Sophie Chauveau

Sophie Chauveau

Fragonard, l'invention du bonheur

Portrait 4'38

Philippe Chauveau:

Bonjour Sophie Chauveau

Sophie Chauveau:

Bonjour Philippe Chauveau

Philippe Chauveau :

J’adore cette homonymie qui existe entre nous…

Sophie Chauveau :

Ben oui, forcément, ça marche toujours !

Philippe Chauveau :

Vous publiez aux éditions Télémaque un très joli livre consacré à Fragonard, peintre que nous allons redécouvrir grâce à vous. Mais c’est votre portrait que nous allons d’abord essayer de brosser. Avant le livre, il y a eu le théâtre. Avez-vous aimé cette période de votre vie où vous étiez sur scène?

Sophie Chauveau :

Non, je n’ai pas aimé du tout ! Je pense manquer de ce narcissisme fondamental de l’acteur.

Philippe Chauveau :

Mais alors, pourquoi avoir choisi cette voie ?

Sophie Chauveau :

Parce que ça marchait très bien et que l’on ne crache pas sur le succès ! A 16 ans, on m’a déroulé un tapis de pétales de roses. Je suis rentrée au Conservatoire et tout allait bien. On ne crache pas, tout le monde en rêve… Mais j’étais très malheureuse au Conservatoire et je me suis rapidement rendue compte que les autres et moi, nous n’étions pas là pour les mêmes raisons.

Philippe Chauveau :

Partir vers l’écriture, cela a été une façon de faire une transition, une coupure brutale ?

Sophie Chauveau :

L’écriture, cela n’a pas été immédiat. Cela passe d’abord par le journalisme militant. Je me retrouve à écrire des textes écolos, féministes pour changer les choses. Et ces textes sont très littéraires mais je ne le sais pas. Ma formation, c’est le Conservatoire national, donc une culture qu’on met en bouche. Je fais des articles notamment pour un magazine qui est mort depuis « Art magazine », prestigieux dans les années 50 mais moi, je le ferai beaucoup plus tard, donc moins prestigieux… Et je vais voir plusieurs personnes dont Jean-Jacques Pauvert et je fais, je ne sais pas si cela se fait encore, j’envoie mon texte avant publication aux 4 ou 5 personnes que j’ai interviewées, dont Pauvert, qui me renvoie un télégramme dans l’heure me disant «Vous écrivez sûrement autre chose, je veux voir ! ». Oui, j’écrivais autre chose mais je ne l’avais jamais montré à personne car ce n’était pas de l’ordre du journalisme. Et je me retrouve donc à filer à Pauvert un fatras de poèmes, de nouvelles, de textes, de notes, d’extraits de journal intime… Je ne sais pas comment il a retrouvé mais il m’a dit « Il y a un livre là-dedans, il faut le trouver ! ». Il l’a trouvé et ce livre a très bien marché. Donc mon premier livre, c’était la gloire, ce qui pour moi était la moindre des choses, évidemment, car je ne savais pas qu’on pouvait échouer dans la vie. J’ai eu de la chance et je pensais que c’était mieux du côté sud de l’existence…

Philippe Chauveau :

Il y a donc plusieurs livres qui vont se succéder, des romans, des essais, puis on arrive à un autre style littéraire avec des biographies romancées. On va appeler cela comme ça. Est-ce un terme qui vous convient ?

Sophie Chauveau :

Aucun terme ne me convient pour une raison que j’ai découverte peu à peu. Moi, je pensais que je faisais de la littérature. Mais en France, le roman historique ou la biographie romancée sont absolument détestées par le monde qui pense, qui critique, qui sait ce qui est bien et pas bien. Je l’ignorais puisque je n’en fais pas partie. Je n’ai pas choisi un genre, j’ai choisi l’écriture et des sujets comme Lippi ou Fragonard, des gens qui méritent qu’on les réhabilite, qu’on en dise davantage.

Philippe Chauveau :

Hormis Hélène de Troie, il y a eu ces 3 fameux peintres de la Renaissance, il y a eu Diderot et aujourd’hui Fragonard. Pourquoi toujours des hommes ?

Sophie Chauveau :

J’aimerais bien que ce soit des femmes et si j’avais le choix, je prendrais des femmes. Mais je ne choisis pas, je tombe amoureuse d’une œuvre. La démarche initiale, c’est une œuvre qui m’éblouit comme Lippi ou Fragonard, méconnue en plus, ou Diderot qui n’occupe absolument pas la place qu’il mérite. L’œuvre alors est tellement forte que je cherche de façon très méthodique, comment on devient ce personnage, cet homme.

Philippe Chauveau :

L’idée est donc d’aller vers des personnages qui selon vous ne sont pas assez mis en lumière ?

Sophie Chauveau :

Oui, des personnages qui méritent qu’on les prenne dans les bras, qu’on les berce un moment, qu’on s’en occupe…

Philippe Chauveau :

Merci beaucoup Sophie Chauveau ! Votre actualité, « Fragonard » aux éditions Télémaque.

Philippe Chauveau:

Bonjour Sophie Chauveau

Sophie Chauveau:

Bonjour Philippe Chauveau

Philippe Chauveau :

J’adore cette homonymie qui existe entre nous…

Sophie Chauveau :

Ben oui, forcément, ça marche toujours !

Philippe Chauveau :

Vous publiez aux éditions Télémaque un très joli livre consacré à Fragonard, peintre que nous allons redécouvrir grâce à vous. Mais c’est votre portrait que nous allons d’abord essayer de brosser. Avant le livre, il y a eu le théâtre. Avez-vous aimé cette période de votre vie où vous étiez sur scène?

Sophie Chauveau :

Non, je n’ai pas aimé du tout ! Je pense manquer de ce narcissisme fondamental de l’acteur.

