Lorànt Deutsch

Lorànt Deutsch

Métronome 2

Livre 6'23

Philippe Chauveau :
Après le succès du premier « Métronome » et d'«Héxagone », voici donc le tome 2 de « Métronome » chez Michel Lafon. Lorant Deutsch, vous êtes arrivé à Paris lorsque vous aviez 15 ans et vous avez découvert la capitale en flânant et en regardant les plaques de rues et de métro, c'est ça votre découverte de Paris ?

Lorànt Deutsch :
Oui, ça a été mes premières alliées ces plaques vertes et bleus. Pour moi elles étaient sources de divertissements et d'escapades, parce que j'étais totalement isolé à Paris avec juste ma sœur. J'habitais à Bobigny, plus exactement sur la ligne 5 du métro. Un jour, je suis allé tout au bout de cette ligne, à Place d'Italie en pensant me retrouver au cœur du quartier latin pour manger une pizza et respirer les saveurs du sud et je me suis retrouvé dans le quartier gelé de la place d'Italie, avec ses grands immeubles pensés par Le Corbusier, il n'y avait rien d'italien là-dedans. Et je me suis demandé pourquoi le métro portait ce nom là, je trouvais ça curieux. On m'a expliqué par la suite, que la place d'Italie se trouvait sur le début de la voie qui menait en Italie, la route de Fontainebleau. Et donc je me suis rendu compte du lien avec le nom de la station de métro et de l'histoire de son emplacement.

Philippe Chauveau :
Quand vous êtes arrivé à Paris, vous aviez l'impression d'arriver en terrain hostile ?

Lorànt Deutsch :
En fait, je quittais un monde à hauteur d'enfant, j'habitais dans un village et tout était lié, tout était accessible et on en voyait très vite les limites. Donc là, je me suis retrouvé dans la grande ville, à la fois effrayé et fasciné. Mais Paris me rassurait, parce que quand j'étais petit, j'avais peur de l'obscurité et dans les villages tout s'éteint à 18h et c'était quelque chose qui m'inquiétait. Or, à Paris, grâce aux phares des voitures, aux luminaires, aux éclairages publics, j'ai découvert un monde dressé, debout qui triomphait de l'obscurité.

Philippe Chauveau :
Je vous le disais en préparant l'émission, quand j'ai reçu le deuxième tome de Métronome, j'étais un peu septique, je me suis dit « Laurent nous a déjà tout dit » dans le premier volume, et pas du tout. D'ailleurs, c'est précisé en quatrième de couverture, « le premier Métronome, c'était le grand souffle de l'Histoire de France sur la capitale et le second, c'est tout le passé des parisiens qui se déroule au fil des jours jusqu'à nous projeter dans notre réalité d'aujourd'hui. Et c'est vrai qu'au fil des pages, en nous faisant découvrir le Paris des petites gens, et on ne voit pas la ville de la même façon. On est très loin du Palais des Tuileries, du Louvre ou d'Haussmann on est au cœur du Paris authentique.

Lorànt Deutsch :
Oui, parce qu'il est merveilleusement composite ce Paris et il a enfanté la réalité, le maillage de rues, cette séparation rive droite/ rive gauche, c'est aussi simple que ça. Paris pendant mille ans a été une ville avec deux poumons très différents. La rive droite était la partie où l'on dépense, bourgeoise, laborieuse qui travaille, la ville du commerce. Et une rive gauche où l'on pense, la ville universitaire, des clercs, des abbés et cette opposition rive droite/rive gauche, elle est née des petites gens.

Philippe Chauveau :
Vous faites sortir de l'oublie des gens que l'Histoire n'a pas retenus, comme la fiancée de Modigliani qui se suicide à la mort de ce dernier, ou encore la Goutte d'or où l'on faisait un vin de très bonne facture.

Lorànt Deutsch :
Oui, tout à fait, le vin préféré d'Henry IV, qui était un vin liquoreux, cuivré qu'on a appelé la « goutte d'or ». C'est merveilleux de savoir cel et ça ré-enchante un peu la Goutte d'or, même si le quartier a changé depuis quelques années.

Philippe Chauveau :
Le travail que vous avez fourni pour cet ouvrage, a t-il changé le regard que vous portiez sur Paris ?

Lorànt Deutsch :
Bien sûr, parce qu'il y a des quartiers que j'ai découvert pour y avoir séjourné, j'ai habité aux quatre points cardinaux de Paris et il y a des quartiers qui garderont une saveur particulière comme le Vème et Bobigny.

Philippe Chauveau :
Lorànt Deutsch vous êtes dans l'actualité avec le nouveau tome de Métronome, vous êtes publié chez Michel Lafon. Merci beaucoup.

Lorànt Deutsch :
Merci Philippe.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • On connait l'acteur de cinéma, le comédien de théâtre, mais depuis 2009, Lorant Deutsch est aussi présent en librairie. Son premier livre « Métronome » dans lequel il racontait l'histoire de Paris à travers les stations de métro a été un énorme succès, adapté même en série télé. En 2013, s'inspirant de ses pérégrinations et de ses découvertes lors de ses tournées théâtrales, il récidive avec « Hexagone » présenté par son éditeur comme un voyage de 2 600 ans, pour suivre le mouvement des peuples qui ont fait...Métronome 2 de Lorànt Deutsch - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Lorànt Deutsch, votre actualité chez Michel Lafon, c'est « Métronome 2 », mais bien sûr on vous connait aussi en tant que comédien, même si j'ai l'impression que la comédie arrive un peu par hasard dans votre vie. Vous auriez pu être footballeurs, policier, vous avez fait pas mal de petites choses avant la comédie. Lorànt Deutsch :Oui, parce que comme je suis très curieux j'ai été tenté par pas mal de choses. Et puis, quand on sait vous présenter un métier, vous avez envie d'y goûter. Pas mal...Métronome 2 de Lorànt Deutsch - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Après le succès du premier « Métronome » et d'«Héxagone », voici donc le tome 2 de « Métronome » chez Michel Lafon. Lorant Deutsch, vous êtes arrivé à Paris lorsque vous aviez 15 ans et vous avez découvert la capitale en flânant et en regardant les plaques de rues et de métro, c'est ça votre découverte de Paris ? Lorànt Deutsch :Oui, ça a été mes premières alliées ces plaques vertes et bleus. Pour moi elles étaient sources de divertissements et d'escapades, parce que j'étais totalement isolé...Métronome 2 de Lorànt Deutsch - Livre - Suite