Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Web TV Culture vous propose une émission consacrée à Jacques Duquesne et à son livre d'entretien avec Sœur Emmanuelle, « J'ai 100 ans et je voudrais vous dire…». L'enregistrement de cette émission a été réalisé quelques jours seulement avant le décès de la religieuse.
Journaliste pour l'Express, la Croix ou encore le Point dont il fut rédacteur en chef, Jacques Duquesne est aussi romancier. On lui doit notamment « Maria Vandame » pour lequel il reçut le Prix INTERALLIÉ en...
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire de Jacques Duquesne - Présentation - Suite
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne merci de nous recevoir chez vous, à l'occasion de la sortie aux éditions Plon de ce nouveau livre consacré à Sœur Emmanuelle, « J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...», donc ça on en reparlera. Mais Jacques Duquesne, j'aimerais qu'on parle un petit peu de vous. Journaliste : « Le Point », « L'Express », « La Croix », « La vie catholique », romancier : « Maria Vandamne », « Catherine Courage », finalement l'écriture a toujours fait partie de votre vie, mais...
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire de Jacques Duquesne - Portrait - Suite
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne nous sommes ensemble sur Web TV Culture pour parler de ce livre, publié aux éditions Plon, « Sœur Emmanuelle, J'ai 100 ans et je voudrais vous dire... », c'est un ouvrage écrit à 4 mains, avec Annabelle Cayrol. Alors cette rencontre avec Sœur Emmanuelle, vous lui avez expliqué le genre de livre que vous souhaitiez faire ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Absolument oui. Et nous sommes allés voir Sœur Emmanuelle, en Provence,...
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire de Jacques Duquesne - Le livre - Suite
Jean-Denys TETIER
La Colomberie
7 rue de Condé
75006 Paris
01 43 26 36 47
www.lacolomberie.com
jdtetier@lacolomberie.fr
Duquesne est un octogénaire reconnu, il y a longtemps qu’il est dans la profession, il a écrit énormément , et dans le domaine du religieux, il a écrit des choses qui ont fait des succès de librairie générale .
C’est quelqu’un qui ne craint pas d’écrire des livres, qui peuvent susciter la controverse, il ne cherche pas forcément la vérité scientifique, mais plutôt la petite histoire dans la...
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire de Jacques Duquesne - L'avis du libraire - Suite
Jacques Duquesne
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire
Présentation 1'23Journaliste pour l'Express, la Croix ou encore le Point dont il fut rédacteur en chef, Jacques Duquesne est aussi romancier. On lui doit notamment « Maria Vandame » pour lequel il reçut le Prix INTERALLIÉ en 1983.
Jacques Duquesne a toujours mis sa plume au service de sa foi avec de nombreux ouvrages sur l'Eglise catholique. En 1999, par exemple « Dieu expliqué à mes petits-enfants », en 2000 « Les années Jean-paul II » et plus proche de nous, en 2004, un ouvrage consacré à la Vierge Marie, livre qui suscita la polémique.
Aujourd'hui, en collaboration avec Annabelle Cayrol, Jacques Duquesne nous offre un livre consacré à Sœur Emmanuelle, « J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...» publié aux éditions PLON.
Un livre d'échange, d'entretien avec Sœur Emmanuelle à qui l'on doit entre autre « Les Chiffonniers du Caire » ou encore l'association ASMAE, Sœur Emmanuelle qui a toujours mis son énergie au service des plus pauvres.
Pour nous parler de son parcours, pour évoquer Sœur Emmanuelle, Jacques Duquesne est aujourd'hui sur Web TV Culture.
Journaliste pour l'Express, la Croix ou encore le Point dont il fut rédacteur en chef, Jacques Duquesne est aussi romancier. On lui doit notamment « Maria Vandame » pour lequel il reçut le Prix INTERALLIÉ en 1983.
