Estelle Nollet

Estelle Nollet

On ne boit pas les rats-kangourous

Le livre 4'45
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Estelle Nollet, nous sommes ensemble pour votre premier roman publié chez Albin Michel, On ne boit pas les rats-kangourous. Précisons que pour ce livre, vous avez reçu le Prix Emmanuel Roblès qui est décerné par des lecteurs pour un auteur de premier roman francophone. Le titre tout d’abord, c’est un titre surprenant, déroutant. Le titre a été quelque chose qui est venu instinctivement ou il est venu plus tard ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Il est venu instinctivement. J’étais surprise qu’on le garde d’ailleurs. Ce que j’aimais, c’était le côté absurde de ce titre qui ramène à l’absurdité du début du roman puisqu’il y a une absurdité géographique qui empêche les gens de sortir mais qui n’est pas vraiment matérielle. Et puis les rats-kangourous, qui sont des animaux qui existent, ont une place prépondérante finalement dans ce livre puisqu’ils sont, à un moment, les premiers êtres à aider le narrateur à sauver la première personne.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est un nulle part, avec Willie. Willie a une vingtaine d’année, 25ans, et il vit entouré d’une communauté avec des personnages qui sont là, que l’on va découvrir petit à petit, on va découvrir leur parcours. Et Willie va essayer de comprendre pourquoi ils sont tous arrivés dans ce nulle part. Pourquoi avez-vous eut envie de raconter cette histoire ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Bien, après avoir commencé, je me suis souvenue d’un bar d’aborigènes quand je vivais en Australie où les aborigènes commençaient à être ivre à 10h du matin. C’était très triste. Je crois que c’est quelque chose qui m’a énormément marquée, ce conflit-là me touche beaucoup. Donc sans vouloir parler d’eux, c’est sans doute ce qui a généré ma réflexion puisque le début du livre a été commencé en Australie justement, après avoir vu ça.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est un livre sur l’enfermement, sur la dépendance, sur la relation aux autres. Il y a des allégories, une parabole, il y a plusieurs lectures possibles. C’était une volonté ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Oui mais parce qu’à la base, on recrée une fable, un genre de conte. Vous disiez tout à l’heure : « C’est un nulle part.». Effectivement, c’est une zone aride que j’ai recréé moi-même en piochant à droite à gauche, des éléments du désert australien, du désert du Nevada, de l’Arizona, du Mexique, un petit peu du Sahara, pour justement que cela ait une portée universelle. Il y a tous les problèmes contemporains que nous pouvons connaître. Effectivement, c’est surtout l’enfermement, la culpabilité et comment réagir à cette culpabilité, en l’occurrence par l’alcoolisme et par le déni de soi, que va essayer de combattre le narrateur qui, lui, ne veut pas s’oublier, ne veut pas se perdre.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est une sorte de condensé de la société que vous avez essayée de faire ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Oui, c’est un condensé, puisque effectivement, il y a les méchants entre guillemets, les gentils entre guillemets et aussi une belle dose d’amour. Donc il y a le côté négatif et le côté positif de la société. Maintenant, reste aux personnages à trouver en eux et dans les autres, les ressorts qui vont leur permettre de s’échapper de cette société où finalement ils peuvent vivoter, survivre, mais qui ne leur apporte pas de vie, ni de choix, ni d’espoir, ni de rien.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Le titre, on l’a dit, est déroutant. Les cinquante-soixante premières pages peuvent paraître aussi déroutantes. Vous n’avez pas eu peur que certains lecteurs se disent : « Oulala , ce livre n’est pas pour moi. ».

