Didier Decoin

Didier Decoin

Une anglaise à bicyclette

Le livre 4'57
P.C
Didier Decoin, nous sommes ensemble chez vous en Normandie, dans cette belle région, à l'occasion de la sortie chez stock de votre nouveau roman « Une Anglaise à bicyclette ». Alors nous sommes à la fin du 19e siècle, en 1890 avec Jayson, un photographe anglais qui est parti aux Etats-unis pour prendre des photos, dans une région où vivent les Sioux.

DD
Il va faire des photos de visages de femmes qui sont, vous savez, extrêmement burinés où il n'y a que des vallées, des vallées profondes, des canyons, des gorges... Il veut photographier ça. Ce qui le fascine, c'est l'approche de la mort dans la beauté de ces visages. Il est parti dans ce but là. Il a emporté, ce qu'on avait à l'époque pour faire des photos, c'est-à-dire des chambres noires, des pieds qui pesaient trois tonnes, des mallettes avec des plaques photographique dedans et il débarque dans le Dakota du Sud près d'une réserve qui s'appelle Pine Ridge alors qu'on est à l'approche de Noël et qu'il y a un blizzard terrible qui souffle sur la région.

PC
Et il se retrouve en plein combat.

DD
Il se retrouve témoin d'un horrible massacre, c'est-à-dire que les soldats américains, les tuniques bleues, exterminent à la mitrailleuse lourdes des Sioux Iakota totalement désarmés, totalement innocents, des femmes, des enfants, des vieillards, des gens qui se rendaient pacifiquement dans une réserve.

PC
Et Jason le photographe, va se retrouver avec une enfant sur les bras. Une enfant qui est toute jeune.

DD
Elle a deux-trois ans. C'est une petite survivante. Elle a été attrapée, il y a une indienne qui courait dans la neige et elle a vu ce bébé qui vagissait part terre. Elle l'attrape par une jambe et elle continue de courir et elle arrive dans une église où les survivants Sioux se rassemble. Il y a un médecin, un prêtre. Elle pose cette petite fille qui n'est pas blessée. Et lui Jayson Flannery, il doit retourner en Angleterre donc on lui dit « vous allez passer par New-York. A New-York il y a plein d'orphelinats, est-ce que vous ne voudriez pas mettre cette petite fille dans un orphelinat ? Qu'est ce que vous voulez qu'on en fasse ? Ici elle a perdu sa mère, son père, il n'y a plus personne». Donc il va avec elle traverser la moitié des Etats-Unis avec ce bébé de trois ans et il arrive à New-York, il trouve un orphelinat et il la donne à l'orphelinat. Ce sont des religieuse et elles la prennent. Lui il retourne sur son paquebot pour rejoindre l'Angleterre. Et puis le paquebot il est pris par les glaces à New-York à cause de ce froid et il commence à réfléchir et il se dit « qu'est ce que j'ai fait de laisser cette petite fille là-bas ? Pauvre bébé, qu'est ce qui va lui arriver ? C'est moche ce que j'ai fait. »

PC
Et puis là il a son propre passé qui refait surface.

DD
Bien entendu. Il est récemment veuf. Il retourne à l'orphelinat, mais on ne veut pas la lui rendre. Et donc il va au sens propre du mot kidnapper l'enfant qu'il avait laissé en garde et l'emmener avec lui en Angleterre.

PC
Puis il va retourner dans son village, dans cette petite ville où il est installé photographe et l'enfant va être accepté. Et tellement bien acceptée qu'elle va devenir l'épouse de ce photographe.

DD
Lui, il dit aux habitants du village que c'est une petite Irlandaise. Ses parents on fuit l'Irlande à cause de la crise de la pomme de terre. Ses parents ont émigrés aux Etats-Unis et qu'il la rencontré dans une rue à New-York. Que ses parent n'avaient pas de quoi la faire vivre et qu'il pouvait donc s'en charger. Alors je l'ai prise. Je trouve que les habitants sont vraiment de bonne volonté parce que Emily c'est tout de même une Sioux...

PC
Elle ne ressemble pas du tout à une Irlandaise

DD
Pas du tout. Les taches de rousseur irlandaise, elle n'en a pas, elle a les cheveux noir. Elle ravissante, mais elle fait très Sioux. Dans ce village, il y a un officier de police qui lui est beaucoup plus soupçonneux. « Mais qu'est ce qu'il nous raconte ? »

PC
Mais le photographe aussi à cette époque là a un certain statut parce que c'est un personnage dans la cité.