Jacques Duquesne a toujours mis sa plume au service de sa foi avec de nombreux ouvrages sur l'Eglise catholique. En 1999, par exemple « Dieu expliqué à mes petits-enfants », en 2000 « Les années Jean-paul II » et plus proche de nous, en 2004, un ouvrage consacré à la Vierge Marie, livre qui suscita la polémique.
Aujourd'hui, en collaboration avec Annabelle Cayrol, Jacques Duquesne nous offre un livre consacré à Sœur Emmanuelle, « J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...» publié aux éditions PLON.
Un livre d'échange, d'entretien avec Sœur Emmanuelle à qui l'on doit entre autre « Les Chiffonniers du Caire » ou encore l'association ASMAE, Sœur Emmanuelle qui a toujours mis son énergie au service des plus pauvres.
Pour nous parler de son parcours, pour évoquer Sœur Emmanuelle, Jacques Duquesne est aujourd'hui sur Web TV Culture.
Jacques Duquesne
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire
Portrait 5'13Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : À l'école primaire, à la rentrée des classes, les instituteurs faisaient remplir un papier avec le nom et adresse des parents. Et puis, il y en avait un, une année, qui demanda « quelle profession voulez vous faire plus tard? ». Alors moi j'étais à Dunkerque, la plupart de mes camarades de classe on écrit docker, parce que leurs pères étaient dockers, et moi j'ai écrit journaliste. Parce que je lisais dans le journal local, qui s'appelait « Le Nord Maritime », je lisais les comptes rendu des tribunaux. Et c'est des histoires, c'est formidable. Alors je me disais, « moi plus tard quand je serai grand j'écrirai les comptes rendu des tribunaux ». C'est comme ça qu'est venu mon désir d'être journaliste. Et j'ai eu de la chance, j'ai réussi à être journaliste.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Parmi les temps forts que vous avez vécus dans votre carrière de journaliste quel est celui qui vous a le plus marqué ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : C'est la guerre d'Algérie. La guerre c'est du courage, c'est de la lâcheté, on viole, on vole, on tue, etc. Comme journaliste j'ai démarré avec la guerre d'Algérie.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : « Le Point », « L'Express », « La Croix », « La vie catholique », vous avez été même à l'origine de la création du « Point ».
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : C'était une équipe de journalistes qui voulait créer un journal qui soit indépendant. On avait quelques règles, dont l'une était qu'il fallait qu'on n'appartienne pas à qui que se soit qui dépende des commandes de l'état. Parce qu'on voulait être indépendant complètement.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Est-ce finalement pour faire une parenthèse dans votre vie de journaliste que vous avez eu envi de vous lancez dans l'écriture de romans ? Est-ce que c'est pour faire autre chose que du journalisme parfois un peu noir ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Bon, j'ai pas mal d'imagination et j'aime beaucoup inventer des histoires, des personnages, etc. Après, ça vous habite, vous êtes prisonnier un peu de vos personnages. Mais c'est un peu plus difficile d'écrire des romans parce que vous êtes seul avec vous-même en quelque sorte.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : « Maria Vandamme » c'était une belle aventure, prix INTERALLIÉ en 83, et puis adaptation télévisée avec Corinne Dacla, Marie Dubois entre autre...
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, oui. C'était un bonheur. On allait sur le tournage de temps en temps, casser la croûte avec les acteurs et tout ça, c'était bien.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Le livre est votre vie, on le voit dans votre bureau, vous êtes entouré de livres. Ça représente quoi le livre? Quel livre auriez-vous aimé écrire ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Je dirais chez Victor Hugo ou chez Zola. Le livre que j'ai lu le plus quand j'étais gosse, je ne sais pas pourquoi il m'était tombé dans les mains ce livre, c'était « Le Père Goriot », c'est étrange, c'est pas un livre très drôle. Quand j'étais à l'école primaire j'ai lu et relu « Le Père Goriot » et j'étais amoureux d'une de ses filles qui s'appelait Mme de Nuncingen. Je ne sais pas pourquoi ! C'est un livre qui m'avait beaucoup marqué. Mais j'ai lu aussi « Tintin et Milou », soyons raisonnable!
