Jean-Michel Guenassia

Jean-Michel Guenassia

La vie rêvée d'Ernesto G.

Le livre 3'55

Jean-Michel Guenassia, après le succès du « Club des incorrigibles optimistes », prix Goncourt des lycéens, on attendait impatiemment votre nouveau roman. Le voici. Ca s'appelle « La vie rêvée d'Ernesto G. ». C'est le personnage de Joseph.
Il va naître à Prague, mais il va beaucoup voyager. On va le retrouver à Paris, à Alger, puis il retournera ensuite en Tchécoslovaquie.
C'est un personnage que l'on va suivre sur un siècle, mais qui finalement va être balloté par l'histoire, sans jamais vraiment s'engager dans des grands moments. L'histoire s'en charge pour lui
Il s'engage malgré lui. Il fait des choix. Il abandonne son père. Il y a une rupture avec son milieu qu'il va mal assumer. Il va venir à Paris. C'est un médecin. Il va rentrer à l'Institut Pasteur à une époque où la microbiologie commence. C'est pour lui un progrès énorme.
D'être accepté à l'Institut Pasteur c'est un objectif exceptionnel pour un jeune médecin. Il va être muté à l'Institut Pasteur d'Alger où il y a un poste de disponible. Il va partir là-bas, il connait personne.
Il arrive en 1938 et se lance complètement dans cette vie de médecin-chercheur et c'est un véritable engagement.
Après 1945 Joseph retrouve donc la Tchécoslovaquie avec son épouse Christine et par les aléas de l'histoire il va être amené à soigner Ernesto G. Che Guevara qui se retrouve en Tchécoslovaquie. Pourquoi avoir créé une amitié entre ces deux hommes ?
Ce qui m'intéressait, c'était de trouver une explication à la question « pourquoi Guevara est parti en Bolivie ? » et j'étais parti d'une réflexion qu'avait fait Régis Debray dans un de ses livres où il disait que l'aventure bolivienne ça équivaut à un suicide.
Quand on voit comment a été menée l'aventure bolivienne, c'est encore une fois les pieds nickelés en Bolivie, c'est vraiment invraisemblable. Ce qui m'intéressait, c'était de jouer avec les codes.
On a de Guevara l'image, la photo de Korda, un homme très beau, charismatique, fier. Et j'ai voulu au contraire montrer un anti-héros, malade, dépressif, qui sort d'une série d'échecs personnels très fort, qui se remet en cause, qui fait un bilan de sa vie.
Qui se pose des questions sur son engagement politique. Qui va avoir 40 ans. 40 ans c'est un âge charnière dans la vie. On se pose des questions et lui aussi.
Il ne sait pas qu'il arrivera jamais à l'âge de 40 ans et il se demande s'il a fait les bons choix et donc ça m'intéressait d'avoir un Guevara fragile, un anti-héros.
Le personnage de Guevara arrive à la moitié du roman, aux deux tiers. Pourquoi avoir choisi le titre « Ernesto G. » alors que votre héros c'est Joseph ?
Parce que tout le roman est organisé pour ça. Le roman n'a de sens que par la rencontre entre les deux. Le véritable héros du roman, ce n'est pas Joseph, mais Guevara.
C'est lui qui est le deus ex machina du roman, c'est lui qui va permettre les rebondissements, l'action finale. Et s'il n'y avait pas eu Guevara, je n'aurai jamais écrit le roman de cette façon là.
Merci Jean-Michel Guenassia. « La vie rêvée d'Ernesto G. » votre nouveau roman, chez Albin Michel.

Philippe Chauveau :
Jean-Michel Guenassia, après le succès du « Club des incorrigibles optimistes », prix Goncourt des lycéens, on attendait impatiemment votre nouveau roman. Le voici. Ca s'appelle « La vie rêvée d'Ernesto G. ». C'est le personnage de Joseph. Il va naître à Prague, mais il va beaucoup voyager. On va le retrouver à Paris, à Alger, puis il retournera ensuite en Tchécoslovaquie. C'est un personnage que l'on va suivre sur un siècle, mais qui finalement va être balloté par l'histoire, sans jamais vraiment s'engager dans des grands moments. L'histoire s'en charge pour lui

Jean-Michel Guenassia :
Il s'engage malgré lui. Il fait des choix. Il abandonne son père. Il y a une rupture avec son milieu qu'il va mal assumer. Il va venir à Paris. C'est un médecin. Il va rentrer à l'Institut Pasteur à une époque où la microbiologie commence. C'est pour lui un progrès énorme. D'être accepté à l'Institut Pasteur c'et un objectif exceptionnel pour un jeune médecin. Il va être muté à l'Institut Pasteur d'Alger où il y a un poste de disponible. Il va partir là-bas, il connait personne. Il arrive en 1938 et se lance complètement dans cette vie de médecin-chercheur et c'est un véritable engagement.