Philippe Chauveau :

Mais alors, pourquoi avoir choisi cette voie ?

Sophie Chauveau :

Parce que ça marchait très bien et que l’on ne crache pas sur le succès ! A 16 ans, on m’a déroulé un tapis de pétales de roses. Je suis rentrée au Conservatoire et tout allait bien. On ne crache pas, tout le monde en rêve… Mais j’étais très malheureuse au Conservatoire et je me suis rapidement rendue compte que les autres et moi, nous n’étions pas là pour les mêmes raisons.

Philippe Chauveau :

Partir vers l’écriture, cela a été une façon de faire une transition, une coupure brutale ?

Sophie Chauveau :

L’écriture, cela n’a pas été immédiat. Cela passe d’abord par le journalisme militant. Je me retrouve à écrire des textes écolos, féministes pour changer les choses. Et ces textes sont très littéraires mais je ne le sais pas. Ma formation, c’est le Conservatoire national, donc une culture qu’on met en bouche. Je fais des articles notamment pour un magazine qui est mort depuis « Art magazine », prestigieux dans les années 50 mais moi, je le ferai beaucoup plus tard, donc moins prestigieux… Et je vais voir plusieurs personnes dont Jean-Jacques Pauvert et je fais, je ne sais pas si cela se fait encore, j’envoie mon texte avant publication aux 4 ou 5 personnes que j’ai interviewées, dont Pauvert, qui me renvoie un télégramme dans l’heure me disant «Vous écrivez sûrement autre chose, je veux voir ! ». Oui, j’écrivais autre chose mais je ne l’avais jamais montré à personne car ce n’était pas de l’ordre du journalisme. Et je me retrouve donc à filer à Pauvert un fatras de poèmes, de nouvelles, de textes, de notes, d’extraits de journal intime… Je ne sais pas comment il a retrouvé mais il m’a dit « Il y a un livre là-dedans, il faut le trouver ! ». Il l’a trouvé et ce livre a très bien marché. Donc mon premier livre, c’était la gloire, ce qui pour moi était la moindre des choses, évidemment, car je ne savais pas qu’on pouvait échouer dans la vie. J’ai eu de la chance et je pensais que c’était mieux du côté sud de l’existence…

Philippe Chauveau :

Il y a donc plusieurs livres qui vont se succéder, des romans, des essais, puis on arrive à un autre style littéraire avec des biographies romancées. On va appeler cela comme ça. Est-ce un terme qui vous convient ?

Sophie Chauveau :

Aucun terme ne me convient pour une raison que j’ai découverte peu à peu. Moi, je pensais que je faisais de la littérature. Mais en France, le roman historique ou la biographie romancée sont absolument détestées par le monde qui pense, qui critique, qui sait ce qui est bien et pas bien. Je l’ignorais puisque je n’en fais pas partie. Je n’ai pas choisi un genre, j’ai choisi l’écriture et des sujets comme Lippi ou Fragonard, des gens qui méritent qu’on les réhabilite, qu’on en dise davantage.

Philippe Chauveau :

Hormis Hélène de Troie, il y a eu ces 3 fameux peintres de la Renaissance, il y a eu Diderot et aujourd’hui Fragonard. Pourquoi toujours des hommes ?

Sophie Chauveau :

J’aimerais bien que ce soit des femmes et si j’avais le choix, je prendrais des femmes. Mais je ne choisis pas, je tombe amoureuse d’une œuvre. La démarche initiale, c’est une œuvre qui m’éblouit comme Lippi ou Fragonard, méconnue en plus, ou Diderot qui n’occupe absolument pas la place qu’il mérite. L’œuvre alors est tellement forte que je cherche de façon très méthodique, comment on devient ce personnage, cet homme.

Philippe Chauveau :

L’idée est donc d’aller vers des personnages qui selon vous ne sont pas assez mis en lumière ?

Sophie Chauveau :

Oui, des personnages qui méritent qu’on les prenne dans les bras, qu’on les berce un moment, qu’on s’en occupe…

Philippe Chauveau :

Merci beaucoup Sophie Chauveau ! Votre actualité, « Fragonard » aux éditions Télémaque.

Fragonard, l'invention du bonheur Aux Éditions Télémaque
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • C’est tout d’abord vers le théâtre que Sophie Chauveau a dirigé ses pas après avoir suivi les études du Conservatoire. Mais bien vite, elle ne s’y sent pas à l’aise. Sa rencontre inattendue avec un éditeur lui ouvre alors les portes du milieu littéraire. En 1988, elle publie « Les mémoires d’Hélène » inspiré de la vie d’Hélène de Troyes. C’est effectivement dans les personnages du passé que Sophie Chauveau puise son inspiration, alliant à la fois son goût pour la recherche historiques et sa passion pour...Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Sophie Chauveau, votre actualité chez Télémaque, c’est Fragonard avec un très joli sous-titre « L’invention du bonheur ». Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce peintre du XVIIIème siècle ? Sophie Chauveau : C’est un peu l’enfant de Diderot… Philippe Chauveau : Oui, c’est vrai, il y a avait eu Diderot précédemment, en deux tomes… Sophie Chauveau : C’est ça, et le deuxième tome avait pour couverture le Diderot de Fragonard. Donc j’étais déjà allée voir du...Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Le livre - Suite
    Après les livres qu'elle avait fait sur d'autres peintres – Lippi, Boticelli, Vinci et un autre aussi sur Diderot – là visiblement elle met ses deux passions, ses deux amours, le 18e et la peinture et elle fait un portrait très vivant de l'époque et du peintre en question Fragonard. Si vous voulez un livre agréable à lire, plein d'informations avec un amour de son sujet, il n'y a aucun problème, c'est vraiment le livre à lire et à déguster.Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - L'avis du libraire - Suite