Frédérick Tristan

Frédérick Tristan

Tarabisco

Le livre 4'13
Philippe Chauveau :
Frédérick Tristan, merci de nous accueillir ici chez vous pour une double actualité. Il y a vos mémoires qui paraissent chez Fayard « Réfugié de nulle part ». Et puis ce roman « Tarabisco », chez Fayard également. « Tarabisco », c'est un titre surprenant, on va apprendre au fil des pages que c'est un personnage clé dans cette histoire. Est-ce qu'on peut résumer « Tarabisco » ?

Frédérick Tristan :
« Tarabisco », c'est l'aventure d'un petit personnage qui est enfermé dans une pièce, une cuisine. Il vit là, tout seul, célibataire, et il s'invente toute une vie, des fantasmes. En fait, c'est un schizophrène. Et j'avais envie de parler d'un schizophrène. Alors on voit tout ce qui se passe dans cette tête fêlée. Ce qui m'a intéressé dans ce personnage, c'est qu'il représente assez bien nos contemporains. Nos contemporains, sont, pas tous, mais très nombreux schizophrène. Schizo, ça veut dire séparé, coupé, tranché, et ils vivent tous plus ou moins dans un double monde. D'abord celui du travail, plus ou moins contraignant avec les trajets, avec les travaux qui souvent ne les intéressent pas, mais qu'ils sont obligés de faire pour gagner leur vie. Il rentrent chez eux, ils ont des enfants et à ce moment là ils tombent sur les actualités télévisées qui sont assez terrifiantes. Donc ils sont dans un monde de significations extrêmement fourmillantes etc contradictoires les unes par rapport aux autres et ils ne savent plus très bien où ils en sont finalement. Alors ils essaient de se replier sur eux mêmes, de se retrouver dans une vie à eux et c'est exactement ce qu'est la schizophrénie.

Philippe Chauveau :
« Tarabisco », c'est le titre du roman, mais c'est aussi ce personnage de femme fantasque, la grand-mère du héros, une diva des années 20. C'est une femme qui a été toute sa vie sur scène, qui a fait de sa vie un grand théâtre. Finalement, notre société est un grand théâtre ?

Frédérick Tristan :
Oui, un grand théâtre fou, avec tellement de découvertes merveilleuses, mais aussi de dramaturgies épouvantables. Je pense qu'un écrivain est quand même responsable. Il se doit aussi d'écrire ce monde. Alors il peut l'écriture de manière métaphorique à travers un personnage et c'est le cas, je crois, de mon petit personnage là.

Philippe Chauveau :
Sans trahir la fin du roman, les dernières pages sont assez douloureuses. Est-ce que ça veut dire que vous regardez notre société avec un peu de désappointement ?

Frédérick Tristan :
Désappointement sans aucun doute, mais avec aussi beaucoup d'espoir. Je me rend bien compte de tous les efforts qui sont fait ici ou là. Ne serait-ce que par la science et les efforts qui sont fait pur la nature. Le rôle aussi d'un romancier, c'est de montrer ce côté ouvert, vrai, vivant, dans lequel se débattent des personnages comme celui que j'écris dans « Tarabisco ». C'est douloureux dans la mesure où il n'arrive pas à s'adapter dans le monde qu'on pourrait s'imaginer. Où va ce nouveau monde ? Qui est-il ? Quelles sont les interrogations actuelles ? Alors il épouse tout cela à sa manière qui est un peu désordonné certes, puisqu'il est malade finalement. Mais je crois qu'on est tout un peu malade et qu'il serait bien d'apporter un peu de pharmacie dans tout ça et c'est ce que j'essaie de faire.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Frédérick Tristan. Votre actualité c'est donc « Tarabisco », ce roman passionnant, foisonnant, c'est aux éditions Fayard et puis votre autre actualité, vos mémoires « Réfugié de nulle part », chez Fayard également. Merci.
Philippe Chauveau :
Frédérick Tristan, merci de nous accueillir ici chez vous pour une double actualité. Il y a vos mémoires qui paraissent chez Fayard « Réfugié de nulle part ». Et puis ce roman « Tarabisco », chez Fayard également. « Tarabisco », c'est un titre surprenant, on va apprendre au fil des pages que c'est un personnage clé dans cette histoire. Est-ce qu'on peut résumer « Tarabisco » ?

Frédérick Tristan :
« Tarabisco », c'est l'aventure d'un petit personnage qui est enfermé dans une pièce, une cuisine. Il vit là, tout seul, célibataire, et il s'invente toute une vie, des fantasmes. En fait, c'est un schizophrène. Et j'avais envie de parler d'un schizophrène. Alors on voit tout ce qui se passe dans cette tête fêlée. Ce qui m'a intéressé dans ce personnage, c'est qu'il représente assez bien nos contemporains. Nos contemporains, sont, pas tous, mais très nombreux schizophrène. Schizo, ça veut dire séparé, coupé, tranché, et ils vivent tous plus ou moins dans un double monde. D'abord celui du travail, plus ou moins contraignant avec les trajets, avec les travaux qui souvent ne les intéressent pas, mais qu'ils sont obligés de faire pour gagner leur vie. Il rentrent chez eux, ils ont des enfants et à ce moment là ils tombent sur les actualités télévisées qui sont assez terrifiantes. Donc ils sont dans un monde de significations extrêmement fourmillantes etc contradictoires les unes par rapport aux autres et ils ne savent plus très bien où ils en sont finalement. Alors ils essaient de se replier sur eux mêmes, de se retrouver dans une vie à eux et c'est exactement ce qu'est la schizophrénie.

