Il est l’écrivain des émotions, des sensations, des ressentis mais aussi celui qui sait sans doute le mieux écrire sur les fragilités, les fêlures, les non-dits, les rendez-vous manqués et la nostalgie du temps qui passe.

Depuis son premier titre, « En l’absence des hommes », en 2001, Philippe Besson a séduit un lectorat fidèle et nombreux et chaque nouveau titre, en janvier de chaque année, est attendu avec impatience.

S’il nous entraine parfois dans de pures fictions comme « La maison Atlantique », « L’arrière-saison », « Vivre vite » ou « Paris-Briançon », il a, a plusieurs reprises, raconté certains moments clés de sa propre vie. « Dîner à Montréal », « Un certain Paul Darrigand » ou « Arrête avec tes mesonges » récemment adapté au cinéma par Olivier Peyron.

En 2023, Philippe Besson sortait « Ceci n’est pas un fait divers », l’histoire d’un féminicide vu à travers le regard des enfants d’un couple déchiré. Fort de ce sujet, le roman fut l’un des titres forts de l’année.

En ce début 2024, retour à un sujet plus personnel avec « Un soir d’été ». Nous sommes en juillet 1985, le jeune Philippe Besson arrive pour quelques semaines de vacances avec ses parents chez des amis où il retrouve son copain François. Pendant trois semaines, tout sera simple, ce sont les vacances après tout et quanf on a 18 ans, rien n’est grave. On va à la plage, on boit des bières en refaisant le monde, on parle de l’avenir après le lycée et en boite de nuit, on se moque des parisiens et de leurs coups de soleil

Au fil de ces chaudes journées d’été, au rythme des chansons de l’époque, la bande de copain va s’élargir. Il y aura Christophe, Alice, Marc, Virginie et puis Nicolas, le taiseux, l’énigmatique Nicolas, celui par qui le drame va arriver et qui fera vaciller l’insouciance de ces adolescents aux portes de leur vie d’adulte.

S’inspirant d’une histoire vécue, Philippe Besson fait mouche, encore une fois. La sensibilité de l’écriture, la construction de l’intrigue et des personnages, l’ambiance de cet été particulier et puis ces thématiques qui parlent à chacun, les souvenirs du temps enfuis, les non-dits et les secrets inavouables, l’appréhension du monde qui vient, la fragilité des sentiments, qu’il s’agisse d’amour ou d’amitié. Et puis l’absence, l’absence de ceux qui nous ont marqués, qui ont quitté notre regard mais n’ont jamais quitté notre vie.

Une belle réussite que ce nouveau roman de Philippe Besson, « Un soir d’été » paru chez Julliard.