Jean-Claude Lalumière

Jean-Claude Lalumière

Reprise des acrivés de plein air

Portrait 00'06'36"

Philippe Chauveau : Bonjour Jean-Claude Lalumière Vous êtes dans l'actualité aux éditions du Rocher où vous publiez « Reprise des activités de plein air ». Nous avions déjà eu l'occasion d'échanger sur de précédents titres. On vous a découvert avec « Le front russe », en 2010 puis depuis, régulièrement, on vous voit réapparaître dans les rayons des librairies. Vous créez un univers bien particulier sur lequel on reviendra dans un instant. Pourquoi le goût et pourquoi l'envie de l'écriture dans votre vie ?

Jean-Claude Lalumière : C'est tout simplement une nécessité de se réapproprier le monde et de le modeler un peu à sa façon afin de le rendre plus acceptable. C'est sans doute une de mes motivations les plus profondes.

Philippe Chauveau : L'écriture est-elle alors un rempart ?

Jean-Claude Lalumière : Un rempart, non, parce que je n'ai pas le sentiment de me protéger avec l'écriture au contraire, j’ai plutôt l’impression de me dévoiler, de me raconter et d'en dire beaucoup sur ce que je suis, d'où je viens, ce qui m'a construit et non pas un rempart du tout au contraire.

Philippe Chauveau : Lorsqu'on suit votre parcours bibliographique, quand je lis vos romans, il y a toujours deux mots qui reviennent, à la fois la mélancolie et l'humour. J'ai l'impression que vous essayez toujours de travailler sur c'est sur ces deux univers, sur ces deux thèmes.

Jean-Claude Lalumière : Oui, c'est peut-être quelque chose qui est un peu antinomique. C'est une sorte de mélancolie optimiste que j'essaie de développer à travers ces romans. Il y a toujours effectivement une blessure ou une fissure chez les personnages que je mets en scène. Et une façon d'aborder les sujets et les histoires avec un certain décalage, un certain recul qui permet effectivement de dédramatiser les situations puisque très souvent les situations sont des situations dramatiques. Mais cela n'empêche pas ce regard un peu humoristique et un peu décalé

Philippe Chauveau : C'est quoi ? C’est rire de peur d'avoir à en pleurer ? Jean-Claude Lalumière : Oui, il y a quelque chose qui relève de ça. Voilà, on va tous mourir de toute façon donc autant y aller joyeusement et avec un peu de dérision !

Philippe Chauveau : Mais le plus tard possible ! Je parlais tout à l'heure de cet univers qui vous est propre. Si vous deviez vous même le définir, que diriez-vous ? On a parlé de cet humour que vous mettez dans la mélancolie, cette mélancolie joyeuse comme vous disiez, mais votre univers en termes de style et d'écriture. Comment définiriez-vous votre travail ?

Jean-Claude Lalumière : Il faudrait pour cela aller chercher des références des idées et des inspirations. Alors, je pense à PG Wodehouse, cet auteur anglais qui a une production énorme, une centaine de romans tout au long de sa carrière, et dont la création prend sa source dans une blessure profonde. Il y a l'univers d'Antoine Blondin aussi qui me touche énormément et là encore il y a cette fissure de jeunesse, cet enfermement pendant la guerre, la perte de son ami proche, toutes ces blessures qui ont constitué son écriture mais qui n'ont pas empêché une certaine poésie et une certaine légèreté dans sa façon d'écrire. Et puis des univers qui sont fondateurs de mon travail, ceux de Tati ou Pierre Richard. J'ai le sentiment d'être très inspiré et très influencé par le cinéma dans la façon dont j'écris et dont je structure mes romans. Je retrouve effectivement une structure proche de celle du cinéma et c'est peut-être une influence plus forte encore que celle de la littérature. C’est peut-être à cause d'Eddy Mitchell et de « La dernière séance ».