DD
C'est un personnage parce qu'il photographie les grands événements, les mariages, le départ pour le régiment du fils de la famille. Il immortalise les choses, donc il a quelque part une sorte de pouvoir sur le temps et il arrive à intégrer parfaitement sa petite Emiliy. Emily n'a rien. Elle n'a même pas de nom de famille donc il se dit que le seul moyen de lui donner une surface, une authenticité juridique, c'est de l'épouser. Lui qui était son père adoptif, il va devenir son époux.

PC
Vous êtes très attaché à ces deux personnages

DD
C'est vrai, Emily, j'en suis un peu amoureux, elle est top adorable, elle est trop mignonne. Moi qui suis un homme de l'écrit, ceux qui ont une culture totalement orale me fascine. Ils ont des histoires merveilleuse à raconter. Quant à Jayson, c'est l'homme que j'aurais aimé être. C'est vraiment un homme bien. Dans toutes les situations où je l'ai mis, je trouve qu'il se comporte très bien.

PC
Merci beaucoup Didier Decoin. « Une Anglaise à bicyclette », c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Stock.
P.C
Didier Decoin, nous sommes ensemble chez vous en Normandie, dans cette belle région, à l'occasion de la sortie chez stock de votre nouveau roman « Une Anglaise à bicyclette ». Alors nous sommes à la fin du 19e siècle, en 1890 avec Jayson, un photographe anglais qui est parti aux Etats-unis pour prendre des photos, dans une région où vivent les Sioux.

DD
Il va faire des photos de visages de femmes qui sont, vous savez, extrêmement burinés où il n'y a que des vallées, des vallées profondes, des canyons, des gorges... Il veut photographier ça. Ce qui le fascine, c'est l'approche de la mort dans la beauté de ces visages. Il est parti dans ce but là. Il a emporté, ce qu'on avait à l'époque pour faire des photos, c'est-à-dire des chambres noires, des pieds qui pesaient trois tonnes, des mallettes avec des plaques photographique dedans et il débarque dans le Dakota du Sud près d'une réserve qui s'appelle Pine Ridge alors qu'on est à l'approche de Noël et qu'il y a un blizzard terrible qui souffle sur la région.

PC
Et il se retrouve en plein combat.

DD
Il se retrouve témoin d'un horrible massacre, c'est-à-dire que les soldats américains, les tuniques bleues, exterminent à la mitrailleuse lourdes des Sioux Iakota totalement désarmés, totalement innocents, des femmes, des enfants, des vieillards, des gens qui se rendaient pacifiquement dans une réserve.

PC
Et Jason le photographe, va se retrouver avec une enfant sur les bras. Une enfant qui est toute jeune.

DD
Elle a deux-trois ans. C'est une petite survivante. Elle a été attrapée, il y a une indienne qui courait dans la neige et elle a vu ce bébé qui vagissait part terre. Elle l'attrape par une jambe et elle continue de courir et elle arrive dans une église où les survivants Sioux se rassemble. Il y a un médecin, un prêtre. Elle pose cette petite fille qui n'est pas blessée. Et lui Jayson Flannery, il doit retourner en Angleterre donc on lui dit « vous allez passer par New-York. A New-York il y a plein d'orphelinats, est-ce que vous ne voudriez pas mettre cette petite fille dans un orphelinat ? Qu'est ce que vous voulez qu'on en fasse ? Ici elle a perdu sa mère, son père, il n'y a plus personne». Donc il va avec elle traverser la moitié des Etats-Unis avec ce bébé de trois ans et il arrive à New-York, il trouve un orphelinat et il la donne à l'orphelinat. Ce sont des religieuse et elles la prennent. Lui il retourne sur son paquebot pour rejoindre l'Angleterre. Et puis le paquebot il est pris par les glaces à New-York à cause de ce froid et il commence à réfléchir et il se dit « qu'est ce que j'ai fait de laisser cette petite fille là-bas ? Pauvre bébé, qu'est ce qui va lui arriver ? C'est moche ce que j'ai fait. »

PC
Et puis là il a son propre passé qui refait surface.