Philippe Chauveau :
Après 1945 Joseph retrouve donc la Tchécoslovaquie avec son épouse Christine et par les aléas de l'histoire il va être amené à soigner Ernesto G. Che Guevara qui se retrouve en Tchécoslovaquie. Pourquoi avoir créé une amitié entre ces deux hommes ?

Jean-Michel Guenassia :
Ce qui m'intéressait, c'était de trouver une explication à la question « pourquoi Guevara est parti en Bolivie ? » et j'étais parti d'une réflexion qu'avait fait Régis Debray dans un de ses livres où il disait que l'aventure bolivienne ça équivaut à un suicide. Quand on voit comment a été menée l'aventure bolivienne, c'est encore une fois les pieds nickelés en Bolivie, c'est vraiment invraisemblable. Ce qui m'intéressait, c'était de jouer avec les codes. On a de Guevara l'image, la photo de Korda, un homme très beau, charismatique, fier. Et j'ai voulu au contraire montrer un anti-héros, malade, dépressif, qui sort d'une série d'échecs personnels très fort, qui se remet en cause, qui fait un bilan de sa vie. Qui se pose des questions sur son engagement politique. Qui va avoir 40 ans. 40 ans c'est un âge charnière dans la vie. On se pose des questions et lui aussi. Il ne sait pas qu'il arrivera jamais à l'âge de 40 ans et il se demande s'il a fait les bons choix et donc ça m'intéressait d'avoir un Guevara fragile, un anti-héros.

Philippe Chauveau :
Le personnage de Guevara arrive à la moitié du roman, aux deux tiers. Pourquoi avoir choisi le titre « Ernesto G. » alors que votre héros c'est Joseph ?

Jean-Michel Guenassia :
Parce que tout le roman est organisé pour ça. Le roman n'a de sens que par la rencontre entre les deux. Le véritable héros du roman, ce n'est pas Joseph, mais Guevara. C'est lui qui est le deus ex machina du roman, c'est lui qui va permettre les rebondissements, l'action finale. Et s'il n'y avait pas eu Guevara, je n'aurai jamais écrit le roman de cette façon là.

Philippe Chauveau :
Merci Jean-Michel Guenassia. « La vie rêvée d'Ernesto G. » votre nouveau roman, chez Albin Michel.

La vie rêvée d'Ernesto G. Aux Éditions Albin Michel
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • En 2009, avec « Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel Guénassia a connu un incroyable succès. Cette chronique douce-amère d'un gamin dans le Paris des années 50 a reçu, on s'en souvient, le prix Goncourt des Lycéens. Trois ans après, voici son nouveau titre « La vie rêvée d'Ernesto G. » et, dans un registre très différent, c'est avec le même plaisir que l'on retrouve la plume de Jean-Michel Guénassia.Joseph Kaplan, jeune médecin praguois, va traverser le XXème siècle, balloté par l'Histoire entre...A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Jean-Michel Guenassia. Merci d'être avec nous. Vous publiez chez Albin Michel votre nouveau roman « La vie rêvée d'Ernesto G. » J'ai envie de dire que c'était un roman qui était très attendu. Il y avait eu précédemment « Le club des incorrigibles optimistes », on va reparler de tout ça, mais j'aimerais que l'on fasse plus connaissance avec Jean-Michel Guenassia l'homme. L'écriture, c'est une envie qui remonte à très loin.Jean-Michel Guenassia :Oui. Depuis très longtemps puisque j'avais...A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Jean-Michel Guenassia, après le succès du « Club des incorrigibles optimistes », prix Goncourt des lycéens, on attendait impatiemment votre nouveau roman. Le voici. Ca s'appelle « La vie rêvée d'Ernesto G. ». C'est le personnage de Joseph. Il va naître à Prague, mais il va beaucoup voyager. On va le retrouver à Paris, à Alger, puis il retournera ensuite en Tchécoslovaquie. C'est un personnage que l'on va suivre sur un siècle, mais qui finalement va être balloté par l'histoire, sans jamais vraiment...A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - Le livre - Suite
    « Le livre écarlate »31 rue du Moulin vert75 014 ParisTél : 01 45 42 75 30Philippe Leconte, de la librairie « Le livre écarlate » à Paris.C'est un roman formidable parce qu'il a créé un personnage, il lui a donné une formation qui permet qu'il soit au bon endroit, au bon moment pour rencontrer l'un des personnages essentiels de l'histoire du 20e siècle. Il y a une patte. La patte en question, c'est ce goût du narratif, de l'histoire et puis ce travail, il parlerait du grand jeu, et je crois qu'il a raison. C'est formidable,...A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - L'avis du libraire - Suite