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Vous avez toujours été très varié dans vos lecture comme dans vos écritures.
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, oui, j'ai même fais des BD. C'est difficile de faire des BD, il faut qu'il y ai un suspens à la fin de chaque page, etc. Mais ça aide après pour faire des adaptations télé.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : On peut également citer le livre que vous avez consacré à Jean Paul II, « Les années Jean Paul II », et puis « Dieu raconté à mes petits- enfants » dont on a beaucoup parlé.
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui. « Dieu raconté à mes petits enfants » c'est le livre le plus traduit dans le monde, en chinois, en coréen, en hébreu, en hébreu !
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Est-ce que tous ces livres dans lesquels vous partagez votre foi, finalement pour vous c'est un message que vous voulez laisser ? Ce sont les livres dont vous voulez qu'on se souvienne ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Je ne me crois pas chargé de mission pour laisser un message. Je dis ce que je pense, je fais mon métier, je suis journaliste, donc je dis ben voilà !
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Vos travaux de journaliste, des romans comme « Maria Vandamme », des livres sur la religion comme notamment aujourd'hui le livre sur Sœur Emmanuelle, le livre c'est votre raison de vivre ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Dans les journaux on me met à la retraite vous savez, donc je fais des livres. J'écris quelques articles par-ci par-là, mais enfin l'écriture c'est ma raison de vivre, oui. Et puis quand même j'ai d'autres raisons de vivre, j'ai une famille, une femme, des enfants, des petits enfants, etc. mais enfin l'écriture c'est comme ça que j'existe dans un sens.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne merci beaucoup, je rappelle donc le titre de ce livre actuellement disponible en librairie aux éditions Plon « Sœur Emmanuelle, j'ai 100 ans et je voudrais vous dire... » aux éditions Plon.
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : À l'école primaire, à la rentrée des classes, les instituteurs faisaient remplir un papier avec le nom et adresse des parents. Et puis, il y en avait un, une année, qui demanda « quelle profession voulez vous faire plus tard? ». Alors moi j'étais à Dunkerque, la plupart de mes camarades de classe on écrit docker, parce que leurs pères étaient dockers, et moi j'ai écrit journaliste. Parce que je lisais dans le journal local, qui s'appelait « Le Nord Maritime », je lisais les comptes rendu des tribunaux. Et c'est des histoires, c'est formidable. Alors je me disais, « moi plus tard quand je serai grand j'écrirai les comptes rendu des tribunaux ». C'est comme ça qu'est venu mon désir d'être journaliste. Et j'ai eu de la chance, j'ai réussi à être journaliste.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Parmi les temps forts que vous avez vécus dans votre carrière de journaliste quel est celui qui vous a le plus marqué ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : C'est la guerre d'Algérie. La guerre c'est du courage, c'est de la lâcheté, on viole, on vole, on tue, etc. Comme journaliste j'ai démarré avec la guerre d'Algérie.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : « Le Point », « L'Express », « La Croix », « La vie catholique », vous avez été même à l'origine de la création du « Point ».
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : C'était une équipe de journalistes qui voulait créer un journal qui soit indépendant. On avait quelques règles, dont l'une était qu'il fallait qu'on n'appartienne pas à qui que se soit qui dépende des commandes de l'état. Parce qu'on voulait être indépendant complètement.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Est-ce finalement pour faire une parenthèse dans votre vie de journaliste que vous avez eu envi de vous lancez dans l'écriture de romans ? Est-ce que c'est pour faire autre chose que du journalisme parfois un peu noir ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Bon, j'ai pas mal d'imagination et j'aime beaucoup inventer des histoires, des personnages, etc. Après, ça vous habite, vous êtes prisonnier un peu de vos personnages. Mais c'est un peu plus difficile d'écrire des romans parce que vous êtes seul avec vous-même en quelque sorte.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : « Maria Vandamme » c'était une belle aventure, prix INTERALLIÉ en 83, et puis adaptation télévisée avec Corinne Dacla, Marie Dubois entre autre...
