Agnès Michaux

Agnès Michaux

Le témoin

Portrait 5'06
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour Agnès Michaux, Le Témoin, c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Flammarion, on y reviendra évidemment. Le grand public vous connaît aussi par la télévision, vous avez été un des visages souriant de Canal Plus, Comment ça s'est passé cette aventure de la télévision?

Agnès Michaux – Le témoin : Ca c'est passé en fait grâce aux livres. Je sortais à l'époque mon premier livre qui s'appelait Le dictionnaire misogyne et j'avais été invité à Nulle Part Ailleurs, et puis en fait on m'a dit que j'avais plus ou moins été « testée » à l'antenne pendant que j'étais invitée et, une semaine, quinze jours plus après, j'étais dans le bureau d'Alain de Greef avec Antoine de Caunes, Gildas...

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Tout en étant à Canal, l'écriture à continué, il y a eu - entre autres - Le roman de Venise. Vous avez vécu quelque temps à Venise. Vous avez une fascination pour cette ville?

Agnès Michaux – Le témoin : C'est un amour de jeunesse voilà. La première fois que je suis arrivée, je suis arrivée en train, tôt le matin, je crois qu'on arrivait à huit heures du matin, j'avais mes deux petites valises et je suis sortie de la gare - qui est quand même le quartier le plus pourri de la ville - , j'ai posé mes valises, j'ai regardé et j'ai pleuré, j'ai pleuré, je ne pouvais plus m'arrêter.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture): Il y a eu d'autres villes qui ont jalonné votre parcours notamment Philadelphie où la aussi vous avez posé vos valises.

Agnès Michaux – Le témoin : Oui j'étais jeune fille au pair, à Philadelphie. J'étais sensée aller à l'université et à l'époque je comptais faire un mémoire sur Henry James, qui est vraiment un des écrivains que je respecte, qui est un très grand écrivain. Finalement, j'ai changé d'avis en cours de route, je n'ai pas fait un mémoire sur James, j'ai fait un mémoire sur John Ruskin, qui a beaucoup écrit sur Venise et beaucoup vécu à Venise.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture): Si l'on évoque Venise, si l'on évoque la côte Est des Etats-Unis ou encore aujourd'hui Saint Germain des Près, le quartier dans lequel vous vivez, ce sont des univers très littéraires. Vos grandes inspirations en matière de littérature, qui peut-être vous ont donné vous-même envie de prendre la plume. C'est quoi?

Agnès Michaux – Le témoin : Moi j'ai eu un rapport très violent, totalement, passionné à Victor Hugo entre dix et douze ans. J'étais folle furieuse, j'avais des petits bouts de papier partout dans mes poches, j'écrivais des citations , des poèmes, j'en avais partout pour les lire tout le temps comme ça. Et après j'ai eu une sorte de passion amoureuse au vrai sens du terme, quelque chose de terrible pour Arthur Rimbaud. Vraiment quelque chose de dévastateur.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Il y a eu un roman dans lequel vous nous entraîniez dans le Berlin des années 1930, il y a eu une biographie romancée d'Elisabeth d'Autriche. Aujourd'hui votre nouveau roman, nous sommes dans la Russie de 1917. l'histoire pour vous c'est un décor permanent pour l'écriture de romans, c'est quelque chose qui vous inspire?

Agnès Michaux – Le témoin: C'est le décor de la vie des hommes, l'histoire. Donc évidemment le livre sur Fritz Lang, je racontais la dernière journée de Fritz Lang en Allemagne en 1933. Tout d'un coup, vous vous levez le matin et vous savez que les vingt-quatre heures qui vont suivre vont décider de tout le reste de votre vie. J'ai l'impression que là on est juste à l'exact endroit d'être un homme.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Lorsque vous écrivez, que ressentez vous?

Agnès Michaux – Le témoin : C'est aller au bout de quelque chose. Quel que soit le prix. Moi il y a des moments, j'ai écrit en pleurant. Vous écrivez et vous revivez. Mais vraiment. Ce n'est pas abstrait d'écrire, c'est la vie. Il y a quelque chose de plus artisanale certains jours, on a absolument besoin de savoir si dans telle rue, à tel endroit il y avait tel magasin. Voilà.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Agnès Michaux à la télévision pétillante, pétulante, drôle. Agnès Michaux dans l'écriture plus fragile.

Agnès Michaux – Le témoin: Fragile, non. Il y a un moment pour tout dans la vie. Il y a un moment pour rire et parfois il y à un moment où il ne faut pas rire. J'adorerais écrire des livres très drôles par exemple. Je vais peut-être essayer. Je connais pas beaucoup de gens qui n'ont pas rigolé dans leur vie, j'aime pas les gens qui jouent les sérieux tout le temps, en croyant que ça leur donne de la profondeur ou je ne sais quoi. Les gens très très profonds savent très bien s'amuser.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Merci beaucoup Agnès Michaux pour votre sincérité. Le Témoin c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Flammarion.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour Agnès Michaux, Le Témoin, c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Flammarion, on y reviendra évidemment. Le grand public vous connaît aussi par la télévision, vous avez été un des visages souriant de Canal Plus, Comment ça s'est passé cette aventure de la télévision?

Agnès Michaux – Le témoin : Ca c'est passé en fait grâce aux livres. Je sortais à l'époque mon premier livre qui s'appelait Le dictionnaire misogyne et j'avais été invité à Nulle Part Ailleurs, et puis en fait on m'a dit que j'avais plus ou moins été « testée » à l'antenne pendant que j'étais invitée et, une semaine, quinze jours plus après, j'étais dans le bureau d'Alain de Greef avec Antoine de Caunes, Gildas...

