universitaires du monde. J'ai commencé à découvrir cet univers extraordinaire de l'archéologie, des recherches faites en Israël. J'ai voyagé là-bas sur le site de Qumran, qui est dans le désert de Judée près de Jérusalem, et puis je me suis lancée.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Comment avez-vous vécu ce succès ? J'imagine qu'on ne s'y attend pas quand on a à peine 25 ans, et que l'on publie son premier roman.

Eliette Abecassis « Sépharade »: Non, on ne s'y attend pas du tout, surtout que mon roman a été refusé, pendant un an j'ai essayé de le faire publier, je l'ai donné à toutes les maisons d'éditions qui l'ont toutes refusé, parfois avec des lettres circonstanciées en disant que ce roman était très mauvais. Et quand on écrit, surtout quand on écrit pour la première fois, on s'expose, on dit vraiment : voilà qui je suis, jugez moi, donc c'est dur, ça n'a pas été facile de le publier. Et puis après il y a eu ce succès et tout de suite après il y a eu la faillite de ma maison d'édition, donc ça ne m'est pas monté à la tête, car ça a été dur en fait, ça n'a jamais été facile.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : La constante dans vos livres c'est que, finalement votre culture et votre religion, sont toujours présentes entre les lignes, et puis il y a eu un petit virage avec « Le corset invisible », avec « Un heureux événement », où là on retrouve plus le portrait de la femme, de la maternité. Vous aviez envie de montrer une autre facette de votre personnage de votre personnalité en tout cas ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: Oui, j'aime beaucoup la phrase de Camus : « il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre », et en fait j'écris en fonction de ce que je vis. Et puis voilà, effectivement, j'ai eu un enfant et ça a été une expérience tellement bouleversante, je me suis dit effectivement que c'était un vrai sujet, et qu'il fallait essayer d'en témoigner dans un roman, sans décrire ce que j'ai vécu, mais en essayant de trouver l'universel dans ce que j'avais vécu de particulier. C'est comme ça que j'ai commencé à aller vers des thèmes plus féminins.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Pensez-vous que vous allez changer de style, trouver d'autres pistes d'histoires ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: En fait ce que j'aime bien, c'est explorer tous les genres romanesques, j'ai beaucoup changé. J'ai écrit des thrillers, j'ai écrit des romans très intimistes, psychologiques, mais je voudrais être toujours en évolution. Je suis Verseau ascendant Verseau, donc j'ai besoin de changement, je suis comme l'eau qui coule.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Merci beaucoup Eliette Abecassis, votre actualité « Sépharade », c'est votre nouveau roman publié chez Albin Michel.
Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Eliette Abecassis, bonjour ! Merci de nous recevoir pour Web Tv Culture, votre nouveau roman chez Albin Michel, « Sépharade » sur lequel nous reviendrons. Mais finalement, ce titre il vous ressemble, c'est votre histoire. Votre histoire est toujours emprunte à la fois de culture juive et de philosophie par votre père. Vos souvenirs d'enfance, d'adolescence, dans cet univers familial protégés, quels sont-ils?

Eliette Abecassis « Sépharade »: Mon père enseigne la philosophie mais aussi la pensée juive, il a écrit beaucoup de livres sur la pensée juive, donc c'est vraiment un maître et j'ai eu la chance de naître avec le rite et la pensée du rite, c'est-à-dire que j'avais tout le temps des explications. Je ne faisais pas les choses mécaniquement dans cette éducation traditionnelle religieuse, j'avais aussi toute la philosophie de ce que j'apprenais à faire, donc c'était toujours un bouillonnement de pensées, d'idées... et c'est ce qui m'a donné sans doute l'envie d'écrire.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : C'est important par rapport à la religion de pouvoir laisser une trace par l'écriture ?
C'est un don qui vous a été donné ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: C'est presque comme une mission, c'est quelque chose qui me dépasse. Témoigner de cette culture, d'une façon différente, d'une façon romanesque, ce n'est pas une oeuvre édifiante que je souhaite faire. Le roman est en dehors de la morale, de la religion, il se place complètement à un autre niveau. C'est un univers et puis après cet univers je me l'approprie et je fais quelque chose d'autre, quelque chose qui est beau, que j'essaie de rendre esthétique, palpitant. De raconter des histoires, voilà.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Vous faites hypokhâgne, khâgne, vous enseignez la philosophie, et puis en 1996, il y a un premier roman « Qumran ». Comment ça s'est passé ce départ et ce premier succès en littérature, 100 000 exemplaires, traduit en 18 langues ? C'est quoi l'aventure, l'histoire de « Qumran » finalement ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: Je devais faire des recherches pour ma thèse et au lieu de ça j'étais à Harvard, alors je me suis égarée au rayon archéologie de la Widener Library, qui est une des plus grandes bibliothèques universitaires du monde. J'ai commencé à découvrir cet univers extraordinaire de l'archéologie, des recherches faites en Israël. J'ai voyagé là-bas sur le site de Qumran, qui est dans le désert de Judée près de Jérusalem, et puis je me suis lancée.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Comment avez-vous vécu ce succès ? J'imagine qu'on ne s'y attend pas quand on a à peine 25 ans, et que l'on publie son premier roman.

