Philippe Chauveau (Web-tv-culture)
Sébastien Folin, vous le connaissez. C'est un personnage familier de la télévision où depuis quelques années déjà, il fait la pluie et le beau temps.
De ces origines malgaches et réunionnaises, Sébastien Folin a gardé le goût des couleurs, des paysages et des saveurs.
Dans Les fils du volcan, SF explore des sentiments et des valeurs universelles exacerbées ici par l'insularité. La tolérance, le respect, l'orgueil, le partage, la générosité… Chaque conte est illustré de dessins poétiques et colorés que l'on doit au talent de Ketty Pausé Folin, l'épouse de l'auteur. Les fils du volcan, un livre à découvrir en oubliant tout ce qui vous entoure afin de vous laisser emporter par ces rêveries tropicales, poétiques et magiques, auxquelles nous convie Sébastien Folin. Bon voyage sur Web TV Culture...

Philippe Chauveau
Bonjour Sébastien Folin.

Sébastien Folin
Bonjour Philippe

Philippe Chauveau
Merci de nous recevoir pour Web TV Culture. Les fils du Volcan, c'est votre premier livre. Recueil de contes aux éditions Anne Carrière.
Le volcan, forcément, ça nous ramène à la Réunion. Votre enfance, c'est Madagascar, c'est la Réunion...

Sébastien Folin
C'est très lié aux îles volcaniques. Je suis né à Madagascar ; j'y ai passé mes 6 premières années. Ensuite, j'ai quitté Madagascar pour venir en métropole et après, je suis parti dans la France de l'Océan Indien, à l'âge de 10 ans, à la Réunion, où j'ai grandi, où j'ai vécu, où je me sens vraiment chez moi.

Philippe Chauveau
Avant de vous connaître en tant qu'auteur, on vous connait par la télévision. L'aventure de la télévision, elle a commencé à la Réunion ?

Sébastien Folin
Oui puisque je suis arrivé ici, en métropole, à l'âge de 30 ans.
J'ai commencé à faire de la radio à l'âge de 15 ans et la télé est arrivée naturellement. A la Réunion, dans les années 90, il n'y avait que RFO Réunion. Antenne Réunion, première télé des DOM a ouvert, et cette télé a donc appelé les animateurs des différentes radios FM pour faire des essais et j'ai été retenu.

Philippe Chauveau
Justement, il n'y a pas eu un pincement au cœur, de votre part ou de celle des Réunionnais, du fait que vous veniez faire de la télévision en métropole ?

Sébastien Folin
Pour ma part, non. Je suis très content d'être là parce ce que, ce que l'on rêve de faire dans ce métier, c'est de toucher une forme d'excellence. Quand vous faites de la télévision et que vous travaillez sur une grande chaîne nationale, c'est quand même ce dont on rêve tous. Donc, ça, j'en suis ravi d'autant que j'ai ensuite enchaîné par la radio Je travaille régulièrement avec RTL et ça fait partie de mes rêves de gosse. Donc, non, venir à Paris, c'est tant mieux.

Philippe Chauveau
Lorsque l'on évoque la Réunion, ça vous inspire quoi ? C'est quoi les premières images, les premières sensations qui vous viennent à l'esprit ?

Sébastien Folin
La Réunion, pour moi, c'est avant tout une énergie particulière. Je pense qu'elle est liée au volcan. C'est une île vivante. Pour moi, c'est une île en mouvement, une île qui éveille les sens ; quelque chose qu'on ne peut pas décrire. Une énergie particulière que l'on ressent. Moi je le ressens physiquement quand je mets les pieds sur l'île.

Philippe Chauveau
Nous sommes donc ensemble chez vous, à votre domicile pour évoquer votre premier livre Les fils du volcan. C'est quoi votre rapport aux livres ? Est-ce qu'il y a aussi une littérature malgache, réunionnaise ?