Philippe Chauveau :
« Tarabisco », c'est le titre du roman, mais c'est aussi ce personnage de femme fantasque, la grand-mère du héros, une diva des années 20. C'est une femme qui a été toute sa vie sur scène, qui a fait de sa vie un grand théâtre. Finalement, notre société est un grand théâtre ?

Frédérick Tristan :
Oui, un grand théâtre fou, avec tellement de découvertes merveilleuses, mais aussi de dramaturgies épouvantables. Je pense qu'un écrivain est quand même responsable. Il se doit aussi d'écrire ce monde. Alors il peut l'écriture de manière métaphorique à travers un personnage et c'est le cas, je crois, de mon petit personnage là.

Philippe Chauveau :
Sans trahir la fin du roman, les dernières pages sont assez douloureuses. Est-ce que ça veut dire que vous regardez notre société avec un peu de désappointement ?

Frédérick Tristan :
Désappointement sans aucun doute, mais avec aussi beaucoup d'espoir. Je me rend bien compte de tous les efforts qui sont fait ici ou là. Ne serait-ce que par la science et les efforts qui sont fait pur la nature. Le rôle aussi d'un romancier, c'est de montrer ce côté ouvert, vrai, vivant, dans lequel se débattent des personnages comme celui que j'écris dans « Tarabisco ». C'est douloureux dans la mesure où il n'arrive pas à s'adapter dans le monde qu'on pourrait s'imaginer. Où va ce nouveau monde ? Qui est-il ? Quelles sont les interrogations actuelles ? Alors il épouse tout cela à sa manière qui est un peu désordonné certes, puisqu'il est malade finalement. Mais je crois qu'on est tout un peu malade et qu'il serait bien d'apporter un peu de pharmacie dans tout ça et c'est ce que j'essaie de faire.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Frédérick Tristan. Votre actualité c'est donc « Tarabisco », ce roman passionnant, foisonnant, c'est aux éditions Fayard et puis votre autre actualité, vos mémoires « Réfugié de nulle part », chez Fayard également. Merci.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Prix Goncourt en 1983 pour « Les égarés », Frédérick Tristan est un auteur à par dans le milieu littéraire. ET Bernard Pivot a écrit de ses livres qu'ils étaient d'une puissance inégalée. Né en 1931 à Sedan dans les Ardennes, Frédérick Tristan, de son vrai nom Jean-Paul Baron, est frappé d'amnésie pendant son enfance lors de l'exode face à l'armée allemande. Et peut-être cet épisode douloureux le pousse-t-il à l'imagination, aux rêves, voire à l'écriture. C'est sous le nom d'une jeune poétesse qu'il publie...Tarabisco de Frédérick Tristan - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Frédérick Tristan. Merci de nous recevoir ici chez vous dans ce bel univers qui est le votre. Double actualité vous concernant chez Fayard. Il y a « Tarabisco », votre nouveau roman, et puis il y a les mémoires « Réfugié de nulle part ». Et justement, on va parler de votre parcours et quel parcours ! Vous êtes né en 1931 dans les Ardennes, vous avez connu la guerre qui a laissé chez vous un souvenir douloureux. On peut revenir sur cette période qui est peut-être la clé de voute finalement...Tarabisco de Frédérick Tristan - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Frédérick Tristan, merci de nous accueillir ici chez vous pour une double actualité. Il y a vos mémoires qui paraissent chez Fayard « Réfugié de nulle part ». Et puis ce roman « Tarabisco », chez Fayard également. « Tarabisco », c'est un titre surprenant, on va apprendre au fil des pages que c'est un personnage clé dans cette histoire. Est-ce qu'on peut résumer « Tarabisco » ? Frédérick Tristan : « Tarabisco », c'est l'aventure d'un petit personnage qui est enfermé dans une pièce, une...Tarabisco de Frédérick Tristan - Le livre - Suite
    On est déjà dans une ambiance de schizophrénie car on a une écriture dédoublée. C'est une écriture originale, on a l'impression d'être dans un monde de schizophrène où la première écriture est onirique et la deuxième est une écriture de personnage qui est enfermé dans sa folie et on termine vers la fin avec une écriture complètement différente. Donc on a vraiment des pans différents d'écriture. C'est une écriture très fluide, pas du tout maniérée, C'est un livre qui se lit facilement. C'est un excellent livre que...Tarabisco de Frédérick Tristan - L'avis du libraire - Suite