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Je voulais en fait plonger le lecteur dans ce marasme et que le lecteur s’embourbe aussi, s’embourbe pour lui aussi, qu’il est ce besoin vital de s’en sortir tout en évidemment se gardant de manichéisme, et en rajoutant des nuances un petit peu partout.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce que ce portrait de Willie, c’est un personnage que vous avez construit sur la durée ou, c’est pareil, vous l’avez construit assez facilement ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Il a été construit assez facilement mais il est exactement comme vous le dites, il a besoin des autres. Il a besoin des autres pour grandir parce que justement, même s’il a 25ans, comme il n’a jamais rien vu d’autre, c’est encore un enfant finalement. La mort de ses parents l’a plongé dans l’âge adulte un peu trop vite et donc il a besoin de mains tendues et je crois que s’il n’en avait pas eu besoin, il n’aurait pas eu besoin de sortir non plus. Ce sont ces mains tendues qui vont l’aider, lui de son côté, à tendre la main aux autres pour les amener là où il a envie qu’ils aillent.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est un livre qui ne vous a pas fait souffrir ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Je n’ai pas eu de souffrance. Bien sûr, il y a des passages que je trouve, moi, émouvant parce que ce que j’ai essayé de faire passer, c’est justement de l’émotion. Il m’est arrivé d’être très émue, voire d’avoir les larmes aux yeux en écrivant certains passages, mais je ne trouve pas que ce soit plus dur qu’autre chose. Les mots étaient presque un baume sur ma pensée. Donc, tout ça finalement était très serein et très calme.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Estelle Nollet, talent à découvrir. On ne boit pas les rats-kangourous, c’est votre premier roman et c’est chez Albin Michel.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Estelle Nollet, nous sommes ensemble pour votre premier roman publié chez Albin Michel, On ne boit pas les rats-kangourous. Précisons que pour ce livre, vous avez reçu le Prix Emmanuel Roblès qui est décerné par des lecteurs pour un auteur de premier roman francophone. Le titre tout d’abord, c’est un titre surprenant, déroutant. Le titre a été quelque chose qui est venu instinctivement ou il est venu plus tard ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Il est venu instinctivement. J’étais surprise qu’on le garde d’ailleurs. Ce que j’aimais, c’était le côté absurde de ce titre qui ramène à l’absurdité du début du roman puisqu’il y a une absurdité géographique qui empêche les gens de sortir mais qui n’est pas vraiment matérielle. Et puis les rats-kangourous, qui sont des animaux qui existent, ont une place prépondérante finalement dans ce livre puisqu’ils sont, à un moment, les premiers êtres à aider le narrateur à sauver la première personne.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est un nulle part, avec Willie. Willie a une vingtaine d’année, 25ans, et il vit entouré d’une communauté avec des personnages qui sont là, que l’on va découvrir petit à petit, on va découvrir leur parcours. Et Willie va essayer de comprendre pourquoi ils sont tous arrivés dans ce nulle part. Pourquoi avez-vous eut envie de raconter cette histoire ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Bien, après avoir commencé, je me suis souvenue d’un bar d’aborigènes quand je vivais en Australie où les aborigènes commençaient à être ivre à 10h du matin. C’était très triste. Je crois que c’est quelque chose qui m’a énormément marquée, ce conflit-là me touche beaucoup. Donc sans vouloir parler d’eux, c’est sans doute ce qui a généré ma réflexion puisque le début du livre a été commencé en Australie justement, après avoir vu ça.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est un livre sur l’enfermement, sur la dépendance, sur la relation aux autres. Il y a des allégories, une parabole, il y a plusieurs lectures possibles. C’était une volonté ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Oui mais parce qu’à la base, on recrée une fable, un genre de conte. Vous disiez tout à l’heure : « C’est un nulle part.». Effectivement, c’est une zone aride que j’ai recréé moi-même en piochant à droite à gauche, des éléments du désert australien, du désert du Nevada, de l’Arizona, du Mexique, un petit peu du Sahara, pour justement que cela ait une portée universelle. Il y a tous les problèmes contemporains que nous pouvons connaître. Effectivement, c’est surtout l’enfermement, la culpabilité et comment réagir à cette culpabilité, en l’occurrence par l’alcoolisme et par le déni de soi, que va essayer de combattre le narrateur qui, lui, ne veut pas s’oublier, ne veut pas se perdre.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est une sorte de condensé de la société que vous avez essayée de faire ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Oui, c’est un condensé, puisque effectivement, il y a les méchants entre guillemets, les gentils entre guillemets et aussi une belle dose d’amour. Donc il y a le côté négatif et le côté positif de la société. Maintenant, reste aux personnages à trouver en eux et dans les autres, les ressorts qui vont leur permettre de s’échapper de cette société où finalement ils peuvent vivoter, survivre, mais qui ne leur apporte pas de vie, ni de choix, ni d’espoir, ni de rien.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Le titre, on l’a dit, est déroutant. Les cinquante-soixante premières pages peuvent paraître aussi déroutantes. Vous n’avez pas eu peur que certains lecteurs se disent : « Oulala , ce livre n’est pas pour moi. ».