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, oui. C'était un bonheur. On allait sur le tournage de temps en temps, casser la croûte avec les acteurs et tout ça, c'était bien.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Le livre est votre vie, on le voit dans votre bureau, vous êtes entouré de livres. Ça représente quoi le livre? Quel livre auriez-vous aimé écrire ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Je dirais chez Victor Hugo ou chez Zola. Le livre que j'ai lu le plus quand j'étais gosse, je ne sais pas pourquoi il m'était tombé dans les mains ce livre, c'était « Le Père Goriot », c'est étrange, c'est pas un livre très drôle. Quand j'étais à l'école primaire j'ai lu et relu « Le Père Goriot » et j'étais amoureux d'une de ses filles qui s'appelait Mme de Nuncingen. Je ne sais pas pourquoi ! C'est un livre qui m'avait beaucoup marqué. Mais j'ai lu aussi « Tintin et Milou », soyons raisonnable!
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Vous avez toujours été très varié dans vos lecture comme dans vos écritures.
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, oui, j'ai même fais des BD. C'est difficile de faire des BD, il faut qu'il y ai un suspens à la fin de chaque page, etc. Mais ça aide après pour faire des adaptations télé.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : On peut également citer le livre que vous avez consacré à Jean Paul II, « Les années Jean Paul II », et puis « Dieu raconté à mes petits- enfants » dont on a beaucoup parlé.
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui. « Dieu raconté à mes petits enfants » c'est le livre le plus traduit dans le monde, en chinois, en coréen, en hébreu, en hébreu !
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Est-ce que tous ces livres dans lesquels vous partagez votre foi, finalement pour vous c'est un message que vous voulez laisser ? Ce sont les livres dont vous voulez qu'on se souvienne ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Je ne me crois pas chargé de mission pour laisser un message. Je dis ce que je pense, je fais mon métier, je suis journaliste, donc je dis ben voilà !
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Vos travaux de journaliste, des romans comme « Maria Vandamme », des livres sur la religion comme notamment aujourd'hui le livre sur Sœur Emmanuelle, le livre c'est votre raison de vivre ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Dans les journaux on me met à la retraite vous savez, donc je fais des livres. J'écris quelques articles par-ci par-là, mais enfin l'écriture c'est ma raison de vivre, oui. Et puis quand même j'ai d'autres raisons de vivre, j'ai une famille, une femme, des enfants, des petits enfants, etc. mais enfin l'écriture c'est comme ça que j'existe dans un sens.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne merci beaucoup, je rappelle donc le titre de ce livre actuellement disponible en librairie aux éditions Plon « Sœur Emmanuelle, j'ai 100 ans et je voudrais vous dire... » aux éditions Plon.
Jacques Duquesne
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire
Le livre 7'50Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Absolument oui. Et nous sommes allés voir Sœur Emmanuelle, en Provence, c'était au printemps, dans un jardin. On l'amène sur sa chaise roulante mais la tête fonctionne bien. Elle est même parfois d'une certaine vivacité... on discutait parfois elle et moi et nous n'étions pas obligatoirement d'accord sur tous les points. Alors elle disait « Comment tu oses dire ça ! » etc. C'était « question-réponse » pendant 4, 5 heures.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Quel personnage est-elle ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : C'est quelqu'un qui était d'une famille très riche. Elle avait un père français et une mère belge, c'était une jeune fille mondaine qui allait de Paris à Bruxelles, de Bruxelles à Londres, elle allait dans des soirées, très entourée de joli jeune gens, comme elle dit. Elle devait être une religieuse très jeune, 20 ans, quelque chose comme ça. Il n'y a rien dans sa jeunesse qui la prédispose à avoir cette vocation de s'occuper des enfants pauvres. Mais, elle a toujours voulu le faire. Et elle a d'abord souffert un peu finalement puisque son ordre religieux l'a envoyé à Istanbul, c'est l'ordre, Notre-Dame de Sion, avait des collèges. Dés qu'elle a eu sa retraite, à 60 ans, elle est rentée dans les bidonvilles.
