Mathieu Belezi

Mathieu Belezi

C'était notre terre

Portrait 4'02
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Mathieu Belezi, Limoges, ça c'était votre naissance et puis il y a eu la Louisiane, l'Inde, aujourd'hui il y a l'Italie, d'abord les Pouilles et aujourd'hui Rome. Pourquoi ce besoin de changer de décor, d'univers ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Moi, j'ai un tempérament nomade donc j'aime bien bouger. Au bout de 2 ans dans un endroit, je m'ennuie. Donc voilà, je voyage et j'ai besoin de ça pour écrire. J'ai besoin de me retrouver avec un nouveau lieu, une nouvelle liberté.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Est ce que cela signifie que finalement il n'y a pas de racines pour vous, que l'on construit ses racines là où l'on passe ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Oui, c'est vrai que je n'ai jamais senti trop de racines. Mais je sens en Méditerranée un territoire pour moi, un territoire littéraire certainement.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Finalement est ce que ce sont les livres qui vous attachent, est ce que ce sont les auteurs que vous emmenez avec vous dans vos malles qui sont le lien entre tous ces univers ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Sans doute parce que quand je change de région j'ai toujours une malle de livres avec les même auteurs : Faulkner, Malcolm Lowry, des gens comme ça. Ce sont eux mes racines, je crois. L'écrivain qui m'a vraiment donné envie d'écrire c'est incontestablement Faulkner. A un moment je me suis dis : « il faut que je m'essaye. Que j'essaye de voir si je suis capable d'en faire autant ».

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Quel lecteur êtes - vous finalement lorsque vous prenez un livre d'un autre auteur ? Que recherchez-vous dans la lecture ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Un style d'abord, évidemment. Je crois qu'on peut raconter n'importe quelle histoire, ça n'a pas une très grande importance, c'est la façon dont on la raconte qui fait l'écrivain. Donc souvent j'ouvre un livre, je lis les deux ou trois premières pages et je sais si j'ai à faire à un écrivain, par rapport au style qui est là présent ou pas présent dans ces premières pages.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : On dit que vous avez une écriture très musicale, est-ce finalement un adjectif que vous revendiquez ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Tout à fait, oui. J'ai besoin, absolument, de cette musicalité là. Une fois que le livre a été terminé, je l'ai relu 3 ou 4 fois, à haute voix, parce que c'est à haute voix que l'on peut au mieux se rendre compte de la musicalité de la phrase. On va voir s'il y a un adjectif en trop, une phrase bancale… J'ai absolument besoin de cette précision là.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Lorsque vous terminez un livre, est-ce une délivrance ? Un déchirement ? Un contentement ? Vous le vivez comment ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Il y a une sorte de contentement quand même parce qu'on a été au bout de quelque chose, là c'était un roman de 480 pages, j'ai mis à peu prés 5 ans à l'écrire. Et je ne savais pas si j'irais au bout parce que c'était un sujet plutôt délicat, l'Algérie coloniale. J'ai longtemps hésité à me lancer là-dedans parce que c'est quand même un domaine risqué. Et puis je me suis lancé, je me suis dit : « Tans pis, on verra ». Il faut prendre ce risque. En tant qu'écrivain, je crois que de temps en temps il faut marcher sur la corde raide.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : on reparlera plus précisément de votre livre dans la 2e partie de notre entretien, avez-vous besoin d'un certain laps de temps entre la fin d'un livre et le début de l'écriture du prochain ? O u est ce que vous arrivez à mener plusieurs projets de front ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : J'en écris un autre que j'ai commencé très rapidement, toujours sur l'Algérie coloniale. J'avais un autre projet qui était là, qui était démarré en plus. Sinon rester dans le vide d'un livre qui paraît sans savoir ce que l'on va faire derrière c'est un peu angoissant. Donc j'ai besoin d'avoir les bases, plus que les bases même d'un autre livre au moment où je fais la promotion de l'ancien.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Mathieu Belezi, « C'était notre terre », chez Albin Michel.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Mathieu Belezi, Limoges, ça c'était votre naissance et puis il y a eu la Louisiane, l'Inde, aujourd'hui il y a l'Italie, d'abord les Pouilles et aujourd'hui Rome. Pourquoi ce besoin de changer de décor, d'univers ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Moi, j'ai un tempérament nomade donc j'aime bien bouger. Au bout de 2 ans dans un endroit, je m'ennuie. Donc voilà, je voyage et j'ai besoin de ça pour écrire. J'ai besoin de me retrouver avec un nouveau lieu, une nouvelle liberté.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Est ce que cela signifie que finalement il n'y a pas de racines pour vous, que l'on construit ses racines là où l'on passe ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Oui, c'est vrai que je n'ai jamais senti trop de racines. Mais je sens en Méditerranée un territoire pour moi, un territoire littéraire certainement.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Finalement est ce que ce sont les livres qui vous attachent, est ce que ce sont les auteurs que vous emmenez avec vous dans vos malles qui sont le lien entre tous ces univers ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Sans doute parce que quand je change de région j'ai toujours une malle de livres avec les même auteurs : Faulkner, Malcolm Lowry, des gens comme ça. Ce sont eux mes racines, je crois. L'écrivain qui m'a vraiment donné envie d'écrire c'est incontestablement Faulkner. A un moment je me suis dis : « il faut que je m'essaye. Que j'essaye de voir si je suis capable d'en faire autant ».

