Catherine Hermary Vieille a deux passions, l'écriture et l'Histoire. Depuis ses premiers ouvrages, elle a su allier brillamment les deux. On se souvient de « Merveilleuses » en 2011mais aussi des « Années Trianon » mais aussi de « La marquise des ombres », « La bête » ou « Lord James ». Depuis son premier roman publié en 1981, « Le grand vizir de la nuit » couronné par le prix Femina, le succès de Catherine Hermary-Vieille ne s'est jamais démenti et ses livres sont attendus par des lecteurs avides de grandes sagas romanesques sur fond de décors historiques. A titre d'exemple, « Les dames de Brières » en trois volumes sont encore dans toutes les mémoires.
Partageant son temps entre la France et les Etats-Unis, Catherine Hermary-Vieille a choisi de nous entrainer pour son nouveau roman dans cette période trouble de notre histoire nationale, entre la fin du XVIème et le début du XVIIème siècle, quand les Valois régnaient sans partage sur la France sous la férule de Catherine de Médicis. « D'or et de sang » nous raconte le destin tragique des Valois, les trahisons, les secrets, les amours, les drames de cette famille hors du commun prise dans les tourments des Guerres de religion. Grâce à l'écriture alerte de Catherine Hermary-Vieille renaissent sous nos yeux Catherine de Médicis, Henri III, la reine Margot et la précision historique voulue par l'auteur vient se greffer au souffle de sa plume romanesque.
On dévore ce livre de la première à la dernière page, emporté par cette grande saga familiale sur fond d'histoire de France.
« D'or et de sang » de Catherine Hermary-Vieille est publié chez Albin Michel.

Philippe Chauveau :
Bonjour Catherine Hermary-Vieille. Vous êtes dans l'actualité avec « D'or et de sang » chez Albin Michel. On vous a découverte en 1981 avec « Le grand vizir de la nuit » qui a été couronné du prix Fémina. Si vous n'aviez pas été romancière, qu'auriez-vous aimé faire dans la vie ?

Catherine Hermary-Vieille :
Quand j'étais petite fille, je rêvais d'être inspecteur de police, j'avais déjà une curiosité sur la vie des autres, l'enquête etc…

Philippe Chauveau :
Comment l'écriture fait-elle son apparition dans votre vie ?

Catherine Hermary-Vieille :
Elle a fait son apparition très tôt, dès que j'ai su écrire et j'ai tout de suite eu le besoin de m'exprimer par l'écriture. J'écrivais des histoires d'animaux et l'écriture à toujours suivi mon évolution personnelle. Puis, en 1981, je suivais des cours d'arabe à Vincennes et d'un coup mon professeur me donne un sujet qui m'a semblé fabuleux et j'en ai fait un livre :« Le grand vizir de la nuit ».

Philippe Chauveau :
Il y a deux grandes passions dans votre vie, l'écriture d'une part et l'Histoire d'autre part. Plusieurs de vos romans sont inspirés de la grande Histoire. Dans ce nouveau livre, vous rendez d'ailleurs hommage à vos professeurs d'histoire.

Catherine Hermary-Vieille :
Oui, car j'estime avoir eu la chance d'avoir des professeurs qui m'ont fait aimer l'Histoire, en me la racontant d'une manière très vivante, en ne nous obligeant pas à apprendre uniquement des faits historiques très rigides comme 1515.

Philippe Chauveau :
Vous qui avez la double nationalité franco-américaine, vous intéresser à l'Histoire de France, est-ce une manière de rester ancrée en France ?

Catherine Hermary-Vieille :
Oui, c'est évident, parce que c'est ma famille et mon Histoire.

Philippe Chauveau :
Même si l'Histoire est le terreau de votre écriture, vous êtes bien ancrée dans votre temps. Justement, que pensez-vous de l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis ?

Catherine Hermary-Vieille :
C'était une période très intéressante, il y avait une dissension énorme entre les partisans de l'un et de l'autre et les partisans de ni l'un, ni l'autre. Mes enfants, par exemple, qui ont une trentaine d'années, étaient très partisans de Bill Sanders qui était très ouvert sur la gratuité des écoles. Ce qui était étrange et amusant, c'était que ceux qui votaient Clinton le disaient haut et fort et puis il y avait les autres, ceux qui disaient qu'ils n'étaient pas décidés. J'étais sûre à 100% que ceux-là voteraient pour Trump et c'est ce qui s'est passé.

Philippe Chauveau :
Donald Trump entre donc dans ce qui fera demain la grande Histoire !

Catherine Hermary-Vieille :
Oui, et je voulais rajouter que lui a eu l'intelligence de voyager dans l'Amérique profonde contrairement à son adversaire qui préférait les fêtes à Hollywood et ça, ça a plutôt agacé les gens !

Philippe Chauveau :
Votre actualité Catherine Hermary-Vieille, « D'or et de sang » chez Albin Michel.

Philippe Chauveau :
Avec ce nouveau titre, Catherine Hermary-Vieille, vous nous plongez dans cette période trouble que connut la France à la fin du XVIème siècle. Ce sont alors les Valois qui tiennent le royaume et Catherine de Médicis dirige avec une main de fer. Votre livre s'intitule « D'or et de sang » et il y a ce sous-titre « La malédiction des Valois ». Pourquoi avoir eu envie de vous plonger dans cette période de l'Histoire ?

Catherine Hermary-Vieille :
D'abord, c'est la malédiction qui m'a intéressée, parce que c'est de la petite histoire. Mais sur son bûcher le grand maitre des templiers Jacques de Molay avait jeté une malédiction sur les Capétiens donc sur les Valois qui sont une branche des Capétiens. Et c'est vrai qu'il plane sur cette fratrie, quelque chose de terrible qui va les anéantir, ils n'auront aucun descendant et ce sera la fin de cette famille.

Philippe Chauveau :
Je me permets de planter le décor : Henri II vient de mourir, Catherine de Médicis reprend les rênes du pouvoir avec ses enfants qui sont encore jeunes. Puis plusieurs rois vont se succéder, François II, Charles IX, Henri III puis Henry IV et tous vont avoir des destins dramatiques. Leur histoire est fascinante !

Catherine Hermary-Vieille :
Oui, c'est une histoire de famille qui cache de grands drames, ils ne s'aiment pas entre frères et sœurs et se trahissent sans cesse. Leur mère, Catherine de Médicis, va chérir Henry III et en détester d'autres ; donc on arrive dans une situation bouillante. De plus, les enfants sont tous plus ou moins malades sauf Margot et Henry III qui lui, se fera assassiner très jeune.

Philippe Chauveau :
Vous mettez un point d'honneur à respecter la véracité des faits et vous vous intéressez énormément à la psychologie des personnages ; vous entrez presque dans leur tête.

Catherine Hermary-Vieille :
Oui, c'est ça qui me passionne, parce que les faits historiques sont souvent connus. Moi, ce qui m'intéresse c'est que rien ne se fait gratuitement et donc je cherche à expliquer pourquoi les personnages historiques ont agi de la manière dont il l'ont fait. Pourquoi ont-ils agi avec une telle violence ? Est-ce par rapport à la mort de leur père ? Par rapport à la mise à l'écart de leur mère ? Tout ceci aurait mérité l'assistance d'un psychologue, ce qui n'existait pas à l'époque !

Philippe Chauveau :
Votre nouveau titre Catherine Hermary-Vieille, « D'or et de sang » est publié chez Albin Michel.