Damien Luce est un touche à tout, un pierrot lunaire, un artiste. C'est la musique qui occupe tout d'abord sa vie. Une chorale en Bretagne où il passe son enfance avec sa sœur Claire et son frère Renan. Puis le piano, des cours particuliers, suivi du Conservatoire de Paris et enfin la Juilliard School de New-York. Aussi à l'aise avec les grands classiques qu'avec la musique contemporaine, Damien Luce se produit en solo ou en musique de chambre et compose lui-même des œuvres musicales.

L'autre passion de Damien Luce, c'est le théâtre et parallèlement à sa formation musicale, il suit des cours de comédie, monte sur les planches et met aussi en scène des spectacles.

En 2011, il concrétise ses envies d'écriture et publie son 1er roman « Le chambrioleur » qui sera bien accueilli. Cette jolie rencontre entre une fillette délurée et un voleur un peu gauche connaïtra un joli succès public et critique.

Avec son nouveau roman « Cyrano de Boudou », Damien Luce concrétise. On retrouve dans ce texte son univers tendre, poétique, empreint de nostalgie.

Nous sommes en 1913, la 1000ème représentation de Cyrano de Bergerac va avoir lieu et le souffleur, Auguste, a un projet fou, remplacer le nez de Cyrano par celui du clown et monter sa propre interprétation du chef d'œuvre d'Edmond Rostand. Alors que la Grande guerre approche, Auguste pourra t'il concrétiser son rêve ?

Une écriture pleine de fantaisie, un joli conte poétique et triste, dans lequel on croise Edmond Rostand en personne, Sarah Bernhardt, Louis Jouvet mais aussi les petites gens du Paris de 1910. Un roman qui fait déjà l'objet d'une adaptation théâtrale.

« Cyrano de Boudou » de Damien Luce aux éditons Héloïse d'Ormesson.

Damien Luce est sur WTC.

Philippe Chauveau :
Bonjour Damien Luce. Merci de nous recevoir. Votre actualité, c'est votre nouveau livre, aux Éditions Héloïse d'Ormesson, « Cyrano de Boudou ».Vous savez qu'on aime bien mettre les gens dans des cases. Mais j'ai beaucoup de mal à vous mettre dans une case : vous êtes écrivain, musicien, comédien, comment vous définissez-vous ?

Damien Luce :
Je ne me définis pas, c'est vrai qu'on aime bien mettre les gens dans des cases, et c'est bien dommage. Après tout, à une certaine époque, les artistes faisaient plusieurs choses. Ça n'étonnait personne qu'un comédien puisse écrire. Moi je me définis quand même comme pianiste avant tout, c'est ma première formation, mais je fais des excursions vers le théâtre et l'écriture.

Philippe Chauveau :
Vous êtes né à Paris, mais votre enfance, votre jeunesse, c'est la Bretagne. Morlaix, c'est là que vous découvrez la musique, une chorale avec votre frère et votre soeur, et le piano très vite.

Damien Luce :
Exactement, le professeur de chant nous accompagnait au piano, ça m'a tout de suite plu, et j'ai voulu en faire, c'est comme ça que c'est né.

Philippe Chauveau :
Des cours particuliers, puis le conservatoire de Paris.

Damien Luce :
Le CNR de Paris, puis la Juilliard School de New York. Je suis revenu à Paris en 2001.

Philippe Chauveau :
Parallèlement au piano, il y a aussi des cours de comédie, vous montez sur scène. C'est une autre facette de votre personnalité, une autre passion qui est venue plus tardivement, ou finalement vous voyez un lien logique avec la musique.

Damien Luce :
C'est venu plus tardivement, à mon retour en France. J'ai commencé à étudier, à pratiquer le théâtre. Évidemment, comme tout le monde, j'ai fait du théâtre au collège dans ma jeunesse. Mais la passion du théâtre est venue plus tard, grâce à la lecture notamment.

Philippe Chauveau :
De l'amour des textes que vous déclamez, à l'écriture, il y a un pas supplémentaire franchi. « Le Chambrioleur », votre premier roman en 2009, un deuxième livre aujourd'hui. Alors l'écriture pourquoi, puisque vous avez déjà l'air comblé par le théâtre et la musique ?