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Quel lecteur êtes - vous finalement lorsque vous prenez un livre d'un autre auteur ? Que recherchez-vous dans la lecture ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Un style d'abord, évidemment. Je crois qu'on peut raconter n'importe quelle histoire, ça n'a pas une très grande importance, c'est la façon dont on la raconte qui fait l'écrivain. Donc souvent j'ouvre un livre, je lis les deux ou trois premières pages et je sais si j'ai à faire à un écrivain, par rapport au style qui est là présent ou pas présent dans ces premières pages.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : On dit que vous avez une écriture très musicale, est-ce finalement un adjectif que vous revendiquez ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Tout à fait, oui. J'ai besoin, absolument, de cette musicalité là. Une fois que le livre a été terminé, je l'ai relu 3 ou 4 fois, à haute voix, parce que c'est à haute voix que l'on peut au mieux se rendre compte de la musicalité de la phrase. On va voir s'il y a un adjectif en trop, une phrase bancale… J'ai absolument besoin de cette précision là.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Lorsque vous terminez un livre, est-ce une délivrance ? Un déchirement ? Un contentement ? Vous le vivez comment ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Il y a une sorte de contentement quand même parce qu'on a été au bout de quelque chose, là c'était un roman de 480 pages, j'ai mis à peu prés 5 ans à l'écrire. Et je ne savais pas si j'irais au bout parce que c'était un sujet plutôt délicat, l'Algérie coloniale. J'ai longtemps hésité à me lancer là-dedans parce que c'est quand même un domaine risqué. Et puis je me suis lancé, je me suis dit : « Tans pis, on verra ». Il faut prendre ce risque. En tant qu'écrivain, je crois que de temps en temps il faut marcher sur la corde raide.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : on reparlera plus précisément de votre livre dans la 2e partie de notre entretien, avez-vous besoin d'un certain laps de temps entre la fin d'un livre et le début de l'écriture du prochain ? O u est ce que vous arrivez à mener plusieurs projets de front ?

Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : J'en écris un autre que j'ai commencé très rapidement, toujours sur l'Algérie coloniale. J'avais un autre projet qui était là, qui était démarré en plus. Sinon rester dans le vide d'un livre qui paraît sans savoir ce que l'on va faire derrière c'est un peu angoissant. Donc j'ai besoin d'avoir les bases, plus que les bases même d'un autre livre au moment où je fais la promotion de l'ancien.

Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Mathieu Belezi, « C'était notre terre », chez Albin Michel.

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  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Né en France, Mathieu Belezi a vécu en Inde, en Louisiane avant de rejoindre l'Italie. L'auteur a t-il des racines ou s'adapte t-il aux pays où il pose ses valises. Le déracinement, l'exil, l'appartenance à une terre, il en est, en tout cas, fortement question dans le nouveau roman de Mathieu Belezi, publié aux éditions Albin Michel, « C'était notre terre ». Un domaine immense au cœur de l'Algérie des années 50, une famille emportée dans les méandres de l'histoire et au final un...C'était notre terre de Mathieu Belezi - Présentation - Suite
    Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Mathieu Belezi, Limoges, ça c'était votre naissance et puis il y a eu la Louisiane, l'Inde, aujourd'hui il y a l'Italie, d'abord les Pouilles et aujourd'hui Rome. Pourquoi ce besoin de changer de décor, d'univers ? Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Moi, j'ai un tempérament nomade donc j'aime bien bouger. Au bout de 2 ans dans un endroit, je m'ennuie. Donc voilà, je voyage et j'ai besoin de ça pour écrire. J'ai besoin de me retrouver avec un nouveau lieu, une nouvelle...C'était notre terre de Mathieu Belezi - Portrait - Suite
    Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Mathieu Belezi, merci d'être avec nous sur Web TV Culture à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau roman « C'était notre terre ». Nous sommes en pleine guerre d'Algérie, qu'est ce qui vous a donné envie d'écrire sur cette période ? Mathieu BELEZI (« C'était notre terre ») : Je pense que c'est une période importante dans l'histoire de la France, et je trouve que la littérature s'en est peu occupée, donc j'avais envie de m'y atteler mais bon, avec beaucoup d'humilité...C'était notre terre de Mathieu Belezi - Le livre - Suite
    Philippe Leconte Librairie « Le livre écarlate » 31 rue du moulin vert 75014 Paris 01 45 42 75 30 lelivreecarlate@wanadoo.fr C’est surtout quelqu’un qui travaille pour l’écriture. C’est quelqu’un qui, pour ce, a accepté de tout sacrifier. Il écrit parce que c’est une nécessité, je crois même que c’est une obligation, une force, quelque chose qui le pousse et qui fait qu’il vit dans le sud de l’Italie, il vit en dehors du monde, il vit pour l’écriture. J’ai toujours connu dans son œil une...C'était notre terre de Mathieu Belezi - L'avis du libraire - Suite