Olivier Bourdeaut

Olivier Bourdeaut

Pactum salis

Portrait 6'23

Philippe Chauveau : Bonjour Olivier Bourdeaut

Olivier Bourdeaut : Bonjour, merci de me recevoir.

Philippe Chauveau : Je vous en prie, c'est un plaisir. Vous êtes dans l'actualité avec ce livre qui sort chez Finitude, En attendant Bojangles. J'aimerais que l'on fasse d'abord connaissance. C'est un premier roman. C'est le début d'une grande aventure. Pour le moment, vous êtes un personnage assez mystérieux, on ne sait pas grand chose de vous. Vous êtes originaire de l'Ouest de la France. De la région nantaise. Vous avez fait plusieurs jobs, chasseur de termites, vous avez ouvert des robinets dans les hôpitaux entre autres, vous avez été saunier dans les marais salants de Guérande. Qui êtes-vous Olivier Bourdeaut ?

Olivier Bourdeaut : L'auteur de ce livre déjà, ça c'est certain. Philippe Chauveau : Vous aimez brouiller les pistes ?

Olivier Bourdeaut : Non, pas du tout. J'avais la naïveté, et il faut bien le connaître la bêtise de croire que je pouvais rester derrière mon roman et je crois que je suis obligé de lui tenir la main. Par conséquent, je suis obligé de parler autant de moi que de mon roman donc je répondrai à vos questions.

Philippe Chauveau : Est-il vrai qu'à la maison, lorsque vous étiez enfant, il n'y avait pas de télévision et que du coup la bibliothèque était un lieu que vous fréquentiez beaucoup ? Olivier Bourdeaut : Ca c'est vrai, parfaitement vrai. C'est une grande chance. Je dois rendre hommage à mes parents de s'être débarrassé de la télé dans les années 80. Je suis né dans les années 80, je crois avoir eu une télé moins de quinze jours à la maison et c'est je crois la plus grande chance que j'ai eue car, comme j'étais un cancre, s'il y avait eu une télé, j'aurais peut-être passé tout le temps que j'ai consacré à la lecture aux jeux vidéos par exemple. Et je ne serais pas ici aujourd'hui.

Philippe Chauveau : Comment avez-vous découvert cette fameuse bibliothèque ? Quels sont les livres qui vous ont marqué lorsque vous étiez jeune enfant, adolescent, adulte ?

Olivier Bourdeaut : C'est une très bonne question... La bibliothèque je m'y suis rendu très vite, même avant de savoir lire parce qu'il il avait des bd. Jusqu'à 10 ans, je ne lisais que des bd de manière boulimique et puis, un jour, on m'a donné mon premier livre sans images, c'était un Sherlock Holmes, et c'est à ce moment là, je devais avoir 10-11ans-9ans, je n'en sais rien C'est à ce moment là que je me suis rendu compte que des livres sans images pouvaient être aussi, voir plus intéressants que des livres avec des images. C'est à ce moment là que j'ai réalisé que je pouvais lutter pour finir une page ou un paragraphe, ou un livre. c'est à ce moment là que j'ai commencé à avoir mes premières insomnies pour justement finir ces livres. Et depuis le plaisir de lire ne m'a jamais quitté.

Philippe Chauveau : C'est vrai lorsque vous dites que vous étiez un cancre ? Ca c'est une vérité ? Olivier Bourdeaut : Il n'y a rien de plus vrai. J'étais un cancre dès le moment où j'ai posé mes fesses sur les chaises de l'école, oui. Dès le début, l'éducation nationale ne m'a pas plu. J'ai été aidé par le fait d'être gaucher, et les gauchers sont toujours un peu à la ramasse quand il s'agit de commencer à écrire déjà. On apprend un peu moins vite et puis, le sens des pages ne nous aide pas. Par conséquent mes cahiers étaient tout le temps très sales. c'était des vrais torchons, et puis j'étais dyslexique, et puis... (rires) C'est une confession.

Philippe Chauveau : C'est bien ! Olivier Bourdeaut : Et puis j'étais aussi un peu sourd, alors pour résumer, je n'entendais pas ce qu'on me demandait, je ne comprenais pas ce que l'on me demandait, et lorsque je le comprenais, je n'arrivais pas à le faire. Philippe Chauveau : Alors si je résume, donc on est d'accord, vous êtes un cancre, ça veut dire que très tôt vous n'avez pas forcément d'envie professionnelle qui s'impose à vous, ce qui explique que vous allez faire pas mal de petits boulots.