Les débuts, vous vous rendez compte ? C'était une religieuse qui était professeur, qui vivait quand même dans un petit monde où la vie est bien ordonnée, réglée, où on est sûr d'avoir à manger midi et soir... qui débarque un jour et qui va dans une cabane de taule qu'un garçon lui a prêtée. Et elle vit là 20 ans. Et il faut voir ce que c'est que ces bidonvilles, c'est des cabanes de taule où il fait très chaud, il y a des rats... Mais elle a aimé cette vie, parce qu'elle dit « au bidonville on rigolait bien ».
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Concrètement, Jacques Duquesne, quelle a été l'action de Sœur Emmanuelle dans les bidonvilles ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Elle trouve des solutions simples aux choses. Par exemple, pour les rapports entre les musulmans et les chrétiens, elle s'est dit « Je vais les faire jouer au football ». Evidemment ça les a rapprochés parce que cela crée un esprit d'équipe qui a fait que dans chaque bord on s'est mieux entendu. Il y a aussi quelque chose qui m'a frappé chez elle, à l'époque elle avait crée un jardin d'enfants. Elle faisait payer les gens - une tarifa -, la plus petite pièce de monnaie égyptienne de l'époque. Ça c'est l'esprit de Sœur Emmanuelle, elle me dit « tu comprends, un mendiant si tu te bornes a lui donner tu ne le fais pas progresser, tu le maintiens dans un état de mendiant. Il faut faire quelque chose avec lui ». Donc ces petites gamines qui amenait une tarifa pour aller au jardin d'enfants, elles avaient le sentiment d'exister, d'être quelqu'un qui n'était pas humilié, qui faisait quelque chose, qui donnait sa participation à ça.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Le livre aborde beaucoup de sujets délicats : le mariage des prêtres, la contraception, la mort des enfants. Et on sent parfois certains doutes chez Sœur Emmanuelle ou du moins elle en a eu ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, elle a eu des doutes. Ça lui est arrivé à un moment où elle était professeur, elle se disait « Il faut que j'améliore ma formation à moi, parce que pour aider les filles que j'ai en face de moi il faut que je sois meilleure ». Donc elle a refait une formation, comme on dit maintenant, pendant qu'elle était professeur, elle est allée en faculté...Et ça lui a fait lire un certain nombre de philosophes, d'intellectuels, qu'elle n'avait pas connus ou par allusion, ça l'a troublée.
Elle nous a confiés, pas à moi à Annabelle Cayrol, ça c'était sûr qu'elle me l'aurait pas dit ; elle a été amoureuse d'un monsieur. Elle a utilisé une expression : « J'ai connu le cœur qui bat ». Quand on disait « mais pourquoi vous êtes pas mariée ? », partout elle était très entourée..., elle dit « j'étais pas sûre. En choisissant Dieu, finalement, je jouais la bonne carte, et maintenant je me dis que j'ai bien choisi ». Dans l'église, c'est quelqu'un qui se sent assez libre, par exemple elle dit « Qu'on ordonne des hommes mariés, pourquoi pas. Dans l'église d'Orient un homme marié peut devenir prêtre et ça ne posait pas de questions. ». C'est aussi élémentaire que ça pour elle.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne, revenons brièvement sur le parcours de Sœur Emmanuelle. Lorsque vous lui demandez si elle ne regrette pas la maternité, elle vous répond que par son association Asmae elle a 70 000 enfants. On peut parler brièvement de cette association ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Cette association Asmae, qui emploie des dizaines et des dizaines de bénévoles, travaille aux Philippines, en Indonésie, aux Burkina Faso, au Darfour... L'idée c'est de faire grandir les enfants pour que ensuite, ils se développent, et fassent les choses eux même.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : La force de ce livre c'est d'être découpé en petits chapitres sur lesquels on revient sur des sujets bien précis. Mais finalement c'est un livre qui s'adresse a tous, que l'on ait un sentiment religieux ou non. Tout le monde peut être intéressé par ce livre et par Sœur Emmanuelle ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, je crois parce que c'est une aventure humaine exceptionnelle. Si elle est si connue c'est parce que, justement, elle a vécu ces aventures extraordinaires. C'est aussi une liberté de penser qui est grande, c'est un exemple extraordinaire de quelqu'un qui toute sa vie à poursuivi le même objectif.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Y a t-il un mot qui pourrait définir Sœur Emmanuelle ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Emmanuelle. Ça veut dire « la bonne nouvelle », en réalité elle s'appelait Madelaine et elle a choisi le nom d'Emmanuelle, « la bonne nouvelle », c'est bien la bonne nouvelle, non ?