Sébastien Folin
Réunionnaise, oui. Il y a des auteurs réunionnais, natifs ou non de la Réunion. Il y a un mec qui est génial qui s'appelle Daniel Vaxelaire. Il est réunionnais et puis surtout il a fait un travail extraordinaire sur la mémoire et sur l'histoire de la Réunion avec des romans sur l'esclavage. Il a un roman extraordinaire qui s'appelle Chasseurs de noirs qui est aux éditions Orphée. Après, parmi les auteurs, il y a des poètes créoles, Patrice Treuthardt, Jean-François Samlongue... Il y a pas mal d'auteurs soit de poésie en créole, soit de romans. Il y a Axel Gauvin aussi qui est un romancier réunionnais assez connu et qui écrit très bien.

Philippe Chauveau
Le fait d'avoir des cultures qui se juxtaposent, est-ce une richesse supplémentaire pour se lancer après soi-même en écriture ?

Sébastien Folin
La réunion de plein de différences ne peut que nous enrichir de toute façon. Après, ça se joue au quotidien, que ce soit dans les actions du quotidien, dans l'écriture ou dans les rapports humains. Forcément, oui, mais après, je ne l'ai pas intellectualisé ; je ne sais pas.
Au détour des pages de ce livre, on trouve un petit peu ce côté multiculturel.
Je suis allé naturellement vers les contes. Dans la forme, il y a des choses particulières, donc c'est un exercice de style qui m'a beaucoup plu et puis, de pouvoir utiliser cet univers magique, et un peu fantastique par moment, avec justement des scories d'anémisme qu'on retrouve un petit peu au détour de chaque page, ça, ça m'a beaucoup amusé. Et puis j'ai commencé à réfléchir à ce que j'avais envie de raconter pour la suite. Je pense que je vais faire un polar, un polar agricole qui se passerait à la Réunion. Un sujet sérieux mais que j'ai envie de traiter avec légèreté. Moi, je suis un grand fan de Tonino Benacquista. J'adore ses bouquins ; il dit des choses sérieuses mais avec beaucoup d'humour et des personnages souvent un peu bras cassé, des anti-héros, et j'aime bien ça.

Philippe Chauveau
En attendant ce polar agricole, Sébastien Folin, votre premier livre, des contes, Les fils du volcan, c'est chez Anne Carrière

Philippe Chauveau
Sébastien Folin, Les fils du volcan, c'est votre premier livre, aux éditions Anne Carrière. On rentrera plus précisément dans le livre dans un instant mais forcément, la première question : Pourquoi cette envie d'écrire ?

Sébastien Folin
A la naissance de ma fille Maya, j'avais écrit un petit conte, mais très simple, une page. J'avais fait lire ça à un copain qui, lui, est écrivain. Il m'avait dit : «C'est marrant. J'aime bien l'univers, l'esprit des îles ; j'aime beaucoup ces choses là. Mais tu devrais pousser un peu, élever le niveau pour rendre le truc un peu plus sophistiqué ». Et du coup, je me suis prêté au jeu. J'ai commencé à travailler dessus ; il m'a un peu poussé et un jour, il a calé un rendez-vous avec Stéphane Carrière, son éditeur, pour que je le rencontre. Donc, il m'a un peu forcé la main… Je me suis retrouvé en face de Stéphane à lui présenter le projet que je n'avais pas forcément bien défini dans ma tête mais en tous cas, la première rencontre s'est bien passée. Puis, ensuite, la deuxième rencontre, là, j'avais vraiment défini une idée, une intention qui était très simple. C'était, à travers des contes, parler de la Réunion mais aussi véhiculer les valeurs que sont le métissage, la tolérance, l'acceptation des différences, le lien qui nous unit. J'avais vraiment envie de parler de tout cela à travers ces contes. Je n'ai pas fait énormément de recherches et donc, ce sont vraiment les souvenirs que j'ai de la Réunion, même si j'y vais régulièrement, mais en tous cas, cette empreinte que j'ai de la Réunion au fond de moi m'a aidé à écrire ce livre. Et après, j'ai puisé dans les expressions créoles, dans la faune, la flore pour créer cet univers. Après, les histoires, elles me viennent de personnes que j'ai rencontrées, de films que j'ai vus, de chansons que j'ai écoutées. Il y a un peu de tout. Dans le livre, il n'y a pas beaucoup d'aphorismes, de grandes phrases philosophiques. C'est plus par leurs actions, leurs réactions, que les personnages font preuve ou ne font pas preuve de sagesse, font preuve de courage ou de lâcheté. C'est vraiment une démonstration par l'exemple. Pour que ça marche, il faut vraiment s'attacher aux personnages ; pour que d'un seul coup on arrive à s'identifier à ces personnages. Donc oui, avant tout, ce que je voulais faire, c'était raconter des histoires, avec des personnages, des aventures et qu'on se demande ce qui allait leur arriver. C'est ça la première chose qui m'importait, vraiment, de raconter des histoires. Une fois que j'avais ça, je me disais, maintenant, est-ce que le message que j'ai envie de faire passer passe pour celui qui a envie d'entendre le message.

