Christine Avel

Christine Avel

Autoportrait à la valise

Livre 7'00"

Philippe Chauveau : Votre troisième roman, autoportrait à la valise. Le titre on le comprend lorsque l'on est dans l'ouvrage, nous allons faire connaissance d'une jeune femme, d'une narratrice. Elle a toujours le besoin de partir, elle a toujours besoin d'être ailleurs, elle ne tient pas en place, c'était le cas, quand elle était petite fille, c'est le cas lorsqu'elle devient une jeune adulte, une femme en ménage, d'où vient-elle cette femme ?

Christine Avel : La genèse du livre, j'étais en Asie et je lisais des nouvelles d'auteurs américains, ce que j'appréciais vraiment ce que c'était dans des pays en guerre, des contextes difficiles, des hommes perdus, mais justement des hommes, exclusivement des hommes presque exclusivement des hommes. Ca m'a frappé ! Moi je connais tellement de femmes qui voyagent, qui bougent, j'en ai rencontré tellement, je voudrai écrire sur ça, sur ces femmes qui sont très minoritaires. Et donc j'ai commencé à dresser des portraits de femmes, je me suis rendue compte assez vite que j'écrivais l'histoire d'une seule narratrice.

Philippe Chauveau : Et il y a deux histoires en une, on découvre la petite fille qu'elle a été et déjà enfant, le départ était important, et ça c'est toujours amusant passages, où elle nous raconte ses départs en vacances en famille.. Deux histoire en une mais une seule et même personne qui nous raconte.

Christine Avel : Oui j'avais envie d'y glisser des souvenirs éventuellement personnels. Je trouve que les départs en vacances qui virent au psychodrame, beaucoup de gens en ont connu, c'est vraiment une sorte de gags récurrent. J'avais beaucoup envie de raconter l'envie d'autre chose, c'est pour ça que c'était important de raconter l'épisode de l'enfance.

Philippe Chauveau : Cette narratrice est enceinte, jusqu'à 7 mois, 8 mois, elle ne veut pas s'arréter, elle veut partir. Et il y a de passages qui sont assez crus lorsqu'elle parle de cet enfant à naître. Elle n'a pas la fibre maternelle. Elle se demande ce qui va lui sortir du corps.

Christine Avel : oui je voulais pousser ça assez loin pour que justement la découvert d'un lien maternelle ne soit pas quelque chose d'inné. Elle va petit à petit tenter de l'apprivoiser, y compris lorsqu'elle est à distance, de capter son attention, en lui racontant ses voyages.

Philippe Chauveau : Vous nous présenter aussi une femme qui n'entre pas dans les codes, déjà enfant, elle ne faisait pas ce qu'on attendait d'elle. Elle n'est pas la femme qu'on attend d'elle,... C'est un portrait féminin assez hors norme que vous avez eu envie de nous présenter.

Christine Avel : Je pense que les femmes sont beaucoup soumises à beaucoup d'injonctions, je pense qu'on est soumis en terme d'image dans cette société. Et donc elle a envie de s'affranchir de ça. Elle est obsédé de sortir de la routine. Jusqu'à devenir routinière dans son envie d'échapper à la routine.

Philippe Chauveau : Est-ce votre volonté de montrer que les femmes ont des carcans à briser ?

Christine Avel : Je sais pas si c'était ma volonté, mais ça faisait partie de mon constat d'ensemble, qui était de penser que les femmes qui voyagent sont confrontées à des réactions spontanées de leur entourage, de leur famille.

Philippe Chauveau : Vous avez fait le choix d'une écriture très moderne, parfois drôle aussi. Mais on sent qu'il y a un propos que vous maîtrisez, c'est un livre qui incite à la réflexion, justement sur la place, sur le rôle dans notre société contemporaine. Comment avez-vous travaillé votre écriture ?

Christine Avel : J'écris au fur et à mesure, de manière posé, et pas énormément, j'ai plus retravaillé sur le montage que sur l'écriture elle même. Après c'est vrai que dans un livre on croit tenir un sujet au départ, mais cela nous échappe parfois un petit peu.
Parfois j'avais pas forcément envie d'aborder la maternité, et/ou le thème de la maladie, puisqu'elle en a eu une étant enfant. J'ai eu envie d'aller dans des directions qui n'était pas prévu, ça c'est certains.

Philippe Chauveau : C'est un très très beau moment de lecture, un joli coup de cœur pour ce troisième roman, « l'autoportrait à la valise », vous êtes publiés aux éditions du Seuil, merci.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Rien ne prédestinait Christine Avel à être présente dans les rayons des librairies. Des études de commerce, un emploi dans le domaine bancaire, la collaboration avec une ONG pour du micro-financement dans des pays en voie de développement. On est loin de l’écriture. Et pourtant,  la littérature faisait déjà partie de la vie de Christine Avel, depuis qu’enfant elle dévorait les livres qui s’offraient à elle. Aujourd’hui, l’écriture représente l’essentiel de son quotidien et Christine Avel a la particularité de...Autoportrait à la valise de Christine Avel - Présentation - Suite
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