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne merci beaucoup, « J'ai 100 ans et je voudrais vous dire... », ce livre d'entretien avec Sœur Emmanuelle que vous avez coécrit avec Annabelle Cayrol, est publié aux éditions Plon.
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Absolument oui. Et nous sommes allés voir Sœur Emmanuelle, en Provence, c'était au printemps, dans un jardin. On l'amène sur sa chaise roulante mais la tête fonctionne bien. Elle est même parfois d'une certaine vivacité... on discutait parfois elle et moi et nous n'étions pas obligatoirement d'accord sur tous les points. Alors elle disait « Comment tu oses dire ça ! » etc. C'était « question-réponse » pendant 4, 5 heures.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Quel personnage est-elle ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : C'est quelqu'un qui était d'une famille très riche. Elle avait un père français et une mère belge, c'était une jeune fille mondaine qui allait de Paris à Bruxelles, de Bruxelles à Londres, elle allait dans des soirées, très entourée de joli jeune gens, comme elle dit. Elle devait être une religieuse très jeune, 20 ans, quelque chose comme ça. Il n'y a rien dans sa jeunesse qui la prédispose à avoir cette vocation de s'occuper des enfants pauvres. Mais, elle a toujours voulu le faire. Et elle a d'abord souffert un peu finalement puisque son ordre religieux l'a envoyé à Istanbul, c'est l'ordre, Notre-Dame de Sion, avait des collèges. Dés qu'elle a eu sa retraite, à 60 ans, elle est rentée dans les bidonvilles.
Les débuts, vous vous rendez compte ? C'était une religieuse qui était professeur, qui vivait quand même dans un petit monde où la vie est bien ordonnée, réglée, où on est sûr d'avoir à manger midi et soir... qui débarque un jour et qui va dans une cabane de taule qu'un garçon lui a prêtée. Et elle vit là 20 ans. Et il faut voir ce que c'est que ces bidonvilles, c'est des cabanes de taule où il fait très chaud, il y a des rats... Mais elle a aimé cette vie, parce qu'elle dit « au bidonville on rigolait bien ».
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Concrètement, Jacques Duquesne, quelle a été l'action de Sœur Emmanuelle dans les bidonvilles ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Elle trouve des solutions simples aux choses. Par exemple, pour les rapports entre les musulmans et les chrétiens, elle s'est dit « Je vais les faire jouer au football ». Evidemment ça les a rapprochés parce que cela crée un esprit d'équipe qui a fait que dans chaque bord on s'est mieux entendu. Il y a aussi quelque chose qui m'a frappé chez elle, à l'époque elle avait crée un jardin d'enfants. Elle faisait payer les gens - une tarifa -, la plus petite pièce de monnaie égyptienne de l'époque. Ça c'est l'esprit de Sœur Emmanuelle, elle me dit « tu comprends, un mendiant si tu te bornes a lui donner tu ne le fais pas progresser, tu le maintiens dans un état de mendiant. Il faut faire quelque chose avec lui ». Donc ces petites gamines qui amenait une tarifa pour aller au jardin d'enfants, elles avaient le sentiment d'exister, d'être quelqu'un qui n'était pas humilié, qui faisait quelque chose, qui donnait sa participation à ça.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Le livre aborde beaucoup de sujets délicats : le mariage des prêtres, la contraception, la mort des enfants. Et on sent parfois certains doutes chez Sœur Emmanuelle ou du moins elle en a eu ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, elle a eu des doutes. Ça lui est arrivé à un moment où elle était professeur, elle se disait « Il faut que j'améliore ma formation à moi, parce que pour aider les filles que j'ai en face de moi il faut que je sois meilleure ». Donc elle a refait une formation, comme on dit maintenant, pendant qu'elle était professeur, elle est allée en faculté...Et ça lui a fait lire un certain nombre de philosophes, d'intellectuels, qu'elle n'avait pas connus ou par allusion, ça l'a troublée.
