Depuis plusieurs années maintenant, les amateurs de thriller savent que Nicci French sait manier le suspense et l'angoisse à la perfection. Mais peu de gens savent que derrière ce pseudo se cachent en fait deux écrivains, un couple Nicci Gerrard et Sean French.
Tous deux sont Anglais, journalistes et ont eu à couvrir des crimes et des faits divers pour leurs journaux respectifs. C'est ainsi qu'ils se rencontrent, se marient et décident d'écrire ensemble.
« Mémoire piégée » sort en 1997 et entre rapidement dans la liste des best-seller. Il faudra pourtant attendre 1999 pour que leur éditeur dévoile leur véritable identité.
Pour écrire, le couple de romanciers s'impose des contraintes : leur personnage principal doit toujours être une femme forte et vulnérable à la fois, indépendante et têtue.
Les auteurs ne s'inspirent jamais de faits réels mais d'anecdotes personnelles, de rencontres ou de voyages. Ils écrivent chacun à leur tour, faisant relire et éventuellement réécrire par l'autre leurs textes respectifs.
Le succès de leurs thrillers tient à l'ambiance, à la psychologie des personnages, aux intrigues mettant en scène des personnages ordinaires, des univers familiaux où tout n'est que double-jeu.
Après « Feu de glace », « Dans la peau » ou « Au pays des vivants », voici « Sombre mardi » qui fait suite à « Lundi mélancolie ».Dans cette nouvelle série, nous suivons Frida Klein, une psychanalyste qui dénoue les secrets de ses patients mais qui elle-même garde bien des mystères.
Les deux titres peuvent se lire séparément car il s'agit à chaque fois d'une nouvelle intrigue mais bien évidemment, on se délectera à retrouver notre héroïne qui se démène comme un beau diable pour faire éclater la vérité, au risque d'y laisser elle-même des plumes.
« Lundi mélancolie » existe désormais en poche chez Pocket. Quant au nouvel opus « Sombre mardi », il vient de paraître chez Fleuve Noir. Nicci French sur Web TV Culture.

La principale inspiration de « Lundi mélancolie », c'est son personnage principal, Frieda Klein, une psychanalyste. Son principal intérêt, c'est de percer les secrets des autres, mais c'est aussi une femme qui a ses propres secrets.
Et c'est peut-être justement parce qu'elle est écorchée, tourmentée, qu'elle peut découvrir toutes les petites choses que les gens essayent de cacher.
Lorsqu'on écrivait l'histoire de « Lundi mélancolie », on voulait quelque chose de très réaliste, quelque chose qui puisse arriver dans la vie, mais de très étrange. Une histoire un peu gothique ou plutôt comme un conte de fées. Le roman parle d'enfants disparus, de personnes disparues.
On est conscient de toutes ces différentes vies qui nous entourent. Surtout à Londres où il y a toutes sortes de personnes. Des psychanalystes, des immigrés, des riches, des pauvres, des gens qui se battent, qui sont seuls, qui sont perdus.
C'était ce monde que nous voulions amener à la vie. Ce monde étrange, grouillant et désespéré. Frieda adore Londres. Elle aime tous ces lieux étranges, inexplorés, méconnus de Londres.
Elle ne dort pas très bien, elle travaille toute la nuit dans ce Londres secret et parfois effrayant que les gens ne connaissent pas.
On voulait écrire un personnage qui se dévoile peu à peu, dans le passé et dans le futur. Un des plaisirs dans l'écriture d'une série, c'est de voir comment le temps change les gens
Quand on a créé le personnage de Frieda, on s'ets dit qu'il lui fammait plus qu'un livre, parce que c'est un personnage tellement mystérieux, qui cache de nombreux secrets.
Pour nous,écrire ce genre de thriller, plutôt que nous faire peur, nous permets d'explorer nos craintes. Et en les explorant, on ne va pas se sentir plus en sécurité, mais on va peut-être mieux les comprendre.