Olivier Bourdeaut : C'est assez vrai.

Philippe Chauveau : Mais l'envie d'écriture est là.

Olivier Bourdeaut : Oui, oui, mais à la différence qu'il y avait énormément de choses qui me plaisaient. Comme tout le monde, je crois, j'ai eu une quinzaine de métiers rêvés avant mes dix-huit ans. Archéologue, historien, commissaire priseur aussi pendant une période... Ce n'était pas l'absence de projets, c'était le trop plein de projets et en revanche, l'absence de moyens pour y parvenir puisque tous ces métiers demandent beaucoup de travail et un certain nombre de diplômes. Je ne me suis jamais mis en position de les obtenir, voilà.

Philippe Chauveau : Mais est-ce que ça veut dire que l'écriture était déjà une finalité qui trainait quelque part dans votre esprit ?

Olivier Bourdeaut : Non, parce que justement, j'étais impressionné par les livres que je lisais. Et je mettais ces auteurs à mille coudées au-dessus de moi, et ça me semblait parfaitement inaccessible. Donc l'idée d'écrire n'est pas venue tout de suite, et l'idée de l'écriture m'est venue parce que j'aimais beaucoup ça. Le peu de fois où j'étais obligé d'écrire pour lire en public, ça n'est pas arrivé beaucoup de fois, mais enfin, on m'avait toujours dit que j'avais une belle plume déjà. Quand vous l'entendez pendant une dizaine d'années, il y a un moment où vous vous dites : ça n'est pas totalement absurde. Ca n'est plus aussi absurde que je l'imaginais.

Philippe Chauveau : Ca se passe comment quand on publie son premier roman à 35 ans et que le succès vous tombe comme ça sur le coin de l'épaule. Le livre est vendu dans une dizaine de pays, il y a beaucoup de projets autour de cet ouvrage. La presse est unanime, les plus grands critiques de littérature française ont encensé l'ouvrage. C'est vertigineux ?

Olivier Bourdeaut : J'ai l'impression que vous parlez de quelqu'un d'autre déjà.

Philippe Chauveau : Non, je parle d'Olivier Bourdeaut.

Olivier Bourdeaut : C'est sympathique. Je suis parfaitement heureux. Le fait d'être édité, c'était déjà un énorme succès. Pour des raisons que les lecteurs comprendront, j'avais un fantasme, c'était d'être édité en Espagne, en plus de la France et à l'époque, on m'a expliqué que compte tenu de la crise que traversait ce beau pays, c'était impossible, mais finalement il est édité dans plus de dix pays. Il sera diffusé dans plus de quinze pays, pour le moment. Donc je suis parfaitement heureux.

Philippe Chauveau : Votre actualité donc Olivier Bourdeaut, En attendant Bojangles aux éditions Finitude.

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  • Souvenez-vous, en 2016, Olivier Bourdeaut faisait une entrée remarquée dans le monde des Lettres avec ce roman reprenant un titre de Nina Simone « En attendant Bojangles » qui sera prochainement adapté au cinéma.Voici donc le nouveau livre d’Olivier Bourdeaut « Pactum salis » qui fait directement référence à la citation latine « Amicitia pactum salis », l’amitié est un pacte de sel. Et le sel, il en est fortement question puisque Jean, l’un des deux personnes centraux, est paludier dans les marais de Guérande. Quant...Pactum salis d'Olivier Bourdeaut - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Ce premier roman, En attendant Bojangles, on en parle beaucoup Olivier Bourdeaut. C'est un couple, un couple qui s'aime énormément et puis il y a cet enfant qui est à la fois amusé, interloqué de voir ses parents qui s'aiment si fort. Et puis il y a toujours cette petite musique de Nina Simone, cette chanson qui date de 71, Mister Bojangles qui passe en boucle dans la maison. Et le père et la mère qui s'enlacent pour danser sur cette jolie mélodie. J'ai bien sûr plein de questions qui viennent en même temps....Pactum salis d'Olivier Bourdeaut - Livre - Suite