Elle nous a confiés, pas à moi à Annabelle Cayrol, ça c'était sûr qu'elle me l'aurait pas dit ; elle a été amoureuse d'un monsieur. Elle a utilisé une expression : « J'ai connu le cœur qui bat ». Quand on disait « mais pourquoi vous êtes pas mariée ? », partout elle était très entourée..., elle dit « j'étais pas sûre. En choisissant Dieu, finalement, je jouais la bonne carte, et maintenant je me dis que j'ai bien choisi ». Dans l'église, c'est quelqu'un qui se sent assez libre, par exemple elle dit « Qu'on ordonne des hommes mariés, pourquoi pas. Dans l'église d'Orient un homme marié peut devenir prêtre et ça ne posait pas de questions. ». C'est aussi élémentaire que ça pour elle.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne, revenons brièvement sur le parcours de Sœur Emmanuelle. Lorsque vous lui demandez si elle ne regrette pas la maternité, elle vous répond que par son association Asmae elle a 70 000 enfants. On peut parler brièvement de cette association ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Cette association Asmae, qui emploie des dizaines et des dizaines de bénévoles, travaille aux Philippines, en Indonésie, aux Burkina Faso, au Darfour... L'idée c'est de faire grandir les enfants pour que ensuite, ils se développent, et fassent les choses eux même.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : La force de ce livre c'est d'être découpé en petits chapitres sur lesquels on revient sur des sujets bien précis. Mais finalement c'est un livre qui s'adresse a tous, que l'on ait un sentiment religieux ou non. Tout le monde peut être intéressé par ce livre et par Sœur Emmanuelle ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Oui, je crois parce que c'est une aventure humaine exceptionnelle. Si elle est si connue c'est parce que, justement, elle a vécu ces aventures extraordinaires. C'est aussi une liberté de penser qui est grande, c'est un exemple extraordinaire de quelqu'un qui toute sa vie à poursuivi le même objectif.
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Y a t-il un mot qui pourrait définir Sœur Emmanuelle ?
Jacques DUQUESNE (Soeur Emmanuelle : J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...) : Emmanuelle. Ça veut dire « la bonne nouvelle », en réalité elle s'appelait Madelaine et elle a choisi le nom d'Emmanuelle, « la bonne nouvelle », c'est bien la bonne nouvelle, non ?
Philippe CHAUVEAU (Web TV Culture) : Jacques Duquesne merci beaucoup, « J'ai 100 ans et je voudrais vous dire... », ce livre d'entretien avec Sœur Emmanuelle que vous avez coécrit avec Annabelle Cayrol, est publié aux éditions Plon.
Jacques Duquesne
Soeur Emmanuelle J'ai 100 ans et je voudrais vous dire
L'avis du libraire 2'19La Colomberie
7 rue de Condé
75006 Paris
01 43 26 36 47
www.lacolomberie.com
jdtetier@lacolomberie.fr
Duquesne est un octogénaire reconnu, il y a longtemps qu’il est dans la profession, il a écrit énormément , et dans le domaine du religieux, il a écrit des choses qui ont fait des succès de librairie générale .