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Tout en étant à Canal, l'écriture à continué, il y a eu - entre autres - Le roman de Venise. Vous avez vécu quelque temps à Venise. Vous avez une fascination pour cette ville?

Agnès Michaux – Le témoin : C'est un amour de jeunesse voilà. La première fois que je suis arrivée, je suis arrivée en train, tôt le matin, je crois qu'on arrivait à huit heures du matin, j'avais mes deux petites valises et je suis sortie de la gare - qui est quand même le quartier le plus pourri de la ville - , j'ai posé mes valises, j'ai regardé et j'ai pleuré, j'ai pleuré, je ne pouvais plus m'arrêter.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture): Il y a eu d'autres villes qui ont jalonné votre parcours notamment Philadelphie où la aussi vous avez posé vos valises.

Agnès Michaux – Le témoin : Oui j'étais jeune fille au pair, à Philadelphie. J'étais sensée aller à l'université et à l'époque je comptais faire un mémoire sur Henry James, qui est vraiment un des écrivains que je respecte, qui est un très grand écrivain. Finalement, j'ai changé d'avis en cours de route, je n'ai pas fait un mémoire sur James, j'ai fait un mémoire sur John Ruskin, qui a beaucoup écrit sur Venise et beaucoup vécu à Venise.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture): Si l'on évoque Venise, si l'on évoque la côte Est des Etats-Unis ou encore aujourd'hui Saint Germain des Près, le quartier dans lequel vous vivez, ce sont des univers très littéraires. Vos grandes inspirations en matière de littérature, qui peut-être vous ont donné vous-même envie de prendre la plume. C'est quoi?

Agnès Michaux – Le témoin : Moi j'ai eu un rapport très violent, totalement, passionné à Victor Hugo entre dix et douze ans. J'étais folle furieuse, j'avais des petits bouts de papier partout dans mes poches, j'écrivais des citations , des poèmes, j'en avais partout pour les lire tout le temps comme ça. Et après j'ai eu une sorte de passion amoureuse au vrai sens du terme, quelque chose de terrible pour Arthur Rimbaud. Vraiment quelque chose de dévastateur.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Il y a eu un roman dans lequel vous nous entraîniez dans le Berlin des années 1930, il y a eu une biographie romancée d'Elisabeth d'Autriche. Aujourd'hui votre nouveau roman, nous sommes dans la Russie de 1917. l'histoire pour vous c'est un décor permanent pour l'écriture de romans, c'est quelque chose qui vous inspire?

Agnès Michaux – Le témoin: C'est le décor de la vie des hommes, l'histoire. Donc évidemment le livre sur Fritz Lang, je racontais la dernière journée de Fritz Lang en Allemagne en 1933. Tout d'un coup, vous vous levez le matin et vous savez que les vingt-quatre heures qui vont suivre vont décider de tout le reste de votre vie. J'ai l'impression que là on est juste à l'exact endroit d'être un homme.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Lorsque vous écrivez, que ressentez vous?

Agnès Michaux – Le témoin : C'est aller au bout de quelque chose. Quel que soit le prix. Moi il y a des moments, j'ai écrit en pleurant. Vous écrivez et vous revivez. Mais vraiment. Ce n'est pas abstrait d'écrire, c'est la vie. Il y a quelque chose de plus artisanale certains jours, on a absolument besoin de savoir si dans telle rue, à tel endroit il y avait tel magasin. Voilà.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Agnès Michaux à la télévision pétillante, pétulante, drôle. Agnès Michaux dans l'écriture plus fragile.

Agnès Michaux – Le témoin: Fragile, non. Il y a un moment pour tout dans la vie. Il y a un moment pour rire et parfois il y à un moment où il ne faut pas rire. J'adorerais écrire des livres très drôles par exemple. Je vais peut-être essayer. Je connais pas beaucoup de gens qui n'ont pas rigolé dans leur vie, j'aime pas les gens qui jouent les sérieux tout le temps, en croyant que ça leur donne de la profondeur ou je ne sais quoi. Les gens très très profonds savent très bien s'amuser.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Merci beaucoup Agnès Michaux pour votre sincérité. Le Témoin c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Flammarion.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Agnès Michaux a deux visages. On connaît la chroniqueuse télé, qui a fait les beaux soirs de Canal Plus, avec charme et humour. Agnès Michaux, c'est aussi une personnalité plus énigmatique, réservée, presque timide, qui dans l'écriture montre une certaine fragilité mais surtout un réel talent. Elle a 24 ans lorsqu'elle publie son premier livre Le dictionnaire misogyne. Suivront d'autres titres, souvent salués par la critique comme Le roman de Venise, en 1996, anthologie littéraire de la Sérénissime, ville qu'elle...La fabrication des chiens d'Agnès Michaux - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour Agnès Michaux, Le Témoin, c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Flammarion, on y reviendra évidemment. Le grand public vous connaît aussi par la télévision, vous avez été un des visages souriant de Canal Plus, Comment ça s'est passé cette aventure de la télévision? Agnès Michaux – Le témoin : Ca c'est passé en fait grâce aux livres. Je sortais à l'époque mon premier livre qui s'appelait Le dictionnaire misogyne et j'avais été invité à Nulle Part Ailleurs, et...La fabrication des chiens d'Agnès Michaux - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Agnès Michaux, Le Témoin, c'est votre nouveau roman aux éditions Flammarion. C'est l'histoire d'Ivan, un jeune garde qui est chargé d'escorter la famille du dernier tsar vers Iekaterinbourg, la maison Ipatiev, pour leur tragique destin. Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire sur cette tragique période, et sur cette famille Romanov ? Agnès Michaux – Le témoin : Enfant les contes de Pouchkine, de Gogol, c'était quelque chose de très familier pour moi, la Russie en général. Comme...La fabrication des chiens d'Agnès Michaux - Le livre - Suite