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Je voulais en fait plonger le lecteur dans ce marasme et que le lecteur s’embourbe aussi, s’embourbe pour lui aussi, qu’il est ce besoin vital de s’en sortir tout en évidemment se gardant de manichéisme, et en rajoutant des nuances un petit peu partout.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce que ce portrait de Willie, c’est un personnage que vous avez construit sur la durée ou, c’est pareil, vous l’avez construit assez facilement ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Il a été construit assez facilement mais il est exactement comme vous le dites, il a besoin des autres. Il a besoin des autres pour grandir parce que justement, même s’il a 25ans, comme il n’a jamais rien vu d’autre, c’est encore un enfant finalement. La mort de ses parents l’a plongé dans l’âge adulte un peu trop vite et donc il a besoin de mains tendues et je crois que s’il n’en avait pas eu besoin, il n’aurait pas eu besoin de sortir non plus. Ce sont ces mains tendues qui vont l’aider, lui de son côté, à tendre la main aux autres pour les amener là où il a envie qu’ils aillent.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est un livre qui ne vous a pas fait souffrir ?

Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) :
Je n’ai pas eu de souffrance. Bien sûr, il y a des passages que je trouve, moi, émouvant parce que ce que j’ai essayé de faire passer, c’est justement de l’émotion. Il m’est arrivé d’être très émue, voire d’avoir les larmes aux yeux en écrivant certains passages, mais je ne trouve pas que ce soit plus dur qu’autre chose. Les mots étaient presque un baume sur ma pensée. Donc, tout ça finalement était très serein et très calme.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Estelle Nollet, talent à découvrir. On ne boit pas les rats-kangourous, c’est votre premier roman et c’est chez Albin Michel.

On ne boit pas les rats-kangourous Aux Editions Albin Michel
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • En juin 2010, Estelle Nollet a reçu le prix Emmanuel Roblès qui récompense un premier roman francophone pour son livre On ne boit pas les rats-kangourous publié chez Albin Michel. Précisons que ce prix Roblès est décerné par des lecteurs et non par des professionnels de l’édition ce qui forcément change la donne et accorde au livre encore plus de valeur. Au-delà du titre déroutant se cache une histoire surréaliste, abstraite et envoûtante. Willie a vingt-cinq ans, il vit dans un nulle part, aride, on ne sait où, entouré...On ne boit pas les rats-kangourous d'Estelle Nollet - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Estelle Nollet. Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) : Bonjour. Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Nous sommes ensemble. Vous publiez chez Albin Michel votre premier roman, On ne boit pas les rats-kangourous. J’imagine que pour vous c’est une belle aventure puisque le livre, le roman vit bien. Vous avez obtenu le prix Roblès, le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Quel est votre parcours pour en arriver à un premier roman alors que vous êtes encore toute jeune....On ne boit pas les rats-kangourous d'Estelle Nollet - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Estelle Nollet, nous sommes ensemble pour votre premier roman publié chez Albin Michel, On ne boit pas les rats-kangourous. Précisons que pour ce livre, vous avez reçu le Prix Emmanuel Roblès qui est décerné par des lecteurs pour un auteur de premier roman francophone. Le titre tout d’abord, c’est un titre surprenant, déroutant. Le titre a été quelque chose qui est venu instinctivement ou il est venu plus tard ? Estelle Nollet (On ne boit pas les rats-kangourous) : Il est venu...On ne boit pas les rats-kangourous d'Estelle Nollet - Le livre - Suite