Eliette Abecassis « Sépharade »: Non, on ne s'y attend pas du tout, surtout que mon roman a été refusé, pendant un an j'ai essayé de le faire publier, je l'ai donné à toutes les maisons d'éditions qui l'ont toutes refusé, parfois avec des lettres circonstanciées en disant que ce roman était très mauvais. Et quand on écrit, surtout quand on écrit pour la première fois, on s'expose, on dit vraiment : voilà qui je suis, jugez moi, donc c'est dur, ça n'a pas été facile de le publier. Et puis après il y a eu ce succès et tout de suite après il y a eu la faillite de ma maison d'édition, donc ça ne m'est pas monté à la tête, car ça a été dur en fait, ça n'a jamais été facile.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : La constante dans vos livres c'est que, finalement votre culture et votre religion, sont toujours présentes entre les lignes, et puis il y a eu un petit virage avec « Le corset invisible », avec « Un heureux événement », où là on retrouve plus le portrait de la femme, de la maternité. Vous aviez envie de montrer une autre facette de votre personnage de votre personnalité en tout cas ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: Oui, j'aime beaucoup la phrase de Camus : « il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre », et en fait j'écris en fonction de ce que je vis. Et puis voilà, effectivement, j'ai eu un enfant et ça a été une expérience tellement bouleversante, je me suis dit effectivement que c'était un vrai sujet, et qu'il fallait essayer d'en témoigner dans un roman, sans décrire ce que j'ai vécu, mais en essayant de trouver l'universel dans ce que j'avais vécu de particulier. C'est comme ça que j'ai commencé à aller vers des thèmes plus féminins.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Pensez-vous que vous allez changer de style, trouver d'autres pistes d'histoires ?

Eliette Abecassis « Sépharade »: En fait ce que j'aime bien, c'est explorer tous les genres romanesques, j'ai beaucoup changé. J'ai écrit des thrillers, j'ai écrit des romans très intimistes, psychologiques, mais je voudrais être toujours en évolution. Je suis Verseau ascendant Verseau, donc j'ai besoin de changement, je suis comme l'eau qui coule.

Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Merci beaucoup Eliette Abecassis, votre actualité « Sépharade », c'est votre nouveau roman publié chez Albin Michel.

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  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Eliette Abecassis a toujours vécu dans un univers où la philosophie et la religion juive tenaient des places primordiales. Après avoir fait hypokhâgne et khâgne, elle obtient l’agrégation de philosophie. Elle publie son 1er roman, « Qumran » en 1996, polar métaphysique liés aux écrits de la Mer Morte. Le succès est au rendez-vous avec plus de 100 000 exemplaires vendus, et une traduction dans une vingtaine de langues. Tout en enseignant la philosophie, Eliette Abecassis poursuit son chemin dans l’écriture. Si la...Sépharade d'Eliette Abécassis - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Eliette Abecassis, bonjour ! Merci de nous recevoir pour Web Tv Culture, votre nouveau roman chez Albin Michel, « Sépharade » sur lequel nous reviendrons. Mais finalement, ce titre il vous ressemble, c'est votre histoire. Votre histoire est toujours emprunte à la fois de culture juive et de philosophie par votre père. Vos souvenirs d'enfance, d'adolescence, dans cet univers familial protégés, quels sont-ils? Eliette Abecassis « Sépharade »: Mon père enseigne la philosophie mais aussi la...Sépharade d'Eliette Abécassis - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau(Web tv Culture) : Eliette Abecassis, « Sépharade », c'est votre nouveau roman, c'est votre treizième livre, « Sépharade » publié chez Albin Michel. Avant d'entrer plus précisément dans l'histoire de ce roman, Sépharade, ce terme, que désigne-t-il ? Eliette Abecassis « Sépharade »: Sépharade veut dire Espagne dans la Bible, c'est là que le terme apparaît pour la première fois, et les Sépharades sont les juifs originaires d'Espagne chassés par l'Inquisition, ils sont partis en Amérique du Sud, en...Sépharade d'Eliette Abécassis - Le livre - Suite
    Librairie « La lucarne » Béatrice Puiseux 3, rue des Volontaires 75015 Paris Tél : 01-43-06-90-70 « J'ai trouvé ça passionnant, c'est vraiment une fresque sur la culture sépharade, et c'est vrai que toutes les critiques qui parlent de ce livre, parlent beaucoup de la quête d'identité, ce qui est le cas, mais c'est aussi une déclaration d'amour à la culture sépharade. C'est passionnant parce qu'on y apprend beaucoup de choses sur cette culture à travers les siècles, depuis le départ en Espagne, après ça au Maroc, et...Sépharade d'Eliette Abécassis - L'avis du libraire - Suite