Philippe Chauveau : Dans chacun de vos romans, il y a toujours une galerie de personnages auxquels on s'attache et que l'on garde longtemps en mémoire. Tous ces personnages que vous avez créés, ces personnages qui sont sortis de votre imagination, où sont-ils maintenant ? Que ce soit ceux de « La campagne de France », ou les trois héros de ce nouveau roman, que deviennent les personnages que vous créez une fois que vous les avez offerts aux lecteurs ? Continuent-ils à vous accompagner ? Ce sont des amis de papier ou les laissez-vous vivre leur vie de leur côté ?

Jean-Claude Lalumière : Je ne les oublie pas et j'essaie même, lorsque c'est possible, d'en rappeler certains dans les romans suivants. Dans ce nouveau roman, je l'ai fait, il y a un personnage que l'on retrouve. Je ne vais pas dévoiler lequel mais il y a un personnage qui vient de « La campagne de France ». C'est un clin d'oeil. Il n'y a pas volonté de constituer une continuité d'un roman à l'autre mais c'est un petit jeu que je me suis Imposé depuis le début.

Philippe Chauveau : C'est assez révélateur. Si, d'un mot, vous deviez définir ce que vous apporte l'écriture lorsque vous êtes à votre table de travail, lorsque vous concevez l'histoire que vous allez offrir au lecteur ? Dans quel état d'esprit êtes-vous.

Jean-Claude Lalumière : D'un mot, je dirais la surprise. Je prépare quand même pas mal l'histoire, sans scénariser certes, mais je sais où je vais. Je sais comment je vais terminer le roman mais il y a toujours des espaces qui restent en creux, qui restent vides, et c'est dans ces espaces que la surprise vient s'imposer. Je laisse volontairement ces moments qui vont venir dans l'écriture, qui vont se développer et qui vont qui vont s'inventer d'eux-mêmes, au fur à mesure que le récit avance, parce que je me dis que si j'arrive à me surprendre, j'arrive aussi à surprendre le lecteur. Donc, de temps en temps, j'ai de bonnes surprises en écrivant !

Philippe Chauveau : Surprise ! Voilà un joli mot alors, continuez à nous surprendre ! votre actualité, Jean-Claude Lalumière, « Reprise des activités de plein air » aux éditions du Rocher.

Reprise des acrivés de plein air Editions du Rocher
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Amoureux des mots depuis toujours, Jean-Claude Lalumière a longtemps travaillé pour les ateliers de création de Radio-France, concevant des feuilletons radiophoniques. S’il a depuis rejoint le musée d’Orsay pour une nouvelle aventure professionnelle, l’écriture reste néanmoins son port d’attache. Retour en arrière : Nous sommes en 2010, son premier roman « Le front russe » reçoit un formidable accueil critique. Avec son écriture pertinente et son humour décalé, d’aucuns le comparent à Alphonse Allais ou Antoine...Reprise des acrivés de plein air de Jean-Claude Lalumière - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Jean-Claude Lalumière  Vous êtes dans l'actualité aux éditions du Rocher où vous publiez « Reprise des activités de plein air ». Nous avions déjà eu l'occasion d'échanger sur de précédents titres. On vous a découvert avec « Le front russe », en 2010 puis depuis, régulièrement, on vous voit réapparaître dans les rayons des librairies. Vous créez un univers bien particulier sur lequel on reviendra dans un instant. Pourquoi le goût et pourquoi l'envie de l'écriture dans votre...Reprise des acrivés de plein air de Jean-Claude Lalumière - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Nous allons partir pour un beau voyage, ensemble, Jean-Claude Lalumière, pas forcément très loin mais vous allez nous emmener sur la côte Atlantique sur la belle île d'Oléron. C'est là que nous allons faire connaissance de vos trois personnages, Philippe, Mickaël et Christophe. Ils sont de trois générations différentes. Ils ne sont pas de la même famille. Peut-être se sont-ils finalement créé une famille à eux trois, pourquoi pas, mais en tout cas, ils sont amenés à se côtoyer. Qui sont-ils ces...Reprise des acrivés de plein air de Jean-Claude Lalumière - Livre - Suite