Aurélien Molas

Aurélien Molas

Les fantômes du Delta

Portrait 3'15

Philippe Chauveau :
Bonjour Aurélien Molas. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre deuxième roman. Ca s'appelle « les fantômes du Delta ». On s'était déjà vu il y a deux ans en 2010 pour « La onzième plaie », c'était un polar, là c'est un thriller géopolitique. En tout cas, c'est votre univers. Pourquoi avoir choisi le thriller, le polar, on l'appelle un peu comme on veut.

Aurélien Molas :
A 18-19 ans, j'ai découvert James Ellroy et Dennis Lehane. Je lisais quelques romans noirs à ce moment là. J'ai lu Agatha Christie ou Edgar Alan Poe. C'est le rythme qui m'a plu, le fait d'embarquer un lecteur dans une histoire, le prendre par la main, de le conduire à travers des péripéties, des aventures, tout en pouvant exploiter et questionner l'envers d'une société, de l'autre côté du miroir en quelque sorte.

Philippe Chauveau :
Est-ce que cette noirceur vous ressemble ?

Aurélien Molas :
J'ai ça en moi, oui. Un rapport un peu dépressif au monde peut-être. Je suis un peu écorché vif à ce niveau là. Ce n'est pas toujours facile à vivre, mais après, c'est la manière de le transcender en écrivant en quelque sorte. Moi, j'ai l'impression que cela me sauve, il y a une part de moi qui est sauvé par la littérature.

Philippe Chauveau :
Est-ce que l'écriture vous apaise par rapport au regard que vous portez sur notre société ?

Aurélien Molas :
Totalement. Et surtout l'écriture nous permet d'être dans un questionnement permanent, d'avoir des doutes et c'est ce qui me plait, de les questionner, d'avoir l'impression de progresser et j'ai toujours eu besoin de passer par la chose écrite pour pouvoir exprimer déjà un mal-être personnel, ça s'était mes premiers textes et après je me suis rendu-compte que je ne voulais pas faire de la littérature égotique, de raconter des histoires et il y a une part de moi dans chacun de mes personnages, ça me permet aussi de vivre à travers mes personnages des aventures que ma vie quotidienne ne me permet pas d'expérimenter.

Philippe Chauveau :
Dans « La onzième plaie », l'intrigue se situai dans la France d'aujourd'hui, une France très sombre, souvent à feu et à sang, avec les banlieues, les problèmes de prostitution infantile, l'actualité qu'on peut avoir malheureusement chaque jour. Avec « Les fantômes du Delta » vous nous entrainez en Afrique, avec des problèmes inter-religieux et les difficultés pour les ONG de travailler sur place et les relations entre les pays pour l'exploitation du pétrole. Ce n'est pas une écriture gratuite. Au-delà du thriller, du plaisir de tourner les pages par rapport à l'intrigue, vous voulez aussi que le lecteur se pose des questions, s'interroge, ne soit pas simplement passif face à votre intrigue.

Aurélien Molas :
C'est au lecteur après de faire son cheminement. Moi ce sont des questions qui m'intéressent, qui m'ont interpelé. Est-ce qu'elle sont pertinentes ? A mes yeux, elles l'étaient au moment où j'ai commencé à écrire. Elles sont toujours d'actualité. C'est ça qui me nourrit. Moi j'ai besoin d'y réfléchir et j'espère que les lecteurs, certains, les entendront, au-delà de la mécanique narrative et de savoir s'il y a du suspense. Tout ça c'est ce qui m'excite aussi parce qu'il y a une part de difficulté à emporter quelqu'un dans un ouvrage, de le plonger dans une atmosphère et de le tenir sur cinq cent et quelques pages. Mais je pense qu'il faut enrichir. Il y en a marre de la littérature jetable.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Aurélien Molas. « Les fantômes du delta », c'est votre nouveau bébé chez Albin Michel.

Philippe Chauveau :
Bonjour Aurélien Molas. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre deuxième roman. Ca s'appelle « les fantômes du Delta ». On s'était déjà vu il y a deux ans en 2010 pour « La onzième plaie », c'était un polar, là c'est un thriller géopolitique. En tout cas, c'est votre univers. Pourquoi avoir choisi le thriller, le polar, on l'appelle un peu comme on veut.

Aurélien Molas :
A 18-19 ans, j'ai découvert James Ellroy et Dennis Lehane. Je lisais quelques romans noirs à ce moment là. J'ai lu Agatha Christie ou Edgar Alan Poe. C'est le rythme qui m'a plu, le fait d'embarquer un lecteur dans une histoire, le prendre par la main, de le conduire à travers des péripéties, des aventures, tout en pouvant exploiter et questionner l'envers d'une société, de l'autre côté du miroir en quelque sorte.

Philippe Chauveau :
Est-ce que cette noirceur vous ressemble ?

Aurélien Molas :
J'ai ça en moi, oui. Un rapport un peu dépressif au monde peut-être. Je suis un peu écorché vif à ce niveau là. Ce n'est pas toujours facile à vivre, mais après, c'est la manière de le transcender en écrivant en quelque sorte. Moi, j'ai l'impression que cela me sauve, il y a une part de moi qui est sauvé par la littérature.

