Gregor Péan

Gregor Péan

La seconde vie d'Eva Braun

Portrait 00'05'56"

Philippe Chauveau

Bonjour Grégor.

Grégor Péan

Bonjour.

Philippe Chauveau

La seconde vie d'Eva Braun, c'est votre actualité. C'est chez Robert Laffont. On vous connaît déjà en librairie avec une production déjà assez conséquente. On vous connaît, mais en même temps, vous allez brouiller les pistes parce qu'on vous connaît avant tout sous le nom de Jean Grégor. Et puis là, pour la première fois, vous publiez sous votre vrai nom Grégor Péan. Alors, avant toute chose, peut-être une explication. Pourquoi ce besoin de reprendre votre nom pour ce nouveau livre ?

Grégor Péan

Alors besoin, ce n'est peut-être pas le mot. C'est peut-être une suite logique, on va dire une suite logique parce que je me suis appelé Jean Grégor, qui sont d'ailleurs mes deux premiers prénoms parce que mon père, Pierre Péan, était un journaliste écrivain qui faisait du bruit, on va dire. J'ai eu, depuis 1996, mon premier livre publié, le besoin d'exister dans mon propre domaine. Et ça a duré 20 ans avec Jean Grégor, mon père étant décédé. Paix à son âme. Et Dieu sait si on s'entendait merveilleusement. Peut-être que je me suis laissé aller à l'idée que reprendre mon nom était une évidence. Et d'autant plus que j'ai le sentiment qu'avec le dernier livre que j'ai écrit, qui s'appelle Comme ils vivaient et que j'ai écrit avec Pierre Péan, justement, j'ai eu un sentiment de bienveillance et de passage de relais. C'est comme s’il m'avait dit OK, fiston, vas-y, continue sous le nom de Péan.

Philippe Chauveau

Ce qui veut dire que l'aventure littéraire se poursuit, mais sous votre vrai nom, Grégor Péan. Vous l'avez rappelé, 96, c'est la sortie de votre premier titre, Turbulences, ensuite, il y a eu Transports en commun, Femme nue devant sa glace, entre autres. Votre goût pour l'écriture, votre amour pour les livres, là aussi, c'est de la transmission familiale. C'est votre père qui vous met le pied à l'étrier ?

Grégor Péan

Ça, c'est la vraie question. Il y a un mélange. Toute ma jeunesse, j'ai vu mon père ramener des livres, les livres qui sortaient, et on l’affichait dans la bibliothèque. Il y avait une espèce d'excitation autour de la sortie du livre, donc l'objet livre, je pense qu'il est quelque chose de sacré dans la famille. Et en revanche, moi je revendique une part de génération spontanée, ce désir de raconter des histoires de A à Z, prendre le lecteur, avancer des pions et finir par le saisir, e à la fin, qu’ils se disent « J'ai passé un bon moment ». C'est vraiment ce qui me plaît le plus, c'est raconter des histoires, tout simplement.

Philippe Chauveau

96, c'est la sortie de Turbulences. Et il y a ce détail qui est intéressant de votre vie, c'est que vous travaillez vous-même dans l'aéronautique. C'est votre métier. Pourquoi est-ce qu'il y avait un lien justement que votre premier roman se passe dans les airs ?

Grégor Péan

Une évidence puisque je suis tellement fou d'avion et d'ailleurs fou de machines en règle générale, j'adore les motos, j'adore les voitures. C'est presque une obsession. J'étais tellement fou d'avion que je me rappelle. Quand j'avais 20 ans, je prenais mes jumelles et je me mettais au bout de l'aéroport et j'arrivais d'ailleurs, j’étais comme ce qu’on appelle les traisnspotter ou les planespotter, j'arrivais à reconnaître tel et tel avion. Et aujourd'hui, ça fait partie de mes qualités, si on peut parler de qualité, je reconnais tous les avions et en plus je travaille dans l'aviation.

Philippe Chauveau

Vous faites un lien entre ces deux passions que sont l'aviation et l'écriture. Êtes-vous le même homme lorsque vous êtes à votre table de travail que lorsque vous êtes sur les pistes ?

Grégor Péan

Je ne sais pas quel est le lien. Peut-être que la fascination d'une machine, peut-être que si on considère un livre comme une machine qui fonctionne plus ou moins bien, peut-être qu'on peut faire le parallèle. Mais encore une fois, l'écriture de mes livres, c'est vraiment une façon de vivre des vies différentes. Et après, je suis allé dans d'autres domaines. Là, l'aviation, c'est vraiment mon métier. En dehors de l'écriture, puisque l'écriture quelque part… J'écris le soir, j'écris le week-end. Je vis complètement cette passion et je pense que finalement, c'est devenu de deux choses différentes. Et l'un nourrit l'autre. L'un compense l'autre. Je suis très content quand j'en ai marre, sur la piste, il y a trop d'avions, de retrouver mon écriture et je suis très content quand j'ai des frustrations dans l'écriture, d'avoir mon métier où la richesse humaine me nourrit aussi bien sûr. Parce qu'un métier, c'est aussi beaucoup de rencontres et une richesse, une pâte humaine, un matériau humain très fort.

Philippe Chauveau

En conclusion, que vous apporte l'écriture dans votre vie, que ne vous apporte peut-être pas votre profession ? C'est une protection, c'est l'occasion d'aborder d'autres mondes. C'est une rencontre avec vous-même ?

Grégor Péan

Ce que ça m'apporte le plus, c'est de ne pas être qu'un. Je suis plusieurs du coup, je ne me sens pas bloqué, je ne me sens pas piégé. Je crois que si j'étais salarié et que je n'avais pas d'autres espaces d'expression, de liberté, ça me gênerait plus. Donc je ne suis pas qu'un. Et en plus, j'ai envie de dire que c'est mon loisir numéro un. Je ne regarde pas la télé, le soir, quand je rentre chez moi, une fois sur deux, j'écris mon livre. Je tisse mon livre. Donc c'est un loisir et à la fois une manière de ne pas être uniquement dans un seul domaine.

Philippe Chauveau

Vous tissez votre livre. L'expression est belle, votre actualité, Grégor Péan, chez Robert Laffont, ça s'appelle de La seconde vie d'Eva Braun.

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