C’est quelqu’un qui ne craint pas d’écrire des livres, qui peuvent susciter la controverse, il ne cherche pas forcément la vérité scientifique, mais plutôt la petite histoire dans la grande histoire.Je pense à « Jésus, Judas,Marie », les trois personnages, dont il a tiré pour chacun , un livre, il a cherché plutôt à faire du sensationnel, et donc qui ont plu à un large public. Le monde religieux n’a pas forcément apprécié ces trois livres, ils n’avaient pas forcément une recherche scientifique , exégétique, historique. Ainsi, Duquesne ne ‘est pas fait que des amis dans le monde religieux, mais de toute façon le projet éditorial était de faire du grand public, et pas forcément de la vérité historique.
Jacques Duquesne a rencontré Sœur Emmanuelle, ils ont dialogué, c’est un peu un testament spirituel, un testament religieux de toute sa vie engagée, Duquesne était effectivement pas mal placé pour faire ce livre d’entretien, et il en ressort un livre qui plait.Le titre est accrocheur, c’est un livre qui trouvera son public , c’est certain .
Sœur Emmanuelle, elle dépasse largement le public religieux. Elle est dans le cœur de tous les français. A en croire les réactions dans la rue , tout le monde parlait du décès de Sœur Emmanuelle, de cette femme extraordinaire.On avait presque oublié qu’elle était religieuse, on disait Sœur Emmanuelle mais on n’a pas bien repéré qu’elle était religieuse, qu’elle croyait en Dieu. Ce qu’on a vu c’est son engagement, sa fougue, sa présence sur les plateaux de télé où elle bluffait tout le monde.
Et ce bouquin plaira à ceux qui aimaient Sœur Emmanuelle, et surtout ce bouquin, il est là pour continuer à aider, les bénéfices des ventes iront bien sur à son association, comme tous les autres.
La Colomberie
7 rue de Condé
75006 Paris
01 43 26 36 47
www.lacolomberie.com
jdtetier@lacolomberie.fr
Duquesne est un octogénaire reconnu, il y a longtemps qu’il est dans la profession, il a écrit énormément , et dans le domaine du religieux, il a écrit des choses qui ont fait des succès de librairie générale .
C’est quelqu’un qui ne craint pas d’écrire des livres, qui peuvent susciter la controverse, il ne cherche pas forcément la vérité scientifique, mais plutôt la petite histoire dans la grande histoire.Je pense à « Jésus, Judas,Marie », les trois personnages, dont il a tiré pour chacun , un livre, il a cherché plutôt à faire du sensationnel, et donc qui ont plu à un large public. Le monde religieux n’a pas forcément apprécié ces trois livres, ils n’avaient pas forcément une recherche scientifique , exégétique, historique. Ainsi, Duquesne ne ‘est pas fait que des amis dans le monde religieux, mais de toute façon le projet éditorial était de faire du grand public, et pas forcément de la vérité historique.
Jacques Duquesne a rencontré Sœur Emmanuelle, ils ont dialogué, c’est un peu un testament spirituel, un testament religieux de toute sa vie engagée, Duquesne était effectivement pas mal placé pour faire ce livre d’entretien, et il en ressort un livre qui plait.Le titre est accrocheur, c’est un livre qui trouvera son public , c’est certain .
Sœur Emmanuelle, elle dépasse largement le public religieux. Elle est dans le cœur de tous les français. A en croire les réactions dans la rue , tout le monde parlait du décès de Sœur Emmanuelle, de cette femme extraordinaire.On avait presque oublié qu’elle était religieuse, on disait Sœur Emmanuelle mais on n’a pas bien repéré qu’elle était religieuse, qu’elle croyait en Dieu. Ce qu’on a vu c’est son engagement, sa fougue, sa présence sur les plateaux de télé où elle bluffait tout le monde.
Et ce bouquin plaira à ceux qui aimaient Sœur Emmanuelle, et surtout ce bouquin, il est là pour continuer à aider, les bénéfices des ventes iront bien sur à son association, comme tous les autres.