Philippe Chauveau :
Est-ce que l'écriture vous apaise par rapport au regard que vous portez sur notre société ?

Aurélien Molas :
Totalement. Et surtout l'écriture nous permet d'être dans un questionnement permanent, d'avoir des doutes et c'est ce qui me plait, de les questionner, d'avoir l'impression de progresser et j'ai toujours eu besoin de passer par la chose écrite pour pouvoir exprimer déjà un mal-être personnel, ça s'était mes premiers textes et après je me suis rendu-compte que je ne voulais pas faire de la littérature égotique, de raconter des histoires et il y a une part de moi dans chacun de mes personnages, ça me permet aussi de vivre à travers mes personnages des aventures que ma vie quotidienne ne me permet pas d'expérimenter.

Philippe Chauveau :
Dans « La onzième plaie », l'intrigue se situai dans la France d'aujourd'hui, une France très sombre, souvent à feu et à sang, avec les banlieues, les problèmes de prostitution infantile, l'actualité qu'on peut avoir malheureusement chaque jour. Avec « Les fantômes du Delta » vous nous entrainez en Afrique, avec des problèmes inter-religieux et les difficultés pour les ONG de travailler sur place et les relations entre les pays pour l'exploitation du pétrole. Ce n'est pas une écriture gratuite. Au-delà du thriller, du plaisir de tourner les pages par rapport à l'intrigue, vous voulez aussi que le lecteur se pose des questions, s'interroge, ne soit pas simplement passif face à votre intrigue.

Aurélien Molas :
C'est au lecteur après de faire son cheminement. Moi ce sont des questions qui m'intéressent, qui m'ont interpelé. Est-ce qu'elle sont pertinentes ? A mes yeux, elles l'étaient au moment où j'ai commencé à écrire. Elles sont toujours d'actualité. C'est ça qui me nourrit. Moi j'ai besoin d'y réfléchir et j'espère que les lecteurs, certains, les entendront, au-delà de la mécanique narrative et de savoir s'il y a du suspense. Tout ça c'est ce qui m'excite aussi parce qu'il y a une part de difficulté à emporter quelqu'un dans un ouvrage, de le plonger dans une atmosphère et de le tenir sur cinq cent et quelques pages. Mais je pense qu'il faut enrichir. Il y en a marre de la littérature jetable.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Aurélien Molas. « Les fantômes du delta », c'est votre nouveau bébé chez Albin Michel.

Les fantômes du Delta Aux Éditions Albin Michel
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • En 2010, nous avions déjà eu l'occasion de recevoir Aurélien Molas qui publiait alors son 1er roman, un polar d'une noirceur extrême « La onzième plaie ». Et déjà, son style, l'ambiance de son intrigue et la rigueur de son écriture avaient fait mouche.Voici le nouveau titre d'Aurélien Molas « Les fantômes du Delta » chez Albin Michel et là encore, on est complètement bluffé, à la fois par l'écriture et par les idées développés. On sort de ce roman groggy, partagé entre le plaisir de la lecture et les...Les fantômes du Delta d'Aurélien Molas - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Aurélien Molas. Merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre deuxième roman. Ca s'appelle « les fantômes du Delta ». On s'était déjà vu il y a deux ans en 2010 pour « La onzième plaie », c'était un polar, là c'est un thriller géopolitique. En tout cas, c'est votre univers. Pourquoi avoir choisi le thriller, le polar, on l'appelle un peu comme on veut.Aurélien Molas :A 18-19 ans, j'ai découvert James Ellroy et Dennis Lehane. Je lisais quelques romans noirs à...Les fantômes du Delta d'Aurélien Molas - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Aurélien Molas, « Les Fantômes du Delta », votre nouveau roman, votre nouveau thriller chez Albin Michel. Il y avait eu, on s'en souvient, « La onzième plaie », nous étions vraiment dans un polar puisqu'il y avait une intrigue policière, là nous sommes plus dans un thriller géopolitique. Vous nous entraînez au Nigeria avec des médecins, des médecins d'une ONG, de médecins sans frontières pour ne pas le nommer, il y aussi une infirmière américaine, il y a un prêtre d'une mission, un prêtre rouge....Les fantômes du Delta d'Aurélien Molas - Le livre - Suite
    Aurélien Molas, dont on ne parle pas assez, est un très grand auteur. Pourquoi ? Parce que d'abord, il écrit un polar et c'est surtout l'histoire du Niger aujourd'hui, et ça c'est passionnant. On a l'impression d'être plongé dans ce pays, de vivre avec eux, de vivre leur malheur et par dessus, il nous mâtine cette course poursuite pour arriver à trouver cette petite jeune fille avec l'humanitaire et tous ces gens qui essaient de se battre pour survivre avec ces gens qui essaient de les aider et bien sûr ces guerrieros et l'armée...Les fantômes du Delta d'Aurélien Molas - L'avis du libraire - Suite