Philippe Chauveau
On s'attache aussi à votre livre parce qu'il y a les illustrations qui sont très importantes. On les doit à votre épouse, Ketty Pausé Folin. Comment s'est passée cette collaboration ?

Sébastien Folin
Cathy dessine. C'est grâce à elle qu'on est à Paris puisqu'elle a fait une école de stylisme ici. Elle fait des imprimés textiles. Ca a été ma première lectrice ; elle a lu le premier conte et elle m'a dit : « J'aimerais bien faire des dessins pour ça ».

Moi, je n'y pensais pas au début. J'en ai parlé à l'éditeur. A la base, l'éditeur n'était pas partant. Il me disait : « Moi, je ne fais pas des livres pour enfants, donc l'édition jeunesse avec des dessins, je ne sais pas faire ». Cathy a quand même fait des dessins, je lui ai présenté ces dessins et il a vraiment flashé dessus. Il a eu l'idée, aussitôt, de la maquette que ça pouvait donner parce que du coup, il a vraiment intégré les dessins dans le texte. Elle a vraiment son univers et c'est un beau cadeau qu'elle m'a fait en dessinant pour ce livre, parce qu'il y a des dessins qui sont juste magnifiques.

Philippe Chauveau
Un mot aussi sur le lexique. A la fin de l'ouvrage, vous nous expliquez ce qu'est une « tantine la roue », « un gardien volcan » ou encore la jolie expression « gratter la fesse ».
C'était le petit clin d'œil en plus ?

Sébastien Folin
Les histoires auraient pu se passer à la Réunion. Encore une fois, c'est la Réunion qui m'a nourri pour écrire ce livre. Le volcan dont je parle, c'est un volcan qui est à la Réunion. Je suis un fils du volcan. A la Réunion, on est tous des fils du volcan et en quelque sorte, c'est une déclaration d'amour à la Réunion que j'ai faite à travers ce livre. J'avais envie qu'on le sache que j'aime cette île et que je viens de là...

Philippe Chauveau
Sébastien Folin, merci beaucoup pour ce joli cadeau, ce joli livre, Les fils du volcan, illustré par Ketty Pausé Folin. C'est aux éditions Anne Carrière

Georgette Absyte
Librairie des roches noires
Rue du Général de Gaulle
97 434 Saint Gilles les Bains



Les fils du volcan, c'est un livre de contes imaginaires qui se passent plus ou moins à la Réunion. Cela s'adresse à tout public, adultes mais aussi bien enfants. C'est un livre qui est rempli d'ondes positives ; c'est un livre qui a surtout trait aux valeurs de la Réunion, sur le courage, la tolérance, sur pas mal de valeurs qui ont trait à la Réunion, en fait.
Je trouve qu'il a un parcours génial. Il a démarré à la radio ici, à la Réunion. Il a fait de la télé ici et il a atterri sur une chaîne nationale où il présente, entre autre, la météo et plusieurs émissions. Donc, on est assez fier de lui, parce que c'est un réunionnais qui a progressé, qui a réussi. Et puis, il a su rester simple. Quand il vient nous voir à Saint Gilles, il est très simple ; c'est le client normal, quoi !
C'est une très bonne plume et le livre est très bien illustré par sa femme. C'est vraiment un très bon produit. C'est un livre qui a eu un très bon accueil et on continue toujours à le vendre. C'était la curiosité au départ, parce que c'était Sébastien Folin, et puis finalement, les gens ont beaucoup aimé. On a eu beaucoup de retour positif. Tout le monde nous dit avoir passé un bon moment à la lecture de ce livre...