Damien Luce :
En fait , c'est la même démarche que pour le théâtre. C'est la lecture qui m'a conduit vers l'écriture. J'ai beaucoup lu, beaucoup admiré de textes d'auteurs . Petit à petit, l'envie de créer mes propres histoires, de tracer mes propres phrases sur le papier est venu.

Philippe Chauveau :
Quels auteurs vous ont inspiré ?

Damien Luce :
J'ai une grande passion pour Jean Giono. Après il y a une multitude d'auteurs qui me parlent, Yourcenar, Giraudoux; des auteurs de théâtre Molière, Racine, je suis vraiment passé par cette école-là, j'ai une grande passion pour Jean Anouilh. Après, se forger son propre style, ce n'est jamais fini. J'imagine que mon style va évoluer par rapport à d'autres lectures que je vais avoir, ou d'autres passions qui vont naître.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup, Damien Luce de nous inviter à explorer avec vous différents univers artistiques. Votre actualité littéraire, c'est votre nouveau livre, aux Éditions Héloïse d'Ormesson. Ca s'appelle « Cyrano de Boudou ».

Philippe Chauveau :
Damien Luce, votre nouveau livre, aux Éditions Héloïse d'Ormesson, « Cyrano de Boudou ». Il y avait eu « Le Chambrioleur » il y a deux ans. « Cyrano de Boudou », c'est un livre qui réunit deux de vos passions, le théâtre et l'écriture. Je plante le décor : 3 mai 1913, c'est la millième représentation de Cyrano. Le Bargy est sur scène, son souffleur Auguste s'endort. Auguste , c'est un personnage très tendre, très poétique, parce que qu'il a aussi cette passion de sortir son nez rouge?

Damien Luce :
Il est clown, c'est sa passion. Alors, évidemment, il est souffleur à la Comédie Française pour gagner sa pitance, mais sa véritable passion, c'est le clown. Il a une deuxième passion, c'est Cyrano : cette pièce, ce héros, c'est vraiment son frère d'âme, il a une admiration pour la pièce, pour le personnage, il a en lui ce rêve de jouer Cyrano, en clown, à sa façon ; que le fameux nez de Cyrano devienne son nez de clown. Le roman, c'est l'histoire de cette aventure. Comment ce personnage, un peu perdu, triste, loufoque, va réussir à monter cette pièce et incarner Cyrano à sa manière.

Philippe Chauveau :
« Cyrano de Boudou », c'est un roman, vous l'avez sous-titré « Variations sur le thème du comédien ». C'est aussi un projet plus global, il y a une mise en scène, une adaptation au théâtre, comment avez-vous travaillé sur ce projet-là?

Damien Luce :
Le projet est né de l'écriture du roman. Alors que j'étais en pleine écriture du roman, j'ai eu envie de monter la pièce que mon personnage montait dans le roman. J'ai voulu faire une adaptation clownesque de Cyrano. Je fais du clown depuis un certain temps, j'ai eu envie d'illustrer ce roman, de luis donner une vie dramatique, une vie sur scène . Je m'y suis mis et le projet a vu jour.

Philippe Chauveau :
Ce personnage d'Auguste , c'est vous?

Damien Luce :
C'est un personnage qui est proche de moi. Dans ce roman, il y a beaucoup plus de choses qui me ressemblent que dans le précédent, que dans « Le Chambrioleur ». Auguste a beaucoup de points communs avec moi, mais ce n''est pas moi. C'est quand même un personnage qui est extérieur, mais avec plein de ressemblances.

Philippe Chauveau :
Quand on lit votre livre on est frappé par la vivacité de l'écriture, il y a beaucoup de poésie, il y a aussi une certaine mélancolie, est-ce que ça vous ressemble, êtes-vous un clown triste ? C'est une bonne définition de Damien Luce, un clown triste ?

Damien Luce :
Oui sûrement. Tout clown a un peu de tristesse en lui. D'ailleurs j'imagine que chacun, que tout le monde a un peu de tristesse en soi. C'est vrai que mon clown est assez porté vers une certaine mélancolie.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Damien Luce, c'est donc votre actualité, votre nouveau livre, « Variations sur le thème du comédien », ça s'appelle « Cyrano de Boudou », et c'est publié aux Éditions Héloïse D'Ormesson.