Vladimir de Gmeline

Vladimir de Gmeline

La mer en face

Portrait 6'26

Philippe Chauveau : Bonjour Vladimir de Gmeline.

Vladimir de Gmeline : Bonjour.

Philippe Chauveau : Vous êtes au cœur de cette rentrée littéraire avec votre deuxième roman, « La mer en face » aux éditions du Rocher. Vous êtes parallèlement journaliste. Etes-vous êtes davantage journaliste ou romancier ?

Vladimir de Gmeline : Mon métier c'est journaliste, je suis grand reporter à Marianne mais j'ai toujours voulu écrire et j'ai toujours écrit depuis que je suis petit, même avant l'adolescence. Je me suis tourné vers le journalisme parce que ce métier me permettait d'écrire et de voyager, de vivre les aventures que j'avais envie de vivre.

Philippe Chauveau : Quelle différence faîtes vous entre les deux écritures ? Etes-vous dans le même état d'esprit lorsque vous écrivez un papier que lorsque vous êtes sur un roman ?

Vladimir de Gmeline : Non, je pense que dans le roman, on va forcément toucher à des choses beaucoup plus intimes alors que dans un article, on est obligé à une certaine forme de distance même si on s'implique dans les sujets que l'on traite. Je ne suis pas un grand fan de l'objectivité mais on est obligé de la pratiquer et puis ce n'est pas de la fiction. On évite la fiction quand on fait du journalisme !

Philippe Chauveau : L'écriture romanesque est-elle pour vous une sorte de respiration par rapport à l'actualité que vous traitez au quotidien ? Même si vos sujet sont lourds, durs, cruels parfois...

Vladimir de Gmeline : C'est essentiel. Je ne pourrais pas me contenter d'écriture journalistique. Je pourrais ne faire que du journalisme écrit, faire des grands récits, cela m'ennuierait. C'est le roman qui m'intéresse et j'ai encore beaucoup à apprendre en fiction.

Philippe Chauveau : Avez-vous une idée des auteurs ou des textes qui vous ont donné le goût de l'écriture ?

Vladimir de Gmeline : Ceux qui m'ont donné le goût de l'écriture, je ne les lis plus tellement parce que j'ai commencé par les séris « Clan des sept », « Club des cinq » et « Signe de piste » et beaucoup de littérature d'aventure comme les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol... Il y a un écrivain que je cite au début de mon livre qui est Thomas Wolfe, un écrivain américain qui n'est certes pas le plus connu, il est passé un peu à la trappe, pas de son temps mais aujourd'hui. Lui, c'est mon écrivain fétiche avec son grand livre « L'ange exilé » ensuite « Le temps et le fleuve » et j'ai appris par la suite qu'il avait influencé la plupart des grands écrivains qui lui ont succédé comme Kerouac ou Philip Roth. Ils ont tous cherché faire du Wolfe.

Philippe Chauveau : Qu'avez-vous essayé de transmettre dans ce premier roman qu'était « La concordance des temps » ? Y a-t-il un fil rouge avec celui-ci et qu'aimeriez vous construire comme œuvre romanesque ?

Vladimir de Gmeline : « La concordance des temps » c'est l'histoire d'une expédition spéléologique à Bornéo qui va mal tourner à cause de la montée des eaux qui met en danger cette équipe et en parallèle il y a une histoire d'adultère dans la communauté des expatriés. Mais ce que je voulais faire, c'était un roman à la troisième personne avec une multiplicité de personnages qui me soient extérieurs. Je voulais éviter le roman autobiographique, que je n'ai peut-être pas évité pour le deuxième...

Philippe Chauveau : Alors justement, il y a quelques points communs. Comme dans le premier roman, il y a deux histoires qui se télescopent, il y a là encore une complexité, une multitude de personnages. Il y a un fil rouge entre ces deux romans ?

Vladimir de Gmeline : Quand je commence un roman, je pense à l'histoire, je ne pense pas à ce que je veux écrire ou transmettre. Je pense que c'est un écueil que de trop réfléchir à la thématique, c'est mon point de vue et je ne suis pas le seul à l'avoir. J'ai été très influencé entre les deux romans par la lecture d'un petit traité qui s'appelle « Ecriture mémoire d'un métier » de Stephen King qui parle de cet aspect-là : attention à ne pas trop penser au thème, on le découvre après. Donc, je pense d'abord à l'histoire. Mais chez moi le fil rouge, c'est la question de la violence, la manière dont elle nous habite, dont elle habite certains d'entre nous, dont elle m'habite et comment, à certains moments, elle peut se déclencher.

Philippe Chauveau : Pensez-vous écrire pour les lecteurs ou pour vous-même ?

Vladimir de Gmeline : J'écris pour moi même parce que je n'arrive pas à me figurer de lecteur idéal. Je crois que j'écris le livre que j'ai envie d'écrire, que j'ai envie de lire et pour moi, c'est le meilleur moyen de ne pas me tromper et de réussir à communiquer quelque chose.

Philippe Chauveau : Le livre vient de sortir, dans quel état d'esprit-êtes-vous ? Il y a de l'appréhension, de l'excitation ?

Vladimir de Gmeline : Une forme d'appréhension pour celui-là parce qu'il me semble que je me suis plus dévoilé. Il y a une forme d'impudeur qui me gêne un peu aujourd'hui, maintenant qu'il est sorti.

Philippe Chauveau : C'est votre actualité Vladimir de Gméline, « La mer en face » aux éditions du Rocher.

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  • Après un premier roman en 2016, « La concordance des temps » en 2016, Vladimir de Gmeline récidive avec ce nouveau titre "La mer en face". Et confirme un réel talent d’écrivain. Journaliste à Marianne, grand reporter, Vladimir de Gmeline a mis beaucoup de lui-même dans ce nouveau roman. D’ailleurs, son personnage central, Philippe, qui nous raconte son histoire, a une cinquantaine d’années et, comme Vladimir de Gmeline, est journaliste. Après avoir parcouru le monde, il a posé ses valises. Après avoir fait éclater sa...La mer en face de Vladimir Gmeline (de) - Présentation - Suite
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