DD
Bien entendu. Il est récemment veuf. Il retourne à l'orphelinat, mais on ne veut pas la lui rendre. Et donc il va au sens propre du mot kidnapper l'enfant qu'il avait laissé en garde et l'emmener avec lui en Angleterre.

PC
Puis il va retourner dans son village, dans cette petite ville où il est installé photographe et l'enfant va être accepté. Et tellement bien acceptée qu'elle va devenir l'épouse de ce photographe.

DD
Lui, il dit aux habitants du village que c'est une petite Irlandaise. Ses parents on fuit l'Irlande à cause de la crise de la pomme de terre. Ses parents ont émigrés aux Etats-Unis et qu'il la rencontré dans une rue à New-York. Que ses parent n'avaient pas de quoi la faire vivre et qu'il pouvait donc s'en charger. Alors je l'ai prise. Je trouve que les habitants sont vraiment de bonne volonté parce que Emily c'est tout de même une Sioux...

PC
Elle ne ressemble pas du tout à une Irlandaise

DD
Pas du tout. Les taches de rousseur irlandaise, elle n'en a pas, elle a les cheveux noir. Elle ravissante, mais elle fait très Sioux. Dans ce village, il y a un officier de police qui lui est beaucoup plus soupçonneux. « Mais qu'est ce qu'il nous raconte ? »

PC
Mais le photographe aussi à cette époque là a un certain statut parce que c'est un personnage dans la cité.

DD
C'est un personnage parce qu'il photographie les grands événements, les mariages, le départ pour le régiment du fils de la famille. Il immortalise les choses, donc il a quelque part une sorte de pouvoir sur le temps et il arrive à intégrer parfaitement sa petite Emiliy. Emily n'a rien. Elle n'a même pas de nom de famille donc il se dit que le seul moyen de lui donner une surface, une authenticité juridique, c'est de l'épouser. Lui qui était son père adoptif, il va devenir son époux.

PC
Vous êtes très attaché à ces deux personnages

DD
C'est vrai, Emily, j'en suis un peu amoureux, elle est top adorable, elle est trop mignonne. Moi qui suis un homme de l'écrit, ceux qui ont une culture totalement orale me fascine. Ils ont des histoires merveilleuse à raconter. Quant à Jayson, c'est l'homme que j'aurais aimé être. C'est vraiment un homme bien. Dans toutes les situations où je l'ai mis, je trouve qu'il se comporte très bien.

PC
Merci beaucoup Didier Decoin. « Une Anglaise à bicyclette », c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Stock.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Didier Decoin est le fils du cinéaste Henri Decoin qui réalisa plus d'une cinquantaine de films entre les années 1930 et 1960. Est-ce d'avoir souvent accompagné son père sur les plateaux lorsqu'il était enfant, toujours est-il que Didier Decoin est devenu lui aussi un raconteur d'histoires. C'est d'abord dans le journalisme qu'il exerce ses talents d'écriture à France Soir, au Figaro, puis à Europe 1. Des l'age de 20 ans il publie son premier roman « Le procès à l'amour ». Dix ans plus tard, il reçoit le prix Goncourt pour...Le livre, cadeau idéal ? de Didier Decoin - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : «Bonjour Didier Decoin» Didier Decoin : «Bonjour Philippe» PC : «Merci de nous recevoir ici dans votre Normandie, je dis votre Normandie, parce que c'est une région à laquelle vous êtes attaché. Et puis vous êtes attaché à cette maison de famille, une maison que votre père a acheté. On va parler de votre père, puisqu'il compte beaucoup dans votre parcours d'auteur aussi. Grand cinéaste des années 30, 40, 50, lorsque vous pensez à votre père, quelle est l'image qui vous revient d'abord ?» DD...Le livre, cadeau idéal ? de Didier Decoin - Portrait - Suite
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    Pascale Perrot, de la librairie Chapitre à Lorient J'aime beaucoup ce livre qui est un hymne à la liberté, qui offre cette belle histoire d'amour entre cet homme qui a vieilli et cette jeune fille qu'il a élevé, mais en même temps ils vont passer des moments délicieux ensemble.Il est fan de Jane Austen, fan d'Emily Brontë, fan de Dickens, donc dans ce livre là on retrouve toute cette écriture. Il est scénariste donc il sait nous faire rêver et on imagine bien cette jeune fille sur son vélo, pédalant comme si elle était...Le livre, cadeau idéal ? de Didier Decoin